Comme on l’a vu précédemment, au Burundi, en cette année 2011, les acteurs de la société burundaise ne sont pas tous sur le même diapason… Lorsque l’ Etat se propulse dans une logique de bâtisseur ou de développement, les partis politiques (ADC Ikibiri) sont dans une logique consistant à répandre la terreur auprès des citoyens au Burundi, appuyée par la société civile burundaise majoritairement -uproniste- (ancienne élite des Bahima burundais sous la Dictature – Micombero, Bagaza, et Buyoya) (Lire – Burundi: Un état impliqué dans le développement – ).

Mme Nina Kayogera, juriste burundaise, va elle commenter , pour AGnews, sur le travail des institutions burundaises notamment les 3 pouvoirs … Tout comme, le politologue, M. Bizimana Charles, elle se réfère à l’analyse – “Burundi : Un an par le trou de la serrure (de janvier 2011 à septembre 2011)” – réalisé et publié par AGnews.

 


Mme Kayogera explique : ” Comme le montre cette figure, réalisée en prenant compte d’un maximum d’actions posées par ces 3  pouvoirs burundais (Législatif, Exécutif, et judiciaire) dans la période couvrant janvier à septembre de cette année 2011,  la locomotive burundaise est bien l’exécutif. Contrairement à ce que l’on pouvait croire, l’appareil judiciaire burundaise  travaille. Les parlementaires, eux , n’en font pas encore assez mais  ils évoluent  très positivement d’année en année  ( Voir sites web : Assemblée Nationale – assemblee.bi –  et  Sénat : – senat.bi – )…”.


Découvrons  ensemble  le Parlement du Burundi (Assemblée National, et Sénat), avec quelques moments de cette année 2001, couvrant la période de janvier à septembre :

  • Au mois de Janvier 2011, il y a eu la remise de 50 sacs de ciment pour la construction d’une structure de soins de Nkenga-Busoro à Kanyosha par
    le Président de l’Assemblée Nationale.
  • En février 2011, le Secrétaire Exécutif de la CIRGL était reçu en audience par le Président du Sénat et une délégation du BIT par le 1er
    Vice-Président du Sénat.
    Avec le Ministre de l’Enseignement Primaire et Secondaire, de l’Enseignement des Métiers, de la Formation professionnelle et de l’Alphabétisation,
    l’Honorable Séverin Buzingo, les parlementaires débattaient sur le dossier du redéploiement des enseignants à l’hémicycle de Kigobe. L’Assemblée
    Nationale renouvelait les membres de la Cour des Comptes.
  • Avril 2011, le Projet de loi portant Création et Gestion des aires protégées au Burundi était adopté par l’Assemblée Nationale, puis c’était le Projet
    de loi portant Code des Sociétés. L’Assemblée Nationale allait approuver le document de Stratégie Nationale de Développement de la Statistique du
    Burundi (SNDS- Burundi).
  • Au mois de Mai 2011, c’était la mise en place réussie de la Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme(CNIDH) par l’Assemblée
    Nationale.
  • Au mois de Juin 2011, « En augmentant les prix de l’eau et de l’électricité, l’Etat avait pensé au bien-être de la population la plus démunie, mais
    aussi au relèvement des services de la Régideso » disait le Ministre de l’Energie et des Mines, Moïse Bucumi, acculé par les questions des
    parlementaires …
  • En Juillet 2011, il y avait la rencontre entre l’Assemblée Nationale du Burundi et le Président de l’Assemblée Nationale de la République française,
    S.E.l’Honorable Bernard Accoyer, en visite de travail au Burundi. C’était aussi les journées parlementaires sur« la justice transitionnelle et le
    fonctionnement de la Commission Vérité et Réconciliation au Burundi ».
  • Le mois d’Août 2011, le Président de la République Sud-Africaine,S.E. Jacob Zuma s’entretenait avec les Parlementaires Barundi pour discuter de la coopération au développement entre les deux pays.
  • Au mois de Septembre 2011, l’Assemblée Nationale et le Sénat étaient tous deux rassemblés , pour dénoncer l’attentat terroriste de Gatumba. Il s’agit du massacre perpétré dans la nuit du 18 septembre 2011 sur la population paisible de la Zone GATUMBA en commune de MUTIMBUZI, province de BUJUMBURA.

Mme Nina Kayogera trouve  ” toutefois que les parlementaires burundais ( sénateurs et députés compris ) d’année en année sont meilleurs … Aujourd’hui, il n’y a pas un thème, porté souvent  par la société civile burundaise (à dominance Uproniste),  qui passe inaperçu… Par exemple, la question de l’augmentation des prix de la REGIDESO où le Ministre en charge de la question se doit de s’expliquer devant les parlementaires … C’est très bien !  Mais il serait mieux si  -les parlementaires-  faisaient eux-mêmes l’actualité en menant au centre du débat politique (parlementaire) des questions qui touchent les Barundi  de leurs différentes circonscriptions. Les lois qui sont portées actuellement par le Parlement burundais  viennent suite à  des préoccupations  plus technocratiques  ou  lié à satisfaire  les questions  posées  par la société civile – à tendance  Uprona – …  “

”  La question posée par la libéralisation du secteur café, imposé par la Banque Mondiale (ce qui est toujours suspect …),   qui touche plus d’un demi millions de citoyens qui vivent de cette économie,  il serait intéressant pour les différents parlementaires des circonscriptions touchées  d’apporter un débat parlementaire  de qualité. En même temps, les parlementaires impliqués devraient profiter  pour présenter au public les différentes organisations de la  société civile intervenant. On découvrirait ainsi d’autres associations que celles que présentent continuellement les médias burundais, c’est à dire  à dominance uproniste … Bref, il faudrait des lois plus proches des besoins des Barundi.”

“Figurez vous que  les victimes, parmi les 2.5 millions touchés effroyablement par la dictature des Bahima burundais de 1965 à 2003, notamment avec le – génocide du Burundi -, souvent certains n’ont même pas encore pu réalisé le deuil des leurs. Dans les collines burundaises, ils sont nombreux(ses) ceux qui vivent  avec des souffrances psychologiques du genre …  Dans le débat intellectuel burundais, des propositions de législations du type espagnol avec la loi sur  – la mémoire historique- conçus pour soulager les victimes de la Dictature sous Franco , apporterait un réel plus, en attendant d’autres lois  provenant du processus de Vérité – Réconciliation qui  arrive.  Par exemple, une loi qui oblige tout administrateur ou fonctionnaires de l’Etat d’aider une victime dans la localisation  d’un mort assassiné pendant la dictature. Si simple que cela et ce serait un plus dans le coeur des victimes … L’Etat possède des informations à ce sujet qu’elle pourrait exploiter (Voir les documents top secret édités sous  la dictature qui pourrait aider ).   Les parlementaires devraient plus cibler leur travail à mettre en place des lois qui améliorent  ce genre de  bien être pour  les citoyens barundi.”

“L’autre exemple, ce serait  de renforcer le travail formidable du sénat  sur les questions de décentralisation à la législation précédente.  Avec la mise sur pied des ABELOs ( qui ont  maintenant quelques années d’existence), les Parlementaires  devraient concrétiser – un package de lois  sur la décentralisation –  en vue de soulager les citoyens barundi  vivant dans leurs communes et collines ou zones… “

“Par ailleurs, cela me fait bondir sur la question du dynamisme de la diaspora burundaise.  Dans un contexte global, la diaspora est un outil d’émancipation formidable… Les législateurs burundais  l’on compris car lors des derniers scrutins en  2010, la diaspora a participé aux divers élections. Aujourd’hui, les parlementaires barundi devraient aussi se soucier de son sort, en mettant une législation en place permettant à la diaspora d’être efficace dans certain domaine en vue d’aider le pays. Un autre exemple, concernant la diaspora, la demande de ce recueil le 29 avril ( ou une autre date)  en mémoire des victimes du génocide ou des morts sous la dictature  doit pouvoir être pris en compte par des parlementaires …”

“J’aborde  la question des militaires burundais en mission. On remarque que ces militaires sont mieux payés en mission qu’au pays. Avec la globalisation  dont  les grands ensembles  EAC, ZLE , …ou Union Africaine et ONU, les militaires burundais sont de plus en plus consultés (ils deviennent de véritables consultants), certains parmis les officiers (surtout) auront des salaires mirobolants.  Il faudra s’assurer que ces derniers travaillent encore pour les Barundi ou pour d’autres. Il y a un danger sur ce sujet. Les Parlementaires barundi sont appelés à avoir un oeil sur cette question.  Je termine sur la question militaire, il n’est pas bon d’avoir des militaires ou des policiers occuper des postes politiques. Le policier ou le militaire qui souhaitent devenir “Ministre” doit  renoncer -temporairement ou définitivement – à son corps. Car en définitif, il obéît à qui ?  Si un Ministre qui est militaire doit être juger ou sanctionner comment va t’on le faire pratiquement ?   Dans de nombreux pays, la question a déjà été réglée  … “

“La question des  – quota ethniques –  dans la société burundaise doivent être débattu car elles commencent à produire de véritable injustice sociale …”

” Sinon  le Parlement burundais, au niveau structurelle, avec ses différentes commissions travaillent de mieux en mieux comme le démontre les nombreuses  invitations de  ministres  à venir s’expliquer à Kigobe.”


Mme Nina Kayogera  poursuit …  ” L’ Exécutif  du Burundi est assez exceptionnel… Actuellement, il est mené par des individus intéressants …  Comme l’a dit M. Bizimana Charles dans son analyse sur les – acteurs de la société burundaise – , l’Etat Rundi  est dans une réelle  logique de développement. Mais lorsqu’il dit cela, j’imagine qu’il fait plus allusion au travail monstre que réalise l’Exécutif burundais. Il y a  bien sûr  S.E. le Président Nkurunziza Pierre,  S.E. le vice Président Rufyikiri Gervais,  et Mme  Annonciata Sendazirasa  qui font un travail exceptionnel.

 

Regardons ensemble une rapide vue de quelques réalisations de l’exécutif  de janvier  à septembre 2011 :

  • En Janvier 2011,  le ministre de l’Intérieur Edouard Nduwimana s’essaye à trouver une solution avec les élus de la commune Kanyosha dans Bujumbura Rural suite au refus de participation à l’élection de leur administrateur communal.
  • Février 2011, les membres du gouvernement  sont désormais tenus par un “contrat de performances” au Burundi .
  • Dès le mois de Mars 2011,  le Burundi envoie 1.000 soldats en renfort à Mogadiscio. Entretemps, le gouvernement organise une réunion sur les enjeux de la croissance économique.
  • Avril 2011, le ministère de la Santé lance une campagne contre la vente illicite des médicaments. S.E. Nkurunziza Pierre, le Président en exercice de l’EAC prononce le « discours annuel » devant l’EALA (les parlementaires de l’East African Community -EAC-).  Le ministre des Affaires étrangères Burundais  est réunie, auprès de ces homologues de la CEPGL, à Gisenyi au Rwanda.  A Bujumbura,  le ministère de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale  annonce qu’elle entend rendre opérationnel l’Observatoire National pour l’Emploi et la Formation (ONEF) pour juguler le problème de chômage au Burundi…
  • En Mai 2011,  le Vice-Président  du Burundi, l’honorable Gervais Rufyikiri, recommande à l’Office Burundais des Recettes et à l’Agence de Promotion
    des Investissements à collaborer. Il profite aussi pour visiter  les services du Ministère des Finances …
  • Juin 2011, le chef de l’Etat, S.E. Nkurunziza Pierre  participe aux travaux communautaires en province de Cibitoke.
  • Juillet 2011,  le chef de l’Etat lance le programme de développement Vision 2025.
  • En Aout 2011: Le Vice-président, Térence Sinunguruza, apporte du ciment et des tôles à l’école primaire Nyabihanga III en province de
    Mwaro.
  • Finalement en Septembre 2011,  le président du Burundi participe à la construction du stade de Kayanza … Il se rendra ensuite consoler la population de Gatumba en commune de Mutimbuzi, qui venait d’être frapper par un attentat terroriste dans un bar qui a fait 36 morts parmi les citoyens.

Pour Mme Nina Kayogera, ” l’Exécutif du Burundi  vit dans une cohérence avec son  – contrat de performances – exigé pour les ministres et  le lancement par le Chef de l’Etat  du  programme de développement Vision 2025… La force du gouvernement est qu’il porte des hommes et des femmes  qui sont dans une logique de développement local.  Elle est due à mon avis, par l’esprit qu’a emmené le CNDD/FDD, formation politique dont est issue le président du Burundi, S.E. Nkurunziza Pierre.  Le CNDD/FDD, et  son projet social,  souhaite  réussir à instaurer la décentralisation  et  moderniser tout le système socio-économique des Barundi.  C’est à dire moderniser le système éducatif; répandre l’ -esprit d’entreprendre – et entre autre  la promotion du micro crédit ; en modernisation la gestion du territoire.  La direction que prend le Burundi est très intéressant dans ce domaine toutefois attention à la globalisation … Les entrées dans l’EAC ou bientôt ZLE sont très à surveiller” .


 

“Quand au système judiciaire des Barundi,  malgré ce qu’on en dit,  il se porte de mieux en mieux. Le seul problème, à mon sens, c’est que les divers corporations de juristes ou des magistrats burundais , trop politisées  (proche de l’élite burundaise sous la dictature ne joue pas le jeu …). Mais il s’agit d’une question de temps (à suivre).  Regardons  ce qui s’est passé à ce niveau au cours de cette période de janvier à septembre 2011 en matière judiciaire :”

  • En Janvier 2011,  les milieux judiciaires instaurent le système de permanence pénale  et  la cour suprême  annonce qu’elle poursuit les itinérances judiciaires à l’intérieur du pays.
  • Février 2011,  140 dossiers ont été traités par la Brigade anti-corruption du Burundi.  Le syndicat des magistrats SYMABU ( société civile proche de l’ Uprona )  déclenche  un mouvement d’arrêt de travail pour revendiquer l’indépendance des magistrats burundais.
  • En Avril 2011, la justice interroge  le président de l’association OLUCOME ( société civile proche de l’ Uprona ) sur sa révélation d’une liste de 40 personnes à éliminer …
  • Mai 2011,  La mise en place d’une commission d’enquête sur les violences en rapport avec les élections générales de 2010 est annoncée. Son rapport sera remis avant la fin de cette année.
  • Juillet 2011,  le Barreau du Burundi s’est dit, mardi, “profondément concerné” par l’arrestation et de Maître Suzanne Bukuru, emprisonnée pour espionnage, dans l’affaire concernant le  procès de Patrice Faye, un ressortissant Français, qui est  poursuivi pour viol sur cinq mineures.  Elle sera relâchée quelques jours plus tard.
  • Aout 2011,  les avocats burundais  veulent une justice indépendante selon  Me Isidore Rufyikiri, bâtonnier de l’ordre des avocats du Burundi (société civile proche de l’ Uprona ).  Quatorze personnes sont  appréhendés par la police aux quartiers Kanyenkoko et Gihwanya du centre urbain de Rumonge de la province de Bururi.  Le Président du parti FRODEBU, Léonce NGENDAKUMANA (ADC Ikibiri), comparaît  devant le procureur de la République en Mairie de Bujumbura.
    Les juges doivent statuer sur la libération provisoire de Maître François NYAMOYA, accusé de subornation de témoins dans l’affaire macabre dit
    affaire KASSY MALAN, du nom de l’ancien représentant de l’OMS au Burundi.
  • Et en Septembre 2011,  Comparution de Gabriel Rufyiri (OLUCOME – société civile proche de l’ Uprona ) devant le procureur de la République en mairie de Bujumbura dans le cadre du complément d’enquête sur l’assassinat de feu Ernest Manirumva.  Mise en place d’un commission d’enquête – sur le massacre de Gatumba, localité située à 15 km à l’ouest de Bujumbura, qui a eu lieu dans la nuit du 18 au 19 septembre 2011 et a fait plus de 40 morts.  Elle est composée de sept personnes, avec un mandat d’ un mois pour déposer son rapport.

Selon Mme Kayogera,  juriste de profession,  ” la Justice, en général, évolue  grâce entre autre à ses praticiens… Cela signifie que tant que la magistrature burundaise joue à la politique (ex. Me François NYAMOYA, avocat au barreau de Bujumbura et porte-parole du MSD,  membre et leader de l’ADC Ikibiri – mouvement politique – qui a refusé la sanction démocratique de mai 2010 et  qui utilise depuis  des moyens terroristes pour  faire ses revendications ;  ou  le  cas du  Président a.i. de l’UPRONA, Me Gabriel SINARINZI, proche de M. Mukasi Charles (ex. président de l’Uprona), qui a été refusé par le Canada lors de sa demande de statut de réfugié en  le reconnaissant comme  complice de crimes contre l’humanité au Burundi …), il sera difficile de faire des pas concrets en cette matière. Il faut donner le temps pour que cette situation évolue. Et c’est ce qui se produit peu à peu. Et il faut le dire la justice burundaise est une des meilleurs en Afrique en ce moment”.

DAM, NY, AGnews, le 16 novembre 2011.

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