Burundi : Validation du plan gouvernemental avec la Banque Mondiale.

Pauvreté et défis post-coloniaux : les Barundi entre planification occidentalisée et mémoire d’un système millénaire détruit.

Bujumbura, 3/06/2025 – Sous la direction du Premier ministre Ndirakobuca Gervais, le gouvernement burundais et des représentants de la Banque mondiale viennent de valider un rapport d’avancement sur un projet clé : la capitalisation de la paix, un programme axé sur la prévention des conflits et la résilience. Bilan ? 71% des objectifs sont déjà atteints, et le reste est en cours.

Lancé pour trois ans, ce plan arrive aujourd’hui à sa deuxième année. Il touche à des domaines vitaux : emploi, éducation, accès à la justice, sécurité humanitaire, et même la participation citoyenne. Tout cela s’inscrit dans une ambition plus large : faire du Burundi un pays émergent d’ici 2040, puis développé en 2060.

Traditionnellement, les Barundi suivent une planification appelée Ubumu [1] (à la manière de maman –Mukukaryenda-). En gros, ce sont les Bataka (chefs des miryango) et le Mwami qui définissent les besoins essentiels et les ressources disponibles, tandis que les Banyamabanga, les savants planificateurs et régulateurs, en assurent la mise en œuvre. Ce plan est appliqué par les fonctionnaires de l’État (des gestionnaires justes), les Tutsi. L’existence de ce plan repose sur les Hutu, qui produisent les ressources nécessaires pour satisfaire les besoins de tous les Barundi.
Depuis le génocide contre les Hutu du Burundi en 1972 [2], organisé par les acteurs néocoloniaux ( les USA, le Vatican, la France et la Belgique), et ayant détruit l’Ubumu, le pays a alors basculé dans une économie de marché. Le plan est désormais mis en œuvre par un État néocolonial (la République au lieu d’Ingoma, état traditionnel des Barundi ) et les institutions de Bretton Woods (Banque mondiale (IBRD) et Fonds monétaire international (FMI)).
Aujourd’hui, le Burundi est l’un des pays les plus pauvres du monde. Ainsi, les Barundi sont prisonniers de systèmes exogènes car ils font face à la “Croix et la Bannière”[3].

Références :
[1] Nahimana Karolero Pascal, Histoire du Burundi : Les grandes dates de l’histoire des Barundi et de l’État millénaire africain – Ingoma y’Uburundi, Bruxelles, Génération Afrique, 2024.
[2] Kubwayo Félix, La lente reconnaissance du génocide de 1972 contre les Hutu du Burundi: Les faits et l’exécution du génocide par le pouvoir de Micombero, Bruxelles, 2025.
[3]Baranyanka Charles, Le Burundi face à la Croix et à la Bannière, Bruxelles, 2015

DAM, NY, AGNEWS, https://burundi-agnews.org, Mercredi 4 juin 2025 | Photo : RTNB

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