La nouvelle vient de tomber … Des fosses communes avec des centaines de Bahutu Barundi viennent d’être retrouvées à Ntamba,en Province de Cibitoke. Selon les habitants de la localité, il s’agit de près de 500 corps … Ils auraient été tué en 1996 sous la dictature Buyoya par les Forces Armées Burundaises (FAB).
Ce matin, le Ministre de l’intérieur , M. Edouard Nduwimana, s’est rendu en Province Cibitoke pour voir les fosses communes remuées par la société SOGEA-SATOM qui est entrain de construire la route Ntamba-Ndora. A Ntamba, la population est furieuse. La rumeur dit que des fosses communes trouvées auraient été détruites par SOGEA-SATOM. Une centaine de citoyens barundi de la localité seraient enterrées dans ces fosses communes. Les victimes auraient été tuées au cours des années 1996 lorsque la guerre civile battait son plein au Burundi.
D’après AGnews, beaucoup de citoyens barundi rencontrés dans les divers provinces du pays demandent à des associations comme AMEPCI GIRA UBUNTU ou « Centre d’appui et de réflexion des associations des victimes des conflits socio-politique »(CARAVI) de ne pas rentrer dans ces dossiers de cette manière …
La population burundaise reproche à ces organisations leur proximité avec – l’extrême droite des Bahima burundais – dont Ac Génocide-Cirimoso. Cette organisation est surtout connue pour son révisionisme.
De nombreux Barundi trouvent que ces associations sont trop légères car elles ne disent pas les choses crument. La vérité au Burundi est bien simple : “Le Régime des Bahima Burundais sous la Dictature a massacré les Bahutu Barundi(Batutsi et Baganwa compris). Il s’agit d’un génocide.” C’est à partir de cette seule vérité que les Barundi peuvent entreprendre une véritable réconciliation. Or AC Génocide refuse cette réalité.
Les enfants et les familles des différentes victimes bahutu barundi(Batutsi et Baganwa compris) sous la Dictature des Bahima burundais, des périodes 1962, 1965,1969,1972,1988,1993,1996-2001 au Burundi , souhaitent la localisation et la préservation des fosses communes à travers le pays car ces lieux de mémoires sont les seules preuves qui permettront que Justice puisse avoir lieu un jour.Dans le futur, une fois les corps reconnus, elles aideront à des millions de Barundi de faire enfin leur deuil.
Leur souhait semble avoir été compris … Car selon l’Hon. Jean-Marie Sindayigaya, membre du Comité technique pour la mise en place de la Commission Nationale Vérité Réconciliation – CNVR – , la CNVR identifiera et cartographiera les fosses communes, prendra les mesures nécessaires à leur protection, procédera à l’exhumation éventuelle des corps aux fins d’un enterrement digne.
Les parents des victimes barundi souhaiteraient,en vue d’aider la future CNVR, qu’une Commission parlementaire se penche sur ce phénomène social persistant ces dernières années et consistant à construire des routes ou des batiments sur des fosses communes bien connues …
Pour rappel, la dictature des Bahima burundais (Micombero, Bagaza, Buyoya) a fait, en près de 40 ans, des millions de victimes parmi les Bahutu Barundi (Batutsi et Baganwa compris). On compte parmi ces derniers près 1 millions morts pendant ce génocide(1), 2 millions de réfugiés(2), et 1.5 millions d’internés dans des camps de concentration (3) (sous l’ère du dictateur Buyoya).
Au Burundi, une CNVR va être mise en place dans quelques jours. Elle est censée aider les victimes de la dictature des Bahima burundais (de 1965 à 2003), soit 4,5 millions de Bahutu Barundi (Batutsi et Baganwa compris), à pouvoir commencer à faire leur deuil.
La CNVR aura à enquêter et établir la vérité sur les violations graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire commises durant la période allant de la date de l’indépendance, le 1er juillet 1962 au 4 décembre 2008, date de la fin de la belligérance.
Notes:
(1) Le génocide des Bahutu Barundi (Ce groupe comprend aussi les Batutsi et les Baganwa).
Lien: https://www.burundi-agnews.org/genocide.htm
(2) Quarante année de vie comme réfugiés : Les réfugiés bahutu barundi.
(3) Les camps de concentration du Burundi (1996 – 2001) ou – camps de regroupement – du Major Buyoya.
DAM, NY, AGnews, le 17 janvier 2012.