M. Innocent MUHOZI, directeur de la Radio TéléRenaissance ( Radio Privée de l'ancien Dictateur Pierre BUYOYA )
M. Innocent MUHOZI, directeur de la Radio TéléRenaissance ( Radio Privée de l’ancien Dictateur Pierre BUYOYA )

AGNEWS répond aux questions de l’heure pour comprendre la situation de crise au Burundi :

5ème Question – Pourquoi y a t’il un conflit entre les média privés et l’Etat ?
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Au Burundi, depuis quelques années, il existe  un monopole médiatique en défaveur de l’Etat. Avec tout le risque de désinformation qui s’en suit…

Photo: Iwacu-burundi.org
Photo: Iwacu-burundi.org

Ce monopole médiatique du privé a engendré un conflit avec l’Etat parce que ce sont les enfants de l’ancienne dictature des Bahima burundais ( Micombero, Bagaza, Buyoya) qui en sont les bénéficiaires. Ces derniers utilisent les média privés, comme des outils de combats politiques (en opposant politique) et non comme un bien publique, qui suit la politique de développement que mène l’Etat pour faire sortir le Burundi de la pauvreté. Les média privés se comportent non pas comme des adjuvants du processus démocratique en cours. Mais au contraire, ils participent à assombrir l’image du Burundi. Ainsi  la désinformation ( la non réalité ) a le dessus sur l’information ( la réalité).

L’autre problème est d’ordre financier car, ces média privés reçoivent de l’Union Européenne et des USA des financements assez important qui dépassent largement ceux de la radio télévision nationale du Burundi – la RTNB. Par exemple, un peu avant les élections 2015, les Pays-Bas ont donné 1,7 millions d’Euro aux radio privés burundaises.

En conclusion, le problème au Burundi avec les média vient du fait qu’il y a un rapport de force défavorable, d’un point de vue (1) équilibre de l’information et (2) au niveau financier, entre  l’État et les média privés. La question médiatique devient dès lors un problème de sécurité intérieur et extérieur. Car, ce sont les média locaux qui informent les média internationaux.

Par exemples :

A la marche « Justice pour Hassan Ruvakuki », (de g. à d.), Alexandre Niyungeko, président de l’UBJ, le Directeur de la Télé Renaissance Innocent Muhozi et le numéro un de la RPA, Eric Manirakiza ( Photo Iwacu-burundi.org )
A la marche « Justice pour Hassan Ruvakuki », (de g. à d.), Alexandre Niyungeko, président de l’UBJ, le Directeur de la Télé Renaissance Innocent Muhozi et le numéro un de la RPA, Eric Manirakiza ( Photo Iwacu-burundi.org )

1ème exemple – les manifestations de Buja : l’Etat veut montrer que la sécurité est bonne dans tout le pays, dont la campagne électorale bat son plein. La RTNB  le démontre, pour rassurer, en révélant les divers rapports  de gouverneurs provinciaux, mais aussi en montrant des images des partis politiques qui défilent pour séduire leurs électeurs en cette période électorale à travers tout le pays.  Les Radio Privés vont montrer, en retapant plusieurs fois sur le même clou,  la révolte  des manifestants des seuls 4 quartiers de Bujumbura, alors que le pays compte 3002 collines et quartiers. A cause de cette – Bulle de Peur – que vont créer ces média privés et du rapport de force déséquilibré existant entre les média privés et publique, la conséquence de cette désinformation est alors que des Barundi fuient le pays et vont s’exiler, pris de panique, car ils pensent qu’il y a un retour de la guerre au Burundi.

2ème exemple –  Le coup d’État manqué du mercredi 13 mai 2015 :  Des généraux putschistes arrivent dans un local d’un de ces média privé et déclarent un Coup d’Etat militaire. Tous les autres média privés (* sauf la Radio RemaFM qui sera alors brûlée par les putschistes ) relayent cette information et seul la Radio Nationale burundaise ( le seul média publique) dément cette information. Ces média privés qui ont relayé l’information du Putsch poussent les média internationaux à confirmer qu’il y a un putsch militaire au Burundi est que le Président est déchu.
Aucun des média privés ne prendra le temps de vérifier si l’information est vrai ou fausse. Tous annoncent le Coup d’État. La Bulle du Coup d’Etat  arrivent alors aux oreilles des Burundais dans tout le pays. Conséquence, plus de 50 000 Barundi pris de panique, fuient pour s’exiler en Tanzanie. Le HCR et les autorités Tanzaniennes sont débordés.
Finalement, on comprendra plus tard qu’il s’agissait d’un COUP D’ETAT MILITAIRE MEDIATIQUE car il ne reflétait pas la réalité de terrain.  Le BLUFF causé par la BULLE des média privé locaux, puis relayée par les Média Internationaux, a failli réussir. Mais, les autorités burundaises ont réagit rapidement pour dégonfler cette BULLE. Le coup d’État a ainsi échoué.

Voilà pourquoi il y a un conflit entre les Média Privé au Burundi qui ont un Monopole et l’Etat du Burundi.

 

Vous pouvez lire aussi :

DAM, NY, AGNEWS, le samedi 23 mai 2015.

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