Lundi dernier, le Burundi s’était joint au monde entier pour célébrer la journée internationale de lutte contre la corruption. Les cérémonies marquant cette journée avaient eu lieu à Gitega. Le Vice Président du Burundi, S.E. Rufyikiri Gervais, était de la partie. Tous les orateurs qui s’étaient succédés au podium avaient insisté sur la nécessité de renforcer le cadre légal de la lutte anti-corruption au Burundi. Le vice président du Burundi a pour sa part réaffirmé l’engagement du gouvernement à lutter contre ce phénomène qui ne fait que renforcer la pauvreté au pays.
Le chef de cabinet au bureau des Nations unies et le représentant de l’Union européenne au Burundi avaient, à leur tour, appréciaient à sa juste valeur les engagements pris par le gouvernement et le pas déjà franchi dans la lutte contre la corruption.
Le Vice – Président, en charge de l’économie burundaise, S.E. Gervais Rufyikiri, soulignait que la lutte contre la corruption n’était pas une tâche réservée aux seuls fonctionnaires de l’Etat. Il lança un appel pour dénoncer tous les cas de malversation et profita pour remercier tous ceux qui le faisait déjà au quotidien. Selon lui, les Burundais doivent éviter certains adages burundais qui encouragent la corruption… Aux personnes qui trouvent que rien n’est en train d’être fait pour combattre la corruption, il demanda d’apprendre à apprécier au moins le pas déjà franchi pour encourager les institutions habilitées à combattre ces criminels économiques. S.E. Gervais Rufyikiri souligna que parce qu’une grosse somme d’argent qui rentrait dans les poches d’une poignée de gens rentre aujourd’hui dans la caisse de l’Etat était un signe positif. Il répéta : « Même l’opinion internationale apprécie les engagements du gouvernement et le pas déjà franchi en matière de bonne gouvernance et lutte contre la corruption ».
Selon le Ministre de la Bonne Gouvernance Jean Baptiste GAHIMBARE, le Burundi est l’un des rares pays de l’Afrique qui possède des structures spécialisées en matière de lutte contre la corruption, et travaillant efficacement…
L’efficacité de la lutte contre la corruption au Burundi en 2011 est démontrée par des chiffres. L’inspection générale de l’Etat traite actuellement plus de 400 dossiers, avec plus d’une centaine qui sont déjà fixés devant les cours et tribunaux. La cour anti-corruption a exécuté plus de 700 dossiers sur 1150 dossiers qui sont devant cette juridiction. La brigade anti-corruption a enregistré plus de 650 dossiers avec un préjudice de presque 20 milliards de BIF (15 503 933 USD).
2011, c’est un recouvrement de 5 milliards de BIF (3 875 983 USD) grâce à la brigade anti-corruption. Ce sont aussi des arrestations par exemple: l’ex directeur général de la Sosumo; – des directeurs de l’Otraco; et beaucoup d’autres cadres de l’Etat dont les dossiers ne sont pas encore terminés.
Un constat positif mais pas assez médiatisé… Il faut que les citoyens entendent cela plus souvent. Cela permettra à Transparency international qui se base sur la perception qu’à la population vis à vis de la corruption, d’être plus positif sur le Burundi. Le manque de communication en la matière et surtout l’image négative que répandent des ONGs comme Olucome (disposant d’énormes subsides de pays étrangers pour leurs campagnes média) appuyées par des puissants médias privés (RPA, ISANGANIRO, BONESHA, TELE RENAISSANCE) qui font l’opinion sur Bujumbura (la Capitale), de plus relayées à l’internationale par des multinationales comme l’AFP ou Reuters, tout cela fait que le sentiment de corruption entretenu de la sorte continue à vivre dans l’esprit des citoyens. L’Etat du Burundi devrait investir dans la communication.
Le rapport du Doing Business a fait avancer le Burundi de 8 places et l’a classé parmi les 7 premiers pays réformateurs au monde. Le Burundi a fait un effort conséquent cette année.
Pour le Ministre chargé de la Bonne gouvernance au Burundi Monsieur GAHIMBARE: “… Combattre contre la corruption , c’est le devoir de tout citoyen car elle freine le développement socio-économique et affaibli le système éducatif et d’autres secteurs “.
Le Commissaire général de la Brigade anti-corruption indique que malgré plusieurs réalisations, le pas franchi est encore long et que les moyens organisés sont la prévention, la sensibilisation et le changement de mentalité.
Découvrons rapidement quelques moments forts de cette politique tolérance zéro en matière de corruption depuis novembre 2010 :
En novembre 2010, le Clergé catholique en province de CANKUZO tente de sensibiliser contre les tricheries dans les écoles du secondaire. Pour ces derniers, ces comportements prédisposent les futurs dirigeants à la corruption et aux malversations économiques.
En décembre 2010, à l’Ecole Nationale d’Administration (ENA), le Vice Président Térence SINUNGURUZA avertit les magistrats du Burundi en leur rappelant que l’indépendance de la magistrature passe par la lutte contre la corruption et le trafic d’influence. Mme la Ministre de la Justice, Ancille NTAKABURIMVO , donna le ton devant un parterre fait de hauts magistrats de la Cour Suprême, du Parquet général de la République, de la Cour d’appel, de la Cour anticorruption, de l’Inspection générale de la Justice et des Avocats de l’Etat: “Les malversations doivent être bannies, l’évaluation sera faite tous les trois mois et chacun aura la note qu’il mérite compte tenu non seulement de la ponctualité, la régularité et autres critères traditionnels de rendement mais surtout de la diligence et la rapidité dans le traitement des dossiers des justiciables”.
Le Président du Burundi, S.E. Pierre NKURUNZIZA, au côté de l’Ambassadeur des Etats-Unis au Burundi, Madame Pamela SLUTZ, rencontrait à la même période les hauts responsables de gestion et de l’administration en vue de réitérer les principes de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption au Chef-lieu de la province MAKAMBA. Madame Pamela SLUTZ indiqua que l’éthique et la déontologie devrait caractériser le comportement de l’agent de l’Etat qui doit travailler dans un environnement de confiance et d’intégrité.
En février 2011, le Ministre de la Bonne Gouvernance, reconnaissant des insuffisances notamment avec les bénéficiaires des privilèges de juridictions de la Brigade et de la Cour anti-corruption, promettait la révision de loi actuelle de lutte contre la corruption et les infractions connexes.
En mars 2011, le Ministre de la Sécurité publique, Alain Guillaume BUNYONI annonçait qu’en matière de lutte anti-corruption, treize policiers dont trois officiers, quatre brigadiers et six agents avaient été révoqués et leurs dossiers transférés au parquet près la Cour anti-corruption.
En avril 2011, le Commissaire général de Brigade Anti-corruption, M. Léonidas HABONIMANA, annonçait que la Brigade anti-corruption burundaise avait pu confectionner plus de 150 dossiers évitant à l’Etat, un préjudice de 2,8 milliards de BIF ( 2 170 550 USD ).
Au même moment, le Vice-Président du Burundi Térence SINUNGURUZA indiquait, devant les parlementaires, que la justice devrait être à l’avant-garde avec la lutte contre la corruption et la bonne exécution des décisions judiciaires , tant il est vrai , a-t-il ajouté que le changement des mentalités prend du temps.
En mai 2011, le Vice-Président du Burundi, en charge du socio-économique, S.E. Gervais RUFYIKIRI présentait la stratégie nationale de bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption. Concernant le document anti-corruption de l’Etat, S.E. Gervais RUFYIKIRI indiqua que celui-ci permettra d’éclairer les zones obscures du fonctionnement de tous les acteurs de la vie du Burundi aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé.
En juin 2011, S.E. le Président du Burundi, S.E. Pierre NKURUNZIZA ouvrait à Bujumbura, la Conférence internationale des institutions africaines de lutte contre la corruption. L’objectif de cette conférence était la mise en place d’une association panafricaine des institutions de lutte contre la corruption. S.E. le Président du Burundi insista sur le fait que le Burundi soutiendrait tout effort de lutte contre la corruption. Selon le Président, la nature transnationale de la corruption demandait la mise en commun des efforts pour éradiquer ce fléau et l’existence d’une volonté politique dans toutes les institutions de gestion des affaires publiques afin d’éradiquer la corruption et les infractions connexes.
Lors de la clôture de cette conférence panafricaine sur la lutte contre la corruption, un comité de pilotage a été créé. Le Dr Jean Baptiste Elias, président de l’observation de lutte contre la corruption au Bénin avait été nommé président de ce comité. Le commissaire de la Brigade de lutte contre la corruption au Burundi, le commissaire Léonidas HABONIMANA, va occuper le secrétariat.
A la même période, le Ministre de la Bonne gouvernance, Monsieur Jean Baptiste GAHIMBARE lançait une campagne de sensibilisation contre la corruption et les malversations économiques avec le Commissariat régional de la Brigade anti-corruption en province de KAYANZA. Par la suite, le Ministre Jean Baptiste GAHIMBARE se rendait en province de NGOZI et en province de MUYINGA pour mener la même activité.
En juillet 2011, le conseil des ministres analysait sous la Présidence du chef de l’Etat S.E. Pierre Nkurunziza, la stratégie nationale de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption et son plan d’action pour la période 2011-2015. Pendant ce temps, l’Ombudsman burundais, l’Hon. Mohamed Rukara, recevait en audience le commissaire Kieran Holmes, directeur général de l’Office burundais des recettes (OBR). Le conseiller en communication de l’Ombudsman, M. Jérôme Ndiho, annonçait à titre illustratif, que depuis janvier 2011 jusqu’au mois de mai 2011 , l’Office burundais des recettes avait collecté une somme de 207 milliards de BIF (160 465 708 USD). Pour ce qui est du mois de juin, l’OBR totalisait une somme de 40 milliards de BIF ( 31 007 866 USD). D’après les calculs du directeur général de l’OBR avant la fin 2011, celui-ci comptait collecter à peu près 250 milliards de francs burundais BIF ( 193 799 164 USD) . Au même moment, la Brigade spéciale anti-corruption organisait un atelier de sensibilisation sur la loi anti-corruption à l’attention des représentants de l’administration public, du secteurs privé, de la société civile et des média.
En août 2011, le Commissaire général de l’Office burundais des recettes (OBR), M.Kieran Holmes, animait un point de presse pour annoncer au public en général et aux contribuables en particulier que trois numéros verts étaient désormais mis en place pour permettre à toute personne de s’adresser directement aux autorités de l’office pour dénoncer des cas de fraude, d’évasion fiscale ou toutes formes de corruption tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de cette institution. En ouvrant ces lignes téléphoniques gratuites, les responsables de l’OBR voulaient ainsi promouvoir la culture de la transparence dans la gestion quotidienne de l’Office et le renforcement du civisme fiscal par la participation des citoyens dans le développement de la collecte des recettes. En plus de cela, cette initiative permettait aux contribuables de poser des questions pratiques à distance dans le cadre de la facilitation des procédures fiscales. Ces numéros sont les suivants : 71 440 440 ; 71 450 450 71 460 460.
Etc.
DAM, NY, AGnews, le 15 décembre 2011.