En 40 ans, la dictature militaire des Bahima Barundi a fait plus de 2.5 millions de victimes Bahutu Barundi (Batutsi et Baganwa compris) dont 900 000 morts sous les régimes Buyoya et Micombero. C’est le génocide du Burundi. En ce moment, à l’approche de la mise sur pied de la Commission National Vérité et Réconciliation, une tension très forte a lieu au Burundi entre les Bahima et les Bahutu (Batutsi et Baganwa)…
Pour aider à mieux comprendre un non burundais de la situation au Burundi. Imaginez vous si les Nazi n’avaient pas été jugés, et que le peuple juif (anéanti lors de la seconde guerre mondiale) devait lutter seul contre les Nazi et leurs réseaux internationaux ! Imaginez vous si le Régime de Havyarimana rwandais n’avaient pas été jugé, et que les Batutsi rwandais devaient combattre seul face aux réseaux des Interamwe … C’est ce que vivent les Bahutu Barundi, en ce moment, au Burundi. Il est important que ceux qui essayent de comprendre le Burundi contemporain prennent ce facteur en compte pour pouvoir faire une lecture juste de la situation.
Les Bahima Barundi, qui ont pris en otage les Barundi Bahutu (Batutsi et Baganwa) depuis 1965, sous des régimes dictatoriaux et sanglants, et qui ont mis fin au Royaume du Burundi (1966), continuent à tirer le Burundi vers le bas. Il s’agit d’un constat que se font tous les observateurs de terrain de ce petit pays d’Afrique qui tente de sortir de la pauvreté.
Voici deux exemples parmi tant d’autres … L’un est celui du monopole des médias. Il n’arrive pas un jour où les média privés (majoritaires), sous contrôle des enfants de la Dictature Rundi des Bahima, ne noircissent l’image des pays. L’autre est le problème de la corporation des avocats et de la magistrature, majoritairement composé de Bahima Barundi. Lorsque la police Rundi arrête un individu pour acte terroriste avéré, ces médias dénoncent et ces avocats défendent … Aujourd’hui nombreux parmi ces avocats et journalistes sont dans la tourmente … Le fait que les Bahima Barundi dominent la presse internationale et ont des relations fortes avec les grands tabloïds des Droits de l’Homme, la réalité burundaise en est biaisée.
Le pouvoir actuelle (CNDD/FDD), de S.E. Nkurunziza Pierre, Président du Burundi, rassemble ethniquement les Bahima, les Bahutu (Batutsi et Baganwa), et les Batwa. Les Accords D’Arusha et l’Accords global de cessez le feu de novembre 2003, eux parlent, d’un partage ethnique du pouvoir entre les Bahutu et les Batutsi. Or les Batutsi Barundi sont sociologiquement des Bahutu au Burundi. Les Bahima, issue du clan des dictateurs Micombero, Bagaza, et Buyoya, lors de ces différents Accords cités plus haut, auraient espéré se voir octroyer les quota réservés aux Batutsi. Mais les Batutsi Barundi, eux, ne l’entendent pas de cette oreille… Ces derniers ne peuvent accepter de se voir confondu aux Bahima Barundi. Ainsi de nombreux bahima barundi s’exilent ou tentent l’ultime … C’est à dire de déstabiliser le Régime !
Ainsi au mois de Mars 2010, à quelques semaines des élections burundaises, une tentative de putsch militaire d’éléments Bahima Barundi a été étouffée dans l’oeuf. De même, après les élections (octobre 2010), des Bahima Barundi ont essayé d’organiser un autre Coup d’Etat, avec de certains Bahutu influents qui ont perdu les scrutins démocratiques.
Voilà la situation intrigante du moment au Burundi. Selon les experts politiques, qui connaissent ce genre de tension, l’acte qui ferait baissé cet atmosphère malsain, serait, comme ont l’a fait pour la Serbie, pour l’Irak, et actuellement en Tunisie et en Egypte, que la justice burundaise jugent au plus vite les présidents Micombero et Buyoya. L’arrestation du dictateur Buyoya, qui se cache derrière un siège de sénateur à vie serait un pas.
DAM, NY, AGNEWS, le 5 août 2011.