Après “La dignité ou la mort: Éthique et politique de la race” sorti en 2019, NoRMaN AJaRi , philosophe décolonial, était à Bruxelles pour présenter son nouveau livre “NOIRCEUR“. Le titre complet étant : NOIRCEUR, Race, Genre, Classe et Pessimisme dans la pensée africaine-américaine au 21ème siècle.
Au même moment, le panafricaniste KeMi SeBa appelait les membres de la diaspora de KaMa ( nom de l’Afrique ) à travers le monde, d’aller devant les ambassades du MaLi pour soutenir le MaLi, actuellement agressé par LA FRANCAFRIQUE.
Né entre la fin 19ème siècle et le début du 20ème siècle, le PANAFRICANISME [1] est un mouvement ANTI-COLONIAL, combattant LA COLONISATION et ses conséquences, dont L’ESCLAVAGE [2] et aujourd’hui LE NEO-COLONIALISME. Par exemple, la colonisation dont l’esclavage , crimes contre l’humanité, depuis le 15ème siècle à nos jours, certaines sources [3] évoquent le chiffre de 400 Millions de victimes Amérindiennes et Africaines notamment. Sans tenir compte des victimes en Asie.
Au courant du 20ème siècle, du PANAFRICANISME, vont naître des courants de pensées, surtout au niveau des universitaires, tel le POST-COLONIALISME [4] et le DECOLONIAL [5].
Ce week-end dernier, reçu par – Bruxelles Panthères – [6] et – Pépite Blues – [7] , le philosophe NoRMaN AJaRi , en conversant, est revenu sur une des pensées phares afrodescendantes, notamment des –BLACK STUDIES-, portée par son livre NOIRCEUR ( BLACKNESS ) : L’-AFROPESSMISME -.
S’agissant de fournir une généalogie succincte de LA BLESSURE causée aux universités aux USA , en Europe, et en Afrique à l’égard des peuples noirs ou de KaMa (Afrique), par ce que renferme L’AFROPESSIMISME.
Au 19ème siècle, le français Jean-François Champollion [8] déchiffre les hiéroglyphes en Égypte, pays de KaMa. Découvrant avec stupéfaction , à travers les écrits sur des blocs de pierre et des papyrus datant entre 3.400 à 100 avant notre ère, que c’est l’Egypte qui a apporté la Civilisation à la Grèce Antique. De plus, ce peuple égyptien était noir.
La diffusion de cette information va totalement être interdite, mettant à mal l’argumentaire des COLONISATEURS EUROPEENS disant venir civiliser l’Afrique. Sauf que des noirs lettrés vont en acquérir quelques copies… Notamment Anténor FiRMiN [9] qui utilisa ces argumentaires de Champollion pour en venir à bout du raciste français Arthur de Gobineau [10].
Mais c’est en 1951 qu’un véritable tremblement de terre a lieu dans les cercles universitaires français, la France, pays colonial de LA FRANCAFRIQUE. Un jeune étudiant Sénégalais, Cheikh Anta Diop, en fait une thèse doctorale à la Sorbonne [11], en affirmant sans ambage que ce sont les Egytiens noirs qui ont apporté la civilisation au Monde, portant de la sorte la conversation au niveau universitaire. Ce dont vont s’emparer les universitaires noirs américains.
Dès 1954, au même moment que sort “Nations nègres et culture” en France [12], aux USA, George Granville Monah James sort “Stolen Legacy: Greek Philosophy is Stolen Egyptian Philosophy”[13].
En 1974, Cheikh ANTa DioP et son ami congolais OBeNGa Théophile porte cette discussion à l’ONU, précisément au Colloque du Caire, avec tous les grands experts du monde [14], actant scientifiquement la vérité portée par sa thèse.
Voilà révélé l’objet d’étude sur lequel se mettent en place les – BLACK STUDIES –[15], notamment avec l’historien et philosophe noir américain MoLeFi KeTe aSaNTe [16], générant la naissance d’universités noirs américaines et du KEMITISME [17].
Pour contrer la production intellectuelle et l’influence universitaire [18] des – BLACK STUDIES -, une ingénierie sociale va être mise en place aux USA [19] et en FRANCE [20], dans les milieux universitaires -BLANCS- , afin de stopper ce – courant noir- portant les – humanités classiques africaines [21] – au niveau universitaire. Inquiétant surtout pour les familles d’anciens colons et esclavagistes occidentaux [22], présentes encore aux USA, en Europe, dans les mondes hispano-portugais, en FrancAfrique et au CommonWealth.
L’ouvrage du philosophe décolonial NoRMaN AJaRi “NOIRCEUR” retrace et partage, avec les milieux universitaires du monde francophone, certains penseurs noirs américains issus de ces – BLACK STUDIES – . Ces derniers se situant dans ce combat, mettant à jour la censure intellectuelle autour de cette GUERRE DE CULTURE, née de cette conversation sur la civilisation égyptienne ancienne, se déroulant au niveau des universités du monde , opposant les universitaires NOIR.E.S conscientisé.e.s aux universitaires BLANC.HE.S, soutenant les familles BLANCHES RACISTES descendantes d’anciens colons et esclavagistes , aux USA et en EUROPE, entretenant sciemment cet AFROPESSIMISME.
Aujourd’hui, à KaMa (en AFRIQUE), en EUROPE et en AMERIQUE, dans la majorité des universités, les cours d’histoire de l’AFRIQUE sont celles réalisés par les universitaires BLANC.HE.S ( ou assimilé.e.s ) à ces familles BLANCHES RACISTES. Par exemple au BuRuNDi, l’Histoire du BuRuNDi est dans les mains des ECOLES : FRANCAISE ( Jean-Pierre CHRETIEN [18] , Aude LAROQUE, Christian THIBON, Claude GUILLET etc. ), BELGE ( RODEGEM, VAN DER BURGT, ZUURE, GORJU, VANSINA ·), et ALLEMANDE ( Hans MEYER ). Tous des citoyen.ne.s BLANC.HE.S provenant de pays ex-COLONISATEURS !
Les militant.e.s décolonial.e.s demandent aux universitaires et aux politiques NOIR.E.S, notamment de KaMa ( l’Afrique ), de permettre l’accès de ces – BLACK STUDIES – dans les cours d’histoire sur KaMA, soumis actuellement à la censure universitaire de la part du Vatican [23], des USA, de l’EUROPE dont de l’Espagne, du Portugal, de la France et de l’Angleterre.
Pour conclure, dans ce merveilleux ouvrage de pensées “NOIRCEUR”, NoRMaN AJaRi, au delà de cette question philosophique de l’-AFROPESSMISME -, effleure aussi la question économique ( de L’ECONOMIE NOIRE, celle de KaMa ) notamment en évoquant le – COMMUNISME NOIR -. Bref, un livre à lire absolument !
NOTES :
—-
[1] Adi hakim, Pan-Africanism: A History Panafricanisme ( Pan-African History: Political Figures from Africa and the Diaspora since 1787 ), Bloomsbury, 2003
[2] Rosa Amelia Plumelle-uRiBe, La férocité blanche – des non-blancs aux non-aryens – de 1492 à nos jours, Albin Michel, 2001
[3] – Louise Marie Diop-Maes, docteur d’Etat en géographie humaine, auteur de « Afrique noire, démographie, sol et histoire »- Présence africaine-Khepera , Dakar-Paris 1996 ; voir aussi « Le Monde Diplomatique » Diop-Maes, novembre 2007 – https://kairoswb.com/wp-content/uploads/2020/10/1Esclavagisme-et-Colonialisme.pdf
[4] Ania Loomba, Colonialism/Postcolonialism, Routledge, 1998
[5] Walter Mignolo & Catherine Walsh, On Decoloniality – Concepts Analytics Praxis, duke university press Durham and London, 2018
[6] https://bruxelles-panthere.thefreecat.org/
[7] https://pepiteblues.be/
[8] Lettre à M. le duc de Blacas d’Aulps,premier gentihomme de la chambre, pair de France,etc. sur le nouveau système hiéroglyphique de MM. Spohn et Seyffarth , ed. Florence chez Guillaume Piatti, p.94,95,96 , 1826 – https://burundi-agnews.org/JeanFrançoisChampollion_kemet_egytenoire_1824.html
[9] Anténor Firmin , De l’égalité des races humaines. Anthropologie positive, Librairie Cotillon et F. Pichon, 1885.
[10] Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des races humaines, Paris Firmin-Didot frères, 1853-1855
[11] Cheikh Anta Diop, thèse de doctorat : De l’antiquité Nègre Egyptienne aux problèmes culturels de l’Afrique Noire d’Aujourd’hui, Université de Paris, 1951.
[12] Cheikh Anta Diop, Nations nègres et culture, Présence Africaine , 1954
[13] George Granville Monah James, Stolen Legacy: Greek Philosophy is Stolen Egyptian Philosophy, Philosophical Library, 1954.
[14] Le Colloque du Caire, 1974 : Le peuplement de l’Egypte ancienne et le déchiffrement de l’écriture méroïtique – http://www.ankhonline.com/revue/colloque_egyptologie_caire_1974.htm | UNESCO, Le peuplement de l’Égypte ancienne et le déchiffrement de l’écriture méroïtique. Actes du colloque tenu au Caire du 28 janvier au 3 février 1974, Paris, UNESCO, 1986.
[15] Amzat Boukari-Yabara : Les Black Studies sont un champ de recherche interdisciplinaire étatsunien qui se concentre sur l’étude historique, sociologique, politique et culturelle de l’expérience des personnes noires. Les Black Studies émergent à la fin des années soixante et se concentrent plus spécifiquement sur les Noirs en tant que groupe social militant dans le contexte américain et international. Des historiens engagés contestent la représentativité des Noirs dans l’appareil universitaire américain. La démarche est militante et s’inscrit dans la dynamique du Black Power.
[16] Molefi Kete Asante – https://fr.wikipedia.org/wiki/Molefi_Kete_Asante
[17] Le kémitisme ou khémitisme, est un ensemble de croyances et de pratiques qui trouvent leurs origines actuelles aux États-Unis dans les années 1970 et qui s’inspirent librement de la religion de l’Égypte antique. Le kémitisme est une spiritualité s’inspirant de la religion de l’Égypte antique. – fr.wikipedia.org
[18] Martin Bernal, Black Athena : The Afroasiatic Roots of Classical Civilization , 1987
[19] Mary R. Lefkowitz, Not Out of Africa: How Afrocentrism Became an Excuse to Teach Myth as History. New York: New Republic and Basic Books, 1996
[20] Jean-Pierre Chrétien, Pierre Boilley, Sylvie Brunel, Serge Gruzinski, Marcel Kabanda, Michel Levallois – , Misères de l’afro-pessimisme, Afrique & histoire, 2005
[21] Jean-Philippe Omotunde, Manuel d’étude des humanités classiques africaines, 2007, MENAIBUC
[22] Oruno D. Lara, Inez Lara, Les propriétaires d’esclaves en 1848 , L’Harmattan, 2010 —- Frans BUELENS, Congo 1885-1960 een financieel-economische geschiedenis , epo , 2007
[23] 8 janvier 1454, la bulle Romanus Pontifex de Nicolas V , bénissant l’esclavage et la traite négrière — Evariste Pini-Pini Nsasay , Croisades de l’Europe christianisée contre l’Afrique ancestrale, Ed. AfricAvenir, 2017
DAM, NY, AGNEWS, https://burundi-agnews.org, Mardi 25 janvier 2022 | Photo : Dani Blanga Gubbay, KaRoLeRo P ( ).