DAM, NY, AGNEWS, le 16 novembre 2009

La guerre civile burundaise a duré près de 10 ans au Burundi. En voici les épisodes les plus poignantes, en ce 16 novembre 2009, où l’on se remémore le calvaire de cette jeunesse qui a été acculée à prendre les armes pour sauvegarder la démocratie burundaise.

1 ère Partie …

Le 1er Juin 1993 :

Les élections présidentielles sont remportées par un opposant, membre du Frodebu, Feu Melchior Ndadaye. Le même parti remporte les élections législatives du 29 Juin de la même année.

Au lendemain de l’annonce par le ministre de l’intérieur des résultats des élections présidentielles, l’opinion proche de l’Uprona et ses satellites crie à la trahison. Les journaux extrémistes montent au créneau et répandent que les élections ont été ethnicisées, que le vote a été ethnique et que c’est donc un coup d’État ethnique et que la minorité n’acceptera pas la loi du nombre.

Cette radicalisation de l’ethnisme dans la jeunesse aboutit à la création de la Solidarité Jeunesse pour la défense des Droits des Minorités (Sojedem) par le frère dominicain Déo Niyonzima. Les jeunes, membres de cette organisation, commencent à faire du sport … Il s’agit de venir intimider les démocrates arrivées au pouvoir.

21 Octobre 1993 :

Coup d’Etat contre le président NDadaye a lieu à Bujumbura, dans la matinée du jeudi 21 octobre 1993. Le président Melchior Ndadaye est arrêté et plusieurs ministres sont portés disparus. Le chef d’état-major des forces armées, Lt. Col. Jean Bikomagu, et l’ancien président Jean-Baptiste Bagaza sont impliqués dans ce coup de force, selon Mr Joseph Banguranbona l’ambassadeur du Burundi à Nairobi (Kenya).

Selon Mr Jean-Marie Ngendahayo, il s’agit du deuxième bataillon parachutiste des paras de l’armée burundaise. Il y a eu des échanges des tires entre des soldats loyalistes et les putschistes. Mais sans résultat ! Le Président NDADAYE aurait déjà été tué, ainsi que de nombreuses hautes personnalités du pays.

Dès cet instant, les paras putschistes parcourent toute la ville à la recherche de tous les ministres et les députés de l’Etat. Il faut s’assurer qu’ils seront réduit au silence !

200 000 Barundi, par peur de représailles de l’ampleur des évènements de 1972 et de 1988, prennent la fuite vers le sud du Rwanda. Le cadavre d’un jeune homme, les bras liés derrière le dos, roule dans les eaux boueuses de l’Akanyaru, qui marque la frontière entre le Rwanda et le Burundi …

Caritas Rwanda et la Croix Rouge tentent de s’organiser face à ce chao humain ! Les putschistes tentent de fermer les frontières mais en vain.

D’autres Barundi, en panique, fuient en direction d’Uvira à l’Ex-Zaïre. L’évêque d’Uvira, Jérôme Gapangwa, a été envoyé afin de les apaiser face à ce cauchemar.

22 Octobre 1993 :

Francois Ngeze, un uproniste bras droit de BUYOYA Pierre, revendique le Coup d’Etat, en mettant en place, le fameux Comité National de Salut Public.

Entretemps, une partie importante du gouvernement, et quelques députés, ont réussi à gagner KIGALI. Là ils s’organisent en gouvernement en exil. Ils appellent les démocrates Barundi à la résistance face aux putschistes …

Selon l’évêque méthodiste Alfred Ndoricimpa, beaucoup de jeunes venus manifestés leurs mécontentements ont été abattu sauvagement par les militaires. A Kamenge, ces jeunes commencent à s’organiser. Ils disent qu’ils ne vont pas se laisser faire comme leurs parents en 1972, et en 1988.

Car effet, une véritable chasse à l’homme est lancée par les FAB (Forces Armées Burundaises), et sa fameuse gendarmerie.

24 Octobre 1993 :

L’Egypte, d’Hosni Moubarak, présidente de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), prend contact avec le Conseil de sécurité pour en informer de la situation au Burundi …

La première ministre du Burundi, en exil à l’Ambassade de France, Sylvie Kinigi, appelle à une intervention militaire étrangère afin de rétablir la démocratie bafouée. La Belgique, la France, l’Allemagne, et les USA sont appelé à l’aide …

Car apparemment c’est plus corsée, les bruits parlent d’une implication dans le coup de l’ancien président déchu BUYOYA.

Monseigneur Bernard Bududira appelle au calme et au retour rapide des institutions démocratiques !

Visages graves et parfois baignés de larmes, quelques six mille manifestants bravent l’interdiction de rassemblement décidée par les putschistes, pour réclamer les corps du président Melchior Ndadaye, assassiné et ceux des autres hauts responsables.

25 Octobre 1993 :

Des dizaines de milliers de morts sont déjà à déplorer à l’intérieur du pays. Mais une résistance civile s’organise face à l’armée burundaise génocidaire …

Pendant ce temps, toute la diaspora burundaise (Belge, Canadienne, Américaine, Français, Allemande, Australienne, Chinoise etc.) est en émois. Ils pensent aux leurs, mais surtout, ils se disent : “C’est le retour de l’exil forcé” !

Mais certains ne se découragent pas …

28 Octobre 1993 :

Près de 400 000 personnes (pour une population de 5,5 millions d’habitants) ont déjà fui le pays.

Le ministre burundais de la santé, Jean Minani, depuis Kigali, la capitale du Rwanda, où il a constitué un gouvernement en exil, appelle à nouveau à une intervention armée internationale pour assurer la protection du gouvernement légal.

29 Octobre 1993 :

Les militaires feints de rentrer dans leurs casernes, et les ministres restent réfugiés dans les ambassades à BUJUMBURA.

Le Ministre, Leonard Nyangoma, annonce que six ministres ont été tués.

31 Octobre 1993 :

Les représentants de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) du Burundi, du Zaïre, du Rwanda et de Tanzanie, réunis à Kigali (Rwanda), insistent sur ” l’urgente nécessité de mettre sur pied une force de stabilisation ayant pour mission de rétablir la confiance et la sécurité dans ce pays”.

D’autre part, le porte-parole du Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) indique, que près de 600 000 Burundais viennent de fuir leur pays.

” Sur la piste poussiéreuse, à l’extrême sud de la province de Gitega, un silence trouble plane sur la campagne. Hormis quelques bergers, il n’y a personne dans les champs. Quelques centaines de mètres après ce qui semble être un camp militaire, apparaît un village incendié, abandonné. La première maison en dur a résisté au feu. Deux corps sont étendus dans la cour. A l’intérieur, gisent six jeunes gens couverts de sang, immobiles, à l’évidence laissés pour morts par les tueurs. Mais quatre d’entre eux vivent encore. ” (Le Monde le 31 Octobre 1993, HELENE JEAN)

A l’issue de premiers jours, l’on remarque que le Burundi est sous le feu des militaires qui tentent de prendre le contrôle de tout le pays. Pour cela, ils n’hésitent pas à massacrer les récalcitrants.

Parmi les jeunes, certains ne se laissent pas faire. Ces derniers sont nourris par l’Espoir que succite le gouvernement en Exil, mais surtout, ils ne veulent nullement ressembler à leur parents qui en 1972, et en 1988, ce sont fait massacrer par l’armée sans résistance.

La Force Internationale va t’elle voir le jour ?   Oui !  Espère tous les Démocrates   !     La résistance s’installe petit à petit …

News Reporter
Informations sur le Burundi depuis 1996