Au Burundi, ce samedi 18 octobre 2014, s’est tenu dans toutes les 129 communes du pays des congrès extraordinaires du parti Cndd-Fdd. L’objectif de ces congrès était de préparer les élections de 2015, notamment en évaluant en premier, le programme que le parti CNDD-FDD s’était fixé pour le quinquennat 2010-2015, puis en second lieu parler des élections de 2015 et la vision politique du parti pour l’avenir du Burundi. Pour montrer que le CNDD-FDD est parti politique ancré dans le monde global contemporain, une délégation du fameux PCC (Parti Communiste Chinois) avait été invitée … En commune MPANDA de la province BUBANZA, c’est le Président du parti CNDD-FDD, M. Pascal NYABENDA, qui est venu lancer cette journée de congrès et de bilan – réflexion…
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( Photo : https://www.facebook.com/cndd.fdd )
Lorsque l’on parle de tirer un bilan au CNDD-FDD, c’est bien entendu évaluer – le projet de société et la politique sectorielle du CNDD-FDD – qui, grosso-modo, s’est attelé à essayer de décentraliser et de moderniser toute la structure socio-économique du Burundi [ https://www.burundi-agnews.org/philosophie.htm ], depuis août 2005, avec le retour de la paix à la suite d’une guerre civile de 10 ans (de 1993 à 2013) en réaction à près de 40 ans de règne féroce du régime dictatorial militaire -hyper centralisé- des Bahima burundais ( Micombero, Bagaza, Buyoya) [ https://www.burundi-agnews.org/criminalisation.htm ] qui a fait plus de 4,5 Millions de victimes Barundi [ https://www.burundi-agnews.org/genocide.htm ].
Le CNDD-FDD étant la 1ère formation politique du Burundi, cela fait qu’une grande partie de son programme politique ( sa politique sectorielle ) se retrouve dans le programme gouvernemental actuel et dans sa vision 2025 [ http://www.burundiconference.gov.bi/spip.php?article14 ou https://burundi-agnews.org/wp-content/uploads/2014/10/VisionBurundi2025_short_en.pdf ou https://burundi-agnews.org/wp-content/uploads/2014/10/Vision_Burundi_2025_synthese_FR.pdf ].
Aujourd’hui, comme le CNDD-FDD, a eu beaucoup de ministres parmi ses militants ( les Bagumyabanga ), c’est le moment de les écouter et de réfléchir ensemble sur un grand nombre de sujets qui touchent toute la société burundaise et de voir ce qu’il faudra améliorer…
Le 1er constat est que le CNDD-FDD, avec son implantation physique ( des permanences construites en dur ) dans les 129 communes du Burundi, sera très difficile à battre pour ses concurrents politiques aux élections de 2015. Car, au Burundi, comme dans de nombreux lieux sur la planète, celui qui t’offre à boire ( et qui te côtoie tous les jours ) souvent c’est lui qui aura raison face aux urnes …
Au delà du fait que dans ces permanences communaux, il y a à boire chaque jour ou chaque week-end lors des Travaux de Développement Communautaires TDC [ https://burundi-agnews.org/societe/?p=13067 ] , ces espaces sont aussi ceux qui vont permettre au CNDD-FDD d’ouvrir de nombreux succulent débats de société à la population locale au Burundi. Bref, ce sont des lieux qui vont permettre aux intellectuels Barundi de venir exprimer et partager leur réflexion sur le Burundi …
Parmi ces réflexions intellectuelles, au niveau politique sur le Burundi de l’après 2015, il y a 3 points importants qui ressortent :
– ( au niveau institutionnel ) Comme le suggère le philosophe burundais, M. Nestor Bidadanure, militant burundais anti-apartheid, dans son livre sur Nelson Mandela « N’éteignez pas la lumière ». Demain, il faudra aux Barundi revenir sur le débat institutionnel. Car l’esprit de l’ Accord d’Arusha en 2000 – avec ses quota ethniques institutionnalisés – est une continuité idéologique et logique des Loi Sud-Africaine de – Racisme institutionnalisé – mis en place en 1910 avec l’Union de l’Afrique du Sud et des Lois Herzog. Cette réflexion ouvre le débat sur la démocratie que nous les Barundi voulons. Car, les institutions d’Arusha, avec leur quota, font une différence dangereuse et toxique au niveau du citoyen burundais. En d’autres mots, avec l’Accord d’Arusha, c’est l’esprit de l’Afrique coloniale qui se perpétue. [ https://burundi-agnews.org/sports-and-games/?p=14890 ]. Puis, finalement, ces institutions à quota coûtent très cher au Burundi et deviennent de plus en plus des entraves à la relance économique du pays.
- – (au niveau économique ) A partir de 2017, lorsque la question du déficit énergétique ( le manque d’électricité ) commencera à être résolue au Burundi, l’économie burundaise pourra alors voir le jour et donc les rentrées pour la caisse de l’Etat sera d’autant plus grande. L’Office Burundaise des Recettes (OBR) table sur 2019 pour un équilibre budgétaire retrouvé. Cet évolution économique du pays pousse dès aujourd’hui à réfléchir sur quel type de fiscalité nous voulons au Burundi pour demain. Quelle sera notre politique fiscale de demain ? Comment faire pour avoir une politique fiscale juste ? Avec des réflexions de fonds que mènent d’une part, le réseau indépendant – Tax Justice Network – [ –http://www.taxjustice.net/ – ], et de l’autre M. Thomas Piketty notamment dans “les hauts revenu en France au 20ème siècle” et dans ” Le capital au XXIe siècle “, des pistes de solutions peuvent être trouvées.
- – ( au niveau de la globalisation ) Le Burundi est aujourd’hui une nation dans un monde qui est devenu globale. Après 2015, il sera certainement nécessaire d’avoir une sorte de – Ministère de la Globalisation –. Cela permettra de faire suite à la réflexion qu’à mener M. Jean-Marie Sindayigaya dans son livre –Le nouvel esclavage de l’Afrique, Mondialisation – Mais aussi aux livres importants que sont: – de Dr Axel KAHN – ET L’HOMME DANS TOUT ÇA ? Plaidoyer pour un humanisme moderne ; du Pr Bernard Debré , De l’éthique ou le choix de l’homme – Petit traité subversif sur l’homme, ses arrangements avec Dieu, Le diable, la vie, la mort, l’avenir (2011) ou encore Des savants et des dieux (2013) ; et le Pr. Albert JACQUARD, Au péril de la science ? (1982) . Ce futur – ministère de la globalisation – devrait prendre des décisions – de société – en proposant des décrets suscitant un débat parlementaire, s’occupant des questions d’ordre éthiques : (1) par rapport par exemples au progrès de la science en générale. Ces progrès poussent nos sociétés à prendre des décisions éthiques sur notre avenir notamment au niveau : – de l’agriculture avec la biotechnologie et les OGM; – de la médecine avec le clonage; – de la sécurité avec les progrès des nanosciences et nanotechnologies, aujourd’hui, les caméra embarquées dans des drones ou installées un peu partout, peuvent poser des questions d’ordre privés … ; – de l’éducation, avec les nouvelles technologies, l’Internet et les réseaux sociaux ( facebook, tweeter etc.) ; – de l’histoire, avec le patrimoine génétique des Barundi ( quel est il ? ) ; etc. (2) par rapport aux institutions globales ( les Multinationales, les ONGs, l’ ONU, Banque Mondiale, FMI, Union Européenne, G7 ou G8, EAC, Union Africaine, Nepad, la rencontre de Davos, etc. ) qui existent. – Aujourd’hui, on a des acteurs globaux issues des personnalités politiques, militaires, de la société civile et des média. Quel doit être le statut légal de ces nouveaux acteurs citoyens dans une nation comme le Burundi ? – La question des loi sur les minorités tels les Homosexuels [ http://www.africanouvelles.com/religion/71-afrique/9319-eglise-catholique-les-eveques-africains-contre-la-tendance-occidentale-a-imposer-comme-ldroitsr-des-murs-etrangeres.html ] – Les sénats ( ou Parlements ) sont, dans de nombreux états, devenus des lieux de rencontres ou de lobbying de politiciens souvent en rapport direct ( d’ordre commercial ) avec des multinationales. – etc.
Comme certainement, de nombreux Barundi, parmi les Bagumyabanga ( militants du CNDD-FDD ), qui ont du réfléchir tout au long du week-end passée sur les questions politiques d’avenir, le Burundi doit pouvoir puiser dans son passée pour bien avancer dans ce Monde qui devient de plus en plus complexe. Ainsi, le livre de Baranyanka Charles, “ Le Burundi Face à la croix et à la Bannière “, demeure une source intéressante.
DAM, NY, AGNEWS, le mardi 21 octobre 2014