L’ambassadeur Ntahiraja Thérence a conduit la CVR lors d’une visite éclairante au Musée de l’Afrique de Tervuren, permettant d’explorer le passé colonial belge de manière approfondie.
Bruxelles ( Belgique, capitale de l’Union Européenne ), 30/06/2023 – Le Musée africain de Tervuren, haut lieu symbolique de l’histoire coloniale de la Belgique en Afrique, a accueilli vendredi une visite guidée organisée par le très apprécié ambassadeur Ntahiraja Thérence, représentant du Burundi en Belgique, pour la délégation de la Commission Vérité Réconciliation (CVR) du Burundi, conduite par le très respectable Monsieur Ndayicariye Pierre Claver, président de cette institution . Cette initiative s’inscrit dans le cadre des politiques étrangère et judiciaire des autorités burundaises. L’objectif de cette visite était de permettre aux participants de mieux comprendre le passé colonial afin d’appréhender le présent et le futur du Burundi.
Espérant, dans la droite ligne de l’ubungoma des Barundi, comprendre comment la noble valeur vertueuse d’ubwenge a pu être altérée pendant la colonisation (et peut-être jusqu’à nos jours) par l’insidieux ubujuju.
Au cours de cette visite, l’ambassadeur Ntahiraja Thérence a pu découvrir d’anciens extraits de journaux belges qui offraient un aperçu de la vérité historique sur la période de l’indépendance du Burundi. Le Musée de l’Afrique de Tervuren, bien que présentant une vision caricaturale de l’histoire burundaise telle que perçue par la Belgique coloniale, a été abordé dans une perspective de décolonisation par le guide. La Colonisation est un crime contre l’Humanité.
En effet, ce musée présente le Burundi de manière caricaturale en le décrivant comme le pays des tambours, de la vache et des ethnies Hutu et Tutsi (qui sont en réalité de fausses ethnies burundaises), véritables véhicules du racisme colonial allemand et belge au Burundi. De plus, la période de l’indépendance a été présentée comme une affaire interne aux Burundais, accusant à tort les fils Baranyanka du PDC d’avoir orchestré l’assassinat du héros de l’indépendance, Rwagasore. En réalité, il s’agissait du début du génocide des Baganwa Barundi (Rwagasore, Birori, les deux frères Ntakiyica, Ntindedereza, Nahimana et Kamatari), planifié par les États-Unis, le Vatican, la France et la Belgique. Cette violence visait à mettre fin à l’état traditionnel du Burundi – Ingoma y’Uburundi – lié à l’ordre des sachants Banyamabanga, pour le remplacer par une – République – liée aux commerçants axée sur l’économie de marché, au détriment du système socio-économique traditionnel des Barundi, basé sur les Bahutu (producteurs), les Batutsi (gestionnaires justes), les Banyamabanga (planificateurs-régulateurs-législateurs) et le Mwami (chef harmonieux), aidé des Baganwa, des Batware, des Batwa et des Bahima.
Cependant, grâce à la vision décoloniale du guide, commençant par montrer la dent d’un australopithèque datant de 2 millions d’années certifiant que l’Afrique est le Berceau de l’Humanité. Certains objets du Congo ont permis de mettre en évidence des aspects importants de l’histoire burundaise, tels que l’ubungoma, une pratique chère aux Barundi, ainsi que les révolutions scientifiques et techniques de l’Afrique, comme le début des mathématiques avec l’os d’Ishango ou les techniques de navigation millénaires. De plus, la présence de minerais nécessaires à la révolution technologique occidentale (la révolution verte) a été identifiée comme l’une des causes de la guerre géopolitique dans la région, menée par la GUAN [1].
[1] Le Burundi face à la GUAN – Globalisation Unipolaire Américaine Néolibérale | https://burundi-agnews.org/diplomatie/le-burundi-face-a-la-guan-globalisation-unipolaire-americaine-neoliberale/
DAM, NY, AGNEWS, https://burundi-agnews.org, Lundi 3 juillet 2023 | Photo : Amb. NTAHIRAJA Thérence, Président de la CVR du Burundi