Des feux de brousse menacent, en ce moment, la faune et la flore du parc national de la Ruvubu, plus précisément dans les provinces de Muyinga et Karuzi, après avoir dévasté il y a quelques mois Cankuzo. “Le problème est qu’il est difficile d’éteindre les feux une fois propagés car souvent cela nécessite des avions, c’est à dire des moyens faisant défaut” (l’Institut National pour l’Environnement et la Conservation de la Nature -INECN-)
Le parc national de la Ruvubu, du nom de la rivière qui le traverse, s’étend sur 4 provinces ( Karusi, Muyinga, Ruyigi et Cankuzo) et 8 communes du Burundi (dont Buhinyuza, Mwakiro etc), et dispose d’une superficie de 50 800 ha sur 62 km de long avec 5 à 13 km de largeur. Situé au sud du bassin du Nil, le parc National de la Ruvubu est une savane à 75% arborescente et arbustive, 15% boisée, 8% herbeuse et 2% de galeries forestières.
Selon l’INECN, département du Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement du Burundi, ces feux de brousse sont causés par les habitants des villages environnants car leurs ressources financières découlent souvent de l’exploitation du parc. Par exemple, des éleveurs de vaches en quête du pâturage ou des braconniers qui allument du feu et oublient de l’éteindre.
Du côté de la province de Cankuzo, qui possède la plus grande partie du parc, soit 23 000 ha, on parle déjà de près de 80% du parc qui serait touchés… Cette dégradation de la biodiversité fait fuir petit à petit les nombreux touristes. Le constat est que de nombreux animaux (un grand nombre de phacochères, de cobes – soit une sorte d’antilope, des buffles, des babouins, des cercopithèques et de nombreux oiseaux, mais aussi des prédateurs comme : le chacal, le serval, les léopards , les lycaons,ou encore les hyènes tachetées ) qui fuient les feux de brousse ne reviennent que rarement. Ceux qui reviennent s’installent le long de la rivière Ruvubu, où vivent de nombreux crocodiles et hippopotames, est là, ils sont terrassés par les braconniers.
L’INECN, étant responsable de cet aire protégé, qu’est le parc national de la Ruvubu (souvent comparé au parc du littoral du Lac Victoria en Ouganda ou au parc national de la Garamba en RDC Congo pour sa savane ), essaye de tout mettre en place, ensemble avec d’autres ministères, pour contenir ce désastre écologique produit notamment par les feux de brousses. Les auteurs des incendies,appréhendés, doivent payer des amendes allant jusqu’à 200 000 BIF (soit 131 USD).
De plus, l’institut a initié récemment un projet de biodiversité pour la surveillance et la sensibilisation de la population, l’aménagement et l’appui matériel dans la sauvegarde du parc de la Ruvubu.
DAM, NY, AGNEWS, le 20 décembre 2012