Après avoir découvert ensemble qui étaient les Bahutu , et les Batutsi du Burundi , allons alors voir qui sont les Bahima du Burundi. Depuis l’indépendance du Burundi, ce sont eux qui ont pris les rennes de ce petit pays d’Afrique. Ils ont gouverné le Burundi de 1966 à 2005. Alors, qui sont les Bahima du Burundi … ?
Nous tentons ensemble de mieux comprendre la société burundaise [1].
Nous avons déjà vu qui étaient :
– les Bahutu du Burundi [2] ;
– et les Batutsi du Burundi [3];
Aujourd’hui, nous allons découvrir qui sont les Bahima du Burundi.
😀 En résumé, ceux que la géopolitique occidentale, suite à la colonisation, appelle -BAHUTU- (mot péjoratif en Kirundi) au Burundi sont les enfants de l’ancien Royaume millénaire de l’Urundi. Ils sont depuis 2005 de nouveau au pouvoir au Burundi, après une interruption de près de 40 ans. Leurs ancêtres ont fondé et mené la Grande Histoire du Royaume de l’Urundi entre -1250 av.JC à 1966 ap. JC.
La classe dirigeante du Royaume de l’Urundi, regroupant les notables de cet ancien état africain (actuel BURUNDI ), était composée essentiellement- de BAHUTU – qui ont été baptisés suite à des influences externes – BATUTSI – (voir BALUSI). Maintenant, allons à la découverte des BAHIMA du Burundi.
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Qui sont les Bahima du Burundi ?
Les Bahima de la région des Grands Lacs sont une peuplade africaine riche culturellement que l’on retrouve en Ouganda, en Tanzanie, au Burundi et au Rwanda. Nous allons nous intéresser aux Bahima du Burundi.
Voici les clans des membres qui composent les Bahima du Burundi …
ABACHABA ; ABAYANZI ; ABANGIRAKIHAKWE ; ABAGIRAKIHAKWE ; ABASHEGE ; ABAFUMFU ; ABASARAGU ; ABADARA ; ABAVYAHIMA ; ABASAMBI ; ABASIGI ( des Bahutu selon CH.B et des Bahima selon E.S.) ; ABASIZI ( des Bahima selon CH.B) ; ABWITIRA ; ABAVONGOZA ; ABAZIGABA ; ABAHINDA ; ABARAMUKA ; ABASANZU ; ABASAGARA ; ABANYAKARAMA ( selon CH.B ce sont des Bahutu, Batutsi, Batwa et selon E.S. ce sont des Bahima, des Batutsi, des Batwa) ; ABAHEKA (ou ABAHENYI) ; ABAGANDA ; ABASHWERE ; ABACHONDORI ; ABANIMBIRI ; ABAGESHANKAZI ; ABASAMBO ; ABASHINGO ; ABAVEJURU ; ABARIYABA ; ABAMBARAMISANGE ou ABAHUKA ; ABIRUNTU ; ABAHIRWA ; ABAREMBE ; ABASAFU ; ABITIRA ; ABASITACERE ; et ABANYAMA.
Au niveau de leur nombre, la population burundaise compte de 8 Millions d’âmes. Comme majoritairement les Bahima votent pour le parti Uprona (+ partis satellites comme le MSD), on estime plus ou moins 8 à 9% de la population burundaise, soit moins de 800 000 individus.
Sources : Tiré d’une liste de M. Eugène SIMONS (Administrateur territorial, 1944) et du livre du muganwa Charles Baranyanka -Le Burundi, Face à la croix et à la Bannière- , 2009) .
( Attention ce n’est pas le Bible … Si il y a quelques erreurs ou vous souhaitez rajouter, veuillez nous écrire en commentaire DAM )
NB: Des clans au Rwanda peuvent être considérés comme BAHUTU, alors qu’au Burundi, ils deviennent des BAHIMA. (ex: les BACHABA)
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Historiquement au Burundi, il existe un antagonisme HIMA / HUTU.
(1) La première facette de cet antagonisme : un conflit interne antérieur à la Colonisation.
En Ouganda, entre 1896 et jusqu’en 1962 (date d’indépendance de l’Ouganda), les Bahima qui représentent 10% de la population nationale, étaient – le fer de lance – (ou les alliés) de l’ Empire Britanique dans cet endroit de l’Afrique des Grands Lacs actuels. Les Bahima sont, selon Raphaël Bitus (Cliquez ici), un groupe ethnique africain que l’on retouve en Ouganda , au Rwanda et au Burundi.
M. Posnansky avait découvert qu’il existait dans le royaume de Nkore (actuellement une région en Ouganda), un conflit qui pesait entre les Bahima et les Baïru . Est ce ce même antagonisme que l’on retrouve au Burundi entre les Bahima et les Bahutu ?
A propos de cet antagonisme, voici ce qu’en disait un prince Rwandais Feu NYETERA Antoine, lors d’une conférence à Bruxelles :
- – Ce conflit a souvent confronté “les devins” des peuples de la “terre” ( Bajiji etc) à ceux de la “vache” ( “bahinda” / Bahima). Lorsqu’il y avait victoire on s’empressaient de placer ses devins. Avec la Colonisation, c’est d’autres devins qui sont arrivés, ayant pour conséquence la perte du code ésotérique des précédents leaders. Pour feu NYETERA Antoine, ancien secrétaire de l’Historien Rwandais, l’abbé Alexis KAGAME ( qui a joué un rôle très important dans l’enracinement de l’idéologie hamitique que nous découvrirons plus bas), la distinction entre le MUHIMA et le MUTUTSI (MUHUTU) se comprend aisément lorsque l’on aborde l’Histoire de l’EMPIRE DE KITARA.
Selon le muganwa Charles BARANYANKA, l’antagonisme Hima / Hutu remonte à bien longtemps. Il s’agit d’une constante dans la Région des Grands Lacs. Particulièrement au Burundi où l’on peut citer quelques faits majeurs:
- – Entre 1380 – 1420, le Royaume de l’ Urundi vit une période trouble [ou d’inter-règne]. Ainsi vers 1410, NTARE I RUTSHASI ( du clan des Bahanza, intronisé par les Bajiji de l’Urundi) va combattre RUHINDA (un Muhima) pendant près d’une dizaine d’années. La victoire de S.A.R. NTARE I sur RUHINDA marquera à jamais un conflit lointain entre les baHutu et les baHima. Encore aujourd’hui, une chanson burundaise réputée évoque cette épisode de l’Histoire du Burundi.
- – Sous Ntare IV Rugamba alias Rubogora (1740 – 1820), Sebwa, Chef d’état major des armées Barundi de Ntare IV, fils de Runyota (un Muhanuzi du clan des Bajiji), frère de Ndwano, va défaire Baramba (fils de Mpere, le Muhima du Bugufi ou Buhagaza) près des chutes de la Kagera. Baramba a été combatu car il s’était fait construire un tambour – kirimutima ou kitutsi -, et avait proclamé son territoire indépendant. Par la suite les trois fils de Baramba iront se réfugier au Rwanda. Cette famille de Bahima fut exterminée.
Ces deux faits majeurs expliquent de nombreuses expressions ou chants culturelles Rundi qui évoquent la méfiance entre la Monarchie Rundi et les Bahima burundais.
Ces deux évènements expliquent ils le Génocide / Régicide [4] qui va suivre à l’indépendance ?
(2) La deuxième facette de cet antagonisme : Le Hamitisme ou la théorie des Hamite.
– C’est sur cet antagonisme Hima/Hutu que la France va jouer pour affiner son ancrage au Burundi après son indépendance en 1962. L’idée politique française (géostratégique avant tout) était de faire un croc en jambe à la Belgique qui contrôlait le Burundi depuis la fin de la première guerre mondiale (1914-1918),grâce à la Société des Nations (l’ancêtre de l’ONU). Pour ce faire, la France va tout simple reposer sa conquête du Burundi sur les épaules des penseurs de la – philosophie hamitique -[0] venue par les Britaniques depuis leurs colonies (Ouganda notamment) et appliqué scrupuleusement par les missionaires catholiques Belges au Rwanda-Urundi . En gros, les Bahima du Burundi vont devenir le fer de lance de la France au Burundi indépendant.
Ainsi, pendant le Règne de Mwambutsa IV Bangiricenge (1915 – 1966), précisemment en 1965, Micombero (un Muhima) deviendra le responsable de l’armée naissante du Burundi. Une tentative d’assassinat du Mwami aura lieu et environ 10 000 citoyens Barundi (Bahutu, Batutsi, et Baganwa) seront exécutés . 2000 réfugiés Barundi fuieront le pays.
En novembre 1966, Micombero (Muhima) s’installe au pouvoir quelques mois après l’arrivée de Mobutu au Congo (ex-Zaïre). Et comme marque tangible de cette prise française du Burundi au détriment de la Belgique, le “Royaume” tombe et Micombero proclame “vive la République” du Burundi.
– De novembre 1966 à novembre 2003, le Burundi sera sous l’emprise des Bahima burundais. On parle de la République -Hima – du Burundi ( Micombero / Bagaza / Buyoya ) . Et cela, malgrè quelques intermèdes de pouvoir sous leur contrôle, qu’aura été les règnes éphémères de : feu S.E. Ndadaye Melchior (juin-octobre 1993); Ngeze du Comité de salut public (octobre 1993 – janvier 1994); feu Ntaryamira Cyprien (janvier 1994 à mai 1994); de Ntibatunganya (1994 à 1996); et de NDAYIZEYE (juin 2003- juin 2005).
– Pendant la Dictature militaire des Bahima, il y aura des massacres importants contre les Bahutu Barundi dont 1969; 1972 (le génocide/régicide); 1989; 21 octobre 1993 [ à novembre 2003 (guerre civile)] ; 1996 (des dizaines de milliers de citoyens Bahutu Barundi assassinés sous protection du HCR à UVIRA dans les camps de réfugiés au Congo RDC); et 1997 [ à 2001 ( les Camps de Concentration du Burundi avec plus de 1 200 000 victimes)].
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Le PLAN HIMA.
Il s’agit d’un plan qui combine à la fois les deux facettes de l’antagonime Hima/Hutu vue plus haut. C’est à la fois le désir des Bahima de la région des Grands Lacs de conquérir des terres pour agrandir leur territoire mais aussi la volonté de servir les intérets des anciens Colons (Britaniques ou Français), puisque, selon ces derniers, leur destin semble commun au travers de l’idéologie Hamitique.
Selon de nombreux historiens BAHUTU BARUNDI, les BAHIMA burundais, pour s’emparer du Burundi, ont appliqué le – PLAN DE LA MISE EN PLACE DE L’EMPIRE HIMA – vers les années 1960.
[1962] Lors du trouble (sic) du 15 septembre 1962 à Matanda Karuba-Kibari au Nord Kivu (au Congo RDC), une lettre a été découverte à Nyamitabo en date du 6 août 1962. Il s’agit du plan Hima [ Conquête de la région des Grands Lacs par les Hima , https://burundi-agnews.org/himaplan.htm ] . Le Ministre de l’intérieur n’est autre que Jean Ntiruhama, une personnalité parmi les Bahima burundais de l’époque.
[1968] Au Burundi, ce sont des personalités comme Albin Nyamoya, Arthémon Simbananiye, Albert Shibura, ou d’autres anciens étudiants burundais de France qui en ont été les chantres. Par ailleurs, en 1968, un plan, découlant du PLAN HIMA AU BURUNDI, a été mise à nu officiellement : Il s’agissait du fameux PLAN dit ARTHEMON SIMBANANIYE [ https://burundi-agnews.org/nature.htm#Annexe 4 ]
Le PLAN ARTHEMON SIMBANANIYE est un plan d’extermination de toute la classe dirigeante de la monarchie burundaise. Selon le Ministre de l’information d’alors, Martin NDAYAHOZE (un Muhutu), Simbananiye Arthémon demandait d’écarter les BAHUTU du pouvoir définitivement au Burundi…
Ce sont les BAHIMA Burundais que l’on appelle pompeusement, La clique de Bururi [ https://www.burundi-agnews.org/la_clique_de_Bururi.htm ], qui vont mettre en pratique ce fameux plan.
[1969] Edith R. Sanders, dans “The Hamitic Hypothesis; Its Origin and Functions in Time Perspective” perçoit que l’idéologie du hamitisme qui a été drainée sous la colonisation peut être utilisée pour simplement rationaliser l’exploitation de l’homme noir et spolier le continent africain.
[1993] Après les élections démocratiques, c’est le lieutenant colonel Jean Bikomagu , un Muhima, chef d’Etat Major et proche du dictateur Hima Pierre Buyoya, qui renverse les institutions démocratiques en participant à l’assassinat du président feu Ndadaye (un Muhutu). Il s’agit pour ce dernier de sauver l’ idéal de l’Empire Hima à venir dans la Région …
Aujourd’hui, avec la guerre géostratégique qui a lieu à l’EST du Congo RDC, on reparle de ce fameux agenda caché du plan HIMA. On évoque à nouveau l'”Empire HIMA” ou dit “République Unie du Kilimandjaro” dont le sous-secrétaire d’Etat américain Herman Cohen annonça l’émergence vers le milieu des années 90. En effet, le projet d’intégration sous-régionale des pays des Grands Lacs avait commencé d’être évalué en 1986 en vue de la création de cette empire. Mais le trouble fête était là : KABILA Père, puis son fils actuellement !
Depuis 2005, avec l’arrivée du CNDD/FDD au pouvoir au Burundi ( c’est à dire le retour des -enfants de l’ancien Royaume Millénaire de l’Urundi- ), le projet d’intégration sous-régionale (dit Cohen ) des pays des Grands Lacs ( actuellement concrétisé par la construction de l’EAC ) est suivi de très près … En gros, les enfants de l’ancien royaume de l’Urundi, qui ont gagné la guerre contre la dictature militaire des Bahima burundais (Micombero, Bagaza, et Buyoya), ne souhaitent plus être les victimes d’un génocide sans précédent [4].
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La Révolution de 1965 (concrétisée en 1966) au Burundi.
La révolution régicide de 1965-1966 au Burundi considérée comme une Révolution des HIMA , ou une Révolution des BACHABA, ou une Révolution des BASHINGO, ou encore une révolution des BASAFU (ou BASAPFU), a été portée par des individualités parmi ces divers clan ou sous-clan des BAHIMA.
Qui sont ces divers sous clan ou clan :
BACHABA est un sous clan des BAHIMA. On trouve dans ce groupe des gens comme MICOMBERO ou BUYOYA.
BASHINGO est un sous clan des BAHIMA. On trouve dans ce groupe des gens comme BAGAZA.
BASAPFU est un sous clan des BATUTSI dont les ancêtres étaient des BAHIMA qui avaient été exterminés sous la Royauté. Voici ce que disait le Père Rodegem sur “clan” appelé BASAPFU : “Tutsi de statut hiérarchique élevé, ils descendent initialement des HIMA. Mais pour certaines raisons que la tradition a omises de préciser, le Roi, un jour, décida qu’ils devaient tous être massacrés. Il confia cette tache au clan Abongera qui organisa proprement la razzia de tous les troupeaux Abasapfu, pilla leurs récoltes, mit le feu à leurs craals et massacra tout ce qui se trouvait sur leur chemin. Un des survivants était un petit garçon qui avait trouvé refuge derrière un écran de roseaux (en kirundi SAPFU). Après le départ des auteurs du raid, il fut découvert par un passant qui décida de le conduire au Roi Ntare. Ce dernier le garda à sa Cour sous sa protection et l’appela Musapfu pour commémorer cette aventure”
On trouve dans ce groupe des gens comme feu Gille BIMAZUBUTE, Prime NIYONGABO (ex. président de la JNR) ou encore SIMBANANYE Arthémon (?).
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La Dictature héréditaire des Bahima burundais Micombero / Bagaza / Buyoya ( de [1962-1965] 1966 à 2003).
Les Bahima burundais sont issus de la classe dirigeante burundaise qui a pris les rennes du pouvoir officiellement depuis novembre 1966 à novembre 2003 au Burundi ( officieusement depuis 1962, date de l’Indépendance ). Cette période politique est assimilée à celle de la Dictature militaire burundaise. Le Dictateur Michel Micombero, un Muhima, est celui qui a décapité l’ancien Royaume Millénaire de l’Urundi en 1966, en proclamant -la République- du Burundi.
Il est aussi l’auteur du Génocide/Régicide du Burundi [4].
Le Dictateur Michel Micombero est une parenté du Dictateur Bagaza (un Muhima) et du Dictateur Pierre Buyoya (un Muhima). Tous étaient d’anciens présidents de la République du Burundi. Bref,pendant cette époque, le Burundi était devenu une Dictature héréditaire des Bahima burundais.
La dictature burundaise des Bahima a été une des périodes le plus sanglante et douloureuse de l’Histoire du Burundi. En effet, il y a plus de 4.5 Millions de victimes Barundi à cette période.
Actuellement, une Commission Nationale Vérité Réconciliation (CNVR) est entrain d’être mise en place au Burundi pour tenter de réconcilier les Barundi à cette période trouble et meurtrière qu’a été la Dictature des Bahima burundais (Micombero, Bagaza, et Buyoya).
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Les BAHIMA ne sont pas des BATUTSI (c’est à dire des notables BAHUTU ) au Burundi.
Dixit Dr Lazare Ndayongeje [ https://burundi-agnews.org/agnews_lazare001.htm ] :
” Pour le Burundi par exemple, l’amalgame hamitique a fait que la dynastie des Baganwas, traditionnellement de souche hutue soit reclassée tutsie et d’origine étrangère pour la simple raison qu’elle avait du bétail et des pouvoirs. Les Bahimas furent rebaptisés Batutsis alors que c’étaient des Bahimas c’est-à-dire descendants de Muhima et non de Mututsi. Des Hutus riches et qui avaient du bétail, voyant que les colons appelaient Tutsis les riches, les puissants et les nobles, revendiquèrent et acquirent le titre de Tutsi. Le paradoxe aujourd’hui est que les Bahimas qui depuis 1966 se disent les porte-flambeau de la noblesse tutsie du Burundi ne sont même pas des Batutsis au sens authentique du terme et qu’avant la colonisation ils étaient plutôt un clan méprisé, à part quelques lignages. Le mot Tutsi, au départ synonyme de descendant de Mututsi est venu signifier pasteur, riche, noble, Blanc dans une peau noire. Et, suite aux manipulations coloniales le mot Hutu a été assimilé à tort à serviteur, esclave alors que les termes umusuku, umuja exprimaient adéquatement ces statuts. Cette œuvre de faussaire a fini par fragmenter, pétrifier et polariser la société.”
– Monseigneur GORJU Julien, qui a écrit “Face au royaume hamite du Rwanda, le royaume frère de l’Urundi” et “Zigzags à travers l’Urundi”, citant le grand chef Nduwumwe (un Muganwa) : « Ne te méprends pas sur notre origine ; nous autres princes, notre premier aïeul était Muhutu, nous ne sommes que des bahutu … Il est des princes dont le faciès est du bantu pur. Nous nous fatiguerions à citer des noms parmi les anciens et les nouveaux. Bref , pris dans l’ensemble nos princes sont moins hamites que les simples pasteurs et, quand ils le paraissent, cela doit vraisemblablement être attribué à des unions incessamment répétées dans le stock hamite… Leurs coutumes viennent à l’appui de leurs dires. Leurs hommes de confiance sont toujours parmi les manants. Un prince, lorsqu’il épouse une fille mututsi, accomplit des cérémonies dans une hutte d’un muhutu, constituée expressément pour cela par des bahutu, dans un kraal de bahutu. Lorsqu’un prince sent la mort venir, il se fait porter dans la hutte d’un de ses bahutu pour y mourir »
Mgr Gorju démontre que les Batutsi au Burundi, tout comme les Baganwa, sont des Bahutu. Mais en même temps, il décrit les Bahima comme de simples pasteurs (voir thèse hamitique in supra).
– Contrairement à nos habitudes contemporaines (liées à la géopolitique notamment), les BAHIMA du Burundi ne faisaient pas parti des BATUTSI dans l’Urundi. Cela signifie que les BAHIMA du Burundi n’étaient pas des notables dans la société Rundi. Par ailleurs, on peut comprendre cette nuance à travers le conflit qui règnait fin des années 1960 et début 1970 entre les BaHima (BanyaBururi) et les Banyaruguru. Au Burundi, les BAHIMA étaient tout simplement des BAHIMA. Ce sont les “habitudes coloniales” qui les ont amalgamés aux BATUTSI dans l’Urundi.
En effet, en Ouganda, les autorités coloniales britaniques avaient déjà créé la légende qui veut que les BAHIMA sont des ancêtres des éthiopiens (d’où “de Cham “). Mais toutefois, du côté britanique, on faisait bien la différence entre BAHIMA et BATUTSI , notamment chez l’anthropologue Sir Harry Johnston qui disait ceci : ” Sometimes one is disposed to think that those remarkable cattle-keeping aristocracies of the heart of Central Africa- the Bahima, the Batutsi, the Makarka, and Mangbettu are descended from Egyptian colonists of 2,000 and 3,000 ago ».
Le père Pagès, au Rwanda, dira en 1933, dans son ouvrage – Un royaume hamite au centre de l’Afrique- : «On rencontrera souvent le mot « hamite »…il sert à désigner les ‘Batutsi’ qui sont les mêmes que les ‘Bahimas’ de l’Uganda et du Nkole…les ‘Banyambo’ du Ndorwa et du Karagwe. Les ‘Peuls’ou ‘Peulhs’ (au pluriel Foulbé ou Foula) du Soudan…paraissent eux aussi, fortement apparentés à la race des Hamites.»
Avec le Père Pagès, le Mututsi du Burundi est assimilé aux Bahima de l’Ouganda et du Karagwe.
L’historien rwandais, l’abbé Alexis Kagame, ira dans le même sens au travers de son article : « Les Hamites du Rwanda et du Burundi sont-ils des Galla ? » Alexis Kagame assimilera les Batutsi aux Hamites que l’on appellait à cette époque coloniale ” Hamites inter-lacustres”. C’est à dire : les Bahima, les Bahinda, les Batutsi du Rwanda, du Burundi et du Buha. L’abbé Alexis Kagame a participé à traverstir les Batutsi Barundi (qui sont des Bahutu) en des Hamites. Le “Hamitisme” des Colons donnera – la lettre de noblesse aux Bahima de l’Urundi – , alors qu’ils étaient considérés par les Barundi comme des ennemis du Royaume de l’Urundi.
Les Belges au Burundi avaient l’intention de surfer sur cette vague du -Hamitisme- qui touristiquement ( c’est à dire géopolitiquement) était intéressante.
“Les Hima”, écrit le Père Rodegem, “semblent doués pour le commandement et l’action directe”. On pourrait dire que vers 1930 un tournant s’est produit … L’idée des autorités cléricales belges à vouloir à tout prix lier le MUTUTSI MURUNDI à leur légende des HAMITES, aidée en cela par certains Barundi, va accélérer l’approche vers la confusion internationale voulue pour qu’un MUHIMA soit lié aux BATUTSI BARUNDI.
C’est ce même courant de l’idéologie du Hamitisme qui va tout faire pour que l’Histoire du Burundi ait ses origines ” le Nord” de l’Afrique. Ainsi on verra que NTARE I RUTSHATSI deviendra un MUHIMA confondu avec RUHINDA, ce fameux monarque des abords du Lac Victoria et très connu autrefois dans le nord de la Tanzanie frontalière à l’Ouganda (au KARAGWE). Et même Kiranga (Ryangombe), le prophète des Barundi, deviendra un MUHIMA. Bref,avec le Hamitisme, tout viendra du Nord c’est à dire de l’Occident actuel -le pays des Blancs-. C’est la critique que Cheikh Anta Diop faisait lorsque les historiens occidentaux voulaient – blanchir l’histoire de l’Egypte antique et – des peuples noir d’Ethiopie et de Somalie.
Ces dernières années pendant la Dictature des BAHIMA burundais, cette dernière confusion a été entretenue par une élite intellectuelle issue de certaines familles des BAHIMA. Ils ont continué à vouloir rendre – Ntare I Rutshatsi- , premier Mwami (Roi) de la dernière dynastie des Baganwa Rundi, comme étant un Muhima (singulier du mot Bahima), plus particulièrement en le confondant à RUHINDA ( dont est issu le clan des Bahinda). Ce qui est un non sens, pour la tradition burundaise !
L’autre confusion, drainée toujours par “ce courant du Nord”, consiste à amalgamer – Ntare I Rutshatsi – à RUGANZU Ndoli ( monarque rwandais, dont les origines seraient celles de l’ex- Royaume “muhima” du KARAGWE ( actuellement une région localisée en Tanzanie frontalière à l’Ouganda). RUGANZU Ndoli portait le même nom que – Ntare I Rutshatsi – : “Cambarantama” . Or “Cambarantama ” semble être un nom “ésotérique” ou “magique” répandu autrefois dans cette ère géographique. Sinon certains disent tout simplement que Ruganzu Ndoli s’est donné ce nom pour ressembler à Ntare I Rutshatsi de l’Urundi, qu’il admirait. D’où, pour rejeter catégoriquement cette thèse vouée à travestir l’Histoire millénaire du Royaume de l’Urundi, Ruganzu Ndoli était contemporain de NTARE II Bijanyarii. Il ne pouvait pas être NTARE I Rutshatsi.
Dernier point à ce sujet, la réforme administrative de l’Etat Urundi faite par la Belgique vers les années 1920, avait étiquetté ou élevé, certains BAHIMA, au rang de – BATUTSI – ( ou Balusi – notable -) dans la société burundaise.
😉 En termes de conclusion, les penseurs du Hamitisme (idéologie Hamite) ont rendu le Muhima de l’Urundi en Mututsi Burundais.
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– Les Accords d’Arusha ou l’institutionalisation de la confusion BATUTSI Barundi = BAHIMA burundais de l’idéologie Hamitique.
Le Sénat burundais s’occupe de vérifier si les équilibres ethniques ( découlant de “l’idéologie hamitique” ) dans les institutions burundaises sont respectés. Il s’agit d’appliquer les Accords d’Arusha, signés entre les Burundais, grâce à la dynamique lancée à la suite des rencontres Franco-Britannique qui ont eu lieu après le Sommet de St Malo en 1998 où Jacques Chirac et Tony Blair (et les USA) ont tenté de rapprocher leurs points de vue … . Le Sénat burundais vérifie si les quota entre les BAHUTU, les BATUTSI, les BATWA, et les Femmes, sont respectés ou pas. On n’y parle nullement des BAHIMA.
C’est un peu comme les différents derniers accords inter-congolais ( ex. Les Accords de Sun City) où on ne parle plus de Banyamulenge mais bien de Congolais. Il s’agit d’un processus d’assimilation !
Les BAHIMA, qui s’assimilent désormais aux BATUTSI barundi, suite à 40 ans passé au pouvoir au Burundi sous la dictature, créent une injustice vis à vis des vrai BATUTSI barundi (soit des BAHUTU). On parle même d’usurpation de l’identité “TUTSI” à trop forte proportion. Pour rappel, les BAHIMA ne sont pas TUTSI sociologiquement parlant au Burundi.
Comment cette usurpation s’est mise en place avant les Accords d’Arusha ?
– Lors du coup d’arrêt donné à la monarchie millénaire de l’Urundi en 1966 par le Muhima Micombero Michel,lui et son clan (les Bahima dont sont issus les Dictateurs Buyoya et Bagaza) auront pris soin de se débarasser de toutes traces des Bahutu (1962, assassinat de Rwagasore et kidnaping de l’Uprona; pendaison des fils Baranyanka; assassinat des syndicalistes; assassinat de Kamatari; assassinat de Ngendadumwe et Mirerekano; 1965,Pogrom des Chefs Bahutu (dont de nombreux Batutsi et Baganwa) à Muramvya; suite du Pogrom des Chefs Bahutu avec l’assassinat de leurs enfants en 1969 ; 1972, assassinat de Charles Ndizeye – Ntare V et Génocide des Bahutu Barundi -dont les Batutsi et les Baganwa- ).
Après ce régicide et ce génocide des Bahutu, les Bahima burundais, jusqu’aujourd’hui, vont se camoufler derrière l’histoire des Bahutu Barundi en se faisant passer pour des Batutsi barundi [5].
– L’exemple de Bahima devenus plus Batutsi que les Batutsi Barundi, alors qu’ils qui n’ont rien à voir avec le “Mulusi” de l’Urundi. Il suffit de naviguer sur des sites comme : netpress.bi , tutsi.org (Surviit), burundi-information.com , etc. Le même phénomène d’usurpation est entretenu par des associations burundaises comme AC GENOCIDE ou PA AMASEKANYA etc. Il s’agit en gros de militants Bahima de l’Uprona kidnapé après l’indépendance etc. Ils sont les Burundais mis en exergue par – l’Histoire du Burundi réalisés par l’Ecole Française – depuis 1966.
Exemples d’organisations de l’ Extrème Droite des Bahima du Burundi
😯 En termes de conclusion, l’Histoire des Bahutu Barundi a été usurpée depuis l’avènement de la République du Burundi avec la venue des Bahima au pouvoir. Le Tutsi institutionalisé à Arusha n’est pas le Mulusi ou MuTutsi de l’Urundi, mais bien le Muhima des – penseurs du Hamitisme (C’est à dire de la 4 ème ethnie burundaise [6]) -.
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Lire aussi :
[0] Les Bahima [ https://burundi-agnews.org/hima_document.htm]
[1] Les grandes dates de l’Histoire des Barundi, et du Royaume de l’URUNDI , [ https://www.burundi-agnews.org/histoire_du_burundi.htm ]
[2] Burundi: Hutu ou Bahutu (Barundi) [ https://burundi-agnews.org/societe/?p=2421 ]
[3] Burundi: Tutsi ou Batutsi. [ https://burundi-agnews.org/societe/?p=2225 ]
[4] Le Génocide/Régicide du Burundi. [ https://burundi-agnews.org/genocide.htm ]
[5] Etude d’un système institutionnel adapté au Burundi, USAID / FONDATION POUR L’UNITE, LA PAIX ET LA DEMOCRATIE , Bujumbura, Août 1996, [ Consultants : Dr. GATUNANGE Gervais, Professeur, Faculté de Droit. Mr. HABONIMANA Balthazar, Ambassadeur Mr. NDAYISENGA Gérard, Inspecteur de la Justice], [ http://www.grandslacs.net/doc/0303.pdf ].
[6] Nom que donne l’ancien dictateur Buyoya (un Muhima) à la communauté internationale.