Le journaliste burundais Hassan Ruvakuki

En déplacement au Burundi, dans le cadre de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance du pays, le ministre belge des Affaires étrangères, M. Didier Reynders, dit avoir abordé avec les plus hautes autorités du Burundi, le cas de Hassan Ruvakuki, journaliste de la station locale Radio Bonesha FM, et correspondant en swahili de RFI, condamné à la prison à vie, pour «acte de terrorisme» .  Voici les propos du Ministre : ” Ma demande a été très claire, de voir la procédure d’appel se dérouler à bref délai dans les meilleurs conditions possibles avec une capacité de défense qui soit complète pour le journaliste comme pour ses avocats”.
 
Le journaliste burundais Hassan Ruvakuki a été condamné à la perpetuité pour terrorisme. Ces avocats ont fait appel.  Il était correspondant de RFI  et Bonesha (une radio locale burundaise). RFI est la Radio France Internationale. Bonesha est une radio proche de l’ancien régime de la Dictature des Bahima du Burundi  ( Buyoya, Bagaza, Micombero ) qui a fait plus de 4,5 Millions de victimes parmi les Bahutu Barundi en près de 40 ans de pouvoir.
 
Pour comprendre l’affaire Ruvakuki,il faut remonter d’abord à la veille des élections des Communales de 2010.
 
1. La société secrête burundaise  “NTABARUMANIKA”  ou le fameux labo du Major Président …
 
Il faut se situer dans les affaires burundaises …   On a pu l’observer de manière plus flagrante depuis les évènements qui se sont poursuit lors des élections de 2010 … L’Uprona de l’ancien Dictateur Buyoya joue un rôle ambigu dans ce qui se produit au Burundi. 
Quel est ce réseau derrière l’ADC Ikibiri (regroupement de partis défaits aux élections de 2010 au Burundi) qui souhaite disqualifier le régime Nkurunziza ?  En d’autres termes, qui sont derrière la société civile burundaise agissante contre le pouvoir CNDD-FDD ? Autrefois on l’appellait la société civile Uprona car c’était les anciens militants upronistes qui avaient changé de casquettes pour devenir des grands militants de la société civile  …
Dans l’affaire Hassan Ruvakuki, cette société secrête agissante  s’est un peu dégarni. Elle montre même ses dents. NTABARUMANIKA (0) est le nom de cette société secrête …  NTABARUMANIKA a deux tentacules: l’une civile ( l’HEXAGONE ou le Laboratoire  hyper rôdé ) ; et l’autre militaire (le fameux Top Ten).   NTABARUMANIKA, autour de l’ancien dictateur Buyoya, compose la partition à faire jouer à la fanfare …  Et la musique se joue désormais pour qu’elle soit audible partout dans le monde  ! 
 
2.  Des journalistes au service de l’ADC Ikibiri/ Uprona aux éléctions de 2010.
 
Le parti CNDD-FDD vient de raffler la mise face à une coalition d’organisations politiques naissante  l’ADC Ikibiri, à laquelle l’Uprona (de l’ancien dictateur sanguinaire  Buyoya) s’est associé sans vraiment s’associer.  L’ ADC Ikibiri et l’Uprona   contestent la validité de ces élections mais sans en donner la raison et surtout les faits qui corroborent leur contestation.
Dernière cette coalition ADC Ikibiri – Uprona, il y  a  95% de la corporation des journalistes  et des média du Burundi (RPA, ISANGANIRO, TELE RENAISSANCE, BONESHA, les correspondants Reuters- AFP – Xinhua – BBC – VOA …) mais aussi une partie importante de la société civile encore aux mains des – enfants de la Dictature des Bahima burundais – . Soudain, une idée arrive à l’esprit de ces politiciens qui viennent de perdre les élections communales. Leurs radio et Télevision  vont servir à lancer, dans la galvanisation,la population burundaise pour contester la validité des scrutins et stopper le processus électorale en cours. Mais aussi et surtout, ces politiciens vont tenter de tout faire  pour retourner le Burundi dans des négociations politiques du type Arusha en 2000 où l’élite du pays s’était partagé le pouvoir sans être élus. Bref, on remet les pendules à l’Heure et tout le monde va pouvoir bouffer !
 
Ces média burundais poussent certains jeunes au passage à l’acte (1), et çà marche. Un phénomène sociologique va apparaître : Celui des lanceurs de grenades …
Ce sont des jeunes militants galvanisés membres de l’ADC Ikibiri qui s’initient  dans cet exercice terroriste vis à vis de la population. De nombreux innocents parmi la population vont mourrir. Heureusement, les forces de sécurité burundaise vont arriver à contenir la situation afin que les élections puissent se poursuivre.
L’ancien dictateur Buyoya, à ce moment, profitant du passage du secretaire de l’ONU au Burundi, va proposer à ce que le processus électorale soit suspendu ! L’ex-dictateur Buyoya (UPRONA) présentera ses services en médiateur de Paix entre l’ADC Ikibiri et le CNDD/FDD. Ce film étant d’une tel grossierté, son tournage n’aura pas lieu !  Les Barundi termineront tout leur processus électorale et des nouvelles institutions apparaîtront de aôut à septembre 2010.
 
Cette corporation de journalistes burundais, dont fait parti M. Hassan Ruvakuki,   aura servi à l’ADC Ikibiri, et à l’Uprona,  pour tenter le coup consitant à contraindre la Communauté Internationale à stopper les élections de 2010 et le processus de démocratisation en cours jusqu’au bout (et même après (2)).  Ces journalistes ont réussi à faire passer à l’action des jeunes innocents barundi et en faire devenir des lanceurs de grenades sur des citoyens innocents. Une commission d’enquête judiciaire sur ces évènements -violences électorales – a été mise en place mais elle n’ a jamais presenté ses conclusions afin de sanctionner ces comportements criminels (Pourquoi ?).
Voici ce que rapportait un citoyen burundais, interviewé  après le massacre de Rukoko en septembre 2010 (3):  “Comme au Burundi, actuellement il n’y a pas de terreau favorable à une reprise de la guerre, au départ, il ne s’agissait que d’une stratégie de -COM- (communication) tous les jours  la RPA ( http://www.rpa-burundi.org/ – radio proche du MSD ) rapportait tous les faits divers du pays en les liants à une rébellion… C’était un peu pathétique. Il y avait quelques choses de comique malgré la gravité des faits. Mais ils (les spécialistes de la COM.) travaillaient sur de l’existant -des faits divers-… L’idée était de construire dans l’opinion -la réalité d’une nouvelle rébellion-, et de créer l’événement au niveau international -avec l’aide du correspondant de l’AFP (RFI) au Burundi-. Un ami, pour eux , de la cause …. Aujourd’hui, il y a passage à l’acte … Pour la première fois, le – groupe des bandits armés non identifiés – a tué des travailleurs barundi , à partir des marais de la Rukoko au nord-ouest de Bujumbura. Sept personnes ont été tuées de sang-froid et dix blessés ! Désormais, les choses se corsent pour l’ADC Ikibiri (des organisations politiques qui ont mal pris leur mauvais score aux élections)” (4).
 
Ainsi rebelote … Ces journalistes et l’ADC Ikibiri (et l’UPRONA qui lui est en plus au gouvernement ), étant non inquiétés par la Justice ( Pourquoi ?),  vont poursuivre leur collaboration maccabre après les élections de 2010. L’idée sera  de montrer qu’ – une rébellion existe au Burundi – . Les médias de ces journalistes burundais ( à la solde de l’ADC Ikibiri et l’Uprona ) vont se mettre à la chasse de tous les faits-divers dans le pays ( un mort accidenté, des vols ou cambriollages etc. ) mais en même temps  de continuer à tenter de réveiller le démon qui vit en chaque jeune adolescent en quête de reconnaissance pour le faire passer à l’acte de tuer ou de massacrer des citoyens innocents et finalement se voir couvrir une page médiatique d’envergure pour l’acte réalisé. Des massacres vont avoir lieu et l’horreur aura pour nom : septembre 2011 à Gatumba (5).  Petit parenthèse, ce sont ces morts accidentés des faits-divers que ces journalistes en collaboration avec des associations de défense de Droits de l’Homme (liées à la mafia politique citée plus haut (6) ) comme APRODH, FORSC, ITEKA, LDGL etc vont faire passer en – exécutions extrajudiciaires au Burundi -. Tollé général aux Nations Unis et dans tous les cercles de défense des droits de l’Homme dans le monde (Amnesty International, FIDH, ACAT Torture, ICG, HRW, etc.). 
Le gouvernement du Burundi, très maladroitement, car il n’a pas su communiquer, va se mettre à poursuivre ces journalistes désormais connus mais l’Etat déchantera à chaque fois à cause de la toute puissante confrérie des journalistes dans le monde ( RSF Reporter Sans Frontière , etc.). Cela démontre qu’il n’y a pas d’autocritique au sein de cette confrérie de journaliste, surtout quand elle s’attaque à des pays comme le Burundi qui ne peuvent pas faire face -financièrement – aux toutes puissantes multinationales des média ! 
 
3. Et le journaliste burundais Hassan Ruvakuki  dans tout cela ?
 
Il faut lire – Burundi: Clés pour comprendre l’affaire Gatumba. – (5) … A cette période, les organisations de l’opposition burundaise ADC Ikibiri  se font une concurence pour celui qui arrivera à instaurer une rebellion au Burundi. 
 
Les aventures maccabres commencent :
 
 – Après le massacre de Gatumba en septembre 2011, le FNL de Rwassa Agathon (ADC Ikibiri ) semble avoir réussi son coup par la terreur. Les média sont là pour couvrir. Mais le FNL ne revendique pas.  Le FNL se replie en RDC Congo (au Kivu) après le massacre. De plus, une grande partie des responsables du massacre sont arrétés et traduits en justice, puis condamnés.  
Au Burundi, les autorités burundaises (via leur service de renseignement) savent que l’ancien rebelle du nom de Rwassa Agathon (membre de l’ADC Ikibiri), mise en résidence surveillé en juillet 2010, qui a échappé, selon la rumeur, à la sécurité burundaise ce même mois grâce au concours de deux anciens présidents (  Buyoya – Uprona  et  Ndayizeye  – Frodebu ) , se trouvait au printemps 2011 en France et en Belgique. Des contactes avec cette individu et les autorités franco-belges ont eu lieu. Les dernières traces de cette homme sont en Europe … 
 
– La branche “UPD” de l’ADC Ikibiri (qui sont des Barundi majoritairement swahilophones proche de l’Hon. El Hadj Hussein Radjabu incarcéré depuis 2007) tente  à son tour  son coup en essayant de lancer  le FRD – Abanyagihugu.  Le 21 novembre 2011,  sur la colline Humure de la commune Kigamba dans la province de Cankuzo, voisine de la province de Ruyigi,  18 membres d’ un groupe de bandits armées  terrorisant la population locale sont interceptées par la sécurité burundaise et sont tous tués.  Un groupement se nommant FRD – Abanyagihugu dirigé par un dénommé  Colonel Pierre-Claver Kabirigi  s’en réclame la parternité et certains journalistes s’empressent de publier son communiqué (6). Deux jours avant cet acte terroriste à Cankuzo, le journaliste Hassan Ruvakuki (RFI Swahili / Bonesha ) participe, le samedi 19 novembre (7), dans l’après midi à une causerie morale des troupes du FRD – Abanyagihugu. Ce même jour, Pierre Claver Kabirigi s’est autoproclamé Chef d’Etat-Major de cette « nouvelle rébellion ». C’était de l’autre côté de la frontière burundo-tanzanienne,   le journaliste Hassan Ruvakuki  était chargé de distribuer le soi-disant MEMO de la création du FRD – Abanyagihugu et de multiplier l’élément sonore de Pierre Claver Kabirigi, Kamanzi de son vrai nom … La base de cette organisation naissante s’était installé en Tanzanie où elle a été démanteler de suite. En avril 2012, Pierre Claver Kabirigi a été retrouvé en RDC Congo. Il sera tué par les Forces de congolaise (RDC Congo ) près d’Uvira dans le centre de Kiliba, au Kivu à l’Est de la RDC.
 
– Enfin, c’est le tour du MSD ! Le branche “MSD” de l’ADC Ikibiri avance alors sa carte de rebellion naissante (8) … En décembre 2011, une journaliste française de France 24 fait un reportage sur le Burundi où elle explique que tout va mal et que rien ne va (exécutions extrajudiciaires, journalistes persécutés etc. ). De plus, elle s’en va au Congo RDC voisin (à la frontière burundaise, au Kivu) présenter un rebelle qu’elle dit être Burundais (alors qu’il est Rwandais) et qu’il est prêt en découdre avec le Régime Nkurunziza (nom du très populaire président africain du Burundi), dit-il, “qui maltraite sa population”.   Bref, la journaliste de France 24 crée le scoop : une rebellion existe au Burundi. Le monde entier, avec cette diffusion de son reportage, sait désormais de la bouche de la France ( France 24 est un média publique français proche de la droite française UMP. Il entretient des rapports importants avec le Quai D’orsay … ) qu’il y  a quelque chose qui se trame au Burundi.  Mais la journaliste française oublie que cette rebellion n’est pas au Burundi. Elle est en RDC Congo. Les services de renseignement Burundais et Congolais, sous l’égide de la CEPGL , se rendent compte que finalement certains journalistes  rencontrent des leaders de rebellions … Mais pourquoi faire ?   L’arrestation par les FARCS d’une autre journaliste francais en Colombie ( et sa libération soudaine ) va leur donner la puce à l’oreille … Surtout c’est un article que passera dans la presse belge en début d’année, fourni par les écologistes belges,  qui donnera l’information qu’un ancien des services des renseignements français (DGSE) est  patron de la toute puissante industrie d’armement belge la – FN – , dont de nombreux hommes d’affaires belges ( politiciens compris) et français sont actionnaires. Certains journalistes (Français ou autres) sont-ils utilisés comme intermédiaire dans le trafic  d’armes aux rebellions de l’Est de la RDC Congo (forces négatives ) ?  La question tarote les autorités du Burundi et de la RDC  (9)… 
 
 
Plusieurs personnes ont été arrétées en décembre 2011 au Burundi en rapport avec cette aventure macabre malheureuse. Certains sont accusés de collaboration FRD-Abanyagihugu ou FNL, et d’actes terroristes. Une quarantaine de personnes étaient sous les verrous fin 2011.
Qui a poussé l’ADC Ikibiri à devoir montrer qu’ils ont une rebellion près à frapper au Burundi ?  Le dossier sur la Balknisation de la RDC Congo y est il pour quelque chose ? (11)  …  
 
 
Finalement, comme on vient de le voir,  l’ADC Ikibiri (aidée  par l’Uprona via sa société civile efficace ) souhaitait avoir une visibilité pour contraindre la Communauté Internationale (ou les actionnaires des nombreuses multinationales du globe) à les aider à changer le Régime démocratique en place au Burundi.  Les journalistes sont intervenus à cette fin. Hassan Ruvakuki a participé comme d’autres journalistes à cette aventure malheureuse à propager notamment la peur  au sein de la population burundaise en leur faisant croire qu’une rebellion existait bel et bien sur le territoire du Burundi, ou encore comme vue précédement à créer un sorte de psychose générale afin de permettre certains à passer à l’acte.
Les médias sont devenus des outils décisifs et certains politiciens (…) les utilisent d’une manière non orthodoxe (10). Des journalistes en sont devenus malheureusement des acteurs clés. 
 
DAM, NY, AGNEWS, le 10 juillet 2012.
 
 

enlightened  Notes:
 
(0) Ntabarumanika par Jean Marie Sindayigaya- [ QUI A DIT QUE NTABARUMANIKA AVAIT DISPARU ? (17 janvier 2003) http://www.burundibwacu.info/archives/spip.php?article383   ;  LES ELECTIONS « ETAIENT » POSSIBLES (09 avril 2004) http://burundi.news.free.fr/archives/nonelections.html  ; [ Ntabarumanika ou la fin d’une légende: « De l’hexagone au polygone irrégulier » (21-novembre 2004) http://burundi.news.free.fr/archives/ntabarumanikafin.html ]  ; Quand la cigogne au long bec voulut embrasser son fils, elle l’aveugla  ( 11 août 2005) [ http://groups.yahoo.com/group/Umusoto/message/1435 ]
 
 
(2) Au Burundi, insécurité grandissante dans les marais de la Rukoko [ http://www.rfi.fr/afrique/20100917-burundi-insecurite-grandissante-marais-rukoko ]
 
 
(4) Burundi: Après – Rukoko – , la machine judiciaire burundaise en marche contre les – terroristes – … [ https://www.burundi-agnews.org/index.php/politique/articles/justice-a-dh/938-burundi-apres-rukoko-la-machine-judiciaire-burundaise-en-marche-contre-les-terroristes- ]
 
(5) Burundi: Clés pour comprendre l’affaire Gatumba. ( 20 December 2011 ) [  https://www.burundi-agnews.org/index.php/societe/sport/1798-burundi-cles-pour-comprendre-laffaire-gatumba?showall=&start=15
 
(6) Une nouvelle rébellion se déclare dans l’est du pays (XINHUANET) [ http://www.afriquinfos.com/articles/2011/11/26/afrique-centrale-191631.asp] ou Une nouvelle rébellion au Burundi (RFI – Esdras Ndikumana  / RPA ) [ http://www.rfi.fr/afrique/20111126-une-nouvelle-rebellion-burundi ]
 
(7) Hassan Ruvakuki : Chargé de la Communication du FRD – Abanyagihugu [ http://nyabusorongo.org/index.php/revelations/76-hassan-ruvakuki-charge-de-la-communication-du-frd-abanyagihugu ]
 
 
(9) Vers un mandat d’arrêt pour Pauline Simonet de France 24 [ http://www.cameroonvoice.com/news/article-news-5594.html  ]
 
 
 
 
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