MESSAGES DES MOUVEMENTS FRERES .

INTERVENTION AU CONGRES DES SECTIONS EUROPEENNES DE L’UNEBA.

 

Camarades congressistes,

L’association des étudiants et stagiaires Sénégalais au Benelux vous réitère , par ma voix ,son salut fraternel. Comme nous vous le disions hier dans notre message , nous nous sommes fait un devoir de participer aux travaux de votre congrès et de contribuer , autant que faire se peut , au retentissement qu’il ne manquera pas d’avoir. L’Uneba Belgique a, de bonne heure , travaillé de concert avec d’autres unions d’étudiants ; et, l’aboutissement de plusieurs années de tâtonnement fut la création de la Fédération des Etudiants africains en Belgique.

Car camarades , l’Afrique doit s’unir . Si non , elle se condamne à se laisser détruire. Il fut un temps où l’Afrique était constituée de plusieurs fédérations qui , si elles étaient dirigées par et pour les nationaux , constitueraient de grands ensembles viables. C’est ce que nos ennemis ont compris. Sachant qu’ils ne pourraient plus continuer à s’opposer à la rotation de la roue de l’histoire , car elle tourne elle , ils se sont avisés , pour préparer l’avènement du néocolonialisme et assurer leurs arrières , à balkaniser l’Afrique . Ce fut l’effondrement des fédérations du Congo-Ruanda-Burundi, de l’Afrique occidentale , de l’Afrique équatoriale pour ne citer que celles-ci. Les dates de l’éclatement de ces fédérations par rapport à celles de l’indépendance formelle des pays composants attestent une volonté délibérée de diviser pour régner . Les velléités unitaires ne sont nullement acceptables pour l’impérialisme . Après l’indépendance , quatre Etats ont voulu former la Fédération du Mali. Par des manœuvres extra-africaines , 2 chefs d’Etats ont renié leur parole , ce qui est d’une gravité incontestable chez nous en Afrique . Les deux récalcitrants n’ont pas tardé à se plier aux oukases de leur Patron. La sécession actuelle au Nigéria sent la sauce Katangaise. Il nous faut donc prendre conscience que nos ennemis veillent . Il y a toujours de l’argent pour payer les affreux , par contre il n’ y en a jamais pour notre développement . Le résultat de toutes ces manœuvres , c’est une multitude d’Etats bidons gérés par de fidèles serviteurs des intérêts de l’impérialisme international. En contrepartie des services rendus et qui sont : baraderie de notre économie , inféodation de notre politique étrangère , reniement de nos valeurs , bref renoncement à notre souveraineté , l’impérialisme leur donne le pourboire d’usage en plus du soutien militaire grâce aux bases en places ou aux mercenaires . Faut-il rappeler qu’un gouvernement ayant une base populaire et par conséquence appliquant une politique allant dans le sens des intérêts nationaux n’aurait besoin d’aucune force pour se protéger contre le peuple ? et surtout pas de force étrangère !

L’un des passifs que le problème congolais nous a légués est l’introduction du mercenariat en Afrique. Votre congrès , notre congrès doit condamner vigoureusement cette pratique.

Il y a un autre problème sur lequel nous avons cru utile d’attirer l’attention du congrès , nous voulons parler , vous vous en doutez , de la tactique du néocolonialisme . Tous les discours sont émaillés de vocabulaire pseudo-révolutionnaire si pernicieux que certaines personnes, de toute bonne foi , se sont fait attraper. Nous réaffirmons à ces nouveaux « révolutionnaires » qu’il ne s’agit pas de prendre les résolutions de nos congrès et de les vider de leur contenu pour en faire de simples slogans électoralistes . La quasi totalité de nos Chefs  d’Etats discourent de socialisme et à longueur de journée et à longueur d’ondes.

 

 

 

 

 

Monseigneur Perraudin , archevêque de Kabgayi au Rwanda , a protesté dans une lettre pastorale contre une « mise au point » du ministère de l’information du Burundi diffusée au Rwanda et qui selon Mgr Perraudin utilise abusivement à des fins de propagande une lettre des évêques burundais.

Mgr Perraudin écrit notamment :

« Rien ne peut légitimer l’affreuse tuerie officielle du Burundi.Car il ne s’agit pas de luttes tribales ni même de guerre civile.Il s’agit de l’assassinat pur et simple , organisé par les autorités responsables du bien commun et de la sauvegarde de la vie des citoyens , de toute l’élite d’une ethnie.

Les victimes de ce génocide officiel se chiffrent par dizaines de milliers… La chasse à l’homme continue : il y a un peu plus d’un mois une cinquantaine de réfugiés revenant de Tanzanie vers Makamba ont tout simplement été massacrés.»

Cité dans Informations c ath.Internationales

I  janv.1973

News Reporter
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