{jcomments on}DAM,NY,AGNEWS, Jeudi 19 janvier 2006 – Le débat sur la "libération de 673 prisonniers" incarcérés par l'ancien régime et en pleine guerre civile ( entre 1996 et 1997 ) montre le visage réel de notre société civile (*). La société civile burundaise actuelle dérive de la situation conflictuelle que le pays a connue depuis près d'une quarantaine d'années.
L'exemple type est la "Ligue ITEKA" qui a été fondée au départ pour défendre la conception "démocratique" d'une société s'appuyant sur un Etat de droit, au début des années nonante, et, qui pendant la guerre civile a été nettoyée de ses membres fondateurs, pour devenir un instrument étatique de la défense des droits de l'homme (version régime militaire ), soit une machine pour couvrir les méfaits de l'armée et en même temps, pour présenter une certaine honorabilité auprès de la communauté internationale.
Cette image permet de mieux comprendre la crise que vit la société civile burundaise.
Généralement "anti hutu" comme l'ancien régime (*), elle est composée des enfants des "anciens dignitaires", ce qui lui rend la tâche difficile lorsque des grands débats démocratiques s'annoncent.
Cette société civile s'est battue : – pour les "quota ethnique" dans la constitution actuelle du pays, rendant les régimes différents selon l'ethnie des citoyens ; pour la reconnaissance d'un génocide des tutsi en 1993 ( "Octobre 1993" est un coup d'Etat organisé par leurs parents ou par eux-mêmes ); pour la politique des "camps de regroupement en 1996", internant près de 15 % de la population paysanne du pays ; pour l'amélioration des conditions de vie des Banyamulenge dans les camps de réfugiés au Burundi ; contre la venue des réfugiés hutu rwandais sur le territoire burundais et pour leur rapatriement pour être jugé par les GACACA …
Aujourd'hui, elle est contre la libération de 673 prisonniers pendant la dictature…
La guerre étant finie, il serait plus adéquat de revenir vers des valeurs beaucoup plus démocratiques et non, vers l' anti -hutuisme primaire de l'ancien régime, qui, on le rappelle a causé la mort de près d'un million cinq cent mille citoyens burundais (*).
Le Burundi est un petit pays d'Afrique central et australe qui sort d'une décennie de guerre, opposant d'une part l'ancien régime dictatoriale et de l'autre les partisans d'une société démocratique. Cette guerre est à l'origine de près d'un demi millions de victimes.
NOTE :
https://www.burundi-agnews.org/agnews_antihutusocietecivile19012006.htm
AGNEWS 2006