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Le bilan provisoire des civils tués suite aux regroupements de la population de la commune Kanyosha est de 70 morts

Burundi-Bureau, Brève Nouvelle n°408
Bujumbura/Bonn
24.09.99


Depuis lundi, 20/9/1999, l’armée gouvernementale regroupe la population de SOROREZO, BUZIGE, MUYIRA et RUYAGA, Commune KANYOSHA et province Bujumbura rural dans des conditions inhumaines. 70 civils identifiés sont déjà morts suite à cette opération tandis que des cadavres non identifiés jonchent dans les vallées et les bananeraies. Ces morts ont été comptés sur les sites KAVUMU, MUYIRA et BUHONGA. L’une des tactiques utilisées est de leur priver de quoi boire et de quoi manger d’où de nombreux enfants et de femmes enceintes qui meurent de déshydratation et d’inanition au moment où d’autres sont achevés sous prétexte de désobéissance. Le 21/9/99, des militaires venus de NYAMABOKO ont tué 5 civils qu’ils ont ramassé à KUNKONDO et BUHIRA alors qu’ils les connaissaient très bien.

Les Organisations humanitaires qui ont voulu secourir ces personnes en danger se sont vus privés de tout droit d’accès à ces centres de regroupement. Même la Croix Rouge qui met en avant le droit humanitaire dans des zones en conflit n’arrive pas à dénoncer ces pratiques inhumaines et porter assistance aux personnes en danger de mort. Toutes les routes qui mènent vers ces zones sont bloquées, les employeurs qui ont essayé d’aller chercher leurs ouvriers ont risqué leur vie.

Les militaires répondent au plan du gouvernement qui consiste à dépeupler la province de Bujumbura rural et à constituer une ceinture de sécurité autour de la capitale. C’est le fameux Assaut final que le Ministre de la Défense Colonel Alfred Nkurunziza a promis il y a quelques jours à la Région, un plan qui réellement émane de son beau frère Alphonse KADEGE qui selon de nombreux observateurs planifie tous les crimes dans l’ombre.

L’opération de dépeuplement de Bujumbura rural s’accompagne des actes de pillage des biens des regroupés par les militaires. Le 22/9/99, entre 11h et 12h, des militaires en uniforme sont allés vendre au marché central de Bujumbura des biens pillés dans des maisons. Les vivres sont vendus tandis que les tôles de maisons sont embarqués pour aller construire les étables appartenant aux militaires et à leurs proches pendant que les populations regroupées sont exposées à toutes les intempéries et particulièrement la pluie.

Un des véhicules dont la mission est d’embarquer les biens pillés notamment des tôles de maisons recouvertes de pailles a été identifiée. Il s’agit d’une camionnette appartenant au fils d’un certain BARANCIRA résidant à MUSAGA.

More than 70 civilians starve to death in army camps

(Fides) 

Bujumbura 

 (1/10/1999)

At least 70 people are said to have died of hunger and thirst in camps organised by the army. This was reported to Fides by Burundi Bureau an NGO information centre. The report says the army is ruthlessly pulling people out of their homes and herding them into camps. The army’s objective is to clear an area all around the capital for security reasons. In fact in this area in the last two months there have been new attacks by armed guerilla groups opposing the government of President Pierre Buyoya who took power with a coup in 1996.

The victims have been as identified as people from the villages of Kavumu, Muyira and Buhonga. But the Burundi Bureau also says these people are not only deprived of their homes they are left without food and water, and the weaker ones, the elderly and children, are the first to fall victims of dehydration and hunger.

Humanitarian organisations trying to reach the people and bring them relief, have been kept away from the centres, not even the Red Cross is allowed in. Roads leading to the camps are patrolled by troops. The NGO information Centre says this operation is what the Burundian defence minister Col. Alfred Nkurinziza describes as a “final assault”. The operation is said to have been planned by Alphonse Kadege, one of the Minster’s collaborators, notorious for his “crimes in the shadows”. The de-population is accompanied by sacking and looting. In the past few weeks soldiers in uniform have been seen in Bujumbura central market selling looted goods.

@AGNews 2003

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