Finalement il n’ y a pas qu’en politique que l’on tente de perpétuer à vie les postes acquis. Selon le site d’investigations – Nyabusorongo.org -, Il y aurait comme une rumeur de “Coup d’Etat” au sein du FORSC (Forum pour le Renforcement de la Société Civile) …
L’association FORSC de la société civile burundaise devrait avoir un nouveau “délégué général ” au mois de mars prochain. Et c’est là que çà coince !
L’actuel délégué général (président) du FORSC, M. Pacifique Nininahazwe, souhaiterait se représenter comme délégué général pour un mandat de 2 ans mais des organisations membres de l’Assemblée Générale s’y opposent. Elles brandissent comme argument -démocratique- le fait que M. Pacifique Nininahazwe est à son 2 ème mandat de 2 ans. Ainsi comme le stipule les statuts de cette association plateforme de la société civile burundaise (voir Statut Article 19 [ http://www.forsc.org/spip.php?article2 ] ), M. Pacifique Nininahazwe ne peut plus se présenter à un 3ème mandat. Il doit céder sa place.
Selon les journalistes du site d’investigation Nyabusorongo.org ( Mme KAGIYE Evelyne, M. Fabien NDIMURWIMO et M. Serge KITURIRWA ), afin de contourner la loi des statuts du FORSC, M. Pacifique Nininahazwe aurait mis en place une commission qu’il a chargé de réviser les statuts et le Règlement d’Ordre Intérieur. Cette commission devait présenter un rapport à cet effet au mois de novembre 2012 au cours d’une Assemblée Générale Extraordinaire. Cette dernière n’a pas encore eu lieu à cause des réticences manifestées par certains membres…
Pour M. Louis Kayogera, sociologue Burundais, l’enjeu semble financier et politique. Selon M. Kayogera : “Il s’agit d’abord d’une affaire de gros sous ! Car, être responsable d’une association burundaise ( ou ONG ), de renommée, est devenue très rentable (lucratif) au Burundi. A l’heure de la globalisation, ce ne sont plus seulement les politiciens qui s’enrichissent ( parce que autrefois ils jouissaient des effets de relations internationaux bilatéraux), mais ce sont aussi les activistes de la société civile qui, grâce à la prédominance du multilatéralisme, en se vendant aux plus offrants, arrivent à vivre comme de véritables pachas“. Le sociologue ajoute : “C’est politique, car pendant la guerre civile au Burundi, à partir du Coup d’Etat de 1996, le Burundi, sous embargo, a poussé l’Uprona à utiliser la société civile comme source de financement. Cela explique qu’aujourd’hui, ce sont d’anciens militants de l’Uprona qui conduisent (ou président) un grand nombre d’organisations réputées de la société civile burundaise…“.
M. Louis Kayogera explique que cette évolution ne plaît pas partout … “Ainsi en Russie, la Douma a promulgué la – loi Magnitski – ou loi anti-espion comme disent les Russes. Cette loi aide à la transparence. Elle permet notamment en Russie de pouvoir distinguer parmi les ONG locaux, celles qui sont financées par l’extérieur et les autres. Les Russes ont peur que ces ONGs arrivent, à moyens et à long termes (à l’image des révolutions Arabes), à mettre leur pays sous controle de puissances êtrangères (multinationales ou états ). Les dernières élections ont failli tourner au vinaigre pour la Russie à cause d’activistes appelés par les Russes pro-occidentaux. Au Burundi, certains activistes sont devenus plus riches que de nombreux politiciens Barundi. Il s’agit d’une nouvelle situation”, termine le sociologue Kayogera.
DAM, NY, AGNEWS, le 30 janvier 2013.