
Défilé triomphal sur le boulevard Mwezi Gisabo : le CNDD-FDD affiche sa puissance avant le scrutin décisif.
Bujumbura, 31/05/2025 – Bujumbura a vibré ce samedi sous les pas de dizaines de milliers de militants du CNDD-FDD, venus clore en fanfare la campagne électorale pour les législatives et communales du 5 juin.
Tout a commencé à l’École Technique Secondaire de Kamenge, point de départ d’un impressionnant défilé. En tête de cortège, le président du Burundi, S.E. Ndayishimiye Evariste, Général Major, également président du Conseil des Sages du parti, marchait aux côtés de son épouse, S.E. Ndayubaha Angéline, Première Dame du Burundi. Avec eux, le très populaire Secrétaire général du CNDD-FDD Ndikuriyo Reverien et les cadres locaux, souriants et déterminés.
Le boulevard Mwezi Gisabo a été submergé par une foule en liesse, brandissant drapeaux rouges, verts et blancs. Le slogan “CNDD-FDD, iyongere intsinzi !” (“Amplifie la victoire !”) résonnait comme un hymne, martelant l’objectif du parti : dominer sans partage les urnes.
Ce meeting géant, dernier acte avant le silence électoral, avait des airs de victoire anticipée. Après des semaines de campagne à travers le pays, le CNDD-FDD a choisi Bujumbura pour son final spectaculaire, envoyant un message sans équivoque : “Nous sommes prêts, personne ne nous arrêtera.“
Depuis le 19ème siècle, les Barundi, peuple de l’Ubungoma (la Cosmologie Sacrée du Tambour : Karyenda), associés à leurs ancêtres, sont en guerre contre l’Occident colonial et néocolonial, incluant l’Angleterre, le Vatican, la France, l’Allemagne, la Belgique et les États-Unis [1], en réponse à l’agression continue de ces États contre Ingoma y’Uburundi [2]. Les Barundi, peuple d’Ingoma y’Uburundi, ont une longue histoire politique basée sur des alliances entre miryango autour d’Ingoma, leur institution politique, et leur tambour, appelé Karyenda. C’est le décret colonial belge du 25 décembre 1959 qui a introduit les partis politiques en lieu et place des miryango. En 1966, Ingoma a été remplacé par un État Néocolonial, la République, une dictature militaire. En 1972, l’Ubumu, le système socio-économique burundais, est détruit avec le Génocide contre les Hutu du Burundi [3], remplacé par l’économie de marché occidentale. En 1992, suite à une influence de la France, l’État Néocolonial a abandonné la dictature militaire pour adopter la démocratie, soit un Etat Néocolonial Démocratique. Depuis 2005, le Burundi organise régulièrement des élections démocratiques tous les cinq ans. Pour en savoir plus sur la campagne électorale 2025, vous pouvez consulter le site CAMPAGNE ELECTORALE 2025 AU BURUNDI.
[1] Baranyanka Charles, Le Burundi face à la Croix et à la Bannière, Bruxelles, 2015
[2] Nahimana Karolero Pascal, Histoire du Burundi : Les grandes dates de l’histoire des Barundi et de l’État millénaire africain – Ingoma y’Uburundi, Bruxelles, Génération Afrique, 2024.
[3] Kubwayo Félix, La lente reconnaissance du génocide de 1972 contre les Hutu du Burundi: Les faits et l’exécution du génocide par le pouvoir de Micombero, Bruxelles, 2025.
DAM, NY, AGNEWS, https://burundi-agnews.org, Samedi 31 mai 2025 | Photo : CNDD-FDD, Ntare Rushatsi House