De manière classique lorsque les Historiens (occidentaux) abordent l’Histoire du Burundi, ils se réfèrent à 2 logiques : celle des migrations Bantu ( linguistique) et celle Nilotique ( géographique – car réfère les habitants des abords du Nil ).
Cette réflexion que l’on réalise à travers cet article ajoute d’autres aspects qui font référence à la sociologie politique ( dans la manière d’organiser la société ) ; l’anthropologie et la Spiritualité des Barundi.
Lorsque l’on parle de l’Histoire du Royaume millénaire Ingoma y’Uburundi, il s’agit de désigner un territoire en Afrique Oriental et Centrale où un peuple parlait la langue Kirundi (ou similaire) et était dirigé par un Roi ( appelé Mwami ou autrement ).
Il y a quelques éléments qui rendent typique les Barundi. C’est notamment : – les fameux “Hutu/Tutsi” ; – le(s) Mwami/Bami Roi(s) et les Bahanuzi ou prophètes ( dont le culte de Kiranga ou Ryangombe ; et le Tambour sacré ) ; l’inconnu de la dynastie des Balenge ; les guerriers intrépides Barundi ( l’art de la guerre ) ; et la source du Nil.
Allons dès lors découvrir ou réfléchir sur certains de ces éléments …
En premier (1) lieu abordons – La falsification de l’Histoire du monde, avec le courant eurocentriste depuis le 15ème siècle jusqu’au 20ème siècle, et ses conséquences sur l’Histoire connu aujourd’hui de l’Afrique et du Burundi en particulier.
L’Afrique, dont le Burundi fait parti, est le Berceau de l’Humanité. Cette réalité a été ( et est) combattue bec et ongle par certains politiciens occidentaux. Notamment avec – l’idéologie raciste – de la fameuse théorie poly-génétique de l’origine de l’homme, qui dit que les êtres humains auraient des origines différentes. C’est à dire que chaque race est apparue dans son berceau actuelle dont les Blancs en Europe, les Noirs en Afrique, et les Jaunes en Asie. A partir de là, ces théoriciens peuvent aisément affirmer l’ inégalité des races humaines, où la supériorité raciale. C’est cette idéologie qui a façonné la “mission civilisatrice de l’Europe envers l’Afrique”. Elle a justifié l’esclavage et la colonisation.
Fait étrange, de manière consciente ou inconsciente, c’est cette conception raciste de l’humanité qui gouverne aujourd’hui encore les rapports politiques, économiques, intellectuelles entre l’Occident et le reste du monde ( ex. l’approche gobiniste).
Pourtant tous les scientifiques contemporains sont d’accord avec la théorie la plus vraisemblable, celle de l’origine mono-génétique de l’humanité (théorie Out of Africa). C’est à dire que toutes les races humaines sont issues d’un ancêtre commun Nègre. Toutes les races humaines possèdent les mêmes capacités intellectuelles.
Cette falsification de l’Histoire du monde par les racistes eurocentristes est très bien illustrée dans l’exemple que décris le professeur Cheikh Anta Diop avec l’histoire du faux crânes du géologue britannique Charles Dawson ( voir vidéo 30:15 – http://www.youtube.com/watch?v=lz3O–TGQ9g ).
Ce géologue anglais avait fabriqué en 1912 un faux fossile. Il s’agissait de l’homme de Piltdown. Il avait juxtaposé le crâne d’un homme moderne sur une mâchoire de singe qu’il enfoui dans une couche géologique ancienne en Angleterre pour fournir à l’idéologie raciste de cette époque, les preuves scientifiques étayant la fameuse théorie polygénétique (ou polycentrisme) de l’humanité.
Pour constituer l’Histoire du Burundi, ce sont des “Hommes” savants occidentaux ( Allemand, Néerlandais, Belges, Anglais ou Français) imprégner de cette pensée de l’époque coloniale, qui ont été à l’avant garde. C’est comme cela que le Tutsi ( le notable) des Barundi est devenu le Tutsi des Colons avec des traits physiques totalement changés …
[ http://abidjantalk.com/forum/viewtopic.php?t=10078&view=next ]Il faudra attendre l’Anglais M.Keneth Oakley ( physicien, anthropologue et géologue), en 1954, pour mettre fin à cette falsification sur l’origine de l’Humanité. Mais le mal était fait. Curieusement, jusqu’aujourd’hui, les Historiens Burundais n’ont toujours pas nettoyer de l’Histoire du Burundi les effets de ce – crime contre l’Humanité historique – … Par exemple, à Arusha, avec les Accords signés, les politiciens burundais ont institutionnalisé une fausse réalité sociologique du Burundi “Hutu/Tutsi”, permettant aux Bahima burundais de devenir TUTSI (notable). Ce qui est une aberration historique au Burundi. Il appartient à la jeune génération des Historiens Barundi de se ré-accaparer de l’Histoire du Burundi et de “remettre l’Église au centre du village”.
Secondo (2) – Le bicephalisme dans la gouvernance institutionnelle burundaise. D’une part la dynastie des Bami ( Rois et guerriers ) et de l’autre la dynastie de Bahanuzi ( les garants de la spiritualité, du Religieux).
Freud dans “L’homme Moïse et la religion monothéiste” voyait une filiation entre le prophète et le roi …
Sous le Royaume Dynastique des Balenge de -1210 av.JC à 1410 ap. JC, la maîtrise de l’art de forger le fer fera de ce Royaume d’Ingoma Y’Uburundi ( Royaume du Burundi) un des plus puissants états militaires de la région ( et même du monde à cette époque). Le début du mythe des “seigneurs de la lance” sont à situer peut-être à cette période. Ce – secret de forge du fer ( ce fameux savoir faire) – sera transmis de génération à génération. La spiritualité régnante, sous le Royaume des Balenge, permettra aux guerriers ( dont parmi ces derniers les Bami ou rois ) de cette époque d’être intrépides.
Entre 600 ap.JC à 1100 ap. JC, sous le Royaume de la Dynastie des roi – prêtres ( on parle de rois descendants de Ryangombe – Kiranga), le religieux ( le leg spirituel) conduit la destinée du Royaume des Barundi.
Ces roi prêtres provenaient du clan des Bajiji. Les Bajiji sont originaires d’une région de la Tanzanie actuelle. Mais ils sont présents en RDC, et au Rwanda mais concentré surtout au Burundi, et en Tanzanie.
Mais il apparaît que cette dynastie ne règne pas seul, mais ensemble en parallèle avec la dynastie des Balenge (-1210 av.JC à 1410 ap. JC avec le dernier monarque Jabwe ou Jabré).
Cette gouvernance bicephale ( Religieux- gardien de la spiritualité / Guerrier) se poursuivra par la suite …
Au 15ème siècle, le mwami Ntare RUTSHASI ( un guerrier du clan des Muhanza ) est intronisé par le Muhanuzi Mitimigamba ( du clan des Bajiji ). Le tandem Bahanza/Bajiji aura fort à faire avec les bahima – Bahinda ( que l’on retrouvent en RDC, Burundi, Rwanda, Ouganda, Tanzanie, Kenya – épicentre lac Victoria). Les Bahima-Bahinda sont les adversaires les plus farouches des Bajiji.
De 1915 à 1926, avec le mwami Mwambutsa IV Bangiricenge et le Muhanuzi Kanyarufunzo (dit Runyota) ce tandem Bami guerrier et muhanuzi ( gardien des valeurs spirituels des Barundi) va perdurer malgré la colonisation.
1926 sera la fin de ce type d’institution politique pour les Barundi, suite à l’exécution par l’administration Belge du Muhanuzi Kanyarufunzo. La dynastie de Bahanuzi ( pourtant ayant perdurer jusqu’aujourd’hui) sera mis à l’égard de la destiné des institutions burundaises. Le Mwami, seul, demeurera jusqu’en 1966.
De 1966 à 2005, la France, court-circuitant la Belgique, mettra au Burundi, les militaires Bahima burundais ( Micombero, Bagaza, et Buyoya) au pouvoir, comme garant des institutions burundaises.
De 2005 à aujourd’hui, des guerriers dans la tradition des Barundi ( parmi les jeunes combattants qui ont gagné la guerre civile du Burundi – de 1993 à 2003 – ) et des militaires Bahima burundais demeurent désormais ensemble aux commandes du Burundi, suite aux Accords d’Arusha.
En conclusion, on pourrait presque dire que la fin du bicephalisme dans la gouvernance institutionnelle burundaise en 1926 a mis un terme à la guidance spirituelle ( ou religieuse ) des Barundi. C’est à dire le lien spirituel qui unissait les Barundi à leurs ancêtres. C’est ce lien qui destinait les ambitions politiques des Barundi menées par le Mwami et qui était indispensable à l’existence du Royaume des Barundi. En 1966, le Royaume millénaire des Barundi Ingoma Y’Uburundi a cessé d’exister.
L’ancien ambassadeur et auteur M. Charles Baranyanka ( qui est Muganwa) parle du “feu sacré qui doit être rallumé ou réanimé”. Le Burundi a perdu son code ésotérique. Or pour exister, le Burundi en a besoin… C’est vitale.
NB : Dans le code ésotérique des Barundi, on trouvait des informations comme par exemple : – la place et le rôle des clans dans le Royaume ( on décrivait le clan régnant, les clans matri – dynastiques d’où viennent les Reines Mères ; – les clans exclus et ne pouvant régner ; – le clan donnant un Roi ou un Mwami ; – etc ) ; le Tambour … ; etc. )
Tertio (3) – Le rôle de la dynastie des Balenge dans la dominance des Barundi dans l’art de la guerre.
Les Barundi ont travaillé le fer assez tôt. Cela leur a permis d’équiper leurs armes de ce métal et de devenir des guerriers redoutable en prenant le déçu sur de nombreux autres peuples de la Région.
Sous la dynastie des Balenge cette dominance militaire s’est attesté. Qui étaient ces Balenge ou Balengwe ou Barenge ?
Dans la tradition burundaise, comme rwandaise, le clan des Balenge a comme ancêtre commun Rurenge. Rurenge est le nom d’une ville du Rwanda situé dans le Bugesera. Balenge est aussi le nom de villes : de la RDC Congo, du Congo Brazaville, et de Zambie -. Ce qui fait dire que les Balenge étaient présents sur un air géographique qui rassemble les actuels CEEAC ( Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale ), EAC ( Communauté d’Afrique de l’Est ), et SADC (Communauté de développement d’Afrique australe ).
Comme l’écrit M. Jean-Marie SINDAYIGAYA ( dans “Grands lacs: démocratie ou ethnocratie?” en 1998 ), “Barenge est aussi le nom d’un clan qu’on localisait au sud-ouest du Rwanda … Même au Burundi, ce nom de clan existe, sans être répandu”.
Selon Mgr Alexis Kagame ( et Sandrart), au Rwanda, le clan des Barenge est confondu au clan des Basinga. Les Basinga étaient installés à Gishari au Nord Kivu ( actuellement dans la – région du Masisi- en RDC Congo – Zaïre, mais autrefois dans la région de Rutshuru ). Les Basinga ( Totem : le Milan) ou Barenge auraient conduit la destinée d’un vaste territoire du Rwanda (excepté l’est du Rwanda actuel ) pendant quelques siècles. Le chef des Basinga sur ce territoire était Jeni, descendant de Lulenge (ancêtre des abarenge ). Son frère Kimari règnait sur une partie de NDUGA ( au centre du Rwanda).
Les Nyiginya (notamment Gihanga) vont s’introduire au Rwanda par le biais du mariage avec 7 reines-mères Barenge et 2 reine-mère Basinga. Les Nyiginya vont s’inspirer du Code dynastique de la dynastie « renge » par le biais de Rubunga ( du clan des Basindi. Ce clan existe aussi au Burundi.). Rubunga amène de chez les Balenge la tradition du Tambour pour la faire connaître aux Nyiginya.
Rubunga et ses successeurs ont continué leur fonction à perpétuité sous la nouvelle monarchie et sous le nom Abatege.
Les Balenge (ou Barenge ou Basinga au Rwanda ) cesseront d’exister au 15ème siècle au Rwanda anéanti par un roitelet du nom de MASHURA ( appartenant à un clan de “magicien” – peut-être un Mujiji ou un Musindi ) qui avait annexé tout le NDUGA ( le centre du Rwanda) .
Le Muganwa feu Baranyanka Pierre parle des Barenge ou Barengwe comme un ancien groupe mystérieux qui aurait disparu suite à une grande sécheresse. C’est lui qui affilie Jabre ou Jabwe au clan des Balenge, suite à une rencontre avec un mulenge vers 1930. Jabwe (dernier monarque Mulenge vers le début du 15me siècle ap. JC.) était l’arrière petit fils de Rurenge par son père Nkabata, fils de Kimari.
Au Congo RDC, on dit que le peuple Balenge proviendrait des Baluba et particulièrement des Bavira Bajoba.
Les Balenge proviendraient des vagues de migrations des peuplades africaines qui arrivèrent au Burundi provenant du Congo et du Nigéria, entre 2000 av. J.-C. à 500 ap. J.-C. Ce serait eux qui ont apporté le savoir faire du travail du fer.
Plus près de chez nous les Barundi, on a les forgerons Baluba qui étaient plus connus comme un peuple guerrier. C’est le Royaume puis Empire luba. Le royaume Luba est le premier royaume dans le bassin du congo vers le 3ème et le 4ème siècle de notre ère ( soit entre 201 et 400 ap. JC).
Ce Royaume était habité par les « BALUBA » qui signifie les « perdus ». Ceux qu’on appelait « Baluba » ce sont des princes envahisseurs et leur suite qui conquirent les territoires et soumirent les tribus qui habitaient de part et d’autre du fleuve Lwalaba et au-delà, à partir de la rivière Lubilanji jusqu’au lac Tanganyika. La stabilité du Royaume Luba on la devait à une loi “Tshibawu ou Union” qui liait toutes les éthnies du Royaume. Les Baluba utilisaient le tambour ( ou tam tam ) comme moyen de communication à longue distance. Nous trouvons la trace des traditions luba en Angola, en Zambie, en Tanzanie jusque vers la Namibie.
Dans cette empire Luba, on y trouve le clan des Benelenghe ( la dynastie des Benelenghe ) qui sont des Bavira. ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Luba_%28peuple%29 )
( –http://bavira.weebly.com/origine-des-bavira.html – Source Origine des Bavira – texte est tiré de la publication de l’Abbé KALOLERO Byashoni Bernard ) – Les Bavira seraient venus du lac Tchad lors de la désretification du Sahara.
Vers 1650, venue de l’empire Luba, le roi ILUNGA Lenghe Ier des Bavira ( fils de Ilunga Mbuti du clan Benelenghe), à la tête suivi de ses «Balopwe» (chefs coutumiers), ses «Balunvi» (ritualistes vira attachés à la cour royale), et des «Benembala» (Chefs des villages dans l’empire Luba) va quitter Sanga (capitale politique et administrative de l’empire Luba ) à cause des querelles intestines des royautés à la recherche des nouvelles terres paisibles.
Ces Bavira auraient traversé l’actuelle région de Kasenga (Katanga), Kasama et Kilibula (Zambie), l’actuelle Pepa (au sud de Moba-Kirumbu au Katanga), arrivés à la région du Sud-Kivu ( Fizi, Uvira et Walungu (Haut Sange)) près de la frontière burundaise.
Ce sont les bavira bajoba qui sont venus du côté de Kalemie en passant par Karamba, Ubwari, Masanze (Baraka), Mboko, Swima jusqu’à Uvira. Après la fuite des Bavira au 17ème siècle, l’empire Luba aura son déclin, comme le souligne Joseph Kizerbo, «fin XVIIIème siècle». Le roi des Bavira LENGHE II KABALE MAMBOTO (1932-1945) était un contemporain du Muganwa Pierre Baranyanka et du Mwami Mwambutsa.
Ce que l’on sait de cette dynastie Balenge et qu’elle détenait le secret de la forge du fer ( ce fameux savoir faire).
A l’Ouest du Burundi, on a la crête Zaïre-Nil avec ses 2 Milliards d’années ( âge de ses roches du Rusizien ). Puis, au Centre et à l’Est du Burundi, on a les assises schisto-quartzitiques du Burundien avec son 1,7 Milliard d’années. Les traces de l’age de fer ancien burundais sont à Gitega. Gitega devait être une place importante sous cette dynastie des Balenges.
En Afrique, les premières datations de travailleurs de Fer on les trouve dans la “civilisation de Nok” au Nigéria -3500 av JC (L.M. DIOP, 1968); à Ndalane au Sénégal – 2800 av JC ( cf. C.A. DIOP et G. DELIBRIAS, 1976) ; au massif de Termit au Niger de – 1675 à 2900 BC (cf G. Quéchon); et celles de la région du lac Victoria-Nyanza ( notamment au Burundi) entre le 13ème et 15ème siècles av. JC ( en 1982 – cf M.C. Van GrunDerbeek, E. ROCHE, H. DOUTRELEPONT).
L’âge du fer est une période de la Protohistoire caractérisée par l’usage de la métallurgie du fer et faisant généralement suite à l’âge du bronze. En 2002, une étude coordonnée par l’UNESCO a montré que l’âge du fer en Afrique remonterait au IIIe millénaire av. J.-C. La métallurgie du fer serait apparue « dans plusieurs sites autonomes, en Afrique de l’Ouest et du centre et dans la région des Grands Lacs1. » En Afrique centre-orientale ou “inter-lacustre”, les travaux de Marie Claude Van Grunderbeek, Émile Roche et Hugues DOUTRELEPONT y ont révélé “des traces très anciennes” de la métallurgie du fer. Les dates obtenues au Burundi ( ca 1 230 av-JC au site de Rwiyange I, ca 1 210 av-JC, au site de Mubuga V ) sont mises en parallèle avec les datations se rapportant aux sites bordant le lac Victoria : ca 1470 av-JC, ca 1250 av-JC et ca 1080 av-JC (à Katuruka, rive sud du lac). Autrement dit, c’est au 13ème siècle av-JC et peut-être au 15ème av-JC que l’Âge du fer est attesté dans cette région.
Les traces concrètes de cette période de la forge du fer (âge du fer ancien ) ont été trouvées par M.Hiernaux et M. Posnansky (1968/50). M. Hernaux parlait de “Dimple based pottery” et M. Posnansky de la culture Urewe ou céramique urewe.
Lorsque l’on trouve de la céramique qui est le premier « art du feu » qui est apparu, généralement il n’est pas rare de trouver la métallurgie ou le travail du verre … La culture Urewe (céramique urewe) ( avec ses fourneaux de fonte de fer) on la retrouve dans toute la région des Grands Lacs, du Kenya occidental au Kivu (RDC Congo) en passant par l’Ouganda, le nord-ouest de la Tanzanie, le Rwanda, et le Burundi. L’ activité de la -culture Urewe- est observé dans cet aire géographique depuis -1250 av J.-C. jusqu’en 600 ap-JC.
Fig. Localisation des sites datés les plus anciens de l’âge du fer en Afrique (entre – 900 av. JC et – 3500 av. JC).
Enfin le dernier point (4) – La logique culturel du fleuve Nil et le lien cultuel du fait Religieux des Barundi : Le monotheisme kémetique [1]
L’Afrique est le berceau de l’Humanité. C’est en Afrique que l’être humain est apparu, il y a – 7 Millions d’année (au Tchad, l’ancien Soudan Français).
Curieusement une grande partie des traces attestant de l’apparition de l’homme en Afrique ( ex. l’ Australopithecus afarensis et le Kenyanthropus platyops ) se retrouvent dans les pays traversés par le fleuve du Nil. Le Nil est un fleuve africain de 6 700 km, formé par la rencontre du Nil Blanc ( issue du lac Victoria ) et du Nil Bleu ( issu du lac Tana en Éthiopie). Ces 2 branches du NIL s’unissent à Khartoum au Soudan, puis se se jette dans la Méditerranée en formant un delta au nord de l’Égypte. En comptant ses deux branches, le Nil traverse depuis sa source au Burundi: – le Rwanda; – la Tanzanie;- l’Ouganda;- l’Éthiopie; – le Soudan du Sud;- le Soudan; – et l’Égypte. Il longe également le Kenya et la République démocratique du Congo (respectivement aux confins des lacs Victoria et Albert), et son bassin versant concerne aussi l’Érythrée grâce à son affluent du Tekezé.
Ainsi le NIL draine en lui-même une réflexion de l’Homme sur l’Homme et de sa présence sur terre. Rien d’étonnant de savoir dès lors que la Spiritualité ( la religion, Dieu, le salut, l’âme, l’esprit, le problème corps-esprit, intériorité-extériorité, le sens, l’espoir, la libération, initiations, rituels, développement personnel, …) demeure comme étant une des richesses des peuples des pays que le Nil traverse.
Au Burundi, comme nous l’avons déjà perçu, la manière bipolaire de structurer la chose publique ( Politique/Religion) est un héritage du passée. Par exemple, le très populaire Président africain du Burundi, S.E. Nkurunziza Pierre, est à la fois Président mais en même temps quelqu’un de profondément religieux ( tout comme son épouse par ailleurs qui est pasteur). Autrefois dans le Royaume millénaire du Burundi « Ingoma Y’Uburundi », le pouvoir était bicéphale. On avait d’un côté le pouvoir temporel -celui des Bami (les Roi ou les Chefs )- et de l’autre celui spirituel des Bahanuzi ( -dynastie des prophètes-) .
A l’époque de l’Empire Luba, avec les Baluba puis, spécifiquement des Bavira, on a le duo Balopwe/Balunvi. Sous la dynastie des Balenge, c’est le duo Balenge/ Bajiji ou Basindi. Puis sous la dynastie des Baganwa, on évoque le duo ( Bahanza / Bajiji et Bashubi ).
Cette spiritualité est une des forces des Barundi. C’est cette force intérieur qui les conduit, avec sureté, dans l’édifice en construction qu’est la globalisation. Cette fameuse bipolarité (institutionnel et spirituel) transparaissait à travers le – code ésotérique – du royaume ancien des Barundi [actuellement comparable à une Constitution] . Il y avait toujours – un « mwami » (un roi régnant) et un « muhanuzi » (un prophète, un devin)- élevés ensemble … Avant de décider, ils se consultaient. Ce sont ces deux institutions qui construisaient ensemble la destiné du Royaume Ingoma Y’Uburundi. C’est à dire – l’un projeter l’avenir ; et l’autre tenter de le réaliser –.
C’était la manière de fonctionner des Barundi. Ils étaient des citoyens habitués à être régis par ce code ésotérique ( une loi de la société ) qu’il ne fallait nullement transgresser. Il faut se souvenir du muhanuzi (prophète) RUNYOTA KANYARUFUNSO en 1922 qui a lancé une rébellion en vue de pousser le Mwami Mwambutsa hors de son règne “trop prolongé” pour un roi destiné à être de “passage” ou de “transition”, selon le code ésotérique. On découvre aussi un des rôles primordiale du muhanuzi qui était de préserver la moralité des Barundi notamment en faisant respecter le code. Le muhanuzi était d’abord -prophète ( comme les prophètes de la tradition biblique )- puis une sorte de policier de la moralité ou le garant du respect de la Loi des Barundi (du code oésothérique des Barundi ). La gouvernance étirée en longueur de Feu SAR Mwambutsa IV était une transgression du code sacré des Barundi. Contrairement à une certaine littérature, l’ expédition militaire de ce jeune ( – Mujiji-/-Mushubi – ) RUNYOTA KANYARUFUNSO n ‘était pas focalisée sur l’autorité coloniale Belge. Il s’agissait d’une rébellion salutaire car ayant pour objectif le respect de l’ordre social et moral convenu dans le code régissant la vieille Monarchie burundaise.
Le muhanuzi Rundi -Runyota dit Kanyarufunso- fut assassiné dans les années 1920 par les Colons Belges au Burundi.
Cette bipolarité au Burundi – RELIGION ( le Monothéisme prophétisé entre autre par Kiranga ou Ryangombe) et ETAT – est l’âme ou l’existence des Barundi ( ou du Burundi ). Cet esprit vit, depuis – 15000 av. JC., dans cette fameuse région des Grands Lacs en Afrique, plus précisément dans la vallée du Nil, où dit-on s’est révélé les religions traditionnelles africaines, qui sont les plus anciennes du monde. Nombre d’historiens affirment que la source du monothéisme est à situer en Afrique.
Vers – 2370 av.JC , sous l’ère du Pharaon Egyptien Nefer-ka- Rê (Pepi II), de nombreux échanges entre les Egyptiens et la Région des Grands Lacs avaient lieu.
A cet égard, il serait intéressant, pour les historiens Barundi, de pouvoir comparaît le culte de Kiranga-Ryangombe à celui d’Osiris.
Le culte d’Osiris en Égypte, qui lui même est hérité du monothéisme qui était pratiqué dans le Royaume de kémet, actuel Soudan et Tchad (ex. Soudan français). C’est à dire dans le Soudan méroléïtique ethiopiedes anciens ( Cfr. Tome 1 p47 Nations Nègre et culture – Cheikh Anta Diop ). Par ailleurs, le véritable nom de l’ancien Égypte était Kémet. Kémet veut dire “la terre des Noirs” en medu netjer, qui est la langue que l’on y parlait.( http://www.rha-magazine.com/#!kemet-egypte-antique/ct5k )
Vers 1350, sous le Pharaon Akhénaton, on a au niveau de la gouvernance aussi une bipolarité. D’un coté, on a le Pharaon ( fils du dieu RA – Nesout – qui vient du sud – pour conduire le peuple sur le chemin de la Maat – il gère une démocratie de conseils ) aidé par son vizir (le gouvernement civile ) qui s’occupe de la gouvernance journalière de l’Etat et de l’autre le grand prêtre d’Amon (responsable du collège des prêtres ) qui lui s’occupe du religieux ( le gouvernement religieux ).
Entre – 1085 av JC et -525 av J-C, les monarques de l’Afrique orientale (actuel East African Community + Sudan + Ehiopie+Somalie), c’est à dire ceux de la Nubie vont régner sur Kémet ( l’Egypte).
A cette époque, au niveau d’Ingoma y’uburundi “Royaume du Burundi”, il y avait un Royaume (un Etat) similaire à l’ Ancien Empire Egyptien et au Royaume de Kerma (http://www.kerma.ch/) avec sa dynastie des Pharaons noirs. (http://fr.wikipedia.org/wiki/Kerma) Kerma était la capitale du Royaume nubien de Kerma, qui régna sur tout le cours moyen du Nil soudanais de l’Ancien Empire égyptien à la deuxième période intermédiaire égyptienne, soit entre les années -2450 av. JC et -1480 av. JC, sur 1 000 km. Dans le Royaume de Kerma, on produisait de la céramique spécifique.
Comme on la vue vers – 1210 av.JC, les Barundi des clan des Balenge ( Barenge ou Balengwe) commenceront la fondation de leur dynastie avec une conception affirmée d’un Etat qui comprend des citoyens qui ont une valeur religieuse ( une ou des religions) commune.
Quelle était cette religion d’osiris ou ce monothéïsme kemetique décrit dans Le Livre sacré des Nègres [1] ?
Vers – 1350 av. JC, sous la 18ème Dynastie après le pharaon Thoutmosis III, Akhenaton, devient Pharaon et se mariera à Nefertiti. Akhenaton va réformé la religion d’Amon-Ra ( qui était un dérivé de la religion monothéiste du Royaume de Kemet – la religion de la lumière ou le monothéisme kemetique-) en créant celle d’Aton. A l’époque, cela paraît comme une hérésie. Le Pharaon Akhenaton va rendre universelle la religion en la rendant accessible à tous (le peuple) et non réservé à l’élite.
En gros, avec le culte d’Aton ( cette réforme du monothéisme kémétique ), le roi (le Pharaon) n’est plus seul à continuer à participer au grand voyage diurne et nocturne du soleil. C’est ensemble ( Roi et Peuple) que l’on aide “la lumière” (le soleil -Ra) à renaître au matin après avoir vaincu ses ennemis du monde souterrain, et notamment le serpent Apophis.
Nefertiti avait habité au Royaume de Kemet où le monotheisme était déjà existant.
Le Pharaon Akhenaton régnait avec à ses côtés le corps des Prêtres qui étaient les gardiens de la mémoire du Culte d’Osyris -seigneur de Maât-.
C’est le pharaon Akhénaton qui va obliger le corps des Prêtres de permettre l’accès à la religion à tout le peuple Egyptien. Le Pharaon Akhénaton est celui qui a lancé le concept de religion universelle ( pour tout la communauté humaine).
A cette époque, parmi les citoyens d’Egypte, on avait Osarsiph qui est le fameux Moïse ou Moussa qui deviendra – le prophète Moïse- par la suite dans la religion Juive,Chrétienne, et Musulmane. Moïse a eu accès à l’instruction du monothéisme, enseigné par le corps de Prêtres d’Osiris à Héliopolis. Il est devenu lui même prêtre du culte solaire d’Héliopolis par la suite. Le dieu solaire d’héliopolis s’appelait Atoum que le pharaon Akhenaton aurait repris sous la forme “Aton”.
La religion de la lumière (soleil et lune donc les étoiles ) ou théologie solaire provenant du monothéisme kemetique [1]
Le culte divin journalier d’Akhenaton :
http://www.youtube.com/watch?v=XurrbpXvIRg
Que contient cette spiritualité ancestrale ( qu’Akenathon a formalisé, institutionnalisé, et en a fait une religion universelle révélée produite par des noirs africains ):
Son culte divin journalier se réalise en 4 temps de prières pendant la journée ( le chiffre 4 que l’on retrouve dans les 4 noms du cycle monarchique de la Dynastie des Baganwa ou encore les 4 jours de la semaine des Barundi d’autrefois … ) . Il est décris dans le Livre sacré des Nègres d’Egypte [1]
1. – [la sortie de la lumière] C’est la fusion de la lumière divine ( comprend de 1 à 16 Chapitres) – Cfr Fadjr/ Cela se passe un peu avant le levée du soleil. A ce moment, il y a moyen d’être en contact avec les ancêtres ( C’est le moment de purification, des offrandes, des prières, des invocations, et de demande de protection. )
2. [La regénération et la solarisation] (Chapitres 17 à 63) – Cfr Dohr / Cela se passe à Midi l’heure où le soleil est le plus haut dans le ciel (culmination) et où l’ombre d’un objet est donc la plus courte. Energie vital
3. [ la transfiguration totale – c’est la transformation dans les cycles cosmiques – La naissance – Devenir par changement d’état ] (Chapitres 64 à 129) – Cfr entre Asr et Magrib c’est à dire que cela se passe au milieu de l’après midi.
4. [ le convoi sur – une barque sacré (Wia) – du cas divin -le mort- pour aller affronter apophis- mener des combats cosmiques ] ( chapitre 130 à 162) – Cfr Isha Cela se passe environ 1 heure et demi après le couché du soleil au moment où la lune et présente jusqu’au matin. La lumière divine ( ce n’est pas dieu – c’est la manifestation de la lumière qui permet la réincarnation – la vie à nouveau ). On va faire un voyage dans le mode sous terrain où réside des êtres maléphiques. On devra faire la preuve que l’on peut les confronter. C’est l’initiation.
En résumé cette doctrine dit que l’Univers est un seul monde qui change d’ état en 4 phases : – 1 phase conception 2 phase de la nomination 3 phase d’incarnation 4 la réincarnation (par un phénomène d’hypostase) -cela se passe au moment du NOUN (la Lune)- . Tous les jours, c’est ce cycle qui se répète.
Voilà c’est la fin de cette réflexion. L’idée de cette réflexion sur l’Histoire du Burundi était tout simplement de donner goût aux jeunes historiens Barundi et surtout leur donner quelques pistes à creuser … Un des enseignement de cette réflexion est aussi que l’Africain et particulièrement les Barundi doivent renouer avec leur héritage scientifique spirituelle.
[1] Comme les Arabes, les Juif, et les Asiatiques , avaient leur livre sacré. Il y avait – le Livre sacré des Nègres d’Egypte – provenant de vieilles doctrines de tribus soudanaises des ANOU ( les Nubiens – Kouch), appelé par les Égyptologues les textes funéraires mais qui en réalité sont les textes révélant la dimension divine du Cosmos. Ces textes ont précédés de 2000 an Moïse [ source le savant grec MAYASSIS ].
La transmission – C’est un collège de prêtres qui s’occuppent de préserver ce culte : ce sont des initiés. Ils proviennent d’écoles différentes ( il y a les YUNU -le temple du pillier- les grec l’appelle Heliopolis , mais il y a aussi les coptes de MENEPHERE ou MENEPHIS pour les grecs. On l’appelle aussi hermopolis ).
Ce livre que Lepsius (Egyptologue) a appelé le “Livre des morts” qui est en fait le Livre sacré des Nègres d’Egypte ( voir source : Le papyrus d’Ani, de Hunefer, et de Nebseni, de Nebqued) [ Ce papyrus a été trouvé dans le sarcophage dela Reine MENTOUHOPTEP ( XIIIème Dynastie) et il se trouve au musée de Berlin ( Lepsius Aelteste Texte BI.5). Il renferme la description des rites cultuelles de ce livre – ce sont des observations parfaites de la nature ] : un grand scribe. Ce livre comprend 40 chapitres comme le Papyrus de IOUYA (Epoque d’AMENOPHIS III, XVIII ème Dynastie ). Dès le Moyen-Empire et jusqu’à la Basse Epoque on verra apparaître des versions comportant 192 chapîtres.
DAM, NY,AGNEWS, le 4 juillet 2014