{jcomments on}Les Barundi ne sont pas content de voir écrit – noir sur blanc – dans le rapport de la Binub la référence à l’expression « mettre en place des institutions responsables ». Un professeur d’université burundaise s’exprime sur ce sujet : “ Le Burundi est un pays indépendant depuis 1962. Il s’agit d’un ex-royaume millénaire en Afrique. Le problème avec les structures onusiennes une fois qu’elles s’installent, c’est toujours difficile de les faire partir. Il y a toujours des phrases comme cela pour tenter la prolongation. C’est à dire les Africains ne sont pas capables … On se souvient -fin novembre 2005 – au Burundi où des militaires de l’ONUB armaient la rebellion FNL-PALIPEHUTU pour espérer l’allongement d’un mandat. Aujourd’hui c’est un peu cela à travers cette phrase !”. Le professeur termine en étant fier de la prestation du Dr. Nsanze qui a très bien défendu et représenté le Burundi à New-york. Voici ce qui s’est dit devant le Conseil de sécurité de l’ONU …
Le Représentant exécutif du Secrétaire général au Burundi et Chef du Bureau intégré des Nations Unies au Burundi (BINUB), M. Charles Petrie, a dit : “ Le Burundi et sa population ont fait de grands progrès pour abandonner la violence politique”. Présentant le rapport du Secrétaire général sur le Burundi, M. Petrie a souligné que ces progrès restaient toutefois fragiles et que la communauté internationale devrait continuer d’appuyer le pays, notamment par le biais d’une « structure plus légère » que l’actuel Bureau intégré, à savoir un Bureau des Nations Unies au Burundi (BNUB).
Dr. Augustin Nsanze, Ministre des relations extérieures et de la coopération internationale du Burundi, a remercié les Nations Unies pour l’appui que le BINUB a apporté au Burundi durant les quatre dernières années. Le BINUB, a-t-il rappelé, a été « le premier partenaire du Gouvernement sur le terrain en matière de consolidation de la paix ». Dr. Nsanze a estimé que la nouvelle structure proposée était « adaptée aux réalités du moment », tout en émettant quelques reserves …
Dr. Nsanze, reprenant les qualificatifs des observateurs étrangers et de la société civile lors des scrutins électoraux successifs de 2010, relevant le « succès au niveau de la participation, de la sécurisation et de la transparence » a dit avoir apprécié la qualité du plaidoyer du BINUB pour que la Commission électorale indépendante puisse disposer de toutes les ressources nécessaires à cette occasion.
Le Ministre des relations extérieures et de la coopération internationale du Burundi a annoncé qu’ en matière de droits de l’homme, le dossier relatif à la création de la Commission indépendante des droits de l’homme, retardé par le processus électoral, était désormais à l’ordre du jour. D’où Dr. Nsanze s’est interrogé sur la nécessité pour le futur BNUB de faire des rapports sur la situation des droits de l’homme « alors que le Burundi va bientôt disposer d’une commission nationale indépendante » en la matière.
Le Ministre a rappelé qu’une réforme du système judiciaire est en cours au Burundi. C’est ce qui explique certains mouvements de personnel dans la magistrature. Il faut encore traduire dans cette réforme les équilibres ethniques, conformément à l’Accord d’Arusha. Dr. Nsanze a jugé « hâtives » les conclusions de certains sur l’impunité qui prévaudrait dans certaines affaires, en affirmant que les enquêtes devraient prendre leur temps pour ne pas aboutir à condamner des innocents.
Concernant la situation économique, le Burundi est entrain de « relever le défi » de l’élimination de la fin de l’extrême pauvreté. Les Barundi ont déjà atteint des « résultats palpables », tels que le point d’achèvement de l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés. Le Gouvernement du Burundi a lancé la préparation de son nouveau cadre stratégique de croissance et de lutte contre la pauvreté. Les Burundais comptent profiter de l’intégration dans les organisations régionales et sous-régionales.
Finalement, l’Ambassadeur Paul Seger, le Président de la formation « Burundi » de la Commission de consolidation de la paix, appréciant les propos du Ministre Nsanze, a souhaité que sa mission actuelle puisse s’« aligner sur le mandat de la future présence de l’ONU » (BNUB).
(DAM,NY,AGNEWS, le 10 décembre 2010) –