« L’Afrique doit affronter immédiatement tous les impératifs liés à l’accélération de rendre opérationnelle de la force en attente et de la capacité africaine de réponse aux crises en se donnant les moyens nécessaires, de résoudre elle-même ses propres conflits et ses crises ». Propos de S.E. Mohamed Ould Abdel Aziz au 22ème sommet de l’Union africaine (UA)
A Addis Abeba, au 22ème sommet des chefs d’Etats et de Gouvernements de l’Union africaine (UA), la semaine dernière, au delà de la nomination du Burundi au siège du Conseil à la Paix et à la Sécurité de l’Union africaine (CPS) pour 2 ans , le chef de l’Etat mauritanien S.E. Ould Abdel Aziz élu nouveau président en exercice de l’Union africaine (UA) pour l’année 2014, a affirmé vouloir mettre en place une force d’intervention rapide (CARIC, Capacité africaine de réaction immédiate aux crises) en attendant la création de l’African Stanby Force (ASF) qui est en cours et qui sera effective fin 2015.
La CARIC qui va se mettre en place sera composée de troupes qu’une dizaine d’États se sont engagés à les fournir. Ce sont : l’Afrique du Sud, l’Angola, la Tanzanie, le Tchad, l’Éthiopie, l’Ouganda, le Soudan, la Guinée, le Niger et l’Algérie. Il s’agit d’un engagement volontaire à mettre à la disposition de l’Union africaine des troupes pour des opérations ponctuelles. La contribution de la CARIC sera exclusivement logistique.
La décision de déployer la CARIC dans un pays ne pourra se faire que sur la demande d’un ou de plusieurs pays membres de l’Union Africaine. C’est le Conseil à la Paix et à la Sécurité de l’Union africaine (CPS) qui exercera le droit de veto. Le CPS devra au préalable donner son feu vert. Par la suite, seul les ministres des Affaires étrangères et de la Défense – des pays volontaires- décideront des modalités opérationnelles de la CARIC avant tout déploiement, sous le principe « qui paie décide ».
Historiquement l’idée d’une force armée africaine ( instrument de la globalisation) est lancée à la moitié des années 1990, alors que les anglo-saxons ( UK – USA) et la France se disputent l’Afrique. 2 projets vont naître d’un côté l’ African Crisis Response Initiative (ACRI) (projet du Pentagone ) et de l’autre – Renforcement des capacités africaines de maintien de la paix (RECAMP) ( projet français).
Il faudra attendre 2002 à Durban en Afrique du Sud pour que les africains se réapproprient ce projet d’avoir une force africaine – Africa Standby Force (ASF)- pour défendre le continent ( voir Résolution du Sommet de l’Union Africaine à Durban en Afrique du Sud en juillet 2002).
En 2004, l’UA fait un pas vers la concrétisation de l’ASF. Elle décide au Sommet de l’Union Africaine d’Addis Ababa en Éthiopie en juillet 2004 de mettre en place des forces armées d’intégration régionale.
C’est en 2012, au 20ème Sommet de l’UA, que la décision de mettre en place la CARIC (Capacité africaine de réaction immédiate aux crises) a été prise, en attendant la mise en place de l’ASF.
Aujourd’hui en 2014, chaque grande région de l’Afrique a quasi fini son processus de création d’une force d’intégration régionale. Par exemple, le Burundi, avec son armée Force de Défense Nationale FDN, fait parti – l’ Eastern Africa Standby Force (EASF), qui sera opérationnelle pour les futurs missions en 2015.
Fin 2015, toutes les régions militaires africaines seront réunies en “une” qui formera l’-Africa Standby Force (ASF)-
Alors pourquoi la CARIC en 2014, si en 2015 l’ASF verra le jour ? Que ce soit pour défendre les intérêts stratégiques : – Français ( au Mali, en Centrafrique) ; – Américains ( en Somalie) ; – ou de plusieurs multinationales ( en RDC Congo par exemple) , l’utilité – géostratégique- de cette future armée africaine ASF n’est plus à démontrer. Il faudra seulement à l’Union Africaine (ou à l’ Afrique) de ne pas oublier le sens que devra avoir son armée: Celle de défendre les intérêts des citoyens de l’ Afrique Unie …
DAM,NY,AGNEWS, le 5 février 2014