La Mission d’observation électorale de Nouvelle Perspective Suisse (NPS) relève un processus démocratique apaisé, malgré quelques retards isolés et des défis d’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite.
Bujumbura, 7/06/2025 – Ce samedi, la Mission d’observation électorale de l’ONG Nouvelle Perspective Suisse (NPS) a présenté ses conclusions préliminaires sur les élections législatives et communales du 5 juin 2025 au Burundi. Dirigée par le Dr Ngue Mathias, président exécutif de NPS, et supervisée par Benattia Mabrouk, la mission a déployé 16 observateurs internationaux issus de 8 pays (Suisse, France, Cameroun, Guinée, Bénin, Congo, Kenya et République centrafricaine) dans les provinces de Bujumbura et Gitega.
Dans le rapport NPS, il est expliqué que plus de 6 millions de Burundais ont été inscrits pour élire 100 députés de l’Assemblée nationale et les conseillers communaux, avec une représentation de 60% des députés issus de la majorité HUTU et 40% de la minorité TUTSI, [1] ainsi qu’au moins 30% des femmes.
La Mission a observé 533 bureaux de vote, notant une ouverture ponctuelle à 6h00 dans la majorité des cas, bien que quelques retards (10 à 25 minutes) aient été relevés en raison de documents manquants. L’atmosphère était calme et sécurisée, avec une présence discrète des forces de l’ordre. Le matériel électoral était suffisant, et les urnes scellées à 97%.
Les observateurs ont salué l’inclusion (la plupart des bureaux étaient accessibles aux personnes âgées, femmes enceintes ou handicapées, sauf dans certaines zones rurales de Gitega), la transparence (les mandataires des partis CNDD-FDD, UPRONA, CNL et les observateurs nationaux ont pu surveiller les opérations sans entrave), et la participation (une forte mobilisation des femmes et des jeunes, tant comme électeurs que membres des bureaux de vote). Malgré ces points positifs, la Mission a identifié : des retards mineurs à l’ouverture et au dépouillement (14 bureaux sur 16 observés) ; un manque d’accessibilité dans certains bureaux ruraux pour les personnes à mobilité réduite ; et des lacunes techniques (certains agents électoraux maîtrisaient mal les procédures de comptage).
Pour améliorer les futurs scrutins, NPS recommande d’améliorer l’accessibilité des bureaux de vote pour les personnes handicapées et de renforcer la formation des agents électoraux sur les procédures de vote et de dépouillement.
La mission a félicité et salué l’efficacité des autorités et de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) dans la gestion du scrutin, qui a permis un déroulement sans heurts des opérations de vote. Soit un processus globalement pacifique, tout en appelant à des ajustements pour renforcer l’inclusion et l’efficacité logistique. Un rapport final couvrira la phase post-électorale, incluant la proclamation des résultats. Voici le rapport NPS : [
https://burundi-agnews.org/wp-content/uploads/2025/06/Declaration-Lecture-pdf-vb.pdf ]
Depuis le 19ème siècle, les Barundi, peuple de l’Ubungoma (la Cosmologie Sacrée du Tambour : Karyenda), associés à leurs ancêtres, sont en guerre contre l’Occident colonial et néocolonial, incluant l’Angleterre, le Vatican, la France, l’Allemagne, la Belgique et les États-Unis [2], en réponse à l’agression continue de ces États contre Ingoma y’Uburundi [3]. Les Barundi, peuple d’Ingoma y’Uburundi, ont une longue histoire politique basée sur des alliances entre miryango autour d’Ingoma, leur institution politique, et leur tambour, appelé Karyenda. C’est le décret colonial belge du 25 décembre 1959 qui a introduit les partis politiques en lieu et place des miryango. En 1966, Ingoma a été remplacé par un État Néocolonial, la République, une dictature militaire. En 1972, l’Ubumu, le système socio-économique burundais, est détruit avec le Génocide contre les Hutu du Burundi [4], remplacé par l’économie de marché occidentale. En 1992, suite à une influence de la France, l’État Néocolonial a abandonné la dictature militaire pour adopter la démocratie, soit un Etat Néocolonial Démocratique. Depuis 2005, le Burundi organise régulièrement des élections démocratiques tous les cinq ans. Pour en savoir plus sur la campagne électorale 2025, vous pouvez consulter le site CAMPAGNE ELECTORALE 2025 AU BURUNDI.
Références :
[1] Nahimana Karolero Pascal, Camps de concentration du Burundi (1996 – 2002) : Les oubliés des collines – Mémoires d’un peuple enchaîné –, Bruxelles, Génération Afrique, 2025.
Le piège néocolonial occidental de l’Accord d’Arusha contre les Burundais : Ce qui intéresse cette mission occidentale, avec une présence de la France et de la Suisse, est qu’au final, l’outil géostratégique colonial du conflit interethnique Hutu-Tutsi subsiste à l’issue de ces élections. S’agissant d’une arme néocoloniale pour désunir les Burundais.
[2] Baranyanka Charles, Le Burundi face à la Croix et à la Bannière, Bruxelles, 2015
[3] Nahimana Karolero Pascal, Histoire du Burundi : Les grandes dates de l’histoire des Barundi et de l’État millénaire africain – Ingoma y’Uburundi, Bruxelles, Génération Afrique, 2024.
[4] Kubwayo Félix, La lente reconnaissance du génocide de 1972 contre les Hutu du Burundi: Les faits et l’exécution du génocide par le pouvoir de Micombero, Bruxelles, 2025.


DAM, NY, AGNEWS, https://burundi-agnews.org, Dimanche 8 juin 2025 | Photo : RTNB.BI