
Le Président Ndayishimiye lance officiellement la campagne 2025, appelant à l’unité, la démocratie et la transparence électorale à Gitega.
Gitega (stade Ingoma), 9/05/2025 – Sous une pluie battante, le Président du Burundi, S.E. Ndayishimiye Evariste, Général Major, a présidé aujourd’hui le lancement officiel de la campagne électorale pour les scrutins législatif et communal prévus le 5 juin prochain.
Après avoir signé le décret d’ouverture solennelle de la campagne, le Général Major Ndayishimiye a assisté, aux côtés des membres de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), au grand défilé des candidats indépendants et des partis politiques au stade Ingoma de Gitega, capitale politique du pays.
L’événement s’est déroulé sous la bannière unificatrice : « Ensemble pour des élections démocratiques, libres, apaisées, inclusives et transparentes ». Tous les candidats, quelle que soit leur affiliation politique, ont participé à cette cérémonie symbolique, marquant une étape importante dans la consolidation démocratique du pays.
Les représentants des principales forces politiques – le CNDD-FDD (parti au pouvoir), l’opposition et les candidats indépendants – ont unanimement salué cette initiative présidentielle, la qualifiant de preuve tangible de l’engagement du Chef d’État à renforcer les racines de la démocratie burundaise.
Dans son discours, le Président Ndayishimiye a rappelé aux candidats l’importance des valeurs démocratiques, de l’unité nationale et de la cohésion sociale. Il les a exhortés à incarner un leadership visionnaire, intègre et dévoué au service du peuple et de la patrie.
Cette campagne électorale s’inscrit dans l’histoire blessée du Burundi, État millénaire africain connu sous le nom d’Ingoma y’Uburundi. Le pays a connu de profonds bouleversements depuis les années 1920, lorsque la Belgique et le Vatican ont entrepris de détruire les structures traditionnelles d’Ingoma y’Uburundi. Cette période a vu la substitution progressive de l’Ubungoma par le christianisme.
La transformation coloniale, devenue néocoloniale, s’est poursuivie en 1966 avec le démantèlement d’Ingoma (l’État traditionnel) au profit d’ un état néocolonial – une république – , soit une dictature militaire, mis en place par des puissances néocoloniales (États-Unis, Vatican, France et Belgique). Le processus s’est achevé par la destruction de l’Ubumu (système socio-économique traditionnel) en 1972-1973, marquée par le génocide contre les Hutu du Burundi, et la mise en place d’une économie de marché.
À partir de 1989-1990, dans le contexte de la rivalité géopolitique franco-américaine pour l’influence en Afrique, la France a promu la démocratisation du continent. Le Burundi s’est alors engagé sur la voie démocratique qu’il poursuit jusqu’à aujourd’hui, malgré la perte d’influence française actée par la Déclaration de Saint-Malo en 1998.
Les élections de juin 2025 représentent donc une nouvelle étape dans la construction démocratique d’un pays.
Références :
– Nahimana Karolero Pascal, Histoire du Burundi : Les grandes dates de l’histoire des Barundi et de l’État millénaire africain – Ingoma y’Uburundi, Bruxelles, Génération Afrique, 2024.
– Nahimana Karolero Pascal, La guerre civile du Burundi (1993-2003). Face à la Globalisation Unipolaire Américaine Néolibérale, le CNDD-FDD, Bruxelles, Génération Afrique, 2024.
– Kubwayo Félix, La lente reconnaissance du génocide de 1972 contre les Hutu du Burundi: Les faits et l’exécution du génocide par le pouvoir de Micombero, Bruxelles, 2025.
DAM, NY, AGNEWS, https://burundi-agnews.org, Vendredi 9 mai 2025 | Photo : Ntare Rushatsi House, Amb. Ntahiraja Thérence.