Emile MworohaMonsieur Emile Mworoha remettrait – il  en cause ses œuvres ?  Ce sont  les « Bigabiro » ( = des arbres mémoires) de Ndago qui s'en réjouissent si cela est vrai !  On se souvient  des murs du Temple de Ndago près de Muramvya, montagne – sainte et inviolable – sous le Royaume Urundi. Suite à la fameuse bataille opposants les vaillants guerriers barundi  -Abadasigana – du Mwami Mwesi Gisabo face aux Allemands en 1898 -venus avec leurs mitrailleuses rotatives cette fois … Elle avait fait  entre 5000  et  20 000 morts (selon les sources) en une seule journée.  Des « Bigabiro »  furent  érigés à Ndago en mémoire de cette bataille.  Ces arbres mémoires « Bigabiro », qui  avaient pour vocation de permettre aux citoyens de se souvenir de ces vaillants guerriers, ont  été profanés par le dictateur Bagaza, sous le conseil de son Ministre de la Culture, Emile Mworoha (Historien).  A la place de ces derniers,  ils y ont érigé une minoterie …
blushM. Emile Mworoha, acteur -actif-, pendant le Génocide  contre les Bahutu Barundi (Batutsi et Baganwa compris) de 1972 , en tant que –premier secrétaire général de la JRR–  (milices du régime)  …  La Rédaction de notre confrère  – Le Témoin-Nyabusorongo  –  a réagit dernièrement  suite à un interview de Monsieur Emile Mworoha  …
 
– Dans un papier publié par le site Iwacu-Burundi le 18 janvier 2012, Monsieur Emile Mworoha  revient sur l’Accord de paix d’Arusha pour la paix et la réconciliation au Burundi qui prévoit la réécriture de l’Histoire du Burundi. Selon cet « historien burundais », « réécrire l’histoire du Burundi permettrait la réconciliation et le développement ». Il continue en disant qu’ « il faut écrire une histoire authentique, nationale et qui aide à la reconstruction du pays ». Des propos qui ont provoqué des réactions vives dans les milieux intellectuels burundais.  
 
Tout le monde sait que Monsieur Mworoha est l’un des historiens burundais qui ont véhiculé une histoire tordue du Burundi et dont la lecture a conduit le pays dans le gouffre. Voilà que maintenant il faut écrire une  histoire authentique, nationale, quel cynisme !! De ce fait, Monsieur Mworoha reconnaît publiquement que tout ce qu’il a écrit sur le Burundi n’est que mensonge  et que ce qu’il écrivait n’était pas une histoire mais autre chose. Toute honte bue, il se targue d’être président d’une commission chargée de réécrire l’histoire du Burundi afin de réconcilier et de développer son peuple. Encore une fois, Monsieur Mworoha vient de rater l’occasion de se taire si vraiment il tient à cette place. Pas mal de Burundais ne s’attendaient pas à un choix pareil car il risque de nuire d’avantage au Burundi.
 
Une remise en cause personnelle ?
 
En affirmant qu’il faut écrire une histoire authentique, nationale et qui réconcilie, est-ce maintenant que  cet « historien burundais » remarque qu’il faut réconcilier le peuple burundais ? Est-ce maintenant qu’il constate qu’il fallait dès le départ écrire une histoire authentique et qui est susceptible de réconcilier au lieu de diviser? Qu’est-ce qui a changé maintenant dans le fort intérieur de Monsieur Mworoha ? Qu’est-ce qui motive vraiment ce sursaut national longtemps enfui dans ses entrailles? Si par le passé il a mis en avant la politique de diviser pour régner, parce que c’est de ça qu’il s’agit avec ce que Monsieur Mworoha a déclaré, qu’est-ce qui prouve vraiment qu’il ne cherche pas plutôt à légitimer les mensonges qu’il a fait avaler au monde ? Dans de telles conditions, l’opinion devrait exiger que Monsieur Mworoha demande solennellement pardon au peuple burundais et à la communauté internationale qu’il a sciemment mis sur les mauvaises pistes de lecture de l’histoire du Burundi. Et si vraiment ce revirement et cette confession sont de bonne foi, ils devraient être suivis d’excuses.
 
Par ailleurs, le fait d’expliquer que : « Ce sont donc des nouvelles sources qui permettent d’écrire d’une autre manière l’histoire. L’historien écrit en donnant une nouvelle édition parce qu’il y a des nouvelles références, des nouvelles méthodologies qui permettent d’écrire de façon plus fine et plus juste », montre à quel point Monsieur Mworoha entre dans une logique opportuniste et qu’il n’y a rien de reconversion. Quelles nouvelles sources, quelles nouvelles méthodologies pouvant lui permettre d’écrire d’une façon plus juste et plus fine, a-t-il trouvées ?? Si cette confession est bien réfléchie, est-ce que Monsieur Mworoha est prêt à en assumer les conséquences ? Que dire des ouvrages vendus ? Est-ce qu’il est prêt à retirer et rembourser tout l’argent indûment empoché ? Etant universitaire, il devrait sans doute savoir que la malhonnêteté intellectuelle est une trahison. Les membres de la commission que Monsieur Mworoha dit présider devraient désormais interroger leurs consciences et mesurer l’impact du choix d’un tel historien. Quelles sont les garanties données pour qu’il ne répète pas les mêmes erreurs que dans le passé ? N’est-ce pas  qu’il y a risque qu’ils passent trop de temps à déconstruire les clichés et les stéréotypes imposés par une telle malhonnêteté intellectuelle ? De toutes les façons, les Burundais ne sont pas dupes. L’avenir ne dira pas le contraire.
 
DAM , NY, AGnews, le 1 février 2012.
News Reporter

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