Qui est NTABARUMANIKA ?
Est-ce le nom de famille d’un Burundais ? Il aura fallu deux
temps pour que le grand public connaisse l’existence du TOP TEN et des
mystérieux gros bras qui le composent. Et si le TOP TEN de l’armée
scande la cadence de toute la machine étatique burundaise, le Major Président
dispose d’un HEXAGONE ou Laboratoire civil hyper rôdé qui compose la
partition à faire jouer à la fanfare. C’est cet Hexagone qui porte
le nom de NTABARUMANIKA, un nom lui octroyé par une certaine opposition
dont je ne citerai pas le nom parce qu’elle a déjà assez d’ennuis
sans cela.
Clarifions d’abord
la question du TOP TEN de l’armée. Je vous dirai pourquoi plus tard.
On peut, certes, parler de TOP TEN mais la réalité pratique nous
commande plutôt de parler d’abord des « PARRAINS » de
cette armée. Ils ont la particularité paradoxale suivante : Tous
sont officiellement retraités de l’armée, mais ils sont plus
puissants et plus influents que toute la haute hiérarchie militaire en
activité réunie. Sans trop tarder, il s’agit des personnes suivantes :
A tout Seigneur tout honneur, le Major Président ; ensuite le
Colonel Jérôme SINDUHIJE qu’il ne faut pas confondre avec le
journaliste Alexis SINDUHIJE, le Colonel Pascal SIMBANDUKU, le Colonel
Jean BIKOMAGU, le Colonel MAREGAREGE et plus loin derrière le Colonel
Edouard NZAMBIMANA sans oublier… le Colonel Jean Baptiste BAGAZA comme
trouble-fête. Pour ceux qui ne le savaient pas, c’est le Colonel
NZAMBIMANA qui fut dépêché à Arusha avant la signature de l’Accord
de Paix du 28 août 2000. Il a littéralement terrorisé et menacé de
tous les châtiments les chefs de délégations tutsi qui étaient en
train de tenter d’approcher les chefs de délégations hutu pour ébaucher
un Accord global ne gardant pas de question taboue. Il n’a même pas hésité
à proférer ces menaces dans les allées du AICC (Arusha International
Conference Center). Sous la Deuxième République, il avait déjà montré
un tel sectarisme que même BAGAZA, qui n’était pas un garçon de chœur,
en fut effrayé et s’en sépara très tôt avant les grands dégâts.
Depuis longtemps, NZAMBIMANA a choisi de tout régler de manière forte
et expéditive. Ce n’est pas son ancien collègue au premier
Gouvernement BAGAZA, Jean-Baptiste MANWANGARI qui me démentira, lui
qu’il faillit assommer en plein Conseil des Ministres. Hélas je
n’invente rien dans tout cela.
Comment est-ce que ces
personnes ont pu acquérir, conserver si pas accroître leur
l’influence après leur départ (officiel bien entendu) de l’armée ?
La réponse se trouve dans les mécanismes qui animent les rouages de
cette armée à savoir le recrutement et la promotion, les deux se
caractérisant par une sélectivité très stricte. Ce n’est un secret
pour personne que, pour entrer à l’ISCAM (Institut Supérieur des
Cadres Militaires), il fallait un Parrain exactement comme à la maffia.
A Dar Es Salaam, j’ai vu une rue qui s’appelle officiellement Maffia
Street et, croyez-moi, elle n’est pas plus dangereuse que les autres,
mais je vous déconseille de vous y promener tard la nuit.
Quand je parle de
maffia ici c’est bien plus sérieux. Il ne suffisait pas d’être
Tutsi pour entrer à l’ISCAM, s’y sentir chez soi, collecter des
galons et grimper les marches de la hiérarchie pour se retrouver
commandant du 1er Bn paras, du 11ième Bn bdés, du 3ième Bn Codos, du
22ème Bn Bdés ou du Camp Mwaro. Quand un Hutu aigri la décrit
seulement comme une armée tutsi c’est bien ne pas la connaître car
cela ne révèle pas ce que les pouvoirs familiaux, prétendus républicains,
en ont fait.
Les Parrains que
j’ai nommés en haut ont eu des années sinon des décennies à
recruter, à gérer et à promouvoir des officiers et des sous-officiers
toujours dans le contexte de procédures très sélectives. Ne croyez
surtout pas que quand ils se sont retirés officiellement de l’armée
ils ont abandonné leur établissement. L’armée se caractérise par
un esprit de corps poussé ; c’est la structure la plus
corporative qui existe dans l’Etat. Et quand cette armée est détentrice
du pouvoir on ne la quitte jamais pour de bon. Et quand certains
projettent de renvoyer cette armée dans les casernes, les héritiers de
la structure posent la question à leurs Parrains: « Et vous aussi
vous voulez nous abandonner ? ». La réponse est comme celle
qu’on lit dans les Ecritures : « A qui irions-nous seigneur ! ».
Ici c’est seigneur avec un petit s pour ne pas profaner les Ecritures.
Ce seigneur, c’est l’armée qui donne le pouvoir à qui elle veut à
commencer par ses fils tel le Major Président.
La conséquence de
tout cela est que, à côté de la hiérarchie officielle, il existe une
hiérarchie parallèle plus informelle mais plus opérationnelle, celle
des relations décrites en amont. C’est ce qui fait qu’un simple
Lieutenant, KAMANA, est devenu l’homme omniprésent du putsch du 21
octobre. Ce n’était pas lui qui agissait, car il n’était que le
bras de son oncle qui lui figure en bonne place de la liste des Parrains
cités en amont. C’est aussi pour ces raisons qu’un simple Major
comme BIZURU, qui, de surcroît, n’est pas le plus fort physiquement
dans cette armée, se permet de rosser publiquement des Colonels devant
un Chef d’Etat-Major qui fait comme s’il n’avait rien vu et cela
dans un lieu aussi respectable pour ce corps qu’est le Mess des
officiers. C’est ce qui fait aussi que le Major Président n’a
jamais été pressé de collecter les galons sans que cela empêche les
Généraux de le saluer avec un grand respect mêlé de crainte. Il a
retenu les leçons du passé. BAGAZA, un Colonel, s’était payé
« le scalp » de deux Généraux, MICOMBERO et NDABEMEYE,
alors respectivement Lieutenant-Général et Général-Major. Lui–même
Major s’est payé un Colonel le 3 juillet 1987. Quelque chose prime
sur le grade. Si vous n’avez rien que des galons, vous n’avez rien
du tout ou presque, car il vous reste encore le salut qu’on vous
gratifie publiquement au compte-galons : La seule réalité de façade
que voient les pauvres civils.
En définitive, les
Parrains de l’armée, sont de vieux loups de ce corps qui sont partis
en emportant avec eux le bâton de commandement. Dans tous mes ouvrages
(quatre) j’ai toujours dit que les militaires se recrutent au sein des
civils. Dans la classe politique on voit le même parrainage. Au
Burundi, on reconnaît la puissance d’un Parrain politique à la manière
dont il parvient à placer au sommet des crétins de la dernière espèce.
Ce que je dis ne va pas réjouir tout le monde. J’assume ce que j’écris,
contrairement à ceux qui utilisent des pseudonymes, car lorsqu’on est
convaincu de la véracité de ce qu’on écrit, la seule raison du
recours à un pseudonyme est l’opportunisme. Ce qui permet de rester
l’ami de ceux qu’on vilipende derrière leur dos. Je n’en suis pas
encore là.
Comme je n’aime pas
dire des choses que je ne sais pas prouver, je vais vous illustrer cela
par l’exemple type. Comment, d’après-vous, François NGEZE a surgi
de nulle part, gravi les marches, pour ensuite devenir le grand
troubadour que l’on a connu et finalement terminer en apothéose comme
Roi des putschistes ?
Il était une fois un
certain être humain qu’on appelait François NGEZE. Lequel enseignait
au Collège de Gisenyi (pas Gisenyi au Rwanda mais Gisenyi du quartier
industriel de Bujumbura). Il paraîtrait que, pour tout diplôme, il a
présenté un document quelque peu douteux. Mais passons, car ce n’est
pas ce qu’il y a de plus grave dans son passé. Rentré du Rwanda où
il avait été très longtemps réfugié, il a fait une longue traversée
du désert et n’avait, semble-t-il, presque plus de quoi se mettre sur
le corps quand il a eu ce travail. Comme on dit en kirundi « yari
ageze ahamanuka ».
A Gisenyi, un puissant
du Laboratoire (qui y est encore aujourd’hui) l’a ramassé et trouvé
qu’il ferait un excellent haut-parleur. Et pour que les intéressés
sachent que je ne prétends pas savoir ce que je ne sais pas, la
personne qui a happé NGEZE vers le sanctuaire UPRONA est
BARARUNYERETSE. Il lui a téléphoné en personne pendant que NGEZE
donnait cours et lui a demandé de se présenter à son bureau toutes
affaires cessantes, comme on dit. La personne qui m’a donné cette
information, il y a quinze ans, n’a pas encore oublié, moi non plus.
NGEZE, le va-nu-pieds au propre, se retrouva Secrétaire Exécutif de
l’UPRONA en Mairie de Bujumbura.
Mais en réalité la
personne qui était chargée d’identifier les galériens hutu, qui
seraient éternellement reconnaissants si on les tirait du néant, n’était
pas BARARUNYERETSE mais un autre haut dignitaire UPRONA, très discret,
qui travaillait sans fanfare. La sûreté ne savait pas le dixième de
ce que lui connaissait sur l’élite montante hutu. En échange de
cette sortie du néant, NGEZE, qui au Rwanda avait été un grand
activiste, souvent d’ailleurs téméraire, a aidé à dresser une
fiche individuelle sur les éléments les plus en vue rentrés d’exil
du Rwanda comme lui. Il le fit tant et si bien qu’on lui en fut
reconnaissant. Vous comprenez maintenant comment il est devenu
Gouverneur de Bujumbura rural. Parce qu’il y était né croyez-vous ?
Il y avait 100% de cela mais aussi 100 % d’autre chose. NGEZE a promis
d’aider à balayer le PALIPEHUTU. Il a fait ce qu’on appelle en
kirundi « kwemera ubuki utegeka ». Près de 30 années après
cette promesse, le PALIPEHUTU (FNL) y est plus fort que jamais. Mieux,
ou pire -ça dépend de quel côté on se place- , le FNL-PALIPEHUTU
s’est installé sur les terres de la famille NGEZE et cueille même
ses bananes, m’a-t-on dit. Comme c’est un endroit où il n’est pas
aisé de se rendre, et le Major Président ne me contredira pas, je ne
pourrai pas m’y rendre afin de vous confirmer à 100% cette
occupation.
Le Laboratoire du
Major Président est performant, très performant. Il recourt à tout un
arsenal tactique, y compris les classiques du domaine militaire telle
que la diversion. Quand sur un terrain de combat vous entendez
subitement le feu crépiter sur la droite dites-vous qu’à priori
l’ennemi veut, non seulement que vous vous mettiez à découvert mais
aussi et surtout que vous commenciez à répliquer sur ce flanc pendant
que lui fait mouvement sur l’autre flanc, en direction opposée. Quand
NGEZE a été parachuté Secrétaire Exécutif à la Mairie, les milieux
PALIPEHUTU ont su qu’il les avait vendus et s’attendaient au pire.
Le Laboratoire du Major Président a décidé de l’envoyer à
l’autre bout du pays à Cankuzo, l’extrême Est du pays, pour que
ces milieux le perdent de vue. Si Dar Es Salaam avait été une ville
burundaise, c’est là qu’on l’aurait expédié.
Ensuite, on l’a
ramené à son véritable lieu d’affectation, Bujumbura rural comme
Gouverneur. Le poste qu’il occupait à Cankuzo. A côté de NGEZE, le
Major Président et son Laboratoire ont récupéré des cadres parmi les
plus durs du PALIPEHUTU, dont certains font la pluie et le beau temps
aujourd’hui. On se rend compte qu’au PALIPEHUTU ils avaient tenu le
langage extrémiste non pas pour servir les Hutu mais se frayer un
passage vers les sommets. Méfiez-vous toujours de ceux qui ont des
slogans ronflants.
NGEZE et les autres
« produits de pêche », ont donné les informations
permettant au Labo du Major Président d’infiltrer le PALIPEHUTU. Vous
comprendrez mieux quand, dans les jours à venir, je vous parlerai de
ladite attaque du PALIPEHUTU de novembre 1991. Un PALIPEHUTU qui a eu
des armes en novembre 1991 et qui n’avait plus une seule carabine de
chasse le 21 octobre 1993. Vous trouvez cela normal ? La version
qu’en a donné le Labo du Major Président et que tout le monde a gobé
est une pure fabrication. Autre détour nécessaire. L’attaque de
Mabanda, en août 1990, elle était due à qui ? Quelques années
plus tard, l’un des encadreurs de cette attaque fréquentait des
Colonels de l’armée du Major Président. Comment et quand avaient-ils
fait connaissance ? Mystère !
Le détour était nécessaire
parce que si quelqu’un dit qu’il y a eu un PALIPEHUTU du Major Président
on va le prendre pour un fou. Et c’était un vrai et pas comme celui
que le Gouverneur de Ngozi NDIHOKUBWAYO avait fabriqué à une certaine
époque pour avoir des gens à juger. Ce sont ces « produits de pêche »
dont le plus connu est NGEZE, qui ont fait croire au Major Président
que le terrain était conquis. NGEZE se retrouva Ministre de l’Intérieur.
Un poste clé où se bousculent surtout les crétins et les hommes de
paille parce que leur rôle n’est pas d’encadrer la population mais
d’asseoir le pouvoir du patron qui les a placés.
Le Labo du Major Président
pilote la trajectoire de ses produits avec une précision et une traçabilité
impressionnantes. Quand NGEZE est devenu l’heureux élu du Laboratoire
il a eu comme collègue et/ou surveillant un certain Godefroid
BARANDAGIYE. Qui l’a suivi comme une ombre. Il était son Conseiller
à Cankuzo et à Bujumbura rural. Il a fallu adjoindre à NGEZE un
Conseiller hutu pour ne pas faire fuir le gibier PALIPEHUTU avant
qu’on lui ait administré la potion magique. Pendant que NGEZE était
à Bujumbura rural, son collègue BARANDAGIYE ne s’est pas ennuyé. Il
paraîtrait que ... mais ce serait faire un détour inutile.
Toujours est-il que
quand NGEZE est devenu Ministre de l’Intérieur, son Conseiller
BARANDAGIYE est devenu son Directeur de Cabinet. Dans la nuit du 1er
juin 1993, le Ministre NGEZE et le Directeur de Campagne, feu Fridolin
HATUNGIMANA, se sont livrés à des activités pour le moins peu
orthodoxes, pour ne pas parler purement et simplement de tentative de
cambriolage des résultats. C’est paradoxalement le Major Président
et le Président de la Commission électorale Térence SINUNGURUZA qui
les ont empêchés de commettre le hold-up. Ils voulaient fixer à leur
seule convenance les résultats à proclamer.
Le Major Président a
compris qu’il avait pris un simple haut-parleur pour un chanteur
compositeur. Car NGEZE avait des ambitions inversement proportionnelles
à son quotient intellectuel. Il se voyait déjà Premier Ministre à
l’issue des élections. Le 21 octobre, il a eu mieux pendant deux
jours, même s’il s’est surnommé lui-même le Président en pyjama.
Parions que s’il avait eu le temps de s’installer confortablement
aux commandes, il aurait nommé comme Directeur de Cabinet du Président
NGEZE son grand collaborateur, ou surveillant, Godefroid BARANDAGIYE.
NGEZE a manqué son rendez-vous, mais BARANDAGIYE n’a pas maqué le
sien. Pour ceux qui vivent à l’étranger et qui ne le savaient pas
Godefroid BARANDAGIYE est le Directeur de Cabinet du Major Président.
Comme Directeur de Cabinet, il n’y a pas plus haut.
Le Laboratoire du
Major Président compte à son actif des exploits en surnombre tant et
si bien que je ne peux avoir la prétention d’en décrire même le
tiers, ne parlons pas de la moitié. Même ceux qui évoluent dans ce
qui porte le nom de haute sphère de la politique ne perçoivent rien
des vrais acteurs. Ils sont comme celui qui croit avoir vu les effectifs
d’une équipe de football en regardant juste ceux qui sont assis sur
le banc des réserves. Les milieux hutu ont indexé RUGAMBARARA et
NZEYIMANA comme les grands planificateurs des Villes Mortes. Moi j’ai
toujours dit que sans la participation de personnalités influentes dans
l’UPRONA rien n’était possible. Voilà donc que Joseph NZEYIMANA,
invité du mois de novembre 2002 du site de l’ARIB déclarait que le
laboratoire des Villes Mortes se trouvait à l’UPRONA. Et que c’est
Jean-Baptiste MANWANGARI qui officiait tandis que Antoine NDUWAYO présidait
les « commissions techniques ». C’est bien pour cela que,
quand ce dernier parlait de ceux qui jetaient des grenades à Nyakabiga,
il disait « Les jeunes » et que quand il parlait de ceux qui
les jetaient à Kamenge, il disait « Les terroristes ». Ceux
des Hutu qui l’ont surnommé BAGOSORA ne savaient même pas le dixième
de la réalité et l’ont fait pour quelques peccadilles.
Si vous avez fait
attention vous avez déjà deux noms de NTABARUMANIKA,
l’Hexagone ou Laboratoire du Major Président. Il s’agit de
BARARUNYERETSE et de MANWANGARI. Ainsi lisez NTABARUMANIKA comme suit :
NTA comme NTAHUGA; BA comme BARARUNYERETSE ; RU comme RUKINGAMA ;
MA comme MANWANGARI ; NI comme NIYONSABA et KA comme KADEGE, le
nouveau patron de l’UPRONA. Un nouvel arrivant a sauté sur le train
en marche. Il s’agit de Cyprien MBONIMPA. Lui qu’il avait embastillé
pour prétendue participation à un coup d’Etat, le Major Président
l’a enrôlé. Il applique un principe donné par son prédécesseur
BAGAZA qui a dit un jour : « Les Burundais aiment l’argent
et craignent le pouvoir ». En d’autres mots, vous collaborerez
avec les tenants du pouvoir ou alors ils vont vous ruiner. Vous
constaterez que ce laboratoire comprend des diplomates chevronnés et
des personnalités politiques qui sont loin d’être des novices. Et
croyez-moi, on nous a toujours dit : « N’aho uzoba wanka
urukwavu uze wemere ko runyaruka ». Si non vous l’apprendrez à
vos dépens.
Les expéditions du
Laboratoire ne sont pas dirigées contre une ethnie mais contre toute
personne qui se met en travers de sa route. En allant aux négociations
d’Arusha le Major Président avait besoin d’être le seul à
disposer de forces consistantes. La manière dont son Laboratoire a cloné
toutes les formations politiques a été remarquable. A l’ouverture
des négociations d’Arusha on a vu Mathias HITIMANA, Président du PRP
se disputer le siège avec GIRUKWISHAKA, sous le regard amusé da la délégation
du Major Président. Quand ce dernier a eu ce qu’il voulait, à savoir
la direction de la transition, il a abandonné les clones qu’il avait
fabriqués et il s’est dit : « Adieu paniers vendanges sont
faites ».
Au vu de ce que le
Major Président, qu’ils étaient partis débarquer à Arusha, n’était
nullement disposé à déposer le tablier, son opposition intérieure a
créé l’ANAC ou Alliance Nationale pour le Changement, si mes
souvenirs sont bons. Certains l’ont surnommée « l’Arnaque »
pour jouer avec les mots. Le Laboratoire du Major Président a répliqué
par la réponse du berger à la bergère en créant la « Convergence »
appelée en kirundi « Uruhongore ». A Arusha, quelqu’un
m’a dit : « Injira mu Ruhongore ». Et pour réponse,
je lui ai dit : « N’inyana zararuhevye ». Cet
Uruhongore ou Convergence était présidée par Augustin NZOJIBWAMI. Une
fois, ladite Convergence a sorti un communiqué contre le Médiateur
MANDELA. NZOJIBWAMI et les autres ont signé, sauf celui qui avait
composé le texte. Le style du texte est indubitablement le sien. Comme
par hasard il appartient au Laboratoire.
Que les Hutu, dont on
se moquait souvent qu’ils sont bêtes, se tranquillisent. Le Labo du
Major Président a dribblé et mené en barque les leaders tutsi du G10.
Beaucoup dans l’opinion n’ont certainement jamais entendu parler de
la mésaventure ci-après. Avant la signature des Accords d’Arusha du
28 août 2000, MANDELA a fait des consultations pour savoir si toutes
les Parties pouvaient accepter que la transition puisse être dirigée
par un Tutsi. Presque toutes ont dit oui. Induits en erreur par un ami
Sud-Africain du Laboratoire du Major Président des leaders tutsi sont
partis faire savoir au Médiateur qu’ils étaient candidats à la
succession. N’ayant pas remarqué le piège que « dirigée par
un Tutsi » signifiait « dirigée par le Major Président ».
En attendant, ce dernier a vu qui convoitait sa place et s’est aussitôt
occupé d’eux en priorité. L’un d’entre eux a fait son mea culpa
et est rentré dans les grâces, curieusement la veille de la signature.
Et avec le Gouvernement du 1er novembre 2001, il a eu des faveurs que
les autres partis de l’importance du sien n’ont pas eu.
Le Labo a même fait
un coup au CNDD-FDD, à l’époque où NDAYIKENGURUKIYE était maître
à bord. Une rencontre du Gouvernement du Major Président a rencontré
celle du CNDD-FDD. Alors qu’il n’était rien prévu de tel, un
Accord de cessez-le-feu a été signé. Le chef de la délégation du
CNDD-FDD n’a même pas remarqué que la délégation d’en face n’était
pas de nature à parler de cessez-le-feu encore moins de le signer. Le délégué
du Major Président, membre du Laboratoire, qui a pu arracher cette
signature-papier de cessez-le-feu est un diplomate chevronné qui n’a
plus grand chose à apprendre dans ce domaine. Le résultat obtenu
n’est pas la signature en elle-même, qui ne valait rien, mais le fait
que les délégués du CNDD-FDD auteurs de cette sottise n’allaient
plus jamais réapparaître au premier plan. Ce fut donc une aubaine, car
le Labo s’inquiétait de la présence active d’un de ces délégués
sur le navire CNDD-FDD. Le papier de cessez-le-feu a été jeté à la
poubelle quand ce résultat fut définitivement acquis.
A ceux qui agissent au
jour le jour et attendent d’être assommés avant de crier, au lieu de
crier et d’appeler au secours avant d’être assommés, le Labo
oppose une action synchronisée, laquelle action assure au Major Président
une avance permanente de plusieurs longueurs sur ses poursuivants. Après
les tragiques pertes en vies humaines qui ont accompagné et suivi
l’assassinat du Président NDADAYE, le Labo a mis sur pied un plan
parfaitement synchronisé de survie et de conquête à long terme.
Le plan commençait
par un tir de barrage. Pour museler le FRODEBU et l’empêcher de
parler de putschistes, la meilleure solution fut de dire que ce parti,
en tant que tel, avait organisé le génocide des Tutsi. Aucun membre de
ce parti ne pouvait alors hausser le ton sous peine qu’on lui colle un
dossier judiciaire. Tous les cadres du FRODEBU se sont mis à trembler,
tant ceux qui avaient des crimes sur la conscience que ceux qui n’étaient
que de simples persécutés. Les plus en vue à l’époque,
NGENDAKUMANA et NZOJIBWAMI ont eu des dossiers contenant quatre ou cinq
chefs d’accusation de crimes à caractère génocidaire. Quiconque
pouvait se dire que si on traînait des parlementaires devant le Parquet
Général sans se soucier de l’immunité parlementaire dont ils
jouissaient, c’était pour des crimes relevant du flagrant délit. Et
que donc les Burundais allaient, dans un débat public, savoir en quoi
et comment des parlementaires élus avaient pu commettre l’impensable,
à savoir massacrer la population d’électeurs. Car un parlementaire
élu a un mandat national (Voir la Constitution) et devient l’élu du
Peuple et pas seulement de ceux qui ont voté pour lui. A la grande
stupeur générale, ces dossiers disparurent aussi subitement qu’ils
étaient apparu. Et, comme par hasard, ils disparurent au moment où se
concluait le fameux Partenariat. Permettez-moi de douter que ce soit une
simple coïncidence. Nous y reviendrons ; chaque fois que les
choses allaient se clarifier au Burundi, des forces ont surgi pour créer
l’incertitude générale.
C’est la recette qui
ne sort qu’aux grandes occasions. Aujourd’hui, elle vient de réapparaître.
Soyez certains que le Major Président et son Club abordent un
rendez-vous important et qu’ils ont donné instruction au Labo de
mettre la machine en marche. Aujourd’hui, on nous apprend que parmi
les instigateurs du putsch du 21 octobre il y avait des hauts
dignitaires du FRODEBU. C’est très bien. Mais qui sont-ils,
n’ont-ils pas de noms?
C’est curieux
qu’on nous le dise juste aujourd’hui pour un putsch vieux de 10 ans.
On ne nous dit rien de ce qu’ils ont entrepris qui laisse penser
qu’ils aient participé au complot. Quand moi j’affirme que le
Colonel Mamert SINARINZI doit comparaître, c’est parce qu’il a lu
le communiqué du putsch et que personne, lui y compris, ne peut nier
que c’est lui. C’est alors à lui de prouver qu’on l’a forcé de
le lire et de dire par qui ? On l’a mis provisoirement à
l’abri. Puisqu’il paraît qu’il est actuellement l’un des hommes
forts de la CAP ou Conférence des Apôtres de la Paix. Quelqu’un qui
a lu publiquement un message qui a conduit à la ruine d’un pays se
permet de s’appeler « Apôtre de la Paix » sans un regret
ou remord ! Quand ils sillonnent le monde, on les prend pour de véritables
Apôtres. Alors que certains devraient plutôt s’appeler les Diables
de la Paix sans exagération aucune.
On sort souvent les
accusations, non pas pour combattre l’impunité mais soit pour régler
des comptes, déclasser des concurrents ou alors faire de la diversion.
Depuis des années, certains ont cru pouvoir se débarrasser du Major Président
juste en l’accusant d’être le cerveau du putsch du 21 octobre 1993.
Quand bien même ils donneraient les preuves, croyez-moi, il faudra bien
plus pour le débarquer. On n’a droit à aucune preuve, soit qu’il
n’y en a pas, soit alors que ceux qui les détiennent les réservent
à de grandes occasions. Ils font ce qu’on appelle en kirundi
kumotereza. Parce que tout le monde est devenu expert dans cet art du
suspens.
Aujourd’hui on nous
révèle un peu tardivement qu’il faut chercher les putschistes
partout y compris au sein du FRODEBU. Ainsi donc, au FRODEBU, il n’y
aurait pas seulement des génocidaires mais aussi des putschistes.
Pourquoi cette révélation tardive mais qui semble tomber bien à
propos ? A Arusha, il a été décidé à l’unanimité de
demander la constitution d’une Commission d’Enquête Judiciaire
Internationale pour le Burundi. Tous les grands chefs jurent par tous
les dieux qu’il faut combattre l’impunité. Mais pourquoi ne
sont-ils pas pressés de ratifier le Traité de Rome qui permettra de
juger ceux contre lesquels la Commission aura établi que de lourdes
charges pèsent sur eux ?
La raison est que, à
mon humble avis, on veut préparer l’opinion à une nouvelle amnistie
générale. De tous les Burundais. Et le FRODEBU devra applaudir des
deux mains puisqu’il est accusé d’abriter à lui seul à la fois
putschistes et génocidaires. Ainsi, les criminels pourront, une fois de
plus, se dissoudre parmi les honnêtes gens. Et c’est cela le secret
de l’impunité qui encourage le crime. Et paradoxalement, plus on est
grand criminel plus on a la chance de demeurer impuni. Au Burundi, si
vous volez une chèvre vous serez crucifié au marché. Si vous prenez 5
millions de dollars à la BRB ou si vous détournez pour 15 millions de
dollars d’aide médicale en tuant le Représentant de l’OMS, au lieu
de vous lapider, on viendra plutôt vous demander un peu du butin.
N’a-t-on pas honte
de parler de réconciliation nationale au Burundi ? Chacun est prêt
à laisser le voleur piller le voisin, l’assassin couper la tête au
voisin, pourvu qu’il lui promette de ne pas venir faire la même chose
chez lui. Les coalitions d’intérêts recourent au pire des machiavélismes.
Aujourd’hui, certains Burundais ont créé pire que l’ethnisme. Les
principes les plus élémentaires ont disparu. Certains vendraient
volontiers leur mère pour un poste de pouvoir.
Dans « La Saga
d’Arusha » je disais qu’il vaut mieux avoir à faire avec
quelqu’un qui est dur mais qui a des principes. Au moins le jour où
vous conviendrez de quelque chose il le respectera. Mais méfiez-vous de
ceux qui, aujourd’hui, donnent des leçons et enseignent comment une
personne modérée doit se comporter. Avez-vous réalisé que c’est en
accédant au pouvoir qu’ils le sont devenus ? Exemple.
Renseignez-vous. Quand le Major Président a pris le pouvoir le 3
septembre 1987 à l’Université du Burundi, sanctuaire des agitations,
certains étudiants tutsi ont dit à leurs collègues hutu qu’un dur
venait de s’installer aux affaires. N’oubliez surtout pas que le
Major Président était Chargé des Opérations à l’Etat-Major quand
la guerre a failli éclater avec le Zaïre de l’époque. C’est lui
qui, au pouvoir, est devenu champion de l’unité avec les résultats
qu’on connaît. Dans le camp d’en face, on a vu de grands activistes
du PALIPEHUTU abandonner du jour au lendemain le langage stéréotypé
de ce parti et rejoindre le Major Président pour nous enseigner
l’unité nationale. Ils figurent d’ailleurs parmi les meilleurs amis
du Major Président.
La fausseté est
devenue une valeur au Burundi. Quand le Vice-Président Sud-Africain
ZUMA a rencontré les Signataires de l’Accord d’Arusha, les
gendarmes du Major Président ont d’abord évacué les représentants
du PARENA. Pour la raison que le PARENA est Signataire de l’Accord
d’Arusha mais qu’il n’a pas signé l’acte d’engagement à
l’Accord. C’est le monde à l’envers. Le PARENA a peut-être
commis un péché mais les autres Signataires ont commis un véritable
sacrilège. Ils ont signé l’acte d’engagement à l’Accord
d’Arusha et n’ont cessé de le violer. La première violation a été
commise quand ces Signataires ont pris part à un Gouvernement dit de
Transition avant la signature d’un quelconque cessez-le-feu. Ils ont
permis au Major Président de prendre tout son temps avant de venir négocier
ce cessez-le-feu pourtant inscrit dans les premiers articles dudit
Accord. Deux années de guerre de plus auraient pu être évitées en
maintenant la pression. Il vaut mieux ne pas prendre un engagement
qu’on sait d’avance qu’on ne va pas honorer compte tenu des
conditions que prendre cet engagement et le violer le lendemain surtout
de manière délibérée.
Devant l’expulsion
de la salle des délégués du PARENA les autres se sont probablement
sentis irréprochables. Alors qu’ils sont complices actifs ou passifs
de l’intensification de la guerre après la signature d’un Accord de
paix. Savez-vous que certains arsenaux comme les hélicoptères lourds
de combat ont été commandés après la signature d’un Accord dit de
Paix ?
Quand, en sortant, les
délégués du PARENA ont rappelé le proverbe kirundi qui dit :
« Inkoni ikubiswe mukeba urayirenza urugo », ils faisaient
part de ce total manque de principes qui gouverne aujourd’hui la
classe politique burundaise. Le Major Président a réussi l’exploit
d’inculquer aux acteurs politiques le chacun pour soi et advienne que
pourra. En accentuant la répression des groupes trop remuants, il est
en train de parachever l’émiettement de l’échiquier politique
actuel de Bujumbura. Cela va également relancer l’ethnisme entre
formations comme s’il n’y en avait pas déjà assez. Il entame la
dernière ligne droite vers un nouveau coup de poker au sommet du
pouvoir. Je ne sais pas encore dire qui seront les dindons de la farce.
Une chose est sûre. A ceux qu’il n’a pas encore mis sous pression
aujourd’hui et qui oublient qu’ils y étaient hier, il réserve la
seule alternative suivante : « Mesdames et Messieurs, êtes-vous
avec moi ? Si oui merci beaucoup. Si non je continuerai sans vous
mais sachez que vous me le paierez très cher ».
Dans un article antérieur,
j’avais dit que quand le Major Président partira il nous aura tous
transformés en menteurs. Et j’apprends que dernièrement, quand il
est parti expliquer l’Accord signé avec Pierre NKURUNZIZA, il a
« oublié les annexes à la maison ». Et il n’a envoyé
personne les chercher. Veut-il que l’armée se soulève quand elle en
apprendra le contenu ? Parce que ce qu’on cache devient suspect
de ce seul fait. On peut deviner à quoi servira cette manoeuvre. A
l’occasion de la présentation des voeux du Nouvel An, le Major Président
a annoncé la couleur. Sans détours il a dit qu’il partira si TEL EST
LE CONSENSUS DE TOUS LES BURUNDAIS. J’espère que tout le monde a
compris. Il ne partira jamais. Rappelons la définition du consensus. Il
y a consensus si personne ne s’oppose à la proposition. Croyez-vous
que l’armée, qu’il s’est employé à préparer au refus et à
laquelle il a même refusé les annexes de l’Accord signé avec
NKURUNZIZA va lui demander de détaler sans préavis ? Faut pas rêver !
Puisque le titre de
l’article était NTABARUMANIKA, le Labo du Major Président
terminons par là. Les chimistes savent que, à côté des véritables
chercheurs de laboratoire, il y a toujours des laborantins qui sont plus
des alchimistes qu’autre chose. Figurez-vous qu’il y a de tels
laborantins dans les corridors du Major Président. Le premier est le
Ministre de l’Intérieur NTIHABOSE. Pour adresser les voeux de Nouvel
An de son Patron au Sénateur BAGAZA, le Ministre NTIHABOSE a sorti, le
3 janvier 2003, une ordonnance prolongeant d’un mois sa mise en résidence
surveillée. Et tout le monde accepte au Burundi qu’un Ministre se
substitue aux Juges sachant qu’on parle de la Séparation des Pouvoirs
depuis près de quatre siècles ! Et surtout que ce Ministre se
substitue aussi à la loi. Allant jusqu’à ignorer qu’une garde à
vue ne peut durer que quelques jours. Il est vrai que, si ce n’est pas
lui qui est à la Bastille de Mpimba, quelques jours peuvent partir
d’un jour et puis s’étendre à deux jours et, en ajoutant chaque
jour un jour de plus, on pourra détenir quelqu’un jusqu’au Jugement
Dernier. Et si lui n’est pas à Mpimba aujourd’hui il pourrait s’y
retrouver demain.
L’autre laborantin
est le Ministre de l’Education MPAWENAYO. En juillet 2002 son
Gouvernement avait promis aux enseignants une régularisation pour
janvier 2003. Il restait cinq mois et certainement que l’équipe du
Major Président s’est dite qu’il avait tout le temps de voir venir.
Mais malheureusement, cinq mois passent vite, et même très vite quand
on est au pouvoir. Janvier 2003 est entamé et va tirer à sa fin. Les
enseignants se rendent compte qu’on tarde à leur dire quand ils iront
à la caisse.
Mais voilà que le
Ministre MPAWENAYO démontre aux Burundais qu’il est digne de
l’attachement que lui voue le Major Président. Il sera bientôt
Vice-Roi de la diversion, un véritable clone de son Chef. Au lieu de répondre
à la question des Syndicats des enseignants il leur dit plutôt qu’il
va d’abord faire la chasse aux « enseignants fantômes ».
Et bien entendu, avant qu’il ait fini de les débusquer, il ne paiera
personne. Théoriquement tous ces enseignants sont présumés fantômes.
Mais combien de temps prendra cette opération de débusquement ou de débusquage
des enseignants fantômes, un mois, deux mois, un an ?
Et c’est tout de même
incroyable que ce soit au moment où on lui parle de billets de banque
en vrai papier monnaie que lui commence à voir des fantômes à la
place. De qui se moque-t-il ? Mais les fantômes ne sont pas la
seule recette imaginée par l’élève du Major Président. Il va procéder
au redéploiement des enseignants dans le pays parce que, semblerait-il,
il y a une mauvaise répartition. Et il constate cela exactement au
moment où ces enseignants lui demandent la petite régularisation
promise. Savez-vous à quoi pourra servir ce redéploiement ? A créer
des « enseignants fantômes » à éliminer. Je m’explique.
Si vous envoyez des mutations à 20% des enseignants pour qu’ils
aillent à l’autre bout du pays et que vous déclenchez simultanément
les missions pour soi-disant débusquer les enseignants fantômes, il y
a des enseignants qui ne seront recensés nulle part parce que se
trouvant entre leur ancien lieu d’affectation et le nouveau. Déjà à
l’époque où les gens étaient payés, déménager était difficile
et ça m’étonnerait que ce soit plus facile aujourd’hui.
Aujourd’hui, tout le
monde ment à tout le monde, y compris aux enseignants qui ont une
mission noble. Imaginez-vous si, à leur tour, ils commençaient à
mentir aux écoliers en leur apprenant que 2+2=1000 (deux plus deux font
mille). Le Gouvernement du Major Président a même menti au Fonds Monétaire
International. Dans sa lettre au FMI de septembre 2002 (page 40 du
document de la Banque annexe I) le Gouvernement a dit au FMI qu’il
honorerait ses engagements envers les enseignants en faisant des économies
notamment sur les dépenses de l’armée. Il ajoutait que cela serait
rendu possible par la signature d’un Accord de cessez-le-feu. Pendant
qu’il faisait des acrobaties pour retarder la signature de ce
cessez-le-feu, il envoyait son ami le Colonel SIMBANDUKU sillonner le
monde pour acheter des armes.
Pour terminer, un
conseil. Pas aux vétérans du Labo parce qu’ils savent ce qu’ils
font, même s’ils le font au détriment de la population. Je
m’adresserai aux laborantins tels MPAWENAYO, NTIHABOSE et d’autres
sur lesquels je reviendrai un de ces jours. Dans un laboratoire, il ne
faut jamais oublier les règles de manipulation des produits dangereux.
Si vous disposez d’acide et d’eau ne croyez pas que vous pouvez
verser l’un dans l’autre à votre guise et dans toutes les
concentrations (d’acide). Si vous versez de l’acide dans l’eau,
vous pourrez poursuivre votre expérience. Mais si vous versez de
l’eau dans de l’acide concentrée, vous allez avoir une surprise très
désagréable. Si le laboratoire ne saute pas vous, au moins vous serez
tellement défiguré que même votre mère ne vous reconnaîtra plus.
A bientôt
Avertissement
Quelques
uns n’ont pas compris les deux raisons qui font que NTABARUMANIKA, le
Laboratoire du Major Président, soit appelé HEXAGONE. Un hexagone a
six côtés et surtout six sommets. Et quand vous regardez l’Hexagone
vous voyez surtout les six sommets qui sont saillants. Et dans le cas
qui nous concerne, les six sommets sont NTA et BA et RU
et MA et NI et KA. Mais faites attention. Ici
il ne s’agit pas d’un polygone régulier. C’est un polygone irrégulier
et même très irrégulier. C’est à dire que tous les côtés ne sont
pas égaux. A titre d’exemple le côté KADEGE est de loin plus grand
que les autres. J’ai montré une ébauche géométrique de cet
Hexagone à quelqu’un. Il a failli mourir de rire.
Ainsi
NTABARUMANIKA est un Hexagone de par ses six sommets. Mais aussi et
surtout, NTABARUMANIKA est un Hexagone par allusion à sa toute
puissance sur le sol burundais qui rappelle un Hexagone d’outre
Atlantique. |