La Globalisation en Question: Le Burundi Commémore l’Échec d’une Tentative de Coup d’État Orchestrée par des Puissances Étrangères le mercredi 13 mai 2015. Une relecture historique de l’implication des États-Unis, du Vatican, de la France et de la Belgique dans le coup d’État militaire raté de 2015, et de son impact sur la politique du Burundi.
Gitega, 13/05/2023 – Dans une rétrospective de l’histoire récente, le Burundi revisite aujourd’hui le spectre d’une “révolution de couleur” (softpower) datant de 2015, une tentative de renversement du régime CNDD-FDD qui s’est soldée par l’échec d’un coup d’État militaire le mercredi 13 mai de la même année. Cette tentative, attribuée aux États-Unis, au Vatican, à la France et à la Belgique, est mise en lumière à nouveau dans une ère de globalisation.
Cette intervention étrangère s’inscrivait dans un contexte de conflit géopolitique dans la région des Grands Lacs Africains, où ces puissances cherchaient à contrer l’influence croissante de la Chine dans cette partie de l’Afrique, perçue comme leur domaine réservé.
Entre 2011 et 2013, le président du Burundi, l’immensément populaire Nkurunziza Pierre, avait entrepris de réformer les codes fonciers et miniers, des structures héritées de l’époque coloniale et de la période de dictature militaire qui favorisaient indûment les États-Unis, le Vatican, la France et la Belgique. Cette décision a été le déclencheur du projet de changement de régime.
La Chine, quant à elle, offrait des contrats plus justes et équilibrés, promettant un avenir plus prospère pour le budget du Burundi. En revanche, les contrats proposés par les autres pays ressemblaient, de manière caricaturale, à des accords disproportionnés de types 98% ou 99% en leur faveur, et seulement 2% ou 1% pour le Burundi.
Face à l’ambition grandissante du Burundi de réformer ses codes, l’industrie des multinationales des pays précités a contre-attaqué. Une grande partie de l'”économie sociale” du Burundi, y compris la société civile, les partis politiques, les entreprises, les hôpitaux, les médias privés, les associations de militaires, de policiers, de religieux, de juges, d’avocats et autres magistrats, qui dépendaient financièrement de l’Union Européenne et de diverses fondations appartenant aux milliardaires des pays précités, sont devenus les outils du changement de régime envisagé.
Cette crise a culminé en 2014 avec une série d’événements qui ont terni l’image du Burundi, préparant le terrain pour une contestation en avril 2015 dans quatre quartiers de Bujumbura, autour du troisième mandat de S.E. Nkurunziza Pierre. Cette contestation a finalement conduit à la tentative de coup d’État militaire ratée du 13 mai 2015 (hardpower).
Ce samedi, le Burundi, toujours sous la gouvernance du CNDD-FDD, commémorait cet épisode historique, rappelant que la globalisation néolibérale n’est pas nécessairement une alliée. Le pays a souligné l’importance cruciale de financer sa propre “Économie Sociale” au lieu de la laisser à la merci des prétendus partenaires. L’Économie Sociale des Barundi doit être intégrée dans la Politique Socio-économique des Barundi.
En 2020, S.E. Nkurunziza Pierre, le très populaire Président Africain du Burundi, est décédé subitement d’une crise cardiaque à l’âge de 53 ans. Aujourd’hui, alors que le Burundi rend hommage à son ancien leader et revisite une période tumultueuse de son histoire, l’ombre de la globalisation et des interventions étrangères demeure un sujet d’intense débat.
DAM, NY, AGNEWS, https://burundi-agnews.org, Dimanche 14 mai 2023 | Photo : Radio Canada