Les analyses bilans précédents pour la période de janvier 2011 à septembre 2011 sont : |
L’analyse des acteurs politiques que sont les partis politiques du Burundi, de janvier 2011 à septembre 2011 explique pourquoi les autorités burundaises sont fâchés sur certains bailleurs de fond (qui malgré leur bonne foi ) financent, peut être sans en être conscient, la déstabilisation du pays, en lieu et place de renforcer le développement de ce dernier.
Mme Vicky Misigaro, militante associative burundaise, sociologue de formation et de profession, pense pouvoir nous aider à comprendre la situation loufoque que vit le Burundi contemporain, en commentant, pour AGnews, sur le travail des acteurs politiques burundais, en se référant, à l’analyse – “Burundi : Un an par le trou de la serrure (de janvier 2011 à septembre 2011)” – réalisé et publié par AGnews.
Mme Misigaro explique : ” Comme nous l’avons vu dans les analyses présentées précédemment par AGnews (voir le cadre à droite), le président du Burundi ( et sa formation politique CNDD/FDD) S.E. Nkurunziza Pierre et l’Etat sont les acteurs principaux de la société burundaise qui demeurent très fortement engagés dans – une logique de développement socio-économique du pays. Face à ces derniers, il y a la SOCIETE CIVILE UPRONA (Soc.Uprona), et l’ADC Ikibiri [ qui est une coalition d’organisations politiques défaites lors des élections de 2010 et reconnue comme non fairplay ( MSD, FNL-RWASA , FRODEBU , NYANGOMA … )] , jouant l’opposition politique, qui essaient d’orienter le Burundi vers une logique de guerre en vue de relancer des négociations politiques (faisant sortir le pays de sa dynamique démocratique dans laquelle il baigne désormais depuis 2005 ).”
Voyons ensemble ce qui s’est passé au travers de ces organisations politiques burundaises de janvier 2011 à septembre 2011 :
l’administrateur communal de Kanyosha. On observe une hostilité grandissante de la – société civile Uprona – envers le régime Nkurunziza (nom du président du Burundi) perçu comme étant -un ennemi- à la cause. Les radio RPA/ISANGANIRO/ BONESHA, relayées par leurs sbires parmi les correspondants burundais de l’AFP, RFI, Xinhua, BBC, et Reuters annoncent “des arrestations au Burundi pour une rébellion qui n’existe pas officiellement”. La synergie des six radios hostile au régime Nkurunziza, à savoir Bonesha FM, Isanganiro, Renaissance FM, RPA, Ijwi ry’Amahoro et CCIB FM+, parle de – vendetta politique entre membres des FNL et des CNDD FDD . Elles évoquent une guerre ouverte dans Bujumbura rural. Burundi, est refusé. Une crise persiste au sein de l’Upd-Zigamibanga … Le CNDD/FDD organise un congrès extraordinaire le 14 mai à sa nouvelle permanence nationale avec pour objet l’évaluation des réalisations de ce parti depuis 2005. Pendant la journée dédiée à la liberté de la presse à la maison de la presse, une marche manifestation dénonçant le maintien d’un journaliste, proche de l’extrême droite des Bahima burundais (EDBTh), du nom de M. Jean Claude KAVUMBAGU, en prison, pour avoir dénigrer le régime burundais et sa sécurité donnant sa faveur aux Shebbabs somaliens. Le journaliste, M. Patrick Mitabaro, rédacteur en chef de la Radio Isanganiro, est convoqué par le substitut du procureur de la mairie de Bujumbura, M. Augustin Sinzoyibagira. L’Etat burundais s’insurge contre ces médias qui sont accusés de pousser certains jeunes à passer à la violence. Le 18 septembre 2011, la violence au Burundi franchi un nouveau palier : une attaque dans un bar de Gatumba fait 36 morts et de nombreux blessés. Cette attaque, attribuée à des « bandits armés » pourrait être le fait des FNL (Forces nationales de libération) un mouvement rebelle dirigé par Agathon Rwasa. Apparemment, les jeunes ( ou terroristes, interpellés par certains médias burundais à passer à l’acte afin de prouver l’existence d’une rébellion au Burundi ) sont passées à l’acte de manière très violente et lâche … |
Lorsque l’on analyse qui est – l’acteur politique – qui a fait l’opinion au Burundi de janvier 2011 à septembre 2011, on distingue ceci :
La SOCIETE CIVILE UPRONA (Soc.Uprona) domine et crée – l’opinion de l’élite – au Burundi qui a accès à l’information via les médias (radios, Internet et télé). Elle est suivie par la formation du FNL-RWASA ,puis de l’ADC Ikibiri, puis de l’UPRONA et du FRODEBU. Le CNDD/FDD, vainqueur des élections démocratiques de 2005 et 2010 au Burundi, arrive en 6 ème position.
Pour Mme Vicky Misigaro :” Cette situation explique le paradoxe qui fait que l’opinion internationale a l’impression que le Burundi se dirige peu à peu vers une guerre civile en lieu et place de ce que peuvent confirmer les diplomates étrangers sur place, qui voient au quotidien, un Burundi entrain d’évoluer considérablement au niveau socio-économique comme le PNUD, le FMI, la Banque Mondial, la Banque Africaine de développement, et leurs indicateurs macro-économique positifs le démontrent.
Essayons ensemble de comprendre tout cela …
Le gouvernement actuel du Burundi est dans la tourmente. Il n’arrive pas à trouver un terrain d’entente avec certains leaders de la société civile du Burundi. Il s’agit, pour la plupart, en fait des enfants de l’ex- dictature des Bahima Burundais (Micombero, Buyoya, et Bagaza) qui (la Dictature) a fait plus de 2.5 millions de victimes parmi les Bahutu Barundi (c’est à dire des Batutsi et des Baganwa compris) en 40 ans de pouvoir.
Leur frustration est due au fait que les Bahima Burundais ont perdu la guerre civile du Burundi (1993-2003) qui les opposaient aux Démocrates burundais (les opprimés de la Dictature des Bahima burundais). En 2005 et en 2010, le CNDD/FDD de S.E. le Président Nkurunziza Pierre a gagné les élections démocratiques. Depuis lors, cette formation politique est le principal parti parmi la coalition qui forme le pouvoir au Burundi.
Le CNDD/FDD est devenu un parti populaire. Il regroupe majoritairement les enfants des opprimés de la Dictature des Bahima burundais. C’est à dire principalement des Bahutu dont des Batusti et des Baganwa. Ce sont en grande partie des citoyens barundi qui, pendant près de 40 ans, après la disparition du Royaume du Burundi en 1966 par les Bahima burundais, ont été discriminés dans leur émancipation politique et socio-économique. Un grand nombre parmi ces derniers n’avaient même jamais voyagé en dehors du Burundi.
Ces nouveaux arrivants au pouvoir (le CNDD/FDD) doivent se confronter à une élite d’-enfants de la dictature des Bahima burundais-, très bien formés et dominant à merveille les systèmes organisationnels du monde occidentale dont les défis de la globalisation. Ces – enfants de l’Uprona – aujourd’hui sont leader de l’espace politique au Burundi. Saisissant les changements du jeu mondial, induit par une certaine globalisation qui sous tend à désintégrer les états nations afin de permettre aux multinationales (le Marché) à prendre le contrôle des citoyens du monde, le parti UPRONA a abandonné sa structure archaïque du monopartisme en la modernisant aux exigences de la quatrième ethnie burundaise -la Communauté Internationale- (terme utilisé par l’ex-dictateur sanguinaire Buyoya Pierre, qui est responsable de plus de 500 000 morts parmi les citoyens Bahutu Barundi ).
Le parti UPRONA, adaptant son organisation aux règles du multilatéralisme (en lieu et place des relations bilatérales privilégiées autrefois), et aussi contraint par les embargos qui frappaient le Burundi à cause de la dictature et de l’assassinat du Président Feu Ndadaye Melchior en 1993 , à partir de 1996, grâce à la Fondation pour l’Unité, la Paix, et la Démocratie du dictateur sanguinaire Buyoya, va créer la société civile du Burundi que l’on connaît actuellement. Avec cette stratégie, les enfants de la dictature sanglante burundaise, se mettent au travail … Pour aider à lever l’embargo décrété contre le Dictateur Buyoya, ils mettent en place des organisations civiles orientés Droits de l’Homme et Media … La tâche ne sera pas facile, mais grâce à la France et aux libéraux Belges francophones (notamment les Michel) qui arriveront à faire payer l’Union Européenne pour les aider à s’organiser ( Par exemple des organisations comme les ligues des droits de l’homme LDGL et ITEKA disposeront des moyens financiers nécessaires, payés par des états de l’Union Européenne), les enfants de la Dictature vont être renforcés au niveau international. Paradoxe, ces financements les aideront à mieux affronter les organisations comme Amnesty International et Human Right Watch et FIDH qui accusaient l’UPRONA et le Dictateur Buyoya pour leur politique de regroupement des population ou de -camps de concentration – meurtrière envers les Bahutu Barundi (dont de nombreux Batutsi). L’autre avantage de cette structure intelligente qu’a mis en place l’ex- sanguinaire Dictateur Buyoya avec sa Fondation pour l’UPRONA est qu’elle offre de l’emploi à tous les – enfants de la dictature des Bahima burundais – . Ce réseau est financé par l’extérieur. Des amitiés et des partenariats extérieurs vont naître. Par exemple FIDH , HRW, leurs rapports seront désormais écrites par des consultants burundais issue de la ligue ITEKA ou LDGL. Au niveau média, ce sont désormais des correspondants burundais, issus des rangs de ces enfants de l’UPRONA, qui vont écrire les nouvelles du Burundi au travers de multinationales de la communication comme l’AFP/RFI (monde francophone), Reuters/AP/BBC (monde anglo-saxons)…
Aujourd’hui, presque 16 ans après, c’est cette dynamique qui explique que l’on parle toujours de – SOCIETE CIVILE UPRONA -. Toujours à l’avant garde de la politique burundaise, après la défaite militaire et politique des Bahima burundais en novembre 2003 lors de la signature de l’Accord Global de cessez le feu, où il s’agissait de – sauve qui peu – , l’UPRONA va mettre en place des organisations comme OLUCOME (lutte contre la corruption) qui auront pour mission de protéger les dignitaires de l’UPRONA qui s’étaient enrichis illégalement pendant la dictature des Bahima Burundais (Micombero, Bagaza, et Buyoya). La mission d’OLUCOME sera de constituer des dossiers accusant les jeunes nouveaux arrivants au pouvoir de corruption, grâce à l’aide d’anciens fonctionnaires sous la dictature mais toujours en activité au sein de l’administration du pays, afin des les réduire au silence. D’autres types d’organisations comme l’OAG, FORSC, et COSOME etc verront le jour pour permettre à l’UPRONA de garder la main sur le pouvoir. Il s’agit pour l’essentiel des associations avec des noms dits -parapluie- car elles coiffent tout. Toute cette tendance explique le ton négatif actuel des organisations internationales des Droits de l’Homme et de certains médias internationaux envers le pouvoir de S.E. Nkurunziza Pierre. La SOCIETE CIVILE UPRONA crée l’opinion de la Communauté Internationale ou de notre – 4 ème ethnie – .
Depuis les dernières élections de 2010, où l’UPRONA qui avait tout misé sur l’arrivée au pouvoir du FNL de Rwasa (proche du FRODEBU de Domitien NDAYIZEYE) pour gagner les élections en vue de renverser le pouvoir CNDD/FDD mais qui a échoué, sa branche civile appelée –SOCIETE CIVILE UPRONA – s’est lancé dans une aventure violente de – logique de guerre – en vue de sortir du cycle d’élections démocratiques qui renforcent les Bahutu Barundi (dont les Batutsi et les Baganwa ), soit les enfants de l’ex. Royaume du Burundi. En juin 2010, en plein élection, l’ex-dictateur sanguinaire Buyoya, avait même tenté de stopper le processus électorale démocratique, en profitant du passage du secrétaire des Nations Unis au Burundi, pour se proposer comme médiateur de paix pour les Barundi…
De la fin du scrutin de 2010 à nos jours, la –SOCIETE CIVILE UPRONA – accompagne l’ ADC Ikibiri pour exiger des négociations pour un partage de pouvoir dans une logique anti-démocratique et violente. Pour arriver à leurs fins,ensemble, ils tentent de mettre sur pied une – nouvelle rébellion au Burundi – mais en vain car la population burundaise est majoritairement au côté du CNDD/FDD et du Président Nkurunziza Pierre qui ont remporté les élections et surtout qui l’ ont sorti de la dictature féroce des Bahima Barundi (Micombero, Bagaza, et Buyoya).”.
Ce que l’on remarque et qui peut sembler étrange, c’est de voir le FNL RWASA ou ex-FNL PALIPEHUTU (dans les figures il est représenté par EDBH ) être autant médiatisé depuis 2009 à nos jours. Pourtant – sans moyen financier- et – sans une structure politique stable- capable de mener à bien une politique de communication des plus rudimentaire … Là, cela s’explique aisément par le fait que l’UPRONA et sa société civile -Soc.Uprona-, accompagne le FNL pour leur ambition politique propre.
En conclusion, Mme Misigaro termine : ” Les figures qui présentent la visibilité des acteurs politiques de 2006 à 2011 (que vous pouvez voir dans ce document) montrent l’hyper domination de la – société civile dite Uprona – sur les partis politiques traditionnelles pris individuellement. C’est elle qui mène et crée l’évènement ou l’opinion auprès de l’élite nationale. Cette – société civile Uprona – est fortement financée par des voies multilatérales par le Communauté Internationale. Cela explique le combat inégal, comme le présente tous ces graphiques, avec les autres acteurs politiques qui font l’opinion.
Dans notre monde globalisé, les politiciens sont de plus en plus partagés entre la logique nationale ou celle des multinationales. Aux USA, ou en Europe, par exemple, les parlements sont devenus des lieux de lobbying pour les divers multinationales en lieu et place d’être des endroits traditionnels où l’élu du peuple essayent de légiférer en vue d’améliorer les conditions de vie des citoyens. Ces nouveaux politiciens sont souvent des consultants pour ces multinationales. Ils sont rémunérés à la fois par ces organisations privés non gouvernementales et par leur Etat. Le danger souvent franchi ces dernières années est que le salaire perçu par les multinationales est souvent plus élevé que celui qu’offre l’Etat. L’exemple type des politiciens qui sont membres des Conseils d’administrations de nombreuses multinationales pharmaceutiques, bancaires, pétrolières etc. Là les dérives commencent … Cela permet de comprendre la situation actuelle des sociétés occidentales… En Italie par exemple, on vient d’exclure les politiciens traditionnelles en mettant en lieu et place des technocrates, dont nombreux sont liés aux lobbies financiers bancaires internationaux. Au Burundi, bien que cet – esprit de consultance – des acteurs politiques ne soit pas encore développé, toutefois on y retrouve certaines bribes … Mais majoritairement, la politique est encore un métier noble destiné au bien envers les citoyens. Le côté vicieux de cette globalisation est pour des petits pays, comme le Burundi, dont on piège en les poussant à rentrer dans une politique de grands ensembles (EAC – CPGL- ZLE – UA – etc ), la tendance est de remplacer à long termes la classe politique par la – société civile – . Dans ce sens, les mutations que l’on observe pour un parti politique comme l’UPRONA au Burundi montre qu’il comprend le Monde du moment où la Communauté Internationale n’est plus seulement représentée par le Conseil de Sécurité des Nations-Unis (USA, UK, FRANCE, CHINE, et RUSSIE) mais bien le Marché imposé par les multinationales (dans lesquels on retrouve majoritairement des acteurs économiques issues des pays du Conseil de Sécurité de l’ONU).”
DAM, NY, AGnews, le 27 novembre 2011.