Ntibantunganya Sylvestre et Nkurunziza Patrick réaffirment les valeurs démocratiques issues du combat de Ndadaye Melchior pour le Burundi.
Gitega, 26/05/2025 — La campagne électorale bat son plein au Burundi. Dimanche à Bujumbura, dans ce climat d’effervescence politique, un visage bien connu est réapparu : l’ancien président Ntibantunganya Sylvestre . Il a rejoint la Coalition Burundi Bwa Bose (BBB) pour renforcer sa dynamique de terrain. Ce regroupement politique cherche à rassembler l’opposition et à proposer une alternative crédible au pouvoir actuel, incarné par le CNDD-FDD.
Lundi, comme à Kinama, quartier populaire de Bujumbura, à Gitega, Nkurunziza Patrick , président de la coalition BBB, a animé un meeting devant des militants venus nombreux. Le message est clair : le changement est possible. Dans son programme, la coalition BBB promet notamment la gratuité des soins de santé, avec des médicaments accessibles pour tous les détenteurs de la CAM (Carte d’Assurance Maladie).
À l’origine, la coalition visait à unir toute l’opposition politique du pays, mais cette ambition n’a pas pleinement abouti. Aujourd’hui, le moteur principal de la BBB reste le Sahwanya FRODEBU, un parti historique fondé par Ndadaye Melchior, le premier président démocratiquement élu du Burundi, assassiné en 1993. Sa mort tragique avait déclenché une guerre civile sanglante [1], dans un contexte marqué par la lutte d’influence entre la France et les États-Unis [2]. Dans cette coalition BBB, aux côtés du Sahwanya FRODEBU, on retrouve : le parti CODEBU–ABAHIZI (ancien FRODEBU Nyakuri, ex-CODEBU Iragi rya Ndadaye) dirigé par Nibizi Kefa ; le parti FEDES-Sangira de Butoyi Sébastien ; ainsi que le CNDD de Nyangoma Léonard, premier leader du mouvement politico-militaire historique CNDD-FDD pendant la guerre civile burundaise.
Depuis le 19ème siècle, les Barundi, peuple de l’Ubungoma (la Cosmologie Sacrée du Tambour : Karyenda) [3], associés à leurs ancêtres, sont en guerre contre l’Occident colonial et néocolonial ( “la croix et la bannière” : l’Angleterre, le Vatican, la France, l’Allemagne, la Belgique et les États-Unis ) [4], en réponse à l’agression continue de ces États contre Ingoma y’Uburundi. Les Barundi, peuple d’Ingoma y’Uburundi, ont une longue histoire politique basée sur des alliances entre miryango autour d’Ingoma, leur institution politique, et leur tambour, appelé Karyenda. C’est le décret colonial belge du 25 décembre 1959 qui a introduit les partis politiques en lieu et place des miryango. En 1966, Ingoma a été remplacé par un État Néocolonial, la République, une dictature militaire. En 1972, l’Ubumu, le système socio-économique burundais, est détruit avec le Génocide contre les Hutu du Burundi [5], remplacé par l’économie de marché occidentale. En 1992, suite à une influence de la France, l’État Néocolonial a abandonné la dictature militaire pour adopter la démocratie, soit un Etat Néocolonial Démocratique. Depuis 2005, le Burundi organise régulièrement des élections démocratiques tous les cinq ans. Pour en savoir plus sur la campagne électorale 2025, vous pouvez consulter le site CAMPAGNE ELECTORALE 2025 AU BURUNDI.
Références :
[1] Nahimana Karolero Pascal, Camps de concentration du Burundi (1996 – 2002) : Les oubliés des collines – Mémoires d’un peuple enchaîné –, Bruxelles, Génération Afrique, 2025.
[2] Nahimana Karolero Pascal, La guerre civile du Burundi (1993-2003). Face à la Globalisation Unipolaire Américaine Néolibérale, le CNDD-FDD, Bruxelles, Génération Afrique, 2024.
[3] Nahimana Karolero Pascal, Histoire du Burundi : Les grandes dates de l’histoire des Barundi et de l’État millénaire africain – Ingoma y’Uburundi, Bruxelles, Génération Afrique, 2024.
[4] Baranyanka Charles, Le Burundi face à la Croix et à la Bannière, Bruxelles, 2015
[5] Kubwayo Félix, La lente reconnaissance du génocide de 1972 contre les Hutu du Burundi: Les faits et l’exécution du génocide par le pouvoir de Micombero, Bruxelles, 2025.
DAM, NY, AGNEWS, https://burundi-agnews.org, Mercredi 28 mai 2025 | Photo : COALITION BURUNDI BWA BOSE
