Le génocide depuis 1993
Burundi: Mémorandum sur la crise Burundaise CNDD
Le 21 octobre 1993, en pleine nuit, le palais présidentiel est attaqué. Le Président NDADAYE est séquestré par les mutins qui le conduisent dans un camp militaire de Bujumbura où il est torturé jusqu’à trépas. L’autopsie du corps, pratiquée près d’un mois plus tard, a fait état de multiples coups portés par des instruments tranchants et piquants avec hémothorax et utilisation d’une corde placée dans la bouche du Président. Simultanément, la chasse est ouverte aux successeurs constitutionnels du Président de la République, en l’occurrence le Président et le Vice-Président de lAssemblée nationale, Pontien KARIBWAMI, un Hutu, et Gilles BIMAZUBUTE, un Tutsi, sont enlevés, puis torturés à mort. Subissent le même sort, le ministre de l’Intérieur Juvénal NDAYIKEZA et Richard NDIKUMWAMI, Administrateur Général de la Sûreté. Tous ont été tués pratiquement au même moment, à des endroits différents, selon le même mode opératoire utilisé à l’encontre de Melchior NDADAYE, ce qui démontre non seulement la préméditation des crimes mais également leur coordination ainsi que l’existence de méthodes prescrites pour l’élimination des victimes (cf Commission internationale d’enquête sur les violations des doits de l’homme au Burundi depuis le 21 octobre 1993, Rapport final, Bruxelles-Paris, 5 juillet 1994). D’autres ministres et cadres de la mouvance présidentielle sont également traqués et tués pour certains d’entre eux. Des faits restent patents: aucun soldat n’a trouvé la mort dans la défense des institutions démocratiques. Rien n’a été entrepris à l’intérieur de l’armée pour contrer le putsch. Ces faits sont établis par le rapport du 5 juillet 1994 cité plus haut. L’armée, en tant que corps, est donc responsable des crimes ayant conduit à la décapitation des Institutions élues par le peuple burundais. Elle porte aussi la responsabilité des massacres qui ont suivi. Alors que le ministre de l’Intérieur était assassiné, les putschistes paralysaient toute l’administration territoriale. L’armée sortit des casernes ce même 21 octobre 1993 dans la matinée et massacra des civils hutu à travers le pays et notamment à Magarama, quartier de la ville de Gitega. Deux gouverneurs de Province furent assassinés, celui de Gitega, Joachin NURWAKERA, un Hutu, et celui de Karuzi, Englebert SENTAMO, un Tutsi. Plusieurs gouverneurs seront séquestrés dans des conditions dégradantes et humiliantes, et certains seront assassinés plus tard. D’autres parviendront à fuir dans les pays voisins. Au moment fort des massacres qui endeuillent le pays dans plusieurs Provinces durant les quatre jours qui suivent le coup d’État sanglant, les autorités administratives nommées par le gouvernement NDADAYE sont obligées de se terrer pour ne pas être massacrées. Pendant ce temps les putschistes avaient mis sur pied le ” Conseil National de Salut Public”, dirigé par François NGEZE et qui avait déposé tous les gouverneurs civils et procédé à leur remplacement par des gouverneurs militaires, Pour éviter qu’une intervention extérieure ne vienne s’interposer, rendant possible le jugement des crimes contre l’humanité dont l’armée génocidaire s’est rendue coupable, cette dernière a pris les devants pour s’emparer du contrôle direct de l’administration et réduire au silence par les assassinats, non seulement les quelques personnalités qui osaient encore dénoncer le putsch sanglant et le génocide, mais aussi et surtout museler les ONG et les témoins gênants. La faible perméabilité du système criminel que permettait encore les quelques résidus d’administration civile laissait aux humanitaires quelque latitude à se rendre sur les lieux des massacres de populations civiles et de dénoncer ces crimes odieux. L’armée va s’employer à y mettre fin dès mai 1995, Les putschistes sont donc seuls responsables de leurs actes et des conséquences du vide institutionnel qu’ils ont créé le 21 octobre 1993 et qui est à l’origine d’innombrables pertes en vies humaines. RAPPEL : Les élections de 1993 Le 3 septembre 1987, une nouvelle révolution de palais permettait au major Pierre BUYOYA de prendre la place de Jean-Baptiste BAGAZA à la tête de lEtat. Le major BUYOYA était membre du Comité central mis sur pied par BAGAZA au sein du Parti unique UPRONA. Comme le fit son prédécesseur, le major BUYOYA mit sur pied un organe militaire tout puissant, le Comité Militaire pour le Salut National (CMSN). Ce Comité comprenait 30 militaires, tous Tutsi, Le gouvernement que mit en place le major BUYOYA était une copie conforme de la dernière équipe du colonel BAGAZA destitué. Le major BUYOYA osa même déclarer que la question ethnique n’était plus à l’ordre du jour. Dans son discours programme du 3 octobre 1987, le major BUYOYA surprit tout le monde en ne faisant même pas allusion à la crise burundaise. Huit mois après son arrivée au pouvoir, le major BUYOYA semblait toujours ne pas se soucier de cette question pendant que la tension montait et que le clergé catholique du diocèse de Bururi rompait le silence en publiant, en mai 1988, un message dénonçant l’humiliation des Hutu qui caractérisait le système politique en place, Il fallut attendre la tragédie de Ntega-Marangara, en août 1988, et la pression de la communauté internationale pour contraindre le major BUYOYA à parler de la question ethnique et de la démocratie. E soigna son image de marque par la seule carte de visite d’un gouvernement désormais ouvert à des Hutu choisis par lui-même. Aucune réforme structurelle ne fut opérée et surtout, l’armée demeura monoethnique tutsi. Ainsi, c’est le major BUYOYA, à la tête d’une armée monoethnique tutsi et d’un parti unique, l’UPRONA, dominé par l’oligarchie politico-militaire, qui conduisit unilatéralement le processus de démocratisation sous la pression diplomatique et de la lutte clandestine à l’intérieur et à l’extérieur du Burundi. Il refusa notamment la tenue d’une Conférence Nationale Souveraine qui aurait permis d’aborder pacifiquement les grands problèmes au centre de la crise burundaise notamment la liberté politique pour tous, la paix et la sécurité pour tous, la justice pour tous, le minimum vital pour tous … L’effondrement du communisme fut suivi par la vague de démocratisation en Afrique. En mai 1990, au Sommet francophone de La Baule, le Président François MITTERRAND annonça que l’aide allait être conditionnée par les efforts de démocratisation entrepris en Afrique. Le dictateur MOBUTU avait pris les devants en annonçant, lors de son discours du 24 avril 1990, l’avènement du multipartisme dans son pays. Après le sommet de La Baule, son collègue rwandais, Juvénal HABYARE~1ANA, annonçait le processus de démocratisation au Rwanda dès juillet 1990, C’est le régime du major BUYOYA au Burundi qui se fit tirer l’oreille en refusant d’annoncer ouvertement un processus de démocratisation et qui convoqua même le Congrès du Parti unique UPRONA en décembre 1990 à l’occasion duquel le major BUYOYA déclara que le Parti unique UPRONA resterait la seule source d’inspiration du peuple burundais. Après avoir refusé la tenue d’une Conférence Nationale Souveraine, que lui proposait l’opposition d’alors, le major Pierre BUYOYA imposa, dans le cadre du parti unique, un processus de démocratisation taillé à la mesure de l’oligarchie politico-militaire au pouvoir. L’année 1993 se révélait être celle de tous les dangers. Le 7 mars 1993, à l’occasion de la célébration de la création des forces armées, le chef d’Etat-Major, le colonel Michel MIBARURWA déclara que les militaires ne se laisseraient pas endormir par les discours mielleux du FRODEBU. Durant toute la campagne électorale les propagandistes du major BUYOYA ont sans cesse recouru à la terreur pour dissuader la population de voter pour Melchior NDADAYE. Ils eurent même l’audace de mettre en garde la population en proférant des menaces en ces termes ” si vous voulez être réfugiés comme autrefois, messieurs, votez contre BUYOYA. Si vous voulez être veuves, mesdames, votez contre BUYOYA “. Alphonse KADEGE et Luc RUKINGAMA, élus par la suite parlementaires UPRONA, ont répété ces menaces à plusieurs reprises dans la province de Bururi. Au soir des élections présidentielles, les télécommunications internationales furent coupées, dès 2 1 hOO, afin d’empêcher le monde entier de suivre le dépouillement du scrutin pas à pas. A l’aube, le ministre de l’Intérieur François NGEZE, accompagné par le lieutenant-colonel Sylvestre NINGABA, directeur de cabinet du major BUYOYA, se présentait chez ce dernier pour arranger la fraude des résultats officiels à proclamer, Ils devaient se rendre compte que ces résultats étaient déjà connus des observateurs internationaux dont certains les avaient déjà communiqués à l’étranger à l’aide des liaisons privées de télécommunications. Voici les résultats des élections présidentielles et législatives des 1 er et 29 juin 1993 Les présidentielles: 1. Melchior NDADAYE, candidat du FRODEBU: 65% des voix 2. Pierre BUYOYA, candidat de l’UPRONA: 32% des voix 3. Pierre Claver SENDEGEYA, candidat du PRP 1% des voix Le candidat Melchior NDADAYE était soutenu par les Forces de Changement Démocratique (FCD) comprenant, outre le FRODEBU, le RPB, le PP et le PL. Les législatives: 1 | Parti FRODEBU | 73% | 65 députés | 2 | Parti UPRONA | 22% | 16 députés | 3 | Parti RPB | 1.7% | 0 | 4 | Parti PRP | 1.4% | 0 | 5 | Parti RADDES | 1.3% | 0 | 6 | Parti PP | 1.2% | 0 | 7 | Indépendants | 1.1% | 0 | | | | 81 députés |
La suite fut une course contre la montre pour permettre à l’oligarchie politico-militaire de reconquérir, par un coup d’Etat, le pouvoir perdu par la voie des urnes. L’acharnement à récupérer le pouvoir, perdu par les urnes, conduit les mutins à mener une attaque année contre l’autorité suprême de l’Etat et les institutions de la République. Le 21 octobre 1993, vers lh30 du matin, le palais est attaqué par des éléments des 1er bataillon para commandos et du 1 er bataillon blindé, des gendarmes et des fantassins provenant d’autres camps de la capitale (quelques blindés et plusieurs centaines d’hommes). La troisième législature démocratique, celle de juin 1993, subira le même sort que celle de 1965. Après trois mois de fonctionnement, l’Assemblée nationale sera décapitée à la suite de l’assassinat du Président de la République, première institution du pays. Tous ceux qui représentaient la mouvance du Président démocratiquement élu, Melchior NDADAYE, furent pourchassés et même tués, Hutu comme Tutsi. L’éviction des institutions en 1993 Le major BUYOYA et son entourage n’ont pas accepté un seul instant le verdict des urnes car dès le surlendemain du scrutin présidentiel les tentatives de coup d’État allaient se succéder, et ce n’est que de proche en proche que l’on se rendra compte que le véritable instigateur de ces forfaits était le major BUYOYA lui-même. Le 3 juin 1993 se produisait la première tentative de rébellion de l’armée. Assuré de l’impunité de la part de sa hiérarchie, le lieutenant BIZURU récidivait le 17 juin 1993. Faisant partie de la garde présidentielle du major BUYOYA, l’intéressé ne fut jamais arrêté et, au contraire, il montait de grade moins d’un mois plus tard. Le 3 juillet 1993, c’est le directeur de cabinet du major BUYOYA, le lieutenant-colonel Sylvestre NINGABA qui conduisit une nouvelle tentative de coup d’État. Le major BUYOYA attendit que le scandale gagne toute l’opinion publique et les ambassades accréditées au Burundi, avant de se décider à faire arrêter son homme de confiance. Le 21 octobre 1993, l’armée entrait en rébellion. L’ancien ministre de l’Intérieur du major BUYOYA, François NGEZE, fut présenté comme chef du nouveau pouvoir rebelle contre la démocratie. Le major BUYOYA n’a jamais pris la parole pour condamner le putsch et demander le retour à la légalité constitutionnelle, mais il s’empressa de créer une Fondation et sillonna le monde, engrangeant des millions pour sa prétendue Fondation au service de « l’unité » ! Le coup d’État du 21 octobre visait le renversement des Institutions démocratiques et le retour au pouvoir de l’oligarchie politico-militaire. Devant une résistance acharnée de la population, les putschistes durent se contenter d’un putsch rampant et d’un retour progressif au pouvoir, Les assassinats politiques en série qui ont suivi le coup d’État n’avaient d’autre visée que de décimer la classe politique des Forces de Changement Démocratique qui avaient gagné les élections. A l’intérieur du pays, les autorités administratives nommées par le gouvernement du Président NDADAYE furent tuées ou contraintes à l’exil et remplacées progressivement par ceux-là mêmes qui avaient perdu les élections. Des gouverneurs militaires furent imposés à la population qui croyait en être à jamais débarrassés. Tous les concepteurs du putsch sont revenus aux cotés du major BUYOYA. Dans son témoignage, le lieutenant Jean-Paul KAMANA, qui a conduit l’attaque du palais du Président NDADAYE, a dénoncé le major BUYOYA comme étant le cerveau du putsch sanglant. Le colonel Jean BIKOMAGU qui était chef d’État-Major pendant le coup d’État est aujourd’hui directeur administratif et financier de la SOCABU (société d’assurances). Le lieutenant-colonel Alfred NKURUNZIZA est aujourd’hui ministre de la Défense du major BUYOYA. Le 21 octobre 1993, il était chargé des relations publiques du pouvoir putschiste et responsable notamment du contact avec les Missions diplomatiques en compagnie de son beau-frère, le parlementaire Alphonse-Marie KADEGE. Le ministre de l’Intérieur actuel du major BUYOYA est le lieutenant-colonel Ascension TWAGHLAI~~GU qui était officier coordonnateur des renseignements militaires à l’Etat-major pendant le coup d’État. Epitace BAYAGANAKANDI qui était chef d’État-Major de la gendarmerie pendant le coup dÉtat est devenu ministre du Transport. Le lieutenant-colonel Jean-Bosco DARADANGWA a participé à la rédaction du communiqué de coup dEtat est aujourd’hui ambassadeur. Le lieutenant-colonel Mamert SINARINZI qui a lu le communiqué de coup dEtat revendiquant la rébellion de l’armée est aujourd’hui porte-parole de ladite armée. Aujourd’hui plus personne ne peut ignorer que le major Pierre BUYOYA était le véritable cerveau du coup d’État sanglant du 21 octobre 1993. Les instigateurs et planificateurs du putsch sanglant sont revenus à toutes les étapes de sa préparation et de sa consommation effective. Les ténors de la nomenclature UPRONA qui ont ouvertement annoncé la guerre en cas de défaite du major Pierre BLTYOYA et qui, le 21 octobre 1993 étaient présentés à lEtat-major de l’année pour discuter de la répartition des postes, figurent en première ligne de la préparation du putsch sanglant. Après sa défaite aux élections présidentielles du ler juin 1993, le major BUYOYA, a réuni les officiers de son armée et leur a dit: ” Je n’ai pas perdu les élections à cause d’un mauvais programme, mais plutôt parce que le peuple burundais a décidé de confier la gestion du pays à des divisionnistes. Ainsi, messieurs les officiers, prenez vos responsabilités .” Lors de tous les coups d’État qui ont placé ou replacé les militaires au pouvoir depuis l’avènement de Micombero en octobrel965, c’est le même slogan qui revient toujours en ces mots: « l’année a décidé de prendre ses responsabilités ». Les mêmes propos venant du major Buyoya étaient donc une incitation directe à la rébellion de l’année. La nomenclature politique du parti UPRONA directement impliquée dans cette tragédie, comme les témoignages du commandant Hilaire NTAKIYICA et du lieutenant Jean-Paul KAMANA le confirment, comprend aux premiers rangs: 1. Major Pierre BUYOYA 2. François NGEZE 3. Charles MUKASI 4. Alphonse-Marie KADEGE 5. Libère BARARUNYERETSE 6. Jean-Baptiste MANWANGARI Le rapport d’enquête publié le 5 juillet 1994, réalisé par sept organisations de défense des droits de l’homme et les témoignages écrits des officiers Hilaire NTAKIYICA et Jean-Paul KAMANA fournissent l’identité des principaux putschistes présumés relevant de la haute hiérarchie militaire, comprenant même des officiers retraités, comme le Colonel Jérôme SINDUHIJE, mais revenus aux affaires pour prêter main forte à la préparation et à l’exécution du putsch. Il s’agit des colonels Jean BIKOMAGU, Pascal SIMBANDUKU, Sylvestre NINGABA, Jean-Bosco DARADANGWE, Isaïe NIBIZI, Mamert SINARINZI, Léonidas MAREGAREGE, NIYOYUNGURUZA, NZOSABA, NIYONKURU, NENGER1, GIRUKWIGOMBA, NDAYISABA, NDACASABA, NTAKIYICA et des lieutenants NTARATAZA, KAMANA et NGONERAKIZA. En dernier ressort tous les commandants ont offert une participation active ou passive au putsch puisque aucun d’entre eux n’a dénoncé le coup de force ni ordonné à ses subordonnés de défendre ou de libérer le Président démocratiquement élu et commandant suprême des armées lors de l’assaut du palais ou de sa séquestration par les mutins. MEMBRES DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE ÉLUE LE 29 JUIN 1993 | | Nom | Circon- Scription | FRODEBU | UPRONA | Vivant au Burundi | Exilé | Décédé’ | NtahomvukinEvariste | Bubanza | x | | | | x -a | Kaduga Stany Claver | Bubanza | x | | | | x -M | NtahomenyeLe~e Salvator | Bubanza | x | | | x | | NtaMmira Cyprien | Bujumbura | x | | | | x -a | Ciza Bernard | Bujumbura | x | | | | x -a | Ngendakumana Jacques | Bujumbura | x | | | x | | .Ngendakumana Léonce | Bujumbura | x | | x | | | Ndagiye Pie | Bujumbura | x | | | | x -a | Ngendabanyikwa Norbert | Bujumbura | | x | x | | | Nyangoma Léonard | Bururi | x | | x | | | Nahindavyi Ndanga Alphonse | Bururi | x | | x | | | Ndikumana Nephtali | Bururi | x | | | x | | Nduwayo Gervais | Bururi | x | | | | x -M | Rukingama Luc | Bururi | | x | x | | | Kadege Alphonse-Marie | Bururi | | x | x | | | Ndikumana Victoire | Cankuzo | | x | x | | | Tu~gi Henri | Cankuzo | | x | x | | | _Ngendahayo Jean-Marie | Cibitoke | x | | | x | | Gahungu Gérard | -Cibitoke | x | | | | x -a | Ndenzako Jackson | Cibitoke | x | | | x | | Ntirandekura Audace | Cibitoke | x | | | | x -a | Karibwami Pontien | | x | | | | x -a | .Ntibantunganya Sylvestre | Gitega | x | | x | | | Ndihobwayo Norbert | Gitega | x | | | x | | Karimwabo Vénérand | Gitega | x | | | x | | Gahungu Emmanuel | Gitega | x | | | x | | Ntahomvukiye Nicodème | Gitega | x | | | x | | Bazeruke Raphaël | Giteza | x | | x | | | Toyi Gabriel | Gitega | | x | x | | | Sibomana Abel | GITEGA | | x | x | | | Coriyeme Saturnin | Karuzi | x | | x | | | Sentamo Englebert | Karuzi | x | | | | x -a | Biyombera Simon | Karuzi | x | | x | | | Mukahigiro Astérie | Karuzi | x | | x | | | Sendegeya Christian | Kayanza | x | | | | | Ndikumwami Richard | Kayanza | x | | | | x -a | Manirambona Juvénal | Kayanza | x | | | | x -a | Ndikumana Innocent | Kayanza | x | | | | x -a | Cigumije Siméon | Kayanza | x | | x | | | Havyarimana Euphrasie | Kayanza | x | | x | | | Nahayo Adolphe | Kayanza | | x | x | | | Kibasha Claudette | Kirundo | x | | | x | | Ndayegamiye Frédéric | Kirundo | x | | | x | | Minani Jean | Kirundo | x | | | x | | Bansubiyeko Siméon | Kirundo | x | | | | x -m |
Radjabu Yassini | Muyinga | x | | x | | | Mayugi Nicolas | Muyinga | | x | | | x -m | Ntakirutimana Joseph | Ngozi- | x | | | x | | Munyembari Paul | Ngozi | x | | x | | | Mukagatare Françoise | Ngozi | x | | | x | | Kampayano Pascaline | Ngozi | x | | | x | | Sibomana ‘Marcisse | Ngozi | x | | | x | | Mpfayokurera Sylvestre | Ngozi | x | | | | x -a | Ngiriye Julie | Ngozi | | x | x | | | Bucumi Cassien | Rutana | x | | | x | | Havyarimana Léonidas | Rutana | x | | x | | | Ngezebuhoro Frédéric | Rutana | | x | x | | | Budigiye Comeille | Ruyigi | x | | | | X-M | Barusasiyeko Pierre | Ruyigi | x | | x | | | Ntibayazi Léonidas | | x | | x | | | Serwenda Donatien | Ruyigi | x | | | | x -M | Nzojibwami Augustin | Bujumbura | x | | x | | | Bimazubute Gilles | Bujumbura | x | | | | x -a | Sindabizera Marti | Bujumbura | | x | x | | | Ngeze François | Bujumbura | | x | -X | | | Total: | | 65 | 16 | 38 | 23 | 20 | | Députés assassinés | | | | | | Élus en | juin 1993 | | Suppléants | | | FRODEBU: | 14 | | 11 | | | UPRONA: | 0 | | 0 | | |
LEGENDE : -a: assassiné; -m: de mort naturelle
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