Ce samedi à 16h, à Bruxelles, l’Ambassade du Burundi en collaboration avec la famille de Feu le défunt le muganwa Louis RWAGASORE a organisé comme de coutume une journée de souvenir … Le muganwa Feu Louis RWAGASORE est considéré au Burundi comme un héros national. A Bujumbura, mercredi, une messe était organisée en son honneur à la cathédrale Régina Mundi. S.E Nkurunziza Pierre, accompagné de son épouse, et la famille de Feu Rwagasore y était présent. Que s’est-il passé le 13 octobre 1961 ? Retournons à cette journée …{jcomments on}
Feu Rwagasore dîne à l’hôtel Tanganyika en compagnie de certains de son équipe gouvernementale (dont Jean Ntiruhwama qui dira ce jour là à Feu Rwagasore où s’asseoir …). Ce dernier est assassiné d’une balle d’une arme à feu par un tireur d’élite … L’Histoire, sous la Dictature quarantenaire des Micombero – Bagaza – Buyoya (du clan des Bahima), confronte quatre thèses qui expliquent sa disparition. Soit les pistes : -Kageorgis-, -les Belges -, – le Roi Mwambutsa-, ou les Batare [Ntidendereza, Birori,Ntakiyica … C’est à dire le clan de Feu Baranyanka Pierre]
A qui a profité le crime ? Pas à Kageorgis (fusillé le 30 juin 1962); ni aux Batare (pendus au stade de Gitega – 15 janvier 1963 -). ; ni à SAR Mwambutsa (destitué et exilé -1965-); et ni aux Belges (expulsés du Burundi dès 1965). Pour ce dernier point, en ce 49 ème anniversaire, l’ambassadeur de la Belgique au Burundi, Jozef Smetz , a exclu toute implication de son pays dans cette affaire d’assassinat du Prince Louis Rwagasore, malgré que « Le Burundi était calme à part le Prince Louis Rwagasore qui était parmi ceux qui provoquaient la crispation d’une certaine opinion par sa lutte engagée pour l’indépendance » (dixit l’Ambassadeur.).
Le droit pénal coutumier des Barundi disait en gros à l’époque ceci : «Si un individu rundi tue un autre, et que le meurtrier est découvert. La sentence est que le meurtrier soit tué ainsi que l’extermination de sa famille tout entière (son clan). Si une personne rundi tue une autre issue de son clan, et que le meurtre est mis à jour. La sentence est que seul le meurtrier subisse le chatiment de la mort”.
Dans le cas de Feu Rwagasore, Kageorgis a été reconnu comme l’assassin. Selon les règles rundi, il doit subir la sentence de mort. Mais aussi sa famille entière. Le problème est que Kageorgis n’est pas rundi. De plus, sa famille n’est pas totalement déterminée. Toutefois Kageorgis est condamné et exécuté en juin 1962. Alors comment expliquer la mort exigée et consommée des fils Baranyanka [1] ? Les théories développées et amplifiés par Jean Ntiruhwama (clan des Bahima) aboutissent toutes à des non sens… En 1987, Me Guy Delfose organise une – conférence sur les pendus de Bujumbura en 1962 – . Cette activité est interdite à la dernière minute. Pourquoi ?
Finalement, après la messe de commémoration, une personne d’un certain âge a révélé cette réflexion mais en kirundi, traduit en français, cela donne ceci : “ En 1962, une intrigue -assassinat de Rwagasore-, et on extermine le clan des Batare (dynastie des Baganwa). En 1965, une intrigue -autour du Palais -, et on extermine les clans des chefs coutumiers barundi (socle important de la dynastie des Baganwa ). En 1969, une intrigue -un coup d’état en préparation-, et on extermine les fils des chefs coutumiers barundi de 1965. En 1972, une intrigue -une attaque au sud du pays-, et on extermine Charles Ndizeye et toute la classe moyenne de l’ex-royaume du Burundi. En 1988 …, en 1993 … etc.”. Puis le vieux monsieur termine en disant : ” Ceci est le modus operandi ! Voilà la réponse du Pourquoi ? … Il n’y a pas eu de respect du code -Rundi- [2]! Maintenant Nkurunziza est arrivé ! Cette machine -destructrice de la culture Rundi – est rompue. C’est à la justice des Barundi d’agir face à cette Histoire. “.( DAM, NY, AGNEWS, le 17 octobre 2010 )
[1] Inhumation avec honneur des condamnés dans l’assassinat du Prince Rwagasore (6 août 2009)
[2] Le Droit Rundi actuellement a abolli la peine de mort (novembre 2008).