ROYAUME DU BURUNDI
Cabinet de S.M. le MWAMI
Bruxelles, le I février 1967.-
A Sa Majesté le Mwami MWAMBUTSA IV.
86 B. route Florissant
Genève
Cher Père,
J’ai bien reçu votre lettre personnelle datée du 28 janvier 1967 , lettre qui m’ est amenée par le truchement du Grand Maréchal Bimpenda et était envoyée par vous Maître Simonian.-
Vous me demandez par écrit certaines précisions qui conditionnaient l’aide pour le retour au Pays .
Bien que nous ayons déjà discutée de ces problèmes lors de mon passage à Genève , il y a deux semaines et que nous nous étions bien entendu sur tous les points , je crois Vous les réconfirmer par écrit pour que Vous ne croyiez pas à une désobéissance . Et c’est pourquoi , je réponds à Vos questions point par point :
I° – Ma politique extérieure sera identique à la Vôtre dans le sens qu’elle sera réaliste , afin de
pouvoir éliminer l’infiltration communiste , qui par l’expérience des choses est devenue
néfaste pour l’ordre intérieur du Pays.
2° – La politique intérieure sera ferme , elle débutera par une période difficile , qui sera celle
de l’épuration et où les traîtres de la Nation subiront des sanctions exemplaires .-
– Les détenus politiques ou autres personnes arrêtées arbitrairement et illégalement seront
libérés.
– Les grandes affaires politiques mais à grand caractère politique , tels que les procès
Ngendandumwe , Kamenge , Kamatari , qui laissent des traces douteuses mais qui
mourissent la mésentente entre nos éthnies , seront poursuivit et éclaircit.
– Les personnalités et fonctionnaires qui auraient été corrompus seront poursuivit sans
relâche.
– Les personnes de la JNR. qui detiendrons des armes illégalement seront désarmés .
Quant au mouvement de la JNR. , il sera réorganisé afin de le fusionner avec le
mouvement Catholique « Chiro » qui est un mouvement déjà bien organisé et qui a déjà prouvé l’utilité et le bien qu’il rend aux jeunes du Pays.
– Un Gouvernement fort que je présiderai si nécessaire, sous n’importe quel titre et en
respectant la moyenne des composants ethniques sera nécessaire pour préserver la paix,
l’unité et la prostérité du peuple sous l’égide de la Monarchie et l’idéal des Bamis qui
doit être de servir l’intérêt de la masse populaire.
– Je suis conscient qu’on ne pourrait comprendre l’existence de deux Bamis . J’ai été
intronisé malgré moi et cela ne peut se concevoir de Votre vivant , à moins qu’une
abdication volontaire en ma faveur avec l’accord du peuple.
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Il est bien entendu, et il faudra cependant que dès que la situation serait redevenue claire à Bujumbura vous viendrez immédiatement dans le pays , pour que nous consolidions ensemble l’œuvre que nous aurons à réaliser.
Tout en espérant que cette lettre vous satisfaira , veuillez croire Cher Père , à mes sentiments de respectueuse affection
Votre Fils , NDIZEYE Charles