Burundi : Nkurunziza, patriotisme et résistance contre le néocolonialisme

De Sankara à Nkurunziza, le Burundi célèbre ses figures anticoloniales et promeut la fierté des Barundi.

Gitega, 9/06/2025 — Le pays s’est arrêté pour honorer la Journée nationale du patriotisme. C’est une journée particulière, où chaque Murundi se souvient de ce qui fait sa fierté et son identité. On rend hommage au président Nkurunziza Pierre, ce président patriote qui avait tant marqué son peuple et son époque.

Le 8 juin 2020, alors que les élections venaient de s’achever, le très populaire président africain [1] du Burundi, Nkurunziza Pierre, est officiellement décédé d’une crise cardiaque. Pourtant, dans le cœur des Barundi, beaucoup estiment qu’il a été assassiné pour des raisons géopolitiques, liées aux tensions régionales dans les Grands Lacs africains. Depuis 2015, la Globalisation unipolaire américaine néolibérale (GUAN) [2] le pourchassait pour ses positions patriotiques. Nkurunziza Pierre, tel un Mutabazi digne de ce nom, a résisté à cette pression, défendant la dignité et l’identité du Burundi, à l’image de Bihome (un autre héros patriote des Barundi).

Ce 9 juin 2025, la famille du président disparu, dont son épouse Bucumi Denise,  l’honorable Ndikuriyo Révérien,le très populaire Secrétaire Général du CNDD-FDD, première formation politique au Burundi,  le Premier ministre Ndirakobuca Gervais et d’autres hautes personnalités du pays se sont rassemblés à Gitega pour rendre hommage au Guide suprême du patriotisme. Tous ont déposé des gerbes de fleurs sur son mausolée. Toutefois, beaucoup ont regretté l’absence remarquée du président du Burundi S.E. Ndayishimiye Evariste,  Général Major, retenu en France à la Conférence des Nations Unies sur les océans à Nice, où il représentait l’Union africaine en tant que vice-président de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement.

Cette Journée nationale du patriotisme et de la commémoration de l’ancêtre patriote Nkurunziza Pierre n’est pas qu’un hommage. C’est un rappel : depuis le XIXᵉ siècle, les Barundi, peuple de l’Ubungoma (la cosmologie sacrée du tambour : Karyenda) [3], associés à leurs ancêtres, sont en guerre contre l’Occident colonial et néocolonial (« la croix et la bannière » : le Vatican et la France, l’Angleterre, l’Allemagne, la Belgique et les États-Unis) [4], en réponse à l’agression continue de ces États contre Ingoma y’Uburundi. Leur ennemi ? « La croix et la bannière » qui a détruit leur Vérité (Ubungoma), leur système politique (Ingoma) et économique (Ubumu).  Aujourd’hui, le Burundi reste « enchaîné dans un État néocolonial ».

Comme Sankara et Traoré au Burkina Faso, Nkurunziza incarne ce combat pour l’identité africaine. Le message est clair : « On ne se construit pas avec l’esprit du colon, mais avec notre vérité, notre Ubungoma. » Une fierté à reconquérir, loin des influences étrangères. En ce jour de commémoration, le Burundi a donc célébré son passé, mais aussi affirmé sa détermination à écrire son propre avenir.

Références :

[1] TDC : https://burundi-agnews.org/TDC ; Inaugurations : https://burundi-agnews.org/inaugurations

[2] Nahimana Karolero Pascal, La guerre civile du Burundi (1993-2003). Face à la Globalisation unipolaire américaine néolibérale, le CNDD-FDD, Bruxelles, Génération Afrique, 2024.

[3] Nahimana Karolero Pascal, Histoire du Burundi : Les grandes dates de l’histoire des Barundi et de l’État millénaire africain – Ingoma y’Uburundi, Bruxelles, Génération Afrique, 2024.

[4] Baranyanka Charles, Le Burundi face à la Croix et à la Bannière, Bruxelles, 2015.

DAM, NY, AGNEWS, https://burundi-agnews.org, Lundi 9 juin 2025 | Photo : Bureau Premier ministre, RTNB.BI, Assemblée Nationale du Burundi

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