Lors de la Conférence de Durban sur les changements climatiques, en novembre dernier, le Président sud-africain S.E. Jacob Zuma rappelait l'urgence de passer à l'action car « Pour beaucoup de personnes dans les pays en développement et en Afrique, le changement climatique est une question de vie ou de mort ». En octobre 2010 à la 65ème A.G. (ONU), le vice – président du Burundi, S.E. RUFYIKIRI Gervais, rappelait à la solidarité nord-sud nécessaire face aux défis écologiques en rapport avec les changements climatiques et les catastrophes naturelles de plus en plus fréquents. Apparemment, ils n'avaient pas tord … Les pluies torrentielles au Burundi sont devenue une calamité pour le développement du pays. Elles détruisent les maisons; les écoles ; les routes ou autres infrastructures ; et les plantations diverses, à travers le pays. Les facteurs liés aux conditions météorologiques changeant sont devenus très coûteux pour l'Etat du Burundi et pèsent de plus en plus dans le Budget nationale.
La pluie diluvienne est un événement météorologique violent. Le problème survient du fait qu'un orage porteur d'une quantité d'eau trop importante la déverse en une petite période dans un endroit précis en créant des inondations … Ces derniers mois au Burundi, ce sont les provinces comme BUJUMBURA RURAL; CIBITOKE; KIRUNDO; NGOZI; BUBANZA;RUTANA et CANKUZO, qui ont été les plus frappés.
– Vendredi, des agriculteurs barundi présentaient le bilan des dégats sur leurs récoltes de plantations de cafetiers, de bananiers et de maniocs dans la commune MUHUTA de la province de BUJUMBURA RURAL.
Il y a deux semaines, dans la même province, en zone BUGARAMA de la commune BUGARAMA, 36 maisons; des poteaux électriques à haute tension; et l' école primaire moderne avec les livres de la bibliothèque, ont été ravagés. En zone Gatumba en commune Mutimbuzi, 495 maisons ont été détruites.
– La semaine dernière en province de CIBITOKE, 40 maisons et deux Eglises ont été détruites en commune RUGOMBO plus précisément dans les quartiers de MUNYIKA I et MUNYIKA II. A MUGINA, 3 salles de classe de l’Ecole primaire RUBIRIZI ont été endommagées. L’administrateur communal en a appelé à la solidarité locale en demandant à la population d’héberger les victimes en attendant les réparations …
– En janvier, les latrines de l’Ecole Primaire de KANYOSHA III se sont effondrées. Plus de 1600 élèves ont été privés de latrines.
– En décembre 2011, les habitants des communes de Rugombo , Mugina et Bukinanyana, s'étaient emportés vis à vis des autorités à cause de la réhabilitation de la Route Nationale n°5 (RN5) qui , selon ces derniers, était responsable des conséquences énormes causés par les innondations. 65 Maisons avaient été détruites et un glissement de terrain impressionant menacé la Route Nationale n°10 (RN10) à Rusenda.
– En octobre 2011, une pluie torrentielle mêlée de grêle détruisait des maisons et des champs en Province Kirundo sur les collines Murama, Muzenze et Gihururu de la Commune Kirundo et sur la Commune de Bwambarangwe. Les autorités administratives provinciales avaient assisté en urgence 167 ménages.
A Bujumbura, en Commune Mugongo-Manga, la pluie avait brisé beaucoup de champs dans la zone Ijenda. Les champs de thé dans la zone Kankima et sur les collines Mugongo et Murunga étaient fortement endommagés.
En province de Rutana, les toitures de 26 maisons sur la colline de Gitaba et des champs de cultures sur les collines de Mika et Nyanzuki étaient détruites.
En province de Ngozi, l’administrateur de Ruhororo M. Clément Baryakaziri parlaient de plus de 30 maisons endommagés ainsi que le toit du collège communal de Buniha. En province de Cibitoke, 200 maisons étaient détruites.
En province de Bubanza, aux secteurs Rugazi, Kibuye, Kirengane et Kayange de la Commune Rugazi, plus de 40 maisons en paille et des champs de maniocs et de bananes, disparaissaient détruits. L’Administrateur de la Commune Rugazi demanda de suite une aide de l’Etat en vue de venir en aide à la population local.
– En avril 2011, en province de Cankuzo, la pluie torrentielle emportaient des champs de haricots, de riz,un pont, des maisons en commune Mishiha.
Actuellement toutes ces destructions, dégats et conséquences sont à charges de l'Etat burundais c'est à dire des contribuables barundi, aidé en cela par des ONGs humanitaires. L'impact économique, par exemple sur l'augmentation des prix des denrées alimentaires,est désastreux pour la croissance nationale. Des choix politiques importants sont en ce moment prises par le gouvernement du Burundi engagé dans une modernisation de sa gestion du territoire. Des politiques précises et ciblées doivent être portés au niveau de l'aménagement du territoire et des services de l’urbanisme. Selon une autorité politique, qui souhaite rester anonyme, les amenageurs des marais devraient montrer aux agriculteurs comment faire de bonnes dérivations lors des irrigations en saison seche sur les rivières. Ce sont ces dérivations qui pendant la période pluvieuse provoquent d'énormes dégats lors des inondations. Lors des travaux communautaires, le gouvernement doit profiter pour curer (curage) les rivières actuellement majoritairement remplies de limon.
En décembre dernier, à la fin de la Conférence à Durban, la bonne nouvelle pour les Barundi étaient l'idée du « fonds vert » qui sera destiné à aider les pays en développement face aux conséquences du réchauffement climatique. Un fond de 100 milliards d'USD annuel entrera en vigueur vers 2020.
DAM, NY, AGNEWS, le 26 février 2012.