Ce lundi 21 octobre 2013, dans toutes les communes du Burundi, les Barundi ont commémoré le 20ème anniversaire de l’assassinat du Président Feu Melchior NDADAYE.
A Bujumbura la capitale, les cérémonies ont commencé à la Cathédrale Regina Mundi. Le Président du Burundi, S.E Pierre NKURUNZIZA, le vice-président S.E. Gervais RUFYIKIRI, le Président de l’Assemblée Nationale du Burundi l’ Honorable Pie NTAVYOHANYU, les Diplomates et consulaires ainsi que la famille de Feu Melchior NDADAYE, étaient tous présents … Par la suite, après la messe, ils se sont rendu au Palais du 1er Novembre pour le dépôt de la gerbe de fleurs sur la tombe du défunt Feu Melchior NDADAYE. Ensemble, ils se sont aussi souvenu de ses proches collaborateurs à savoir le Président de l’Assemblée Nationale l’Hon. Pontien KARIBWAMI et son vice-président, l’Hon. Jules BIMAZUBUTE, et de tous les autres membres de l’Etat.
Revenons ensemble sur les évènements qui ont suivi l’assassinat de Feu Melchior NDADAYE, le 21 octobre 1993. Nous sommes au lendemain de cet assassinat crapuleux …
Les journalistes du monde entier s’activent pour nous dire ce qui se passe :
22 Octobre 1993, les correspondants : – des quotidiens belges “Het Nieuwsblad” et “Gazet Van Antwerpen” ( dont le journaliste Axel BUYSE); du Monde; du “The Financial Times” ( notamment Leslie CRAWFORD) et autres, consultants pour Reuter et Associated Press, expliquent que le Président du Burundi, S.E. Melchior NDADAYE, a été tué, ainsi que 3 autres hautes personnalités des institutions burundaises, par les PARA de l’armée burundaise FAB. Ils ajoutent que les ambassadeurs du Burundi au Rwanda et au Kenya (à Nairobi – l’Amb. Joseph BANGURANBONA) leur ont révélé que l’ancien président BAGAZA et le chef d’Etat Major Jean BIKOMAGU, seraient à la base de ce Coup d’Etat. Mr Jean-Marie NGENDAHAYO (FRODEBU), Ministre de l’Information et porte parole du Gouvernement, à la Radio Rwandaise, confirme le Coup d’Etat militaire,réalisé par les PARA du 2ème Bataillon.
23 October 1993, -The Times- explique, comme le rapporte Radio Burundi, que de nombreux Barundi fuient vers le sud du Rwanda la furie de la minorité TUTSI qui vient de faire un Coup d’Etat. La hantise de Génocide-Régicide de 1972 revient … La frontière Burundo – Rwandaise a du fermé.
Le Monde, The Financial Times et REUTER rapportent que le Comité de Salut Public ” revendique à la Radio Nationale le Coup d’Etat, instaure un couvre-feu et ferme les frontières. A sa tête, François NGEZE (membre du cercle fermé de l’UPRONA), ancien ministre de l’Intérieur du Dictateur BUYOYA.
Monseigneur Alfred NDORICIMPA révèle à l’AFP et BELGA que de nombreux jeunes manifestants membres du FRODEBU viennent de tomber sous les balles d’une armée en colère à KAMENGE, quartier populaire de Bujumbura, la Capitale.
24 Octobre 1993, A Reuter, le Lieutenant Colonel Jean BIKOMAGU explique que si on amnistie ses troupes qu’il est prêt à redonner le pouvoir aux politiques.
Le journaliste Jean HELENE, pour Le Monde depuis le KANYARU au poste frontière Rwanda-Burundi, rapporte que des milliers de réfugiés hutus font état de massacres suite au Coup d’Etat contre le président Melchior NDADAYE.
25 Octobre 1993, via Associated Press, le 1er Ministre du Burundi, Mme Sylvie KINIGI (UPRONA) visiblement encore sous le choc, et face aux massacres, appelle à une intervention militaire étrangère pour restaurer la Démocratie stoper brutalement par les militaires. L’Egypte (par l’AFP) annonce qu’elle va entreprendre des contacts au Conseil de sécurité. Het Nieuwsblad et De Gentenaar rapportent que Mr Jean-Marie NGENDAHAYO (FRODEBU), Ministre de l’Information, demande une intervention urgente à Belgique, à l’Allemange, aux USA et à la France. Dans les cités populaires de KINAMA et KAMENGE, l’armée tue des militants FRODEBU qui manifestent … Ces journaux flamands Belges, de sources certaines, expliquent que le Dictateur Pierre BUYOYA serait derrière le Coup d’Etat qui vient d’emporter la vie aux Président du Burundi et à de nombreux autres membres de l’Etat dont le Ministre de l’Intérieur, M. Juvenal NDAYIKEZA. Au niveau humanitaire, c’est le désastre, des centaines de milliers de Bahutu Barundi fuient vers le Rwanda la furie de l’armée des Bahima burundais. Leslie CRAWFORD du The Financial Time parle de plus de 200 000 BAHUTU BARUNDI (d’autres sources 300 000 en prenant compte de ceux qui ont fui vers la Tanzanie et la RDC Congo ex Zaïre ) qui viennent s’entasser dans les camps de réfugiés qui s’improvisent au RWANDA. Elle explique que les agences humanitaires ( dont la Croix Rouge et Caritas Rwanda ) rapportent que des nombreuses personnes (dont des vieux et des enfants) meurent chaque jour suite à des blessures ou maladie dans ces camps.
26 Octobre 1993, selon Monseigneur Jérôme Gapangwa, qui s’est confié aux journalistes (Het Nieuwsblad et De Gentenaar), depuis Uvira, des patrouilles militaires parcourent les frontières du Burundi avec une liste de près de 10 000 Bahutu Barundi qui doivent mourir.
A Bujumbura, rapporte le journaliste Jean HELENE : “Visages graves et parfois baignés de larmes, quelque six mille manifestants ont bravé l’interdiction de rassemblement décidée par les putschistes, dimanche 24 octobre, pour réclamer le corps du président Melchior Ndadaye, assassiné avec quatre hauts responsables du régime lors du coup d’Etat du 21 octobre”…
Le journaliste du Monde Jean HELENE explique que le “Putsch sans putschistes au Burundi Alors que des massacres ont lieu dans les campagnes, les auteurs du coup d’Etat, dépassés, veulent rendre le pouvoir au gouvernement légal”. Le Monde et The Financial Time annoncent que le premier ministre burundais, Sylvie KINIGI (UPRONA), réfugiée à l’ambassade de France à Bujumbura, lève, le couvre-feu imposé par les militaires qui ont renversé et tué le président Melchior Ndadaye.
27 Octobre 1993, à NGOZI, M. Albert BAVUMA au micro du journaliste Axel BUYSE dit que : ” les militaires sont des meurtriers, et des assassins. Ils viennent ici avec des citoyens TUTSI pour nous tuer”. M. Albert BAVUMA a peur et il ne sait pas où aller… Mme Gaudence RUNJEMA explique à M.BUYSE que “ici beaucoup de personnes ont été tués”.
28 Octobre 1993, Le Monde explique que près de 400 000 personnes (pour une population de 5,5 millions d’habitants) ont fui le pays. Le ministre burundais de la santé, Jean Minani (FRODEBU), joint par téléphone à Kigali, la capitale du Rwanda, où il a constitué un gouvernement en exil, a de nouveau appelé à une intervention armée internationale pour assurer la protection du gouvernement légal.
Ce Coup d’Etat de 1993 au Burundi et l’assassinat de Feu Melchior NDADAYE est un des épisodes du Génocide-Régicide qu’a connu ce pays d’Afrique. La Dictature des Bahima Burundais (Micombero, Bagaza, et Buyoya) a fait,en près de 40 ans de règne, sous couvert de massacres interethniques Hutu-Tutsi, plus de 4,5 Millions de victimes Bahutu Barundi.
Aujourd’hui, grâce à l’appui de ce travail journalistique formidable qui a couvert cet évènement tragique de l’Histoire du Burundi, il faut dénoncer toutes les tentatives de qui que ce soit de nier cette vérité historique du Génocide Régicide contre les Bahutu Barundi commis par les Bahima Burundais. Ces faits montrent que, seulement 7 jours après le Coup d’Etat, ce sont près de 400 000 familles Bahutu Barundi qui sont sur les routes de l’exil …
L’ancien chef d’État du Burundi de 1994 à 1996, Sylvestre Ntibantunganya, a appelé, lundi à Bujumbura, à juger ceux qui ont fomenté le coup d’État du 21 octobre 1993.
DAM, NY, AGNEWS, le 22 octobre 2013