Le Burundi, par la voix de son ambassadeur, demande à l’ONU de reconnaître le génocide contre les Hutu de 1972 et sa gravité.

New York (ONU), 10/10/2024 – Lors d’un débat sur le respect des droits de l’homme dans le monde, l’ambassadeur Maniratanga Zéphyrin, représentant permanent du Burundi aux Nations Unies et ancien chef du protocole diplomatique du Président du Burundi, a appelé à la reconnaissance du génocide contre les Hutu au Burundi en 1972, ainsi qu’à une justice internationale impartiale. Il a affirmé que le moment est venu de traiter les crimes contre l’humanité sans discrimination, afin de garantir les droits de tous.

Suite aux travaux de la Commission Vérité et Réconciliation du Burundi (CVR) et d’un débat parlementaire, le Parlement du Burundi a reconnu, depuis quelques années, le génocide des Hutu. Entre 1972 et 1973, le Burundi a connu un génocide régicide, durant lequel le jeune Mwami(roi) Ntare Ndizeye et près de 500 000 Hutu ont été assassinés, ce qui a entraîné environ un million de réfugiés dans les pays voisins.

De 1959 à 1972, pour des raisons géopolitiques, les États-Unis, le Vatican, la France et la Belgique ont mis fin à Ingoma y’Uburundi, l’État traditionnel millénaire des Barundi, le remplaçant par une république (dictature militaire) et ont remplacé l’Ubumu, le système socio-économique traditionnel des Barundi, par une économie de marché. Suite à l'”Indépendance” du Burundi , cela a conduit à l’instauration d’un État néocolonial répondant à leurs ambitions.

Le tort de Ntare Ndizeye était d’être Mwami, et celui des Hutu, d’être la base de l’économie traditionnelle des Barundi. Ces États ont tenté de dissimuler ce génocide en le présentant comme un “conflit ethnique” entre Hutu et Tutsi.

À l’ONU, le Burundi réclame justice et demande une reconnaissance internationale pour ce crime contre l’humanité qu’a été ce génocide régicide dont ce génocide des Hutu en 1972 et 1973, afin que cela ne se reproduise plus jamais.

DAM, NY, AGNEWS, https://burundi-agnews.org, Jeudi 10 octobre 2024 | Photo : Le Burundi aux Nations Unies (New York)