DAM, NY, AGNEWS, le 30 décembre 2009
Début 1997, le gouvernement du putschiste BUYOYA est en place. Des gens comme le Premier Ministre Pascal-Firmin Ndimira le soutiennent dans son action. Les Présidents YOWERI MUSEVENI de l’Ouganda et Benjamin MKAPA de la TANZANIE maintiennent l’embargo sur le Burundi, malgré la réticence du noyau soutenu par la diplomatie française [ la FRANCE qui a déjà fait le choix de BUYOYA ]. D’où A.T.T. s’exprimant : ” on ne réglera pas les problèmes du Burundi en l’isolant…l’embargo, une erreur du président Nyerere…je lui ai dit….moi je n’ai pas d’intérêts personnels à défendre ni au Rwanda ni au Burundi…Je n’ai pas voulu être président du Mali, ce n’est pas maintenant que je voudrais devenir Président du Burundi… Je cherche à aider le Burundi en tant qu’Africain et sans parti pris… La médiation sur le Burundi était initialement confiée à quatre personnalités, Jimmy Carter, Julius Nyerere, Desmond Tutu et moi-même. Depuis plusieurs mois, sans informer les autres membres de l’équipe, Nyerere conduit seul cette médiation”. La journaliste Belge COLETTE BRAECKMAN ne soutient pas l’embargo.
A BUJUMBURA règne la peur d’une attaque de la Résistance armée, malgré qu’une trêve a été annoncé en fin d’année 1996 par NYANGOMA, Président du CNDD, et des FDD.
La Resistance – FDD est organisé comme l’armée burundaise. Ce sont les nombreux déserteurs de l’armée burundaise qui structurent les résistants. On les retrouve sur les régions Ouest , Est, Centre, Nord, et Sud.
Le Ministre de la défense des FAB a répété : “Nous ne saurions vaincre les FDD, et les FDD ne pourraient pas nous vaincre”.
Derrière le CNDD politique, une coalition de militants provenant , ou héritier, de courants politiques tel le MEPROBA [ Mouvement des PROgressistes BArundi ] (1970) , BAMPERE ( né au Rwanda, 1975), TABARA Uburundi (1974), UBU (année 80′), Front des Progressistes et Modérés (1984), MPD (1988), CPBR [ Cercle des Progressistes Barundi au Rwanda] (année 80′), PTB [Parti des Travailleurs du Burundi, né en Tanzanie] (année 80′), et le FRODEBU (1991).
1 janvier 1997, à MUYINGA, 126 réfugiés barundi, expulsés de Tanzanie, tombent dans un guet-apen des FAB. Ils sont massacrés sur le champs.
2 janvier 1997, une lettre de mobilisation tribaliste est écrite aux journalistes, techniciens de la RTNB et correspondants d’agence de presse par le président du RADDES, Joseph Nzeyimana. Il appelle à la radicalisation en termes codés… De cette manière, dit il : ” le lendemain sera meilleur et la Paix, l’Unite, la Justice, le Développement, le partage du lait et du miel seront – les seules réalités maitres sur les mille et une collines du burundi – .
Le Parti Indépendant des Travailleurs PIT – abakerakivi demande la récusation de NYERERE comme médiateur suite aux effets de l’embargo. Il propose les Présidents Lissouba ou Amani Toumani Toure (ATT) , le malien.
3 janvier 1997, la majorité des provinces burundaises sont désormais administrées par des militaires. En même temps, Me Laurent NZEYIMANA , avec son association CENTRE “BURUNDI BUHIRE” , fait son lobbying pour la réhabilitation de l’Institution “UBUSHINGANTAHE”. Le contrôle perdu des Collines, perdu par l’Etat, pourra ainsi redevenir un réalité…
4 janvier 1997, la Résistance burundaise tente tant que possible de gérer les conséquences de la catastrophe de l’Est du Zaïre qui perdurent … Des 143 000 Barundi provenant d’Uvira, 62 000 sont rentrés au BURUNDI. Beaucoup se sont rendu vers CIBITOKE, et GATUMBA. 80 000 autres, encadrés tant que peu, sont parti vers la Tanzanie. Les Résistants traversent une période très difficile car ils combattent à la fois les Rwandais de l’APR et l’armée burundaise FAB. Beaucoup succombent … En même temps, ils doivent protéger les rapatriers forcés.
A Kayanza, et Bujumbura rural, des nombreux face à face entre les FAB et la Résistance – FDD ont lieu. La Resistance devient de plus en plus aguerri. Les pertes militaires FAB sont nombreuses. Mais tout de même, un constat fâcheux, les provinces de BURURI, MURAMVYA, GITEGA, et KARUZI sont à nouveau sans sécurité.
Selon WFP [World Food Program], les réserves d’aliment se réduisent. La nourriture circule par la route d’Isaka de Tanzanie à Ngozi. 200 000 citoyens barundi, de l’ethnie Bahutu appelés “abadémocrates” [= les démocrates], sont cloitrés dans des camps de concentration à CIBITOKE, BUBANZA, KARUZI, et MURAMVYA.
5 janvier 1997, les milices encadrées par l’armée FAB du Major Buyoya tuent 26 citoyens [ accusés d’être des Résistants ] à BUKEYE. Puis ils massacrent 400 Barundi en communes de Rango et Butaganzwa à MURAMVYA.
6 janvier 1997, l’amb. Howard Wolpe (USA) demande à BUYOYA d’accepter les négociations avec le CNDD.
BUYOYA exige que l’embargo soit d’abord suspendu.
9 janvier 1997, alors que la Résistance-FDD fait tout pour poursuivre à sauver les populations barundi à BUBANZA – à sortir du guêpier – instauré par les FAB, le premier ministre Pascal Firmin Ndimira effectue une visite dans la province. Il y découvre l’horreur … Ne pouvant donner mots à tout cela, sous le feu des médias ne sachant que dire, il fait porter la responsabilité à la Résistance CNDD alors que les massacres, et les internements des populations de BUBANZA comme des bestiaux, sont réalisés par ses hommes – les FAB – aux vues en directe des médias.
10 janvier 1997, la Résistance – FDD entre en collision avec un convoi -militaire- d’une dizaine de véhicules à 1 km de Magara en commune rumonge.
13 janvier 1997, au poste de douane à Gatumba, l’armée rwandaise s’est installée. Des taxi-velos des Banyamulenge font des navettes entre le Zaïre et la frontière burundaise.
14 janvier 1997, 122 Barundi rapatriés du Zaïre par le HCR sont massacrés par les FAB au poste frontalier [avec la Tanzanie] de Kobero à MUYINGA sous les yeux des autorités des Nations Unis. Les autorités du HCR leur avaient promis qu’il ne leur arriverait rien. Une employé bénévole européenne du HCR tombe en larme … Elle n’a pu rien faire ! L’Union Européenne déplore ces massacres.
15 janvier 1997, selon un évêque catholique, depuis un mois 3261 citoyens barundi ont été massacrés par l’armée burundaise FAB.
16 janvier 1997, le Département US déplore “le massacre des réfugiés Barundi” … En même temps, les FAB confirment avoir tués des Barundi expulsés de Tanzanie.
18 janvier 1997, la RADIO IJAMBO affirme de sources militaires que la Résistance a tué des civiles …
19 janvier 1997, une vingtaine de Barundi [ journalistes, femmes, jeunes, militants de Droits de l’Homme] se rendent à KIGALI à un forum pour la société civile dans les Grands Lacs. Louis Marie NINDORERA, secrétaire exécutif de la ligue ITEKA fait parti du groupe de voyageur.
20 janvier 1997, à Transbjerg au Danemark, le président du PALIPEHUTU, Dr. KARITASI Etienne évoque : – “Il s’agit ici du CNDD de Léonard NYANGOMA et de son -Lieutenant- Christian SENDEGEYA” . Le Docteur annonce ” le Palipehutu n’a jamais ménagé aucun effort pour amener tous les Hutu à s’unir et à mener une lutte commune. Malheureusement cet effort n’a pas été couronné de succès puisque le CNDD a toujours manifesté sa volonté de faire cavalier seul, refusant ainsi l’union de tous les combattants hutu sous un même commandement issu d’un compromis entre les différents groupes”. KARITASI Etienne rappelle la demande de dialogue PALIPEHUTU-CNDD du 7 octobre 1995 …
Des journalistes comme Albert NDIKUMANA, et Agnès NINDORERA [ancien journaliste au Renouveau, Rédactrice dans “Le Phare”, actuellement à Studio Ijambo, correspondante à la Voix de l’Amérique, et à l’AFP.] suivent de très près le différente tentative de négociations que tente d’amorcer les diplomaties étrangères afin d’en informer les partis d’opposition. Pendant la journée, ils subissent des tracasseries administratives. Pour l’UPRONA il s’agit de faire les choses dans le silence.
A Paris, la Presse française révèle la participation d’ancien militaire français dans l’encadrement des mercenaires recrutés par Kinshasa. Mais aussi, on découvre que les soldats rwandais sont encadrés par les Forces Armées Américaine …
22 janvier 1997, la mission périlleuse de trouver une solution à la crise des Grands Lacs est confiée au diplomate algérien SAHNOUN Mohamed, nommé représentant des Nations Unis et de l’OUA.
Selon Louis Marie NINDORERA [Iteka], le séminaire à KIGALI a officiellement soutenu le maintien de l’embargo au Burundi. Mais officieusement, non ! Une des grandes résolutions de ce séminaire est que les associations de la société civile burundaise doivent travailler avec les organisations des Droits de l’Homme. L’occasion est donnée pour aider à nuancer les rapports des défenseurs des Droits de l’Homme, dont les rapporteurs spéciaux des Nations Unis.
23 janvier 1997, le putschiste BUYOYA se rend au Rwanda, avec son Ministre des relations extérieurs et celui de la Défense. Il demande l’aide diplomatique de KIGALI pour sortir de son embargo. En même temps, suite à la conférence de KIGALI, une visite au Ministère Fédérale des Affaires Etrangères et au Parlement au CANADA est organisée. La délégation burundaise profite pour rencontrer les ONG’S canadiennes travaillant au Burundi.
Les partis dit “Forces de Changement Démocratique” [ FRODEBU, RPB, PP et PL] , considérés par la Résistance comme “Traîtres”, rejettent la qualification du dossier judiciaire sur le putsch du 21 octobre 1993 par le Procureur Général de la République comme étant l’ “assassinat du Président NDADAYE Melchior”. Ils rappellent qu’il s’agit “fondamentalement d’une action de renversement des institutions établies”. Pour ces derniers le Ministrère publique fausse dès le départ le dossier judiciaire. Le putschiste BUYOYA va aller jusqu’au bout pour faire juger le crime dont il est coupable en faisant condamner des bouc émissaire.
Ces organisations politiques précisent qu'”il y a eu bel et bien Coup d’Etat opéré par les Forces Armées Burundaises. C’est ce premier aspect très fondamental qu’il faut juger parce que Son Excellence NDADAYE n’a pas été assassiné en tant qu’individu, mais en tant qu’institution présidentielle”.
Ils exigent que le premier crime à juger soit celui relatif au renversement des institutions de l’Etat par la violence, en vertu des art. 410, 411, 412 … du Code Pénal burundais. Mais la question est posée :” sur quelle loi les tribunaux vont se référer pour juger cet acte car la Constitution qui avait donné naissance à la Cour Constitutionnelle a été suspendue par le putsch du 25 juillet 1997″. Il y a bien un vide institutionnel ! Ils réclament la création d’un TPI et le retour à la Constitution de 1992.
24 janvier 1997, la Cour Suprême se saisit du Dossier “Assassinat de Melchior NDADAYE”. De nombreux présumés coupables vont devoir comparaître devant la Justice.
A KAYANZA, les FAB déportent dans un camps de concentration des milliers de citoyens. Les vielles personnes et les plus fragilisés succombent à cause des conditions pénibles. Et surtout, avec la “peur” ! Les FAB forcent des jeunes détenus des camps [sous la menace] à aller combattre la Résistance.
25 janvier 1997, une délégation du FRODEBU [Jean MINANI, Jean Marie NGENDAHAYO, et Pierre Claver NAHIMANA] se rend à KIGALI. Un déplacement à KAMPALA est prévu par la suite.
26 janvier 1997, la section BENELUX du CNDD a lancé depuis quelques mois le site internet du parti CNDD. Le service DCIMI -Diffusion and Control Information with e-Mail and Internet- (crée le 27 juillet 1996), lié au département Communication et Information du porte parole du CNDD [ le très célèbre NDIHO Jérome], fait publier tous les communiqués du parti. Il s’agit d’une première au Burundi pour une organisation politique. Dans le monde, les Zapatistes ont montré le pas ! Grace à ce site web, la Communauté Internationale apprend, suite à un communiqué du CNDD BENELUX datant du 31 décembre 1996, que des cargaisons d’armes et de munitions à destination du Burundi (au putschiste Major BUYOYA) partent depuis l’aéroport d’Ostende en violation totale de l’embargo … Après quelques temps, avec ce média, “NYANGOMA” devient une référence en Afrique. En plus du site WEB , des e-mails, et des fax sont envoyés journalièrement aux agences de presse italienne, espagnole, et anglosaxonne ( AP, Reuter, Guardian — UK-US — ). Le porte parole du CNDD arrive, sans moyen d’un Etat, a rivalisé avec le régime BUYOYA au niveau international. A cette époque, le chiffre de 150 000 victimes de la guerre civile est déjà atteint.
Mardi 27 janvier 1997, le Ministre des Réformes Institutionnelles du Régime putschiste, Eugène NINDORERA, lance un débat national avec tous les partis politiques [sauf le CNDD] à l’Hôtel Méridien. L’ouverture du débat est assuré par le dictateur putschiste en personne -BUYOYA-. 70 participants sont attendus. Il s’agit de parler de l’avenir politique du pays. Le Pr. RUKANGARANTARE Christophe, de l’Université du Burundi, intervenant sur “les causes des divisions et des guerres civiles dans le monde” révèle que c’est “l’inadaptation des institutions aux sociétés qu’elles gouvernent” qui est souvent source de conflits. Les diplomates étrangers trouvent que la solution ne viendra qu’en mettant à la table des négociations toutes les parties en conflit. La Résistance CNDD est indispensable.
Pendant ce temps, Léonce NGENDAKUMANA, Président de l’Assemblée Nationale, refuse de comparaître au parquet général pour le dossier judiciaire “sur l’assassinat de feu NDADAYE Melchior”. Les rescapés du “génocide d’octobre 1993” [composés de milices pro-putsch et de déplacés] de Bujumbura rural, où il a été élu député, l’accuse “de massacre des tutsi et hutu opposés au FRODEBU”… NGENDAKUMANA dénonce cette “intimidation”.
BUYOYA envoie des délégations de “forces de changement” au Kenya, Ethiopie, et en Ouganda pour expliquer qu’il faut stopper l’embargo.
29 janvier 1997, en Allemagne, les “Verts” Allemands organisent une journée de sensibilisation sur le Burundi.
A Bujumbura, le séminaire sur le débat national se poursuit. Ce mercredi intervient des gens comme DR. André BIRABUZA [ Upronsite, puis Pareniste, animateur du journal -La Renaissance- (ex- INTORE)] , Thérence NAHIMANA [ ancien PALIPEHUTU reconverti à la politique d’Unité Nationale initié par BUYOYA ] (Ce dernier lancera l’idée du “Double Génocide”. Avant 1993 pour les Bahutu, et Après 1993 pour les Batutsi. D’où cela s’annule).
La LDGL [LA LIGUE DES DROITS DE LA PERSONNE DANS LA REGION DES GRANDS LACS ] conduite par le Vice Président SEBUDANDI Christophe, émet un communiqué condamnant le blocus imposé “injustement” au Burundi.
A la BBC, M. HITIMANA Mathias s’en prend ouvertement au putschiste BUYOYA “personne ne peut suivre BUYOYA et que les Batutsi ne peuvent pas le suivre …”.
30 janvier 1997, la Fédération Internationale des Droits de l’Homme – FIDH dénonce le rôle des FAB dans le massacre de masse vis à vis des enfants et des femmes barundi.
Bruxelles et Kinshasa parlent d’une internationalisation du conflit au Zaïre. La présence des Ougandais, et des Rwandais est confirmée de manière officielle auprès des Banyamulenge à l’Est du Zaïre. Selon “Bruxelles”, il s’agit du début de l’invasion étrangère au Zaïre.
31 janvier 1997, le gouvernement du putschiste BUYOYA s’en prend aux observateurs des Nations-Unis qui condamnent les massacres commis par les FAB. De nombreuses ligues des droits de l’homme [Amnisty International, FIDH, et Human Right Watch ]condamne aussi … [sauf LDGL, et ITEKA].
2 février 1997, la section BENELUX du CNDD se réunit sous la Vice Présidence de BIRIHANYUMA Pierre…
3 février 1997, le putschiste BUYOYA se rend en Tanzanie [à Musoma] rencontrer Msé NYERERE, en compagnie de AYELO, WOLPE, du Secrétaire Générale de l’OUA et d’un diplomate Sud Africain.
L’amb. Gamaliel NDARUZANIYE , après avoir participé aux séminaires de réflexion sur – le Génocide d’Octobre 1993 au Burundi – , le putschiste BUYOYA le nomme à l’ONU. Ce NDARUZANIYE fait parti de ceux qui ont instauré les activités commémorant le Génocide au Burundi chaque 21 du mois.
4 février 1997, Msé NYERERE maintient l’embargo.
5 février 1997, KIGALI poursuit le rapatriement de force, de connivence avec le HCR, des réfugiés de l’ex-Zaïre. Parmi eux, se trouvent des Barundi qui sont souvent renvoyé au Burundi par les autorités rwandaises. Ces rapatriés, une fois au main des autorités burundaises sont soit acheminé dans des camps de regroupement. Ou ils sont tout simplement liquidés !
6 février 1997, la Banque Mondiale refuse de venir en aide au Burundi sous embargo.
7 février 1997, la Suède propose d’organiser une Conférence de dialogues entre Barundi. L’UPRONA, et le FRODEBU refusent. La Conférence est annulé.
Le Secrétaire Générale du FRODEBU, M. Augustin NZOJIBWAMI, horrifié par ce dont il assiste, déclare à la Radio BBC, que “le gouvernement du Burundi, instaure des camps de regroupement des hutu comparables aux camps de concentration des nazis. Dans ces camps, les population meurt de faim, de maladies, ou son tuée par les forces de l’ordre “. Directement, il est mis en résidence surveillée par le Ministère de l’Intérieur. Ce dernier craint pour sa vie … En effet, des centaines de milliers de Barundi, condamnés d’être “des soutiens aux assaillants -nom donné pour désigner la Résistance-” [en réalité, ce sont toute la population “abadémocrates” comme ils disent péjorativement, soit les Bahutu qui sont visés], sont pris en otage, et internés dans des camps. Les femmes y sont violés. Les internés sont soumis à la faim. Ces conditions entraînent énormément de décès. Certains préfèrent même se laisser mourir par désespoir de cause. Les jeunes internés si ils ne décident pas de collaborer avec les FAB [ ces derniers les envoient comme chair à canons en première ligne lorsqu’ils combattent la Résistance ] sont tout simplement exécutés. De plus, leur famille tout en entière est voué à disparaître.
La presse nationale, dont une des plus radicales “Net Press” [financé par les officielles de Bujumbura afin de rivaliser avec Burundi-Buro en Allemagne, informant sur le Burundi ] , explique à qui veut l’entendre que les “Camps de regroupement” [véritable camps de concentration] sont créés pour éloigner les populations des champs de bataille entre les militaires et les “terroristes du CNDD” [ La Résistance ] . Ainsi cette presse est le relai propagandiste officiel du régime putschiste militaire de BUYOYA. Ce media explique que dans ces camps de plus de 90 000 personnes, il est possible sous encadrement militaire de cultiver. Net Press voit cela comme quelques choses d’humain. Net Press tente de semer la confusion entre les – camps de déplacés intérieur de l’après octobre 1993 – , et ces nouveaux mouroirs mis en place par – stratégie politique et militaire – depuis l’arrivée du Dictateur BUYOYA. Net Press veut présenter cela comme une continuité …
A l’Est du Zaïre, les rebelles “zaïrois” [ L’Alliance Démocratique De la Libération Du Congo (Zaïre) , en réalité composé de BANYAMULENGE soit des – armées APR – FAB et Ougandais- ] désormais sous la houlette de Feu Msé Laurent Désiré KABILA, prennent les villes proches du SHABA. Par la suite KALEMIE tombe. Dès lors les USA et la FRANCE accusent le BURUNDI, le RWANDA, et l’OUGANDA de soutenir KABILA et les BANYAMULENGE à l’Est du Zaïre. Les ports de MOBA, de KIGOMA (ouvert sur le Burundi), et de KALUNDU (à Uvira) sont dans les mains de KABILA. Le putschiste BUYOYA jubile car finalement son embargo n’a plus de fond. Ce dernier se sent renforcé !
9 février 1997, le Putschiste BUYOYA invité par le gouverneur de NGOZI se rend dans la province. Pour ce dernier, elle fait parti de “ses 3 provinces pacifiés” [KIRUNDO , MUYINGA et NGOZI]. Il y reçoit le Haut Commissaire du HCR, Mme SADAKO Ogata. Il tente de la convaincre de la paix retrouvée … Cette tranquillité ne trompe personne… C’est avec le concours des militaires Rwandais, et Ougandais que le putschiste BUYOYA respire [ De plus, question armement, il ne manque de rien …]
La Résistance, sur plusieurs fronts [ conséquences notamment avec la guerre à l’Est du Zaïre], semble être en position – très très -difficile.
Sous la décision du Vatican, Monseigneur NTAMWANA Simon devient archevêque de GITEGA [en lieu et place de Feu RUHUNA Joachim]. Les milices, les déplacés, et la société civile acquise au Régime l’accuse d’être à l’origine des tractes de “SOS Génocide”. Lui, comme Mgr. BUDUDIRA Bernard et Mgr. DORICIMPA Alfred [protestant] sont sous la cible des extrémistes ” anti – démocrates ” …
10 février 1997, le deuxième rapport de Paulo Sergio Pinheiro , rapporteur spécial Onusien, dénonce de manière radicale la manière dont le Régime putschiste de BUYOYA instrumentalise la population civile. Désormais, elle est utilisée lors des affrontements contre la Résistance.
Pinheiro donne des exemples lors d’affrontements à Kayanza, Muramvya, Gitega, Bururi, Makamba, et Ruyigi.
Cette nouvelle stratégie militaire fait mouche face à la Résistance. Les provinces burundaises sont administrés par des militaires. Les FAB prennent les jeunes depuis les camps de regroupement forcé, et les contraignent à aller au front sous peine d’assassiner leur famille. La Résistance ne peut massacrer les citoyens barundi. Les pertes en vie humaine au sein de la Résistance se comptent par milliers. L’Etat Major des Résistants- FDD pensent qu’il faut faire quelques choses …
A cette époque, un grand nombre de résistants-FDD sont mobilisés pour aider les citoyens Barundi [de provenance du Zaïre] à traverser le Burundi pour la Tanzanie. Beaucoup sont morts en affrontant les FAB, l’APR, et l’Armée ougandaise. Les temps sont très difficiles. Il faut gérer plusieurs fronts en même temps.
10 février 1997, le CONADE prépare avec l’Abbé Adrien NTABONA, la diffusion de documentaire IKIZA [idée provenant du Rwanda] pour la conférence du “21” où assisterons les Missions Diplomatiques, et Consulaires [dont les corps des Nations Unies ]. Pour le gouvernement, il s’agit d’essayer de les amener petit à petit dans leur camps …
11 février 1997, M. Augustin NZOJIBWAMI, Secrétaire Génerale du FRODEBU , est incarcéré à MPIMBA. Le procureur l’accuse, sans preuve, de distribution d’armes à la Résistance à BURURI, où il était gouverneur. D’autres comme Léonard NYANGOMA, Richard NIMBESHA [ il est considéré comme le Patron de RADIO DEMOCRATIE Rutomorangingo], et Jean Marie SINDAYIGAYA [ dit OGRE ] sont hautement recherchés.
A NGOZI, une collaboration bizarre s’installe entre le gouvernement putschiste avec le PAM et le FAO. Ils décident ensemble de donner de la nourriture aux citoyens en échange du reboisement de 4000 Ha. Ce genre de travaux forcés demeure déjà dans les camps de regroupement.
12 février 1997, le procureur général de la République, Jean Bosco BUTASI annonce le procès des assassin de Feu NDADAYE pour le 21 mars 1997. Il rappelle que les chambres criminelles ont déjà commencé à juger ceux qui son impliqué dans le Génocide, notamment M. Léonce NGENDAKUMANA …
En commune de NYANZA LAC, des affrontements ont lieu avec la Résistance-FDD. Les FAB subissent de lourdes défaites. De même vers RUMONGE …
13 février 1997, le Président MUSEVENI , maître à penser de ce qui se passe dans les Grands Lacs , atterrit à Paris après sa visite à Washington où il a été reçu en grande pompe. Ce dernier – en conférence de presse – fait le point sur tous les pays de la région. Il présente la guerre au Zaïre comme une guerre de libération intra – congolaise. Concernant le Burundi, il soutient l’embargo comme initiative régionale ! Mais pour lui BUYOYA doit rester. Le Soudan est une menace. Il demande à toutes les initiatives d’aider le Rwanda à maîtriser les – Interhamwe – .
A BUJUMBURA, la rumeur dit qu’Augustin NZOJIBWAMI a disparu [ mort ].
14 février 1997, Mohamed SAHNOUN est à Bujumbura de passage pour KINSHASA.
A MUYINGA, de nombreux rapatriés burundais par le HCR ont disparu. Selon les journalistes de Studio Ijambo, et de la BBC, l’armée y est pou quelques choses …
L’Union Interafricaine des Droits de l’Homme (UIDH) dénonce la nature du Régime BUYOYA issu du coup d’Etat. Elle proteste contre les tracasserie judiciaire dont subit Leonce NGENDAKUMANA.
A KALEMIE, KIGALI et KAMPALA avance le pion de Msé Laurent Désire Kabila. Ce dernier atterrit dans la ville zaïroise. KABILA vient rassurer les habitants locaux qui se font massacrer par les -Banyamulenge-. De nombreux chefs coutumiers ont été assassinés.
De plus, la ville de KARADJA (frontière soudanaise) est tombée sous les mains des Banyamulenge.
18 février 1997, le putschiste BUYOYA, ayant perçu que sa stratégie d’envoyer des jeunes – étudiants – hutu provenant des camps de regroupés forcés se battre contre la Résistance était un réussite, il lance le service obligatoire [forcé]. Tous les jeunes étudiant Hutu du Burundi sont obligés de s’enrôler dans l’armée FAB. Ce criminel les envoie au front où la Résistance préférant ne pas combattre est déstabilisé, ensuite des troupes d’élite des FAB entrent en action.
La situation géopolitique ayant changé avec les évènements au Zaïre, et surtout après le discours de MUSEVENI (sa visite à Washington et Paris), le PNUD relance ces activités au Burundi. Une enveloppe de 60 Millions est déjà disponible.
19 février 1997, le Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme, M. AYALA Lasso fait une courte visite à Bujumbura. Une délégation de la troïka est prévue pour s’entretenir sur la question du débat national mais aussi et surtout des Camps de regroupement forcés des populations.
Le putschiste BUYOYA est tout fier. Grâce à sa stratégie macabre, la Résistance est stoppée dans son élan. Pour lui, elle perd du terrain. En réalité la guerre des Grands Lacs s’internationalise. Mobutu, et ses relations, mobilise ceux qu’il peut encore …
Alors que Msé KABILA termine sa tournée dans ce qu’il appelle “territoires libérés” [GOMA, BUKAVU, UVIRA, et KALEMIE] , les Forces Armées Zaïroises bombardent BUKAVU.
21 février 1997, Caritas Italie lance une campagne pour rompre l’embargo au Burundi. Le putschiste BUYOYA est aux anges, il y voit un geste du Vatican.
L’Abbé NTABONA lance les célébrations … Les organisateurs de la journée projette un film intitulé “IKIZA” qui retrace les périodes de 1965,1972,1988, et 1993. Bien entendu dans ce milieu pro Régime Buyoya, il parle du “génocide” dont les coupables sont déjà entrain d’être juger …
Au Zaïre, l’Afrique du Sud tente une médiation entre MOBUTU et KABILA. Ce geste est très mal perçu par MUSEVENI. MUSEVENI s’envole pour l’Afrique du Sud pour rencontrer Mandela. KABILA reste inflexible. Ce dernier est au porte de KISANGANI. Au SHABA, on lui oppose aucune résistance…
25 février 1997, La Resistance-FDD se fait entendre au quartier Kamenge… Des militaires sont blessés. Cette situation ravive les plus grandes craintes au sein de la population “purifiée” de BUJUMBURA. Le putschiste BUYOYA accepte les négociations avec la Résistance. Ce dernier envoie son ministre de la Défense en Tanzanie.
26 février 1997, M. Marc FAGUY, Représentant spécial du Secrétaire des Nations Unies au Burundi fait ses adieux.
Un accord d’assistance judiciaire de nature bizarre a lieu entre l’ONU et le gouvernement Putschiste. Trois avocats Me Oussedik MOWAD, Me TITINGA Frédéric PACERE et Me BIRAM SASOUR SY sont mis à la disposition de la justice burundaise. L’idée du gouvernement putschiste est de préparer ses jugements expéditifs des soi-disant responsables de la crise de 1993, et de donner à cette mascarade un aspect internationale … Une femme vient d’être accusée de génocide. La question qui est posée est que son fils de trois mois est génocidaire ?
27 février 1997, Arthur Bogearts, un américain de la Fondation “The Albert Schweitzer society international USA, INC” , demande d’urgence une aides aux populations des Camps de regroupement forcés [ -Camp de concentrations – véritable mouroir ] autour de la ville de BUJUMBURA.
250 000 enfants de moins de 6 ans, 190 enfants avoisinant les 15 ans. Arthur , avec son humanité, parle d’un total de 440 000 citoyens. 99% des internés sont des femmes. Il y a urgence … Ces Barundi souffrent de malnutrition, de déshydratation, de choléra, de méningite, et de typhoïde. Tellement la situation est dramatique. Certains militaires ( choqués ou de bonnes volontés) [qui les gardent] donnent des vivres ou de l’eau. Ce demi-million de Barundi, délaissés, sans aspirine, sans latrine, sans tentes, sans couverture ou vestes, périt comme des animaux sortis de leur biotope , à compte goutes …
Le gouvernement putschiste burundais pense que Bogaerts est un idiot qui va leur permettre peut-être de lever l’embargo. Mais Arthur Bogearts lui pense réellement à ces Barundi qui vont pouvoir être sauver peut-être grâce à lui.