Notre Maggy, Madame Marguerite Barankitse  de la Maison Shalom
“Notre Maggy”, Madame Marguerite Barankitse de la Maison Shalom

Jeudi (31 octobre 2013), (notre) la Maison Shalom de Ruyigi a fêté ses 20 ans. C’était l’occasion, pour tous les Barundi,  de venir embrasser fort la mère de cette Maison,  Madame Marguerite Barankitse …

Le Vice-Président du Burundi, S.E. Gervais Rufyikiri, s’est ainsi rendu à  Ruyigi, avec une importante délégation. Il fallait que la fête soit une belle fête.
Cette journée a été célébrée sous le thème « La victoire de l’amour sur la haine » avec pour slogan « La haine n’aura pas le dernier mot ».

En effet, il  y a 20 ans le Burundi vivait un des épisodes les plus sombres de son Histoire.  Des militaires Bahima burundais venaient de tuer le Président, fraîchement élu démocratiquement,  Feu NDADAYE et ses collaborateurs. Ce Coup d’Etat militaire allait plonger le pays dans une guerre civile qui ne prendra fin qu’une décennie plus tard. Avec quel bilan ? Les militaires Bahima ont commencé à massacrer les Barundi. Ces derniers ont cru à une récidive du Génocide-Régicide de 1972 et ont décidé de résister à la Dictature militaire des Bahima burundais (Micombero, Bagaza, Buyoya) qui souhaitait se remettre en place, avec déjà à l’époque, plus de 2 Millions de victimes Barundi sur son palmarès. Quand Madame Marguerite Barankitse crée  la Maison Shalom , il y a 20 ans. C’était dans cette circonstance…

                        

Un matin le 24 octobre 1993, des militaires Bahima accompagnés de jeunes hommes armées de machettes encerclent le village et se mettent à traquer les Barundi.  Mme Maggy, elle  est ligotée sur une chaise, mais pas inquiétée, car elle est connue par les hommes qui accompagnent les militaires. Malheureuse et sans pouvoir intervenir, elle assistera dans le jardin du bâtiment où elle était enfermée, à une véritable traque indescriptible ( à la manière JRR) contre une population innocente.   Ces bourreaux  la forcent à regarder :  «Il y en a qui s’étaient cachés dans les faux plafonds, mais ils les ont trouvés ». Ce matin-là, «ils ont assassiné 72 personnes à coups de machette. Mais j’ai pu sauver 25 enfants, avec les sept avec lesquels j’étais arrivé de mon village, ça faisait 32…». Avec ceux qu’elle appelle depuis « ses » enfants, elle trouve refuge dans la résidence d’un coopérant allemand installé à Ruyigi.  

Pendant la guerre, Madame Marguerite Barankitse tentera de calmer les ardeurs des uns et des autres … Conduite par “l’Amour de Dieu”,  Madame Marguerite Barankitse va accueillir les enfants orphelins des 2 camps qui s’affrontaient ( les anti  et les pro – retour à la Dictature militaire -Hima – . C’ était  – la guerre de la Démocratie, promise par Feu Mitterrand à la Baule, contre la  Dictature -).  Voilà l’histoire des débuts de la Maison Shalom.

Lors de cette commémoration des 20 ans de la Maison Shalom, Mgr Blaise Nzeyimana, évêque de Ruyigi, insistera sur le pardon qui a été prévu par Dieu lui-même. Mgr Nzeyimana soulignera que l’homme seul ne peut rien sans l’aide de Dieu. Mgr Nzeyimana a invité le peuple burundais à se détourner du mensonge et à asseoir la vérité en mettant Dieu au centre de tout.
Quand au  Vice-Président du Burundi, S.E. Gervais Rufyikiri, il félicitera, au nom du Gouvernement du Burundi ( donc  de tout le Peuple des Barundi ), Madame Marguerite Barankitse – la “Maison Shalom” –  qui a hypothéqué sa vie, en pleine crise, – pour que les enfants burundais trouvent refuge. S.E. Gervais Rufyikiri a émis son souhait de voir les actions de Mme Margueritte Barankitse -Notre Maggy- , servir de leçon pour le peuple burundais.  “Merci Mme Maggy”.

Le Burundi a connu fin du 20ème siècle, un des régimes qui aura été des plus sanguinaires au Monde.  La Dictature des Bahima burundais ( qui a pris fin en novembre 2003 avec l’Accord global de Cessez le feu – fin de la guerre civile burundaise –  et  les élections démocratiques qui ont suivi en 2005)  a fait, en près de 40 ans de règne, plus de 4,5 Millions de victimes Barundi. Les Barundi ont vécu de 1993 à 2003 : – la guerre civile burundaise ; – la fuite de millions de Barundi dans les pays voisins et ailleurs, devenant des réfugiés ; – la traque et le massacre de réfugiés Barundi installés en RDC Congo (ex-Zaïre); et surtout – les Camps de concentration du Burundi. Pour conclure “les 20 ans de la Maison Shalom”,  le Vice-Président du Burundi, a expliqué que cette célébration devait donner au peuple burundais la force de sauvegarder la paix chèrement retrouvée…

DAM, NY, AGNEWS, le 3 novembre 2013

News Reporter

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