NTABARUMANIKA
Par : Honorable
Jean-Marie SINDAYIGAYA
(janvier - Fév. 2003)
AGNews
07/02/2003
A travers ce
document, Jean-Marie
SINDAYIGAYA ( ex-député sous NDADAYE -1993-) nous explique comment la
clique de Bururi
organise sa politique. Nous qui nous
intéressons au phénomène de l'Extrême Droite
au Burundi (et en Afrique en
Générale), l' Honorable Jean-Marie SINDAYIGAYA nous apporte une forte
contribution notamment sur le lien entre la nébuleuse intellectuelle qui
tire les ficelles et ceux sur lesquels le regard se focalise car , eux,
ils sont visibles.
Merci d'avance à J.M.
SINDAYIGAYA.
Diallo Moussa
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NTABARUMANIKA OU
LHEXAGONE DU MAJOR PRÉSIDENT
Par :
Honorable Jean-Marie SINDAYIGAYA (17 janvier 2003)
BREVET
N° 1 OU LES DERNIERS EXPLOITS DE NTABARUMANIKA
Par :
Honorable Jean-Marie SINDAYIGAYA (23 janvier 2003)
NTABARUMANIKA
: BREVET N° 2 OU BREVET DU CHAMPION DE LA DIVERSION
Par :
Honorable Jean-Marie SINDAYIGAYA (27 janvier 2003
NTABARUMANIKA
OU
LHEXAGONE DU MAJOR PRÉSIDENT
Par :
Honorable Jean-Marie SINDAYIGAYA (17 janvier 2003)
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Qui
est NTABARUMANIKA ? Est-ce le nom de famille dun Burundais ?
Il aura fallu deux temps pour que le grand public connaisse lexistence du TOP
TEN et des mystérieux gros bras qui le composent. Et si le TOP TEN de larmée
scande la cadence de toute la machine étatique burundaise, le Major Président
dispose dun HEXAGONE ou Laboratoire civil hyper rôdé qui compose la
partition à faire jouer à la fanfare. Cest cet Hexagone qui porte le nom de
NTABARUMANIKA, un nom lui octroyé par une certaine opposition dont je ne
citerai pas le nom parce quelle a déjà assez dennuis sans cela.
Clarifions
dabord la question du TOP TEN de larmée. Je vous dirai pourquoi plus
tard. On peut, certes, parler de TOP TEN mais la réalité pratique nous
commande plutôt de parler dabord des « PARRAINS » de cette armée.
Ils ont la particularité paradoxale suivante : Tous sont officiellement
retraités de larmée, mais ils sont plus puissants et plus influents que
toute la haute hiérarchie militaire en activité réunie. Sans trop tarder, il
sagit des personnes suivantes : A tout Seigneur tout honneur, le Major
Président ; ensuite le Colonel Jérôme SINDUHIJE quil ne faut pas
confondre avec le journaliste Alexis SINDUHIJE, le Colonel Pascal SIMBANDUKU, le
Colonel Jean BIKOMAGU, le Colonel MAREGAREGE et plus loin derrière le Colonel
Edouard NZAMBIMANA sans oublier
le Colonel Jean Baptiste BAGAZA comme
trouble-fête. Pour ceux qui ne le savaient pas, cest le Colonel NZAMBIMANA
qui fut dépêché à Arusha avant la signature de lAccord de Paix du 28 août
2000. Il a littéralement terrorisé et menacé de tous les châtiments les
chefs de délégations tutsi qui étaient en train de tenter dapprocher les
chefs de délégations hutu pour ébaucher un Accord global ne gardant pas de
question taboue. Il na même pas hésité à proférer ces menaces dans les
allées du AICC (Arusha International Conference Center). Sous la Deuxième République,
il avait déjà montré un tel sectarisme que même BAGAZA, qui nétait pas
un garçon de chur, en fut effrayé et sen sépara très tôt avant les
grands dégâts. Depuis longtemps, NZAMBIMANA a choisi de tout régler de manière
forte et expéditive. Ce nest pas son ancien collègue au premier
Gouvernement BAGAZA, Jean-Baptiste MANWANGARI qui me démentira, lui quil
faillit assommer en plein Conseil des Ministres. Hélas je ninvente rien dans
tout cela.
Comment
est-ce que ces personnes ont pu acquérir, conserver si pas accroître leur
linfluence après leur départ (officiel bien entendu) de larmée ?
La réponse se trouve dans les mécanismes qui animent les rouages de cette armée
à savoir le recrutement et la promotion, les deux se caractérisant par une sélectivité
très stricte. Ce nest un secret pour personne que, pour entrer à lISCAM
(Institut Supérieur des Cadres Militaires), il fallait un Parrain exactement
comme à la maffia. A Dar Es Salaam, jai vu une rue qui sappelle
officiellement Maffia Street et, croyez-moi, elle nest pas plus dangereuse
que les autres, mais je vous déconseille de vous y promener tard la nuit.
Quand
je parle de maffia ici cest bien plus sérieux. Il ne suffisait pas dêtre
Tutsi pour entrer à lISCAM, sy sentir chez soi, collecter des galons et
grimper les marches de la hiérarchie pour se retrouver commandant du 1er Bn
paras, du 11ième Bn bdés, du 3ième Bn Codos, du 22ème Bn Bdés ou du Camp
Mwaro. Quand un Hutu aigri la décrit seulement comme une armée tutsi cest
bien ne pas la connaître car cela ne révèle pas ce que les pouvoirs
familiaux, prétendus républicains, en ont fait.
Les
Parrains que jai nommés en haut ont eu des années sinon des décennies à
recruter, à gérer et à promouvoir des officiers et des sous-officiers
toujours dans le contexte de procédures très sélectives. Ne croyez surtout
pas que quand ils se sont retirés officiellement de larmée ils ont abandonné
leur établissement. Larmée se caractérise par un esprit de corps poussé ;
cest la structure la plus corporative qui existe dans lEtat. Et quand
cette armée est détentrice du pouvoir on ne la quitte jamais pour de bon. Et
quand certains projettent de renvoyer cette armée dans les casernes, les héritiers
de la structure posent la question à leurs Parrains: « Et vous aussi vous
voulez nous abandonner ? ». La réponse est comme celle quon lit
dans les Ecritures : « A qui irions-nous seigneur ! ». Ici
cest seigneur avec un petit s pour ne pas profaner les Ecritures. Ce
seigneur, cest larmée qui donne le pouvoir à qui elle veut à commencer
par ses fils tel le Major Président.
La
conséquence de tout cela est que, à côté de la hiérarchie officielle, il
existe une hiérarchie parallèle plus informelle mais plus opérationnelle,
celle des relations décrites en amont. Cest ce qui fait quun simple
Lieutenant, KAMANA, est devenu lhomme omniprésent du putsch du 21 octobre.
Ce nétait pas lui qui agissait, car il nétait que le bras de son oncle
qui lui figure en bonne place de la liste des Parrains cités en amont. Cest
aussi pour ces raisons quun simple Major comme BIZURU, qui, de surcroît,
nest pas le plus fort physiquement dans cette armée, se permet de rosser
publiquement des Colonels devant un Chef dEtat-Major qui fait comme sil
navait rien vu et cela dans un lieu aussi respectable pour ce corps quest
le Mess des officiers. Cest ce qui fait aussi que le Major Président na
jamais été pressé de collecter les galons sans que cela empêche les Généraux
de le saluer avec un grand respect mêlé de crainte. Il a retenu les leçons du
passé. BAGAZA, un Colonel, sétait payé « le scalp » de deux Généraux,
MICOMBERO et NDABEMEYE, alors respectivement Lieutenant-Général et Général-Major.
Luimême Major sest payé un Colonel le 3 juillet 1987. Quelque chose
prime sur le grade. Si vous navez rien que des galons, vous navez rien du
tout ou presque, car il vous reste encore le salut quon vous gratifie
publiquement au compte-galons : La seule réalité de façade que voient
les pauvres civils.
En
définitive, les Parrains de larmée, sont de vieux loups de ce corps qui
sont partis en emportant avec eux le bâton de commandement. Dans tous mes
ouvrages (quatre) jai toujours dit que les militaires se recrutent au sein
des civils. Dans la classe politique on voit le même parrainage. Au Burundi, on
reconnaît la puissance dun Parrain politique à la manière dont il parvient
à placer au sommet des crétins de la dernière espèce. Ce que je dis ne va
pas réjouir tout le monde. Jassume ce que jécris, contrairement à ceux
qui utilisent des pseudonymes, car lorsquon est convaincu de la véracité de
ce quon écrit, la seule raison du recours à un pseudonyme est
lopportunisme. Ce qui permet de rester lami de ceux quon vilipende
derrière leur dos. Je nen suis pas encore là.
Comme
je naime pas dire des choses que je ne sais pas prouver, je vais vous
illustrer cela par lexemple type. Comment, daprès-vous, François NGEZE a
surgi de nulle part, gravi les marches, pour ensuite devenir le grand troubadour
que lon a connu et finalement terminer en apothéose comme Roi des
putschistes ?
Il
était une fois un certain être humain quon appelait François NGEZE. Lequel
enseignait au Collège de Gisenyi (pas Gisenyi au Rwanda mais Gisenyi du
quartier industriel de Bujumbura). Il paraîtrait que, pour tout diplôme, il a
présenté un document quelque peu douteux. Mais passons, car ce nest pas ce
quil y a de plus grave dans son passé. Rentré du Rwanda où il avait été
très longtemps réfugié, il a fait une longue traversée du désert et
navait, semble-t-il, presque plus de quoi se mettre sur le corps quand il a
eu ce travail. Comme on dit en kirundi « yari ageze ahamanuka ».
A
Gisenyi, un puissant du Laboratoire (qui y est encore aujourdhui) la
ramassé et trouvé quil ferait un excellent haut-parleur. Et pour que les
intéressés sachent que je ne prétends pas savoir ce que je ne sais pas, la
personne qui a happé NGEZE vers le sanctuaire UPRONA est BARARUNYERETSE. Il lui
a téléphoné en personne pendant que NGEZE donnait cours et lui a demandé de
se présenter à son bureau toutes affaires cessantes, comme on dit. La personne
qui ma donné cette information, il y a quinze ans, na pas encore oublié,
moi non plus. NGEZE, le va-nu-pieds au propre, se retrouva Secrétaire Exécutif
de lUPRONA en Mairie de Bujumbura.
Mais
en réalité la personne qui était chargée didentifier les galériens hutu,
qui seraient éternellement reconnaissants si on les tirait du néant, nétait
pas BARARUNYERETSE mais un autre haut dignitaire UPRONA, très discret, qui
travaillait sans fanfare. La sûreté ne savait pas le dixième de ce que lui
connaissait sur lélite montante hutu. En échange de cette sortie du néant,
NGEZE, qui au Rwanda avait été un grand activiste, souvent dailleurs téméraire,
a aidé à dresser une fiche individuelle sur les éléments les plus en vue
rentrés dexil du Rwanda comme lui. Il le fit tant et si bien quon lui en
fut reconnaissant. Vous comprenez maintenant comment il est devenu Gouverneur de
Bujumbura rural. Parce quil y était né croyez-vous ? Il y avait 100%
de cela mais aussi 100 % dautre chose. NGEZE a promis daider à balayer le
PALIPEHUTU. Il a fait ce quon appelle en kirundi « kwemera ubuki
utegeka ». Près de 30 années après cette promesse, le PALIPEHUTU (FNL)
y est plus fort que jamais. Mieux, ou pire -ça dépend de quel côté on se
place- , le FNL-PALIPEHUTU sest installé sur les terres de la famille NGEZE
et cueille même ses bananes, ma-t-on dit. Comme cest un endroit où il
nest pas aisé de se rendre, et le Major Président ne me contredira pas, je
ne pourrai pas my rendre afin de vous confirmer à 100% cette occupation.
Le
Laboratoire du Major Président est performant, très performant. Il recourt à
tout un arsenal tactique, y compris les classiques du domaine militaire telle
que la diversion. Quand sur un terrain de combat vous entendez subitement le feu
crépiter sur la droite dites-vous quà priori lennemi veut, non seulement
que vous vous mettiez à découvert mais aussi et surtout que vous commenciez à
répliquer sur ce flanc pendant que lui fait mouvement sur lautre flanc, en
direction opposée. Quand NGEZE a été parachuté Secrétaire Exécutif à la
Mairie, les milieux PALIPEHUTU ont su quil les avait vendus et
sattendaient au pire. Le Laboratoire du Major Président a décidé de
lenvoyer à lautre bout du pays à Cankuzo, lextrême Est du pays, pour
que ces milieux le perdent de vue. Si Dar Es Salaam avait été une ville
burundaise, cest là quon laurait expédié.
Ensuite,
on la ramené à son véritable lieu daffectation, Bujumbura rural comme
Gouverneur. Le poste quil occupait à Cankuzo. A côté de NGEZE, le Major Président
et son Laboratoire ont récupéré des cadres parmi les plus durs du PALIPEHUTU,
dont certains font la pluie et le beau temps aujourdhui. On se rend compte
quau PALIPEHUTU ils avaient tenu le langage extrémiste non pas pour servir
les Hutu mais se frayer un passage vers les sommets. Méfiez-vous toujours de
ceux qui ont des slogans ronflants.
NGEZE
et les autres « produits de pêche », ont donné les informations
permettant au Labo du Major Président dinfiltrer le PALIPEHUTU. Vous
comprendrez mieux quand, dans les jours à venir, je vous parlerai de ladite
attaque du PALIPEHUTU de novembre 1991. Un PALIPEHUTU qui a eu des armes en
novembre 1991 et qui navait plus une seule carabine de chasse le 21 octobre
1993. Vous trouvez cela normal ? La version quen a donné le Labo du
Major Président et que tout le monde a gobé est une pure fabrication. Autre détour
nécessaire. Lattaque de Mabanda, en août 1990, elle était due à qui ?
Quelques années plus tard, lun des encadreurs de cette attaque fréquentait
des Colonels de larmée du Major Président. Comment et quand avaient-ils
fait connaissance ? Mystère !
Le
détour était nécessaire parce que si quelquun dit quil y a eu un
PALIPEHUTU du Major Président on va le prendre pour un fou. Et cétait un
vrai et pas comme celui que le Gouverneur de Ngozi NDIHOKUBWAYO avait fabriqué
à une certaine époque pour avoir des gens à juger. Ce sont ces « produits
de pêche » dont le plus connu est NGEZE, qui ont fait croire au Major Président
que le terrain était conquis. NGEZE se retrouva Ministre de lIntérieur. Un
poste clé où se bousculent surtout les crétins et les hommes de paille parce
que leur rôle nest pas dencadrer la population mais dasseoir le
pouvoir du patron qui les a placés.
Le
Labo du Major Président pilote la trajectoire de ses produits avec une précision
et une traçabilité impressionnantes. Quand NGEZE est devenu lheureux élu
du Laboratoire il a eu comme collègue et/ou surveillant un certain Godefroid
BARANDAGIYE. Qui la suivi comme une ombre. Il était son Conseiller à
Cankuzo et à Bujumbura rural. Il a fallu adjoindre à NGEZE un Conseiller hutu
pour ne pas faire fuir le gibier PALIPEHUTU avant quon lui ait administré la
potion magique. Pendant que NGEZE était à Bujumbura rural, son collègue
BARANDAGIYE ne sest pas ennuyé. Il paraîtrait que ... mais ce serait faire
un détour inutile.
Toujours
est-il que quand NGEZE est devenu Ministre de lIntérieur, son Conseiller
BARANDAGIYE est devenu son Directeur de Cabinet. Dans la nuit du 1er juin 1993,
le Ministre NGEZE et le Directeur de Campagne, feu Fridolin HATUNGIMANA, se sont
livrés à des activités pour le moins peu orthodoxes, pour ne pas parler
purement et simplement de tentative de cambriolage des résultats. Cest
paradoxalement le Major Président et le Président de la Commission électorale
Térence SINUNGURUZA qui les ont empêchés de commettre le hold-up. Ils
voulaient fixer à leur seule convenance les résultats à proclamer.
Le
Major Président a compris quil avait pris un simple haut-parleur pour un
chanteur compositeur. Car NGEZE avait des ambitions inversement proportionnelles
à son quotient intellectuel. Il se voyait déjà Premier Ministre à lissue
des élections. Le 21 octobre, il a eu mieux pendant deux jours, même sil
sest surnommé lui-même le Président en pyjama. Parions que sil avait eu
le temps de sinstaller confortablement aux commandes, il aurait nommé comme
Directeur de Cabinet du Président NGEZE son grand collaborateur, ou
surveillant, Godefroid BARANDAGIYE. NGEZE a manqué son rendez-vous, mais
BARANDAGIYE na pas maqué le sien. Pour ceux qui vivent à létranger et
qui ne le savaient pas Godefroid BARANDAGIYE est le Directeur de Cabinet du
Major Président. Comme Directeur de Cabinet, il ny a pas plus haut.
Le
Laboratoire du Major Président compte à son actif des exploits en surnombre
tant et si bien que je ne peux avoir la prétention den décrire même le
tiers, ne parlons pas de la moitié. Même ceux qui évoluent dans ce qui porte
le nom de haute sphère de la politique ne perçoivent rien des vrais acteurs.
Ils sont comme celui qui croit avoir vu les effectifs dune équipe de
football en regardant juste ceux qui sont assis sur le banc des réserves. Les
milieux hutu ont indexé RUGAMBARARA et NZEYIMANA comme les grands
planificateurs des Villes Mortes. Moi jai toujours dit que sans la
participation de personnalités influentes dans lUPRONA rien nétait
possible. Voilà donc que Joseph NZEYIMANA, invité du mois de novembre 2002 du
site de lARIB déclarait que le laboratoire des Villes Mortes se trouvait à
lUPRONA. Et que cest Jean-Baptiste MANWANGARI qui officiait tandis que
Antoine NDUWAYO présidait les « commissions techniques ». Cest
bien pour cela que, quand ce dernier parlait de ceux qui jetaient des grenades
à Nyakabiga, il disait « Les jeunes » et que quand il parlait de
ceux qui les jetaient à Kamenge, il disait « Les terroristes ».
Ceux des Hutu qui lont surnommé BAGOSORA ne savaient même pas le dixième
de la réalité et lont fait pour quelques peccadilles.
Si
vous avez fait attention vous avez déjà deux noms de NTABARUMANIKA,
lHexagone ou Laboratoire du Major Président. Il sagit de BARARUNYERETSE
et de MANWANGARI. Ainsi lisez NTABARUMANIKA comme suit : NTA comme NTAHUGA;
BA comme BARARUNYERETSE ; RU comme RUKINGAMA ; MA comme MANWANGARI ;
NI comme NIYONSABA et KA comme KADEGE, le nouveau patron de lUPRONA. Un
nouvel arrivant a sauté sur le train en marche. Il sagit de Cyprien
MBONIMPA. Lui quil avait embastillé pour prétendue participation à un coup
dEtat, le Major Président la enrôlé. Il applique un principe donné par
son prédécesseur BAGAZA qui a dit un jour : « Les Burundais aiment
largent et craignent le pouvoir ». En dautres mots, vous
collaborerez avec les tenants du pouvoir ou alors ils vont vous ruiner. Vous
constaterez que ce laboratoire comprend des diplomates chevronnés et des
personnalités politiques qui sont loin dêtre des novices. Et croyez-moi, on
nous a toujours dit : « Naho uzoba wanka urukwavu uze wemere ko
runyaruka ». Si non vous lapprendrez à vos dépens.
Les
expéditions du Laboratoire ne sont pas dirigées contre une ethnie mais contre
toute personne qui se met en travers de sa route. En allant aux négociations
dArusha le Major Président avait besoin dêtre le seul à disposer de
forces consistantes. La manière dont son Laboratoire a cloné toutes les
formations politiques a été remarquable. A louverture des négociations
dArusha on a vu Mathias HITIMANA, Président du PRP se disputer le siège
avec GIRUKWISHAKA, sous le regard amusé da la délégation du Major Président.
Quand ce dernier a eu ce quil voulait, à savoir la direction de la
transition, il a abandonné les clones quil avait fabriqués et il sest
dit : « Adieu paniers vendanges sont faites ».
Au
vu de ce que le Major Président, quils étaient partis débarquer à Arusha,
nétait nullement disposé à déposer le tablier, son opposition intérieure
a créé lANAC ou Alliance Nationale pour le Changement, si mes souvenirs
sont bons. Certains lont surnommée « lArnaque » pour jouer
avec les mots. Le Laboratoire du Major Président a répliqué par la réponse
du berger à la bergère en créant la « Convergence » appelée en
kirundi « Uruhongore ». A Arusha, quelquun ma dit :
« Injira mu Ruhongore ». Et pour réponse, je lui ai dit :
« Ninyana zararuhevye ». Cet Uruhongore ou Convergence était présidée
par Augustin NZOJIBWAMI. Une fois, ladite Convergence a sorti un communiqué
contre le Médiateur MANDELA. NZOJIBWAMI et les autres ont signé, sauf celui
qui avait composé le texte. Le style du texte est indubitablement le sien.
Comme par hasard il appartient au Laboratoire.
Que
les Hutu, dont on se moquait souvent quils sont bêtes, se tranquillisent. Le
Labo du Major Président a dribblé et mené en barque les leaders tutsi du G10.
Beaucoup dans lopinion nont certainement jamais entendu parler de la mésaventure
ci-après. Avant la signature des Accords dArusha du 28 août 2000, MANDELA a
fait des consultations pour savoir si toutes les Parties pouvaient accepter que
la transition puisse être dirigée par un Tutsi. Presque toutes ont dit oui.
Induits en erreur par un ami Sud-Africain du Laboratoire du Major Président des
leaders tutsi sont partis faire savoir au Médiateur quils étaient candidats
à la succession. Nayant pas remarqué le piège que « dirigée par un
Tutsi » signifiait « dirigée par le Major Président ». En
attendant, ce dernier a vu qui convoitait sa place et sest aussitôt occupé
deux en priorité. Lun dentre eux a fait son mea culpa et est rentré
dans les grâces, curieusement la veille de la signature. Et avec le
Gouvernement du 1er novembre 2001, il a eu des faveurs que les autres partis de
limportance du sien nont pas eu.
Le
Labo a même fait un coup au CNDD-FDD, à lépoque où NDAYIKENGURUKIYE était
maître à bord. Une rencontre du Gouvernement du Major Président a rencontré
celle du CNDD-FDD. Alors quil nétait rien prévu de tel, un Accord de
cessez-le-feu a été signé. Le chef de la délégation du CNDD-FDD na même
pas remarqué que la délégation den face nétait pas de nature à parler
de cessez-le-feu encore moins de le signer. Le délégué du Major Président,
membre du Laboratoire, qui a pu arracher cette signature-papier de cessez-le-feu
est un diplomate chevronné qui na plus grand chose à apprendre dans ce
domaine. Le résultat obtenu nest pas la signature en elle-même, qui ne
valait rien, mais le fait que les délégués du CNDD-FDD auteurs de cette
sottise nallaient plus jamais réapparaître au premier plan. Ce fut donc une
aubaine, car le Labo sinquiétait de la présence active dun de ces délégués
sur le navire CNDD-FDD. Le papier de cessez-le-feu a été jeté à la poubelle
quand ce résultat fut définitivement acquis.
A
ceux qui agissent au jour le jour et attendent dêtre assommés avant de
crier, au lieu de crier et dappeler au secours avant dêtre assommés, le
Labo oppose une action synchronisée, laquelle action assure au Major Président
une avance permanente de plusieurs longueurs sur ses poursuivants. Après les
tragiques pertes en vies humaines qui ont accompagné et suivi lassassinat du
Président NDADAYE, le Labo a mis sur pied un plan parfaitement synchronisé de
survie et de conquête à long terme.
Le
plan commençait par un tir de barrage. Pour museler le FRODEBU et lempêcher
de parler de putschistes, la meilleure solution fut de dire que ce parti, en
tant que tel, avait organisé le génocide des Tutsi. Aucun membre de ce parti
ne pouvait alors hausser le ton sous peine quon lui colle un dossier
judiciaire. Tous les cadres du FRODEBU se sont mis à trembler, tant ceux qui
avaient des crimes sur la conscience que ceux qui nétaient que de simples
persécutés. Les plus en vue à lépoque, NGENDAKUMANA et NZOJIBWAMI ont eu
des dossiers contenant quatre ou cinq chefs daccusation de crimes à caractère
génocidaire. Quiconque pouvait se dire que si on traînait des parlementaires
devant le Parquet Général sans se soucier de limmunité parlementaire dont
ils jouissaient, cétait pour des crimes relevant du flagrant délit. Et que
donc les Burundais allaient, dans un débat public, savoir en quoi et comment
des parlementaires élus avaient pu commettre limpensable, à savoir
massacrer la population délecteurs. Car un parlementaire élu a un mandat
national (Voir la Constitution) et devient lélu du Peuple et pas seulement
de ceux qui ont voté pour lui. A la grande stupeur générale, ces dossiers
disparurent aussi subitement quils étaient apparu. Et, comme par hasard, ils
disparurent au moment où se concluait le fameux Partenariat. Permettez-moi de
douter que ce soit une simple coïncidence. Nous y reviendrons ; chaque
fois que les choses allaient se clarifier au Burundi, des forces ont surgi pour
créer lincertitude générale.
Cest
la recette qui ne sort quaux grandes occasions. Aujourdhui, elle vient de
réapparaître. Soyez certains que le Major Président et son Club abordent un
rendez-vous important et quils ont donné instruction au Labo de mettre la
machine en marche. Aujourdhui, on nous apprend que parmi les instigateurs du
putsch du 21 octobre il y avait des hauts dignitaires du FRODEBU. Cest très
bien. Mais qui sont-ils, nont-ils pas de noms?
Cest
curieux quon nous le dise juste aujourdhui pour un putsch vieux de 10 ans.
On ne nous dit rien de ce quils ont entrepris qui laisse penser quils
aient participé au complot. Quand moi jaffirme que le Colonel Mamert
SINARINZI doit comparaître, cest parce quil a lu le communiqué du putsch
et que personne, lui y compris, ne peut nier que cest lui. Cest alors à
lui de prouver quon la forcé de le lire et de dire par qui ? On
la mis provisoirement à labri. Puisquil paraît quil est
actuellement lun des hommes forts de la CAP ou Conférence des Apôtres de la
Paix. Quelquun qui a lu publiquement un message qui a conduit à la ruine
dun pays se permet de sappeler « Apôtre de la Paix » sans un
regret ou remord ! Quand ils sillonnent le monde, on les prend pour de véritables
Apôtres. Alors que certains devraient plutôt sappeler les Diables de la
Paix sans exagération aucune.
On
sort souvent les accusations, non pas pour combattre limpunité mais soit
pour régler des comptes, déclasser des concurrents ou alors faire de la
diversion. Depuis des années, certains ont cru pouvoir se débarrasser du Major
Président juste en laccusant dêtre le cerveau du putsch du 21 octobre
1993. Quand bien même ils donneraient les preuves, croyez-moi, il faudra bien
plus pour le débarquer. On na droit à aucune preuve, soit quil ny en
a pas, soit alors que ceux qui les détiennent les réservent à de grandes
occasions. Ils font ce quon appelle en kirundi kumotereza. Parce que tout le
monde est devenu expert dans cet art du suspens.
Aujourdhui
on nous révèle un peu tardivement quil faut chercher les putschistes
partout y compris au sein du FRODEBU. Ainsi donc, au FRODEBU, il ny aurait
pas seulement des génocidaires mais aussi des putschistes. Pourquoi cette révélation
tardive mais qui semble tomber bien à propos ? A Arusha, il a été décidé
à lunanimité de demander la constitution dune Commission dEnquête
Judiciaire Internationale pour le Burundi. Tous les grands chefs jurent par tous
les dieux quil faut combattre limpunité. Mais pourquoi ne sont-ils pas
pressés de ratifier le Traité de Rome qui permettra de juger ceux contre
lesquels la Commission aura établi que de lourdes charges pèsent sur eux ?
La
raison est que, à mon humble avis, on veut préparer lopinion à une
nouvelle amnistie générale. De tous les Burundais. Et le FRODEBU devra
applaudir des deux mains puisquil est accusé dabriter à lui seul à la
fois putschistes et génocidaires. Ainsi, les criminels pourront, une fois de
plus, se dissoudre parmi les honnêtes gens. Et cest cela le secret de
limpunité qui encourage le crime. Et paradoxalement, plus on est grand
criminel plus on a la chance de demeurer impuni. Au Burundi, si vous volez une
chèvre vous serez crucifié au marché. Si vous prenez 5 millions de dollars à
la BRB ou si vous détournez pour 15 millions de dollars daide médicale en
tuant le Représentant de lOMS, au lieu de vous lapider, on viendra plutôt
vous demander un peu du butin.
Na-t-on
pas honte de parler de réconciliation nationale au Burundi ? Chacun est prêt
à laisser le voleur piller le voisin, lassassin couper la tête au voisin,
pourvu quil lui promette de ne pas venir faire la même chose chez lui. Les
coalitions dintérêts recourent au pire des machiavélismes. Aujourdhui,
certains Burundais ont créé pire que lethnisme. Les principes les plus élémentaires
ont disparu. Certains vendraient volontiers leur mère pour un poste de pouvoir.
Dans
« La Saga dArusha » je disais quil vaut mieux avoir à faire
avec quelquun qui est dur mais qui a des principes. Au moins le jour où vous
conviendrez de quelque chose il le respectera. Mais méfiez-vous de ceux qui,
aujourdhui, donnent des leçons et enseignent comment une personne modérée
doit se comporter. Avez-vous réalisé que cest en accédant au pouvoir
quils le sont devenus ? Exemple. Renseignez-vous. Quand le Major Président
a pris le pouvoir le 3 septembre 1987 à lUniversité du Burundi, sanctuaire
des agitations, certains étudiants tutsi ont dit à leurs collègues hutu
quun dur venait de sinstaller aux affaires. Noubliez surtout pas que le
Major Président était Chargé des Opérations à lEtat-Major quand la
guerre a failli éclater avec le Zaïre de lépoque. Cest lui qui, au
pouvoir, est devenu champion de lunité avec les résultats quon connaît.
Dans le camp den face, on a vu de grands activistes du PALIPEHUTU abandonner
du jour au lendemain le langage stéréotypé de ce parti et rejoindre le Major
Président pour nous enseigner lunité nationale. Ils figurent dailleurs
parmi les meilleurs amis du Major Président.
La
fausseté est devenue une valeur au Burundi. Quand le Vice-Président
Sud-Africain ZUMA a rencontré les Signataires de lAccord dArusha, les
gendarmes du Major Président ont dabord évacué les représentants du
PARENA. Pour la raison que le PARENA est Signataire de lAccord dArusha
mais quil na pas signé lacte dengagement à lAccord. Cest le
monde à lenvers. Le PARENA a peut-être commis un péché mais les autres
Signataires ont commis un véritable sacrilège. Ils ont signé lacte
dengagement à lAccord dArusha et nont cessé de le violer. La première
violation a été commise quand ces Signataires ont pris part à un Gouvernement
dit de Transition avant la signature dun quelconque cessez-le-feu. Ils ont
permis au Major Président de prendre tout son temps avant de venir négocier ce
cessez-le-feu pourtant inscrit dans les premiers articles dudit Accord. Deux années
de guerre de plus auraient pu être évitées en maintenant la pression. Il vaut
mieux ne pas prendre un engagement quon sait davance quon ne va pas
honorer compte tenu des conditions que prendre cet engagement et le violer le
lendemain surtout de manière délibérée.
Devant
lexpulsion de la salle des délégués du PARENA les autres se sont
probablement sentis irréprochables. Alors quils sont complices actifs ou
passifs de lintensification de la guerre après la signature dun Accord de
paix. Savez-vous que certains arsenaux comme les hélicoptères lourds de combat
ont été commandés après la signature dun Accord dit de Paix ?
Quand,
en sortant, les délégués du PARENA ont rappelé le proverbe kirundi qui dit :
« Inkoni ikubiswe mukeba urayirenza urugo », ils faisaient part de
ce total manque de principes qui gouverne aujourdhui la classe politique
burundaise. Le Major Président a réussi lexploit dinculquer aux acteurs
politiques le chacun pour soi et advienne que pourra. En accentuant la répression
des groupes trop remuants, il est en train de parachever lémiettement de
léchiquier politique actuel de Bujumbura. Cela va également relancer
lethnisme entre formations comme sil ny en avait pas déjà assez. Il
entame la dernière ligne droite vers un nouveau coup de poker au sommet du
pouvoir. Je ne sais pas encore dire qui seront les dindons de la farce. Une
chose est sûre. A ceux quil na pas encore mis sous pression aujourdhui
et qui oublient quils y étaient hier, il réserve la seule alternative
suivante : « Mesdames et Messieurs, êtes-vous avec moi ? Si oui
merci beaucoup. Si non je continuerai sans vous mais sachez que vous me le
paierez très cher ».
Dans
un article antérieur, javais dit que quand le Major Président partira il
nous aura tous transformés en menteurs. Et japprends que dernièrement,
quand il est parti expliquer lAccord signé avec Pierre NKURUNZIZA, il a
« oublié les annexes à la maison ». Et il na envoyé personne
les chercher. Veut-il que larmée se soulève quand elle en apprendra le
contenu ? Parce que ce quon cache devient suspect de ce seul fait. On
peut deviner à quoi servira cette manoeuvre. A loccasion de la présentation
des voeux du Nouvel An, le Major Président a annoncé la couleur. Sans détours
il a dit quil partira si TEL EST LE CONSENSUS DE TOUS LES BURUNDAIS. Jespère
que tout le monde a compris. Il ne partira jamais. Rappelons la définition du
consensus. Il y a consensus si personne ne soppose à la proposition.
Croyez-vous que larmée, quil sest employé à préparer au refus et à
laquelle il a même refusé les annexes de lAccord signé avec NKURUNZIZA va
lui demander de détaler sans préavis ? Faut pas rêver !
Puisque
le titre de larticle était NTABARUMANIKA, le Labo du Major Président
terminons par là. Les chimistes savent que, à côté des véritables
chercheurs de laboratoire, il y a toujours des laborantins qui sont plus des
alchimistes quautre chose. Figurez-vous quil y a de tels laborantins dans
les corridors du Major Président. Le premier est le Ministre de lIntérieur
NTIHABOSE. Pour adresser les voeux de Nouvel An de son Patron au Sénateur
BAGAZA, le Ministre NTIHABOSE a sorti, le 3 janvier 2003, une ordonnance
prolongeant dun mois sa mise en résidence surveillée. Et tout le monde
accepte au Burundi quun Ministre se substitue aux Juges sachant quon parle
de la Séparation des Pouvoirs depuis près de quatre siècles ! Et surtout
que ce Ministre se substitue aussi à la loi. Allant jusquà ignorer quune
garde à vue ne peut durer que quelques jours. Il est vrai que, si ce nest
pas lui qui est à la Bastille de Mpimba, quelques jours peuvent partir dun
jour et puis sétendre à deux jours et, en ajoutant chaque jour un jour de
plus, on pourra détenir quelquun jusquau Jugement Dernier. Et si lui
nest pas à Mpimba aujourdhui il pourrait sy retrouver demain.
Lautre
laborantin est le Ministre de lEducation MPAWENAYO. En juillet 2002 son
Gouvernement avait promis aux enseignants une régularisation pour janvier 2003.
Il restait cinq mois et certainement que léquipe du Major Président sest
dite quil avait tout le temps de voir venir. Mais malheureusement, cinq mois
passent vite, et même très vite quand on est au pouvoir. Janvier 2003 est
entamé et va tirer à sa fin. Les enseignants se rendent compte quon tarde
à leur dire quand ils iront à la caisse.
Mais
voilà que le Ministre MPAWENAYO démontre aux Burundais quil est digne de
lattachement que lui voue le Major Président. Il sera bientôt Vice-Roi de
la diversion, un véritable clone de son Chef. Au lieu de répondre à la
question des Syndicats des enseignants il leur dit plutôt quil va dabord
faire la chasse aux « enseignants fantômes ». Et bien entendu,
avant quil ait fini de les débusquer, il ne paiera personne. Théoriquement
tous ces enseignants sont présumés fantômes. Mais combien de temps prendra
cette opération de débusquement ou de débusquage des enseignants fantômes,
un mois, deux mois, un an ?
Et
cest tout de même incroyable que ce soit au moment où on lui parle de
billets de banque en vrai papier monnaie que lui commence à voir des fantômes
à la place. De qui se moque-t-il ? Mais les fantômes ne sont pas la seule
recette imaginée par lélève du Major Président. Il va procéder au redéploiement
des enseignants dans le pays parce que, semblerait-il, il y a une mauvaise répartition.
Et il constate cela exactement au moment où ces enseignants lui demandent la
petite régularisation promise. Savez-vous à quoi pourra servir ce redéploiement ?
A créer des « enseignants fantômes » à éliminer. Je
mexplique. Si vous envoyez des mutations à 20% des enseignants pour quils
aillent à lautre bout du pays et que vous déclenchez simultanément les
missions pour soi-disant débusquer les enseignants fantômes, il y a des
enseignants qui ne seront recensés nulle part parce que se trouvant entre leur
ancien lieu daffectation et le nouveau. Déjà à lépoque où les gens étaient
payés, déménager était difficile et ça métonnerait que ce soit plus
facile aujourdhui.
Aujourdhui,
tout le monde ment à tout le monde, y compris aux enseignants qui ont une
mission noble. Imaginez-vous si, à leur tour, ils commençaient à mentir aux
écoliers en leur apprenant que 2+2=1000 (deux plus deux font mille). Le
Gouvernement du Major Président a même menti au Fonds Monétaire
International. Dans sa lettre au FMI de septembre 2002 (page 40 du document de
la Banque annexe I) le Gouvernement a dit au FMI quil honorerait ses
engagements envers les enseignants en faisant des économies notamment sur les dépenses
de larmée. Il ajoutait que cela serait rendu possible par la signature
dun Accord de cessez-le-feu. Pendant quil faisait des acrobaties pour
retarder la signature de ce cessez-le-feu, il envoyait son ami le Colonel
SIMBANDUKU sillonner le monde pour acheter des armes.
Pour
terminer, un conseil. Pas aux vétérans du Labo parce quils savent ce
quils font, même sils le font au détriment de la population. Je
madresserai aux laborantins tels MPAWENAYO, NTIHABOSE et dautres sur
lesquels je reviendrai un de ces jours. Dans un laboratoire, il ne faut jamais
oublier les règles de manipulation des produits dangereux. Si vous disposez
dacide et deau ne croyez pas que vous pouvez verser lun dans lautre
à votre guise et dans toutes les concentrations (dacide). Si vous versez de
lacide dans leau, vous pourrez poursuivre votre expérience. Mais si vous
versez de leau dans de lacide concentrée, vous allez avoir une surprise
très désagréable. Si le laboratoire ne saute pas vous, au moins vous serez
tellement défiguré que même votre mère ne vous reconnaîtra plus.
A
bientôt
BREVET
N° 1 OU LES DERNIERS EXPLOITS DE NTABARUMANIKA
Par :
Honorable Jean-Marie SINDAYIGAYA (23 janvier 2003)
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1.
Avertissement
Quelques
uns nont pas compris les deux raisons qui font que NTABARUMANIKA, le
Laboratoire du Major Président, soit appelé HEXAGONE. Un hexagone a six côtés
et surtout six sommets. Et quand vous regardez lHexagone vous voyez surtout
les six sommets qui sont saillants. Et dans le cas qui nous concerne, les six
sommets sont NTA et BA et RU et MA et NI et
KA. Mais faites attention. Ici il ne sagit pas dun polygone régulier.
Cest un polygone irrégulier et même très irrégulier. Cest à dire que
tous les côtés ne sont pas égaux. A titre dexemple le côté KADEGE est de
loin plus grand que les autres. Jai montré une ébauche géométrique de cet
Hexagone à quelquun. Il a failli mourir de rire.
Ainsi
NTABARUMANIKA est un Hexagone de par ses six sommets. Mais aussi et surtout,
NTABARUMANIKA est un Hexagone par allusion à sa toute puissance sur le sol
burundais qui rappelle un Hexagone doutre Atlantique. Si quelquun peut me
dire le contraire ce ne sont pas les personnes qui étaient parties écouter
BARARUNYERETSE à Bruxelles ce samedi 18 janvier. Lequel sexprimait avec un
ton hautain et méprisant comme lui seul sait le faire au Burundi. Même le
Major Président ne toise jamais les Burundais de si haut.
Cest
précisément la dernière expédition du Laboratoire (BARARUNYERETSE à
Bruxelles) qui ma donné une idée. Celle de breveter les exploits présents
et à venir du Laboratoire. Vous savez bien que tous les grands laboratoires de
recherche qui font des travaux originaux les font breveter? Nous allons donc
breveter les exploits de NTABARUMANIKA qui le méritent à plus dun titre.
Tout le monde est donc prié dy collaborer afin que tout nouvel exploit soit
breveté. Nous donnerons aussi des mentions aux laborantins. La cote « médiocre »
risque malheureusement de revenir trop souvent.
2.
NTABARUMANIKA a menti et promis un miracle au FMI. | RETOUR
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Dans
la lettre que le Gouvernement du Major Président a adressé au FMI, le 22
septembre 2002 (Annexes page 42), il est écrit que, dans le cadre du combat
contre la corruption : « Le Gouvernement projette de mettre en
place une Cour des Comptes indépendante de lExécutif et du Législatif. A
cet effet, un projet de Loi sera soumis à lAssemblée Nationale au courant
du mois de mars 2003... ». Si je comprends bien, le Major Président
va mettre en place une Cour des Comptes indépendante de lExécutif qui
laura mise en place. Telle une mère qui promettrait à la famille quelle
va donner naissance à un enfant qui ne soit pas son héritier génétique et même
garantir quil ne lui ressemblera pas.
Tout
le monde sait que, au Burundi, il ny a aucune séparation des Pouvoirs. Ceux
qui pilotent lExécutif pilotent également le Législatif et le Judiciaire.
Comme ceux quon appelle communément Abategetsi sont les barons de
lExécutif, cest ce dernier qui polarise la décision. Quand je dis Exécutif,
je ne parle pas du Ministre de la Jeunesse et des Sports mais du Major Président
et de quelques Bishikira de la nouvelle Nomenklatura.
Au
lendemain du précédent article sur NTABARUMANIKA où justement je disais que
la Séparation des Pouvoirs est inconnue au Burundi, alors quon en parle
depuis près de quatre siècles, le Président du Sénat, BARARUNYERETSE, qui
rencontrait les Burundais à Bruxelles, a évoqué la Séparation des Pouvoirs
pour affirmer que cest la Justice qui maintient en résidence surveillée le
Sénateur BAGAZA. Quel est le Juge qui a décidé larrestation du Sénateur
BAGAZA et qui a ordonné, en le motivant, son maintien en résidence surveillée ?
Comment est-ce que le Sénateur BARARUNYERETSE peut dire cela quelques jours après
que la prolongation de la mise en résidence surveillée ait été décidée par
ordonnance du Ministre de lIntérieur NTIHABOSE ? Le Ministre de lIntérieur
est le Juge Président de quel Tribunal correctionnel ou de quelle Cour
Criminelle ?
Jai
pris lexemple de BAGAZA pour une raison que jai expliquée dans un autre
article, paru il y a quelque temps. BAGAZA est un ami du Président MUSEVENI et
il a des amis dans les hautes sphères de larmée burundaise. Cela nempêche
pas le Major Président de le malmener. Je mimagine à quelle sauce sera mangé
lhomme commun qui osera se mettre en travers de la route du Major Président.
Ce qui meffraie le plus cest que beaucoup trouvent que tout cela ne les
concerne pas. Mais, demain, ceux-là pourraient connaître un bien moins
enviable sort que BAGAZA.
Dans
le courrier au FMI cité en amont il ny avait pas que cette promesse de
miracle selon lequel lExécutif mettrait en place quelque chose (Cour des
Comptes) qui nait pas de comptes à lui rendre et qui fasse notamment de la
BRB le grand temple de la transparence. En plus de cette promesse de miracle, il
y a eu un petit mensonge, comme dhabitude. La phrase que jai citée en
amont continue par ces mots : « En attendant, le contrôle budgétaire,
y compris les budgets de la défense et de la sécurité, seront sous audit de
lInspection des Finances ». Bravo, car si maintenant lInspection
Générale des Finances peut à tout moment faire irruption à lEtat-Major
demander des explications sur telle ou telle dépense et les obtenir dans les
moindres détails, nous avons atteint la transparence à 100%.
3.
Document du 23 juillet 2001 : connais pas ! | RETOUR
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A
Bruxelles, dans laprès-midi de ce samedi 18 janvier 2003, le Président du Sénat
BARARUNYERETSE, interrogé sur le départ du Major Président du pouvoir le 1er
mai 2003, après sa tranche de pouvoir, a donné une réponse fort particulière.
Il a dit : « Cette question sera traitée lors du prochain Congrès
du Parlement qui aura lieu fin février début mars 2003.. .Cette question sera
soulevée et nous lui trouverons une réponse ».
En
disant cela, BARARUNYERETSE a mis une grande croix sur la signature que le Major
Président a apposé sur le document signé le 23 juillet à Arusha par le Major
Président, Domitien NDAYIZEYE et le Président MUSEVENI. Le document porte
comme première signature celle du Major Président. Lequel sengageait
à : « Cesser les fonctions avec diligence à la fin de la période
des dix huit mois courant à partir de la date de prise de fonction ».
Cest le point XI et dernier du document.
Avec
cela, qui pourra encore croire en la signature dun Burundais ? Voici
alors lart du Laboratoire du Major Président. Ce dernier sest engagé à
partir. Au nouvel An 2003, il a rallongé la phrase et a dit quil partirait
« Si tel est le consensus de tous les Burundais ». Le
vendredi 17 janvier a paru mon article dans lequel je disais que parler de
consensus de tous les Burundais équivalait à dire que le Major Président ne
partirait pas. Parce que, compte tenu de la définition même du consensus,
larmée, à elle seule, peut bloquer lissue.
Voilà
donc que pour jouer à la grande transparence dans la pure tradition légaliste,
le Président du Sénat BARARUNYERETSE dit que les deux Chambres législatives
se saisiront de la question et la trancheront. Mais tout le monde sait comment
ces Chambres se saisiront de la question et la trancheront. On sait comment les
membres du Sénat ont été désignés. On connaît aussi les méthodes
traditionnelles dobtention des votes, quand bien même les deux Chambres, ne
seraient pas acquises au Major Président.
Mais,
même dans le cas où on demande au Major président dhonorer lengagement
solennel quil a pris le 23 juillet 2001 à Arusha, il reste encore une carte
de sortie que, jen suis certain, le Laboratoire et son patron se préparent
à abattre. Certains se contentent de dire que le Major Président a promis de
partir sans même avoir les capacités de comprendre le contenu dun texte. La
dernière clause du document du 23 juillet 2001 cité en amont dit que le Major
Président devra cesser les fonctions avec diligence.
Quest-ce
que cela signifie ? Noubliez pas que le Laboratoire comprend à la fois
de grands littéraires manipulateurs de la langue de Victor Hugo et des juristes
non stagiaires. Supposez que le 1er mai 2003 il persiste encore de
linsécurité, ce ne serait pas faire diligence de la part du Major Président
de partir à ce moment. Et comme par hasard, le Major Président vient
dordonner à son armée de lancer une grande offensive contre les FDD. Ce
nest plus pour gagner la guerre, car sil ne la pas gagnée en six ans
de pouvoir depuis le 25 juillet 1996, il ne va pas la gagner avec ces trois mois
qui restent avant son départ programmé. La preuve est que cette dernière
offensive vient de lui coûter trois officiers supérieurs, paraît-il, et je ne
sais combien de soldats et une capture de deux pièces de canons. En y ajoutant
les centaines de civils qui y ont laissé la vie, on peut se demander sil est
humain de poursuivre une telle guerre quon sait quon ne gagnera pas et
quon rallume juste pour gagner du temps en vue de la négociation dune
prolongation dun règne. Je vous avais dit, dans un autre article, que le
Major BUYOYA veut probablement battre le record du règne le plus long au
Burundi détenu jusquà ce jour par MWEZI GISABO.
Le
Major Président compte grignoter le temps en combinant ces opérations
militaires avec des manoeuvres diplomatiques avec laide de ses amis de le
laxe quon connaît. Cest ainsi quau moment où on parlait de
finaliser les négociations à Dar Es Salaam, BUYOYA et NKURUNZIZA étaient
invités à Addis Abeba pour entendre et prononcer des discours. Avec cela le
Major Président a gagné une dizaine de jours. Après, ses amis ont convoqué
les négociations à Pretoria sachant que NKURUNZIZA refuserait daller y négocier.
Ce qui ferait encore gagner une dizaine de jours quon mettrait à négocier
NKURUNZIZA pour quil aille négocier à Pretoria. Et avec cela uniquement il
a gagné dix jours en insérant malignement des négociations dans les négociations.
Et
de fil en aiguille le Major Président va consommer le calendrier. A ses
militaires, qui sont effrayés parce quil refuse exprès de lever les barrières
entre eux et lesdits rebelles afin quils puissent commencer à se préparer
à composer une même armée, tâche très difficile, il dit quil va en finir
militairement. Alors quil sait quil na aucune chance dy arriver. Et
pourquoi, dans de telles conditions, il a nommé un commandement militaire de
guerre ? La seule solution est quil veut gonfler le nuage
dincertitude qui plane sur le Burundi. Que le Major Président sache que
dautres savent ce quil prépare et que la mission assignée à la tournée
du président du Sénat BARARUNYERETSE, membre du Labo, rentrait dans ce cadre.
Il était chargé de battre le rappel des soutiens et propager que son patron
est le seul homme de la situation au Burundi.
Déjà
certains milieux amis du Major Président ont commencé la campagne. Exactement
comme on pouvait limaginer. A ceux qui en ont jusque là du Major Président
(il faut normalement accompagner cela dun geste) ils disent crûment ceci :
« Si BUYOYA part ce sera le chaos ». Moi je leur ai dit que
cest un cercle vicieux : « Le Major Président entretient le
chaos ; comme il est le seul à pouvoir surfer sur ce chaos ceux qui
convoitent son pouvoir prennent peur, le lui laissent et se contentent de
miettes ; en demeurant au pouvoir grâce au chaos il na aucun intérêt
à y mettre fin ». Et le cycle BUYOYA reprend indéfiniment.
Lors
dune intervention à Genève, le Professeur Juan HOTTINGER, qui fut lun
des encadreurs des Commissions des négociations dArusha a dit ceci :
« Le problème burundais aurait trouvé une solution en quelques
semaines si les Burundais sétaient réellement engagés à négocier ».
Il était si souvent scandalisé quil en venait à sénerver de voir
les délégués adopter une attitude totalement insouciante pendant que des
milliers de vies humaines séteignaient dans un conflit qui est loin dêtre
le plus inextricable de la terre. Seulement, le Burundi a des politiciens qui
sont certainement des plus irresponsables de cette planète Terre.
4.
Autres signatures gommées : Au pays où la parole donnée na aucune
valeur | RETOUR
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Dans
ce même document du 23 juillet 2001, qui porte comme première signature celle
du Major Président, le point V dit : « Offrir une protection
absolue à tous les dirigeants politiques notamment ceux qui reviennent de
lexil ». On peut vraiment dire que BAGAZA a eu droit à une
protection absolue puisque sa résidence est minutieusement surveillée pour que
les voleurs ne viennent pas lenlever. Il faut quil dise merci au Major Président
qui encourage tous les exilés à suivre lexemple de BAGAZA pour rentrer se
faire protéger. Souvenez-vous que pour les centaines de milliers de paysans
hutu entassés dans des camps de regroupement forcé le Major Président a dit
aussi que cétait pour les protéger. Il a oublié daller y vivre pour être
aussi protégé. Et BAGAZA voudrait que les grands chefs Hutu sinquiètent de
la « mise sous protection rapprochée » dun Sénateur tutsi ?
Eux qui sont allés expliquer à létranger la mise sous scellé des
populations hutu ? Par leur ami le Major Président.
Le
point VI dudit document du 23 juillet 2001, dûment signé par le Major Président
disait : « Ne pas exercer des représailles contre les opposants
politiques ». Il paraîtrait quon napplique pas cette
disposition à légard de MUKASI parce quil ne croit pas au processus
dArusha. A vous croyants, sachez que vous ne devez prier que pour ceux qui
croient comme vous ! Peut-être aussi que MUKASI ne peut pas être considéré
comme un opposant politique. Parce que la rancune quil voue au Major Président
nest quune affaire de règlements de comptes entre vieux copains. Son ami
ayant refusé de le nommer Premier Ministre au lendemain du 25 juillet 1996. Je
lavais révélé dans larticle consacré à MUKASI (MUKASI, Roi des
farceurs). LUPRONA de KADEGE a, dans un communiqué, confirmé mot à mot ce
que javais dit.
Et
les cadres dirigeants du PARENA qui demeurent en prison ? Ne sontils pas
des opposants politiques couverts par cet engagement du Major Président ?
Peut-être on va nous dire que ce sont de simples voleurs genre GATARINA ou
autres RUSENYANZUGI ! Donc des prisonniers de droit commun et non des
prisonniers politiques. Ne me posez pas la question de savoir pourquoi je ne
parle pas des prisonniers hutu. Il paraît que le Major Président pense
beaucoup à eux. Ils sont en de bonnes mains même sil en a déjà pendu
trois.
Les
représailles contre les opposants politiques sétendent même à de pauvres
inoffensifs comme MUKASI. Si un régime peut trembler à cause du seul MUKASI,
cest quil ne tenait déjà pas debout. Les tenants du pouvoir peuvent-ils
en arriver à être jaloux que le farceur MUKASI organise une rencontre déchange
de voeux de Nouvel An avec ses copains ? Alors quil ne le fait même pas
avec les sous du contribuable, comme le Major Président. Arrêter, relâcher et
ré-arrêter MUKASI est devenu la principale activité du Gouvernement. Cest
aussi lâche que le lion qui passerait ses journées à courir derrière une
souris !
5.
Brevet N° 1 de NTABARUMANIKA : Champion de la division ethnique | RETOUR
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Plusieurs
personnes présentes à la causerie de BARARUNYERETSE à Bruxelles mont
confirmé ce que le site arib.info a publié. Comme quoi BARARUNYERETSE yarutweretse.
Il a dit : « Il y a deux familles politiques, à savoir le G10 et
le G7, et chaque famille a eu sa part à Arusha. Les nouveaux venus (entendez
par là les Mouvements armés en négociation) iront dans leur famille politique
où ils partageront ce qui revient à cette famille ».
Ce
libellé hypocrite, comme on en sert si souvent, mérite dêtre décrypté.
Quand il dit familles G10 et G7, cest pour ne pas nous dire les Tutsi et les
Hutu. Et quand il nous dit que les Mouvements armés iront dans leur famille
cest une autre façon de nous dire que ces Hutu devront aller chez les Hutu.
Et cest le Laboratoire du Parti de lUnion Nationale qui nous dit
cela. Et en quoi est-ce que la vision du Labo diffère de celle qui dit quil
y a deux communautés au Burundi et quil faut que chaque communauté élise
ses représentants ?
La
première grande différence est lhypocrisie du Labo. La seconde est que le
Labo veut que les Hutu et les Tutsi soient représentés séparément
puisquil met une barrière entre les deux familles politiques, appellation
hypocrite des ethnies, mais en ajoutant la particularité que cest le Labo et
ses proches qui représentent les Tutsi. Voilà donc que ce sont les partisans
du découpage dun minuscule et pauvre pays qui se font les missionnaires de
lintégration du Burundi dans des entités régionales. Les Tutsi et les Hutu
de la rue voient quils sont manipulés par des ventriotes déguisés en
patriotes. Mais ils nont aucun moyen de sen débarrasser car ces parasites
sont comme des sangsues qui leur collent aux mollets.
Jai
dit, lors dun séminaire qui se déroulait dans les enceintes du Parlement
Européen en mai 2001 que les Burundais constituaient probablement le peuple qui
a engendré les gens les plus faux et les plus menteurs de la planète Terre. Un
participant, faux Africaniste, ma dit quon ment partout sur Terre. Je lui
ai alors donné lexemple du bonjour burundais. Quand tu croises un Burundais,
que tu lui dis bonjour et que tu lui demandes où il va (ugiye hehe ?)
il te répond quil ne va nulle part (ntaho ndoye). Au lieu de vous
dire directement : « Je ne veux pas te dire où je vais ». Un
Burundais ne te dira jamais ouvertement non. Afin de tout te refuser sans te
choquer. Et il ne te dira jamais un grand oui. Parce quil veut garder la
latitude de changer davis et de vous fausser compagnie. Celui qui dit souvent
oui est appelé Ikigwarudubi ou Ikirosi. Au Burundi ce sont les défauts
qui sont devenus des qualités. Vous comprenez pourquoi, quand on leur fait
signer un engagement, ils mettent toujours quelques mots qui leur permettront de
vous fausser compagnie quand vous sortirez le texte quils ont signé, tel le
« avec diligence » que nous avons épinglé en amont.
6.
A ceux qui doutaient encore | RETOUR
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A
ceux qui doutaient encore de ce que NTABARUMANIKA soit une véritable machine à
monter du spectacle pour les Burundais, encore quelques faits et gestes. Invité
du site arib.info, KADEGE, le nouveau Président de lUPRONA, a répondu à un
internaute qui lui disait que MANWANGARI aurait « avoué » que lui,
BARARUNYERETSE et KADEGE auraient rédigé le communiqué du putsch du 21
octobre. Il a répondu queffectivement ils ont préparé un texte à présenter
aux chefs des Partis politiques dont le FRODEBU et de conclure par : « Si
cest cela les aveux que vous prêtez à Monsieur MANWANGARI, il a dit la vérité ».
On se serait attendu à ce quil dise que lintéressé na quà
sadresser à MANWANGARI pour quil lui confirme éventuellement ce quil
aurait avoué. Loin de là, et pour des choses aussi graves, le Président
KADEGE a parlé au nom de et à la place de MANWANGARI. Parce quil savait que
MANWANGARI dirait la même chose sil avait à sexprimer.
Comme
ce sont des personnes qui nimprovisent pas, contrairement à certains, cela
signifie quils ont déjà constitué ou reconstitué un emploi du temps
commun pour le 21 octobre. Tant et si bien que KADEGE va jusquà donner une
version différente de celle jusque là admise par tous. Il dit que la réunion
des chefs des Partis a eu lieu tard dans la soirée. Cest nouveau, parce
quon savait plutôt quelle a eu lieu vers 16-17 heures. Il faudrait
quelles soient devenues folles pour que les aiguilles des montres bondissent
de 17 heures vers 22 heures sans transition. Déjà, logiquement, ce quil dit
est peu plausible pour une raison simple. Tard dans la soirée, ça métonnerait
que certains chefs politiques (hutu) pouvaient déambuler dans les rues de
Bujumbura.
Plus
intéressant encore, lHonorable Président KADEGE dit : « Vers
13-14 heures, un véhicule militaire est venu nous chercher, chacun à son
domicile ». Et ce « nous » cest qui ?
Curieusement il sagissait des gros bras de lUPRONA avec comme absent de
marque, MAYUGI, le Président de ce Parti. Et on oublie de nous dire que cest
un autre Hutu de ce Parti qui a pris sa place en la personne de MUKASI. Poste
quon allait finalement confier officiellement à KADEGE.
Le
Labo est tétanisé par limprudence mêlée dinconscience de MUKASI. Car
le Labo, et lui seul, décide de quand on peut parler de génocidaires et quand
il faut les retirer du vocabulaire français. MUKASI, lui, na que ce mot à
la bouche. Il lutilise si mal quil devient un projecteur braqué sur
laprès-midi du 21 octobre. Et cette pièce de la maison burundaise, le Labo
ne veut pas quelle soit éclairée. Le Labo a même arraché les ampoules
déclairage. Voilà maintenant que MUKASI mets les pieds dans les plats en éclairant
la pièce avec une torche. Ce quon ne voit pas sous le faisceau, se projette
comme ombre et cest alors à chacun de deviner ce quil voit :
putschistes ou génocidaires.
Ainsi on
nembastille pas MUKASI parce quil constituerait une quelconque « menace
contre les Institutions », comme on aime à dire. Mais pour le contraindre
à la fermer, surtout que lui-même constitue une pièce de lengrenage.
Ainsi, vous comprenez pourquoi on la réembastillé ce mardi 21 janvier. On
lavait libéré pour quil rentre chez lui et la ferme. Mais lui a
recommencé son show. Surtout quil ne passe pas inaperçu avec sa tête de
« Sage ». Une tête qui mérite de figurer au Sénat à côté
dun BIKOMAGU en tenue de combat.
epuis peu, les négociations inter-burundais
ont été transférées à Dar Es Salam. En effet, le CNDD-FDD trouvait l'
AFRIQUE DU SUD assez mal intentioné.
M. ZUMA n'avait plus l'air de comprendre le problème Burundais. Il mélangeait
tout. De tel sorte qu'il finit par accepter de se laisser prendre la main par M.
Buyoya en personne.
L'une des graves fautes que lui reproche
le STAFF du CNDD-FDD est le fait que M. ZUMA s'initie dans les problèmes
internes du mouvement et cela en étant pas membre du mouvement. Une
décision très clair du CNDD-FDD sur la suspension de M.
Ndayikengurukiye Jean-Bosco lui a été signifié par l'équipe de négociation
du mouvement. Mais rien y fait, M. ZUMA poursuit à s'entêter et cela n'aide en
rien les négociations. Au contraire, Buyoya y trouve une excuse pour
poursuivre sa politique de chaos du pays.
La dernière fois que le CNDD-FDD a prévenu M.
ZUMA, les négociations ont été transférer à Dar Es Salam. Si M. ZUMA
participe à ces négociations avec M. Ndayikengurukiye, il faudra que l' Afrique
du Sud se trouve un nouveau remplaçant de son excellence M. MANDELA.
NTABARUMANIKA
: BREVET N° 2 OU
BREVET DU CHAMPION DE LA DIVERSION
Par :
Honorable Jean-Marie SINDAYIGAYA (27 janvier 2003)
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1.
La machine est en route
Quand
jai sorti larticle « BUYOYA, Roi de la diversion », je savais
que le Major Président et son Hexagone NTABARUMANIKA, ne tarderaient pas à
confirmer mes dires. Mais je ne croyais pas quils le feraient si vite et de
manière aussi éclatante. Me permettant, au passage, de délivrer une mention
du « grand bêtisier » à un certain Procureur Général.
Avant
cet exploit inattendu de dernière minute, jallais vous parler dun autre
exploit. A savoir comment le Major Président et NTABARUMANIKA ont réalisé
lexploit de faire du PALIPEHUTU un fonds de commerce prospère pour leurs
amis pendant que la tragédie consumait le pays. A loccasion je vous
introduirai un Parrain de larmée burundaise que javais oublié : le
Colonel Laurent NIYONKURU, grand ami du Major Président. Vous apprendrez
certainement quelque chose et au moins vous serez convaincus que si le
PALIPEHUTU navait jamais existé, certains ne seraient jamais sortis de leurs
trous et jamais ils ne seraient devenus aussi riches quils sont
aujourdhui. Ce nest que partie remise.
2. Je vous lavais dit
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Quand
je vous ai parlé de la diversion du Major Président en parlant de la mise en résidence
surveillée du Sénateur BAGAZA, je nai pas tenu à développer toutes les
connexions y relatives parce que je savais que le Major Président et
NTABARUMANIKA ne tarderaient pas à me donner loccasion dy revenir. Il
na pas fallu attendre trop longtemps. Après BAGAZA, cest le tour de
NKURUNZIZA. La diversion passe du Sénateur au « Rebelle ». Pour
dire que personne nest à labri. Et quand je disais « inkoni
ikubiswe mukeba urayirenza urugo » ce nétait pas que des mots
quand on parle des acrobaties du Major Président.
3.
Le cas BAGAZA permettait de deviner ce qui suivrait
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Récapitulons
et connectons les faits. Le 9 janvier 1997, BAGAZA dénonçait, de manière non
équivoque sur la BBC, les camps de regroupement forcés des paysans hutu. Le
seul Hutu qui a osé les dénoncer publiquement est Augustin NZOJIBWAMI, que ses
anciens amis du FRODEBU qualifient aujourdhui de tous les noms. On devrait
leur renvoyer la question des Ecritures : « Que celui qui na
jamais...lui jette la première pierre ». Ils se cacheraient tous à
commencer par les plus bavards.
Revenons
à nos moutons. BAGAZA et NZOJIBWAMI ont été immédiatement pris dans le
collimateur. Mais contrairement à ce quon pourrait croire, ce nétait pas
tant à cause du crime quils venaient de dénoncer. Mais parce que le Major
Président tenait à ce quil y ait un silence plat durant les mois qui
allaient suivre. Et à ces Hutu, grands amis du Major Président, je rappellerai
que BAGAZA, accusé davoir trempé dans lassassinat du Président NDADAYE,
na eu droit quà une résidence surveillée (18 janvier 1997) alors que le
Député NZOJIBWAMI a eu droit à une résidence surveillée (du 8 au 12 février1997)
mais aussi dun séjour à MPIMBA pour atteinte à la sûreté de lEtat.
NZOJIBWAMI a quitté MPIMBA le 19 février 1997. Le jour où décédait Nicolas
MAYUGI. Au lendemain dune réception lui offerte en guise dau revoir par
ses « amis » de lUPRONA, avant quil ne regagne son lieu
daccréditation comme Ambassadeur. Il « paraîtrait » quil était
« très malade ». Drôle de malade mourant qui passe toute une soirée
à fêter et à préparer un départ imminent à létranger. De qui se
moque-t-on ?
Il
faut lire entre les lignes. NZOJIBWAMI, conduit à MPIMBA a recouvré la liberté.
Mais BAGAZA, qui nétait quen résidence surveillée, allait y rester
longtemps. Pourquoi cette asymétrie dans le traitement des deux affaires ?
Parce quon instruisait le procès des putschistes à la manière du Major Président.
Je ne dois pas revenir sur cette escroquerie judiciaire honteuse. Il fallait
donc avoir, en plus de quelques petits lampistes tels NGOMIRAKIZA, un grand
gabarit pour accompagner le procès. Dans larticle sur la diversion du Major
Président, javais dit combien il me manquait des mots pour qualifier une
telle manoeuvre. Celle de tromper lopinion en propageant que BAGAZA était le
grand putschiste du 21 octobre quand les vrais acteurs étaient tranquilles dans
leur coin.
Ainsi,
BAGAZA allait se tenir tranquille. Le FRODEBU aussi après le stage de
NZOJIBWAMI au bagne de Mpimba. Léonce NGENDAKUMANA, Président de lAssemblée
Nationale, avait également reçu un avertissement. Tout le FRODEBU était donc
averti puisque le Dr Jean MINANI, son Président, était à létranger et à
lécart des foudres du Major Président. Le résultat est quen mai 1999,
on a pu lire tranquillement la sentence de condamnation des « petits
putschistes » sans que personne nose porter la main sur la bouche pour
crier au scandale.
Aujourdhui
le Major Président et NTABARUMANIKA abordent un nouveau grand rendez-vous. Un
double rendez-vous. BAGAZA est de nouveau en résidence surveillée. Pour
atteinte à la sûreté de lEtat. Dautres ont attenté à la sûreté de
lEtat de manière plus spectaculaire mais sont loin dêtre inquiets ;
du moins sont loin dêtre inquiétés parce que inquiets ils le sont. Le
PARENA na pas signé lacte dengagement aux Accords dArusha. Parce
quil estime que beaucoup de questions étaient encore à négocier avant de
penser à passer aux Institutions de Transition. Voilà donc que NKURUNZIZA (
Pierre et pas Alfred lami du Major Président et beau-frère de léminent
sommet de lHexagone) répète de manière « agaçante » lui aussi
quil faut renégocier les questions politiques vitales.
Quoi
alors de plus normal que de soccuper des deux gêneurs. BAGAZA est en résidence
surveillée jusque quand à votre avis ? Jusquau jour où il sera jugé ?
Nenni va !
4.
Brevet n°2 : Champion de la diversion
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Il
y aura beaucoup de brevets à octroyer sur la diversion. Pour nous détourner
des véritables enjeux du moment, le Major Président, son Hexagone et ses fidèles
serviteurs viennent de nous apprendre quune sentence de mort a été prononcée
à lencontre de NKURUNZIZA pour participation à une bande armée (voir
aribinfo du 25 janvier2003). Ce dossier ne date pas de janvier 2003. Pourquoi
est-ce quon nous en parle exactement maintenant ?
Parce
quon veut faire accepter, à un NKURUNZIZA terrorisé par lannonce dune
pendaison, tout ce que Mr ZUMA va lui dicter sous linspiration du Labo du
Major Président. On séquestre littéralement NKURUNZIZA à Pretoria menaces à
lappui. Et si on sort aujourdhui les dossiers judiciaires cest
certainement pour lui signifier que lAfrique du Sud pourrait recevoir et exécuter
un mandat darrêt à son égard. Noubliez pas que la même Afrique du Sud
a retiré la garde au Sénateur BAGAZA à la seule demande du Major Président.
Alors que, compte tenu de la manière irrégulière dont les Chambres législatives
ont été mises en place, la levée de limmunité parlementaire de BAGAZA
devait relever de laccord de la Commission de Suivi de lApplication de
lAccord. Indépendamment du fait que le PARENA ait signé ou non lacte
dengagement à lAccord dArusha.
Il
nous faut aussi délivrer la palme dor du meilleur « bêtisier »
au Procureur Général Gérard NGENDABANKA. Cest lui qui sest chargé,
avec zèle, de délivrer le message à NKURUNZIZA, lors de sa dernière conférence
de presse. Et de dire, rapporte aribinfo, que NKURUNZIZA ne risque rien sil
rentre au Burundi parce que une amnistie est prévue ou alors une grâce présidentielle.
Cest
tout de même incroyable que ce soit le Parquet Général, lorgane chargé de
poursuivre les criminels qui leur révèle comment ils vont échapper aux
condamnations ou à lexécution des sentences. Je vous lavais déjà
annoncé dans le dernier article, moins dune semaine avant la prestation du
Procureur Général NGENDABANKA. Nous nous dirigeons vers une Nième
amnistie. Le postulat est le suivant : « Nous sommes tous des
criminels. Donnons-nous tous le pardon ». Non, tous les Burundais ne
sont pas des criminels. Avant toute amnistie véritable, il faut quun organe
judiciaire impartial digne de ce nom nous dise quels sont les Burundais qui ont
commis des crimes depuis lindépendance et hiérarchiser la gravité de ces
crimes. On ne demandera pas à ce que tous soient pendus haut et court.
Limportant est que les Burundais les connaissent afin quils ne reviennent
plus se poser en sauveurs du pays. Quils aient un peu plus dhumilité. Et
surtout, cela mettra fin à la globalisation et à limpunité.
5.
Le brevet du grand bêtisier au Procureur Général NGENDABANKA
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Il
faudra régulièrement rafraîchir la mémoire à certains. Ils ont la chance
que je nai plus bonne mémoire comme autrefois. Quant au Procureur Général
NGENDABANKA, lun des rares Hutu auxquels on devrait donner la communion
sans confession comme on dit, rappelons-lui certaines petites choses sur son
itinéraire. Quelquun me rappelait quil était Directeur de Cabinet
Adjoint du Major Président à la veille des élections de juin 1993. Cest
dire que le Major Président laimait beaucoup. A tel point que certaines
langues disaient quil allait le nommer Ministre de la Justice sil avait
gagné les élections. Mieux encore, il était le grand ami de feu Fridolin
HATUNGIMANA, le Directeur de Campagne du Major Président. Je vous disais dernièrement
que ce dernier et NGEZE, « le Président en pyjama », ont voulu
faire main basse sur le résultat des élections du 1er juin. Ne me
dites pas que NGENDABANKA a été très content que celui qui lui avait promis
un siège à ses côtés perde les élections ! Et dailleurs lautre
Directeur de Cabinet, feu Lt-Colonel NINGABA passait à laction. Et
rappelez-vous de ladage qui dit : « Dis-moi qui tu hantes je te
dirai qui tu es ».
Après
le putsch du 21 octobre, NGENDABANKA a pris ses jambes à son cou. Etait-il
menacé par les putschistes ? Cela métonnerait beaucoup. Parce quils
étaient comme lui, les amis du Major Président. Les putschistes qui ont été
tirer de prison le Directeur de Cabinet du Major Président nallaient pas
sen prendre à son collègue directeur de Cabinet Civil. Cela me semble évident
comme le nez sur un visage. Et en moins de temps quil ne faut pour le dire,
NGENDABANKA avait déjà fait le tour de la sous-région. Comme par hasard,
certains disaient quil navait pas manqué toutes les rencontres qui eurent
lieu avant le putsch sanglant. Lui aussi, et cest une bonne chose que ce soit
un Hutu comme lui qui se charge de le lui dire, devra donner son emploi du temps
dans les deux semaines davant et daprès le 21 octobre. Après il pourra
amnistier ou exécuter qui il veut.
Plus
tard, solidarité hutu oblige, NGENDABANKA revenait par une petite porte. Et
quelles sont les personnes qui me rapportèrent un jour quil était désormais
du FRODEBU ? Les mêmes qui réclamaient une Magistrature neutre. Mes amis
étaient devenus plus jongleurs que les meilleurs Bagamba. Il devint, par
trafic dinfluence comme dhabitude au Burundi,(que les Tutsi ne croient pas
en avoir le monopole) Ministre de la Justice du deuxième Gouvernement
NTIBANTUNGANYA.
Certains
du FRODEBU lutilisèrent pour quil les débarrasse du Procureur Général
BUTASI. Ces gens du FRODEBU ont oublié ladage kirundi qui dit « Uwukwegeye
amakara mu bushambara aramuturira ». Ce sont eux qui avaient fait
nommer BUTASI avec grand faste après le décès, par maladie ( au Burundi la
mort naturelle est lassassinat), du Procureur Général MAJANYUMA.
Vous
ne connaissez pas lanecdote autour de cette nomination de BUTASI. BUTASI fut
nommé par décret signé par NTARYAMIRA parmi les tous premiers. Un haut cadre
influent du FRODEBU a pris le décret et la déchiré. Moi je lai soutenu
pendant que dautres lui tombaient dessus. Je ne donnerai pas son nom parce
quil est à Bujumbura et il nest pas le grand protégé du tandem au
pouvoir. Mais je le mentionnerai uniquement sil my autorise parce que je
sais quil lira cet article. On a fait signer un nouveau décret et on a pris
soin daller aussitôt lafficher. Nous avons programmé daller le déchirer
au Grands Bureaux très tôt avant larrivée des lecteurs. Mais on nous a
informé que des soldats nous attendaient de pied ferme et quils tireraient
sans sommation. Vous comprenez quon ny est pas allé sinon je ne serais
pas en train de vous le raconter. BUTASI faisait du véritable terrorisme et il
lui arrivait de dire nimporte quoi oubliant quil avait un pouvoir énorme
sur tout justiciable. Le comble est quil nétait pas le plus méchant de
tous.
Un
journaliste inconscient, qui croyait que la liberté dexpression existait au
Burundi, donna des surnoms à certains Ministres hutu du Gouvernement
NTIBANTUNGANYA. A NTIBA il donna le surnom de chacal ; à Séverin
MFATIYE il donna celui de sanglier ou phacochère, je ne me
souviens plus, et à NGENDABANKA il donna celui de...rhinocéros. Que
NGENDABANKA mexcuse ce nest pas moi qui ai suggéré cela à ce
journaliste ; jétais déjà réfugié et très loin du Burundi.
NGENDABANKA
apprit cela le jour où il devait prendre lavion pour aller à Kampala
soi-disant négocier la fameuse dette de MUSEVENI, vous comprenez maintenant
pourquoi je vous ai dit (dans un autre article) que cette dette il faut mettre
un croix dessus. Il a exigé du Procureur Général BUTASI quil coffre le
petit insolent de journaliste. NGENDABANKA recourait à un véritable terrorisme
comme son Patron. Est-ce de la faute dun journaliste dexagérer de petits
défauts physiques qui auraient dû plutôt faire rire surtout les victimes. Moi
on ma surnommé OGRE alors que je nai jamais mangé personne. Si les gens
peuvent rire à mes dépens tant mieux. Le pauvre journaliste a passé plusieurs
semaines en prison pendant que des assassins faisaient tranquillement leurs
affaires à Bujumbura voir même sinstallaient au pouvoir.
Le
Ministre de la Justice dalors NGENDABANKA aurait dû aller apprendre comment
on traite la presse dans dautres pays du Monde. En particulier il pourrait
lire, puisquil ne la pas fait à lépoque, lArrêt de la Cour Européenne
du 28 09 2000 et lArrêt Prager du 29 04 1995. Il y apparaît clairement réaffirmé
« la liberté qui est laissée aux citoyens et à la presse en
particulier, de critiquer les hommes politiques sous peine de restreindre cette
liberté quil nappartient pas de réduire sauf sil y a intention dolosive »
ou frauduleuse et préjudiciable pour utiliser le langage de tout le monde.
Ainsi même ceux qui comme les RUGAMBARARA et autres, ne parlons de MUKASI pour
lequel Mpimba est devenu la résidence principale et sa maison la résidence
secondaire, il relève du terrorisme dEtat demprisonner quelquun pour
la seule raison quil aurait violemment critiqué le Chef de lEtat.
Ne
parlons donc pas de lemprisonnement dun journaliste pour la seule raison
quil aurait dessiné un Ministre ou le Major Président avec une tête de
phacochère ou de rhinocéros. Par ailleurs on en conviendra que les caricatures
exagèrent, certes avec provocation, les traits physiques déjà existant sur
les modèles. Le caricaturiste nest pas responsable du physique de ses modèles ;
ils nont quà se plaindre auprès du Créateur sils se sentent mal
faits.
Quand
le Major Président a pris le pouvoir le 25 juillet 1996, NGENDABANKA a de
nouveau pris le large cette fois très loin. Il est arrivé au nord de
lEurope. Fait curieux parce que le Major Président a ramené autour de lui
ses anciens amis. Les choses nont pas tardé à rentrer dans lordre. Alors
que nous étions des centaines de réfugiés en Europe, cest à son ami
NGENDABANKA que le Major Président a envoyé une grande équipe chargée de le
convaincre de rentrer. Abandonnant, du jour au lendemain, son statut de persécuté
demandeur dasile, il repartit à Bujumbura comme si ceux qui le persécutaient
sétaient subitement convertis.
On
vit alors, fait impossible, sauf au Burundi, un Ministre de la Justice
rappliquer comme Procureur Général de la République. Mais il y a plus
curieux. Le Major Président le nomma exactement au moment où allaient
souvrir les procès des cadres du PARENA. Ainsi, BUTASI parti, cest un
Hutu qui allait instruire les procès des Tutsi. Ainsi, les haines allaient être
attisées et je lai dit à Arusha en 1998. Les choses se passèrent
exactement comme je lavais prédit alors que je nétais plus proche du théâtre
de ces perversions. Cest un ancien détenu de Mpimba qui ma dit quà
Mpimba, les détenus hutu accusés de complicité avec la rébellion dune
part et dautre part les détenus tutsi proches du PARENA se seraient entretués
si on les avait laissés une seule petite heure ensemble. Ils saccusaient
mutuellement dêtre la cause des malheurs les uns des autres. Cela faisait
laffaire de ceux qui les avaient embastillés.
Comme
on dit en kirundi : « Ukuvuga menshi siko kuyamara ».
Terminons en rappelant au Procureur Général NGENDABANKA quil nest pas né
Procureur Général et quil noccupera pas ce poste jusquà sa retraite
sauf si le Major Président devient Président à vie. Il ny a pas longtemps
le Représentant de lOMS a été assassiné. Quand laffaire allait
rebondir une nouvelle commission denquête a été nommée par lHexagone.
Le Procureur Général NGENDABANKA a effectué des missions à létranger où
circulaient « des rumeurs » selon quoi... Ne me dites pas que ce
sont les pauvres gens détenus pour cette affaire qui sont partis faire taire
(assassiner) à Harare le Burundais, agent de lOMS qui avait participé à la
mission denquête dépêchée de Genève.
Lassassinat
dun Représentant de lOMS assorti dun détournement dune aide de
cette organisation, dans un pays ravagé par la faim et la maladie comme le
Burundi, est un crime contre lhumanité. Sil devait se révélait quil
y a eu cambriolage judiciaire sur ce dossier, les auteurs seront complices de
crime contre lhumanité. Le corollaire est que les pauvres hères détenus
pour ce dossier sont alors victimes denlèvement et séquestration, des
pratiques qui évoquent plus le terrorisme que la poursuite judiciaire. Oui
vraiment NGENDABANKA est le Hutu qui va apprendre aux Tutsi comment ils doivent
rendre justice au nom du Peuple burundais ! Mais il y a aussi dautres
petits dossiers que lui et dautres croient quils demeureront secrets. Le
secret nexiste pas au Burundi. Et comme on dit : « Inkuru
irenga umunwa ikaba irenze impinga ». Au Burundi, un secret connu par
deux personnes nen est plus un.
6.
Les enjeux et les échéances
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Pourquoi
croyez-vous que toute cette machine se met en marche ? Les choses
commencent à se dessiner. NDAYIKENGURUKIYE et MUGABARABONA ont signé leur
accord pour participer à un Gouvernement de transition dirigé par le Major Président.
Un Gouvernement qui durera un ou deux mois puisque le Major Président part le 1er
mai 2003. Mon oeil !
Aujourdhui
la pression est mise sur NKURUNZIZA pour quil signe aussi et quil entre
dans ledit Gouvernement de transition. En réalité il y a un jeu de cache-cache
entre le Major Président et ceux qui attendent lhéritage du 1er
mai. A eux il dit quil met la pression pour que tous, y compris NKURUNZIZA
entrent dans les rangs rapidement avant la passation de pouvoir. Mais il fait
tout aussi pour que sur le terrain lheure ne soit pas à la fin des hostilités.
Il veut gonfler les illusions des uns et faire fondre les illusions des autres.
Certains Tutsi se réjouiront trop vite quand on leur dira que personne ne
touchera à leur armée. Il ne faudra pas oublier que ce sera une nouvelle ère
dinstitutionnalisation de larbitraire et de limpunité. Malheur à
celui qui ne va pas la fermer après le 1er mai.
Noubliez
pas que bientôt se tiendra le Sommet France-Afrique. Et pourquoi, daprès-vous,
le Gouvernement démarrant le compte à rebours a été mis en place le 1er
novembre 2001. LHexagone lui compte les Nouvel An bien longtemps avant
quil ne faille aller chercher de quoi les fêter. Lors de ce Sommet de la
Francophonie, qui croyez-moi sera loin dêtre une cacophonie, le Major Président
demandera le soutien des Compères francophones. Jespère quil ne leur
dira pas que si ce nest pas lui cest Hussein RAJABU qui risque de prendre
le pouvoir et dimposer le Swahili comme seule langue officielle. Où nous en
sommes tout est possible. On a vu des mensonges beaucoup plus gros.
Après
cela il y aura le fameux Congrès du Parlement. BARARUNYERETSE nous a bien dit
à Bruxelles que cest ce Congrès qui dira qui gouverne après le 1er
mai. Croyez-moi, le 01.04.2003 les Burundais risquent davoir un poisson
davril particulièrement salé.
@AGNews
2002
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