DAM,NY,AGNEWS, le 22 novembre 2009
Début septembre 1994, une grenade explose au marché de Bujumbura. 76 personnes sont blessées.   Mobutu assure le Burundi que la déstabilisation du Rwanda ne va pas avoir des conséquences sécuritaires …

Le 10 septembre 1994,  le Président intérimaire NTIBANTUNGANYA Sylvestre , sous la pression des partis pro putsch,signe un accord pour nommer un gouvernement  [ la Convention de Gouvernement ] comprenant 25 membres dont 55% devront être issu de la majorité HUTU (85% de la population burundaise), et 45% TUTSI. Le Conseil de Sécurité de l’ONU félicite l’accord … Mais pour les démocrates, c’est la fin de la Constitution de 1992. D’où la fin de la démocratie au Burundi. Il s’agit d’une convention pour une transition de 4 ans, où le pouvoir du Premier Ministre contrebalancera celui du Président. Le Premier Ministre devra contresigner toutes décisions nationales. Désormais dans le Conseil National de Sécurité il y aura un nombre égale de membre entre les partis pro putsch  [INKINZO , le  Ralliement pour la démocratie et le développement économique et social – RADDES -,  l’ Alliance Burundo-Africaine pour le Salut (ABASA), l’ Alliance nationale pour le droit  et  le développement (ANADDE),  le Parti pour la réconciliation du peuple (PRP) … , et UPRONA (déjà au gouvernement) ], et le parti vainqueur aux élections de 1993.

A Bruxelles, au sein de la diaspora, certains Barundi viennent d’élaborer les principes directeurs d’une future organisation de rassemblement démocratique … [notons que cette initiative est née dès le 19 juin 1994. Il fallait d’urgence organiser la défense de la démocratie burundaise.]

Mi septembre 1994, à Muyinga, 800 Barundi fuient la répression de l’armée putschiste [et des milices pro putsch], après la mort de 70 citoyens lors de face-à-faces, début septembre en pleine messe du Dimanche, entre les milices pro putsch et la résistance démocratiques.

A Bujumbura, à KAMENGE, un affrontement a lieu entre les milices, l’armée putschiste contre les résistants. 5 morts parmi les résistants, et de nombreux autres dans l’autre camp.  A Nyabiraba, à 18 Km de Bujumbura, d’autres confrontations ont lieu. 5 autres morts parmi les résistants …

Fin septembre 1994, un nouveau président est élu. Sans surprise, Ntibantughanya est le nouveau président du Burundi, suite au vote de l’Assemblée Nationale.

Le Président NTIBANTUNGANYA demande une enquête internationale sur la mort de Feu NDADAYE, et des massacres qui ont suivit. Le geste étant pour tenter d’apaiser son parti politique le FRODEBU qui n’a nullement apprécié “sa” Convention avec les partis pro putsch. Anatole Kanyenkiko (UPRONA) reste Premier Ministre.

Entre-temps, NYANGOMA Léonard lance le CNDD – Conseil National de la Défense de la Démocratie – [alliance de partis démocratiques (UBU, MEPROBA, MPD, FRODEBU, …)] qui sera l’aile politique du FDD – Force pour la Défense de la Démocratie [un rassemblement des mouvements de résistances politico-militaire (FROLINA, PALIPEHUTU, et autres résistances démocratiques) ].

Début octobre 1994 …     Au nord ouest de Cibitoke, Athalie NIBIZI (gouverneur de Cibitoke)  est éprouvé par les combats qui ont eu lieu entre les militaires et les rebelles. 20 morts !  Désormais les militaires tombent sous les balles.  8  militaires blessés  dans cette confrontation ! A cette province frontalière au Rwanda,  les militaires brûlent les maisons dont les membres des milices pro putsch informent comme étant des traîtres (C’est à dire des résistants ! Désormais des FDD ).  L’armée burundaise est aidée  par le FPR qui souhaitent sécuriser sa frontière. Le HCR  demande à l’Etat du Burundi  de garantir la sécurité des réfugiés rwandais dans les centres de transit de réfugiés. Mais en vain !  Car  à  la place de NYANGOMA Leonard,  l’UPRONA  a exigé à  NTIBANTUNGANYA,  de placer  Jean-Baptiste MANWANGARI. Le président s’est exécuté  au nom de la Convention !
La crainte du HCR est réelle…  Les humanitaires du HCR se rappellent du rapport de l’organisation “Physicians for Human Rights”‘ basée à Boston [composée de  médecins Benoît Nemery (Belgique), Rosa Njee Befidi-Mengue (Cameroun) et Anna Cirera Viladot (Espagne), ainsi qu’ «une experte en problèmes de réfugiés, et Mme Susan Walker (Etats-Unis) – accompagnés de l’ambassadeur des États-Unis, M. Robert Kreuger, et un représentant de M. Ould Abdallah, le Représentant Spécial du Secrétaire Général de l’ONU ] au mois d’août 1994 avait découvert des charniers à KIRI – BUGABIRA ou à  FOKO  [des fosses communes]  à KIRUNDO (fief du gouverneur  Philippe NJONI ) où  de nombreux rapatriés burundais et des réfugiés rwandais [ des  milliers ] avaient été exécutés puis enterrés [certains encore vivants]  par l’armée burundaise putschiste (FAB) [épaulée par les milices pro putsch (parmi lesquels de nombreux jeunes réfugiés rwandais devenus burundais dont les parents étaient arrivés en 1960 au Burundi ) et  des éléments du  FPR ].  D’habitude, les militaires  meurtriers, et leurs milices  brûlaient tout mais là cela n’avait pas été fait par négligence ou sadisme …   Le 13 août 1994, un employé du HCR à Kirundo, M. Jose Lopez Herrera, est tué lors d’une fusillade devant son domicile alors qu’il accueillait l’administrateur communal  de Kirundo et d’autres personnes, qui venaient témoigner. Selon une version, c’est l’administrateur qui était visé ; selon l’autre, il aurait ainsi payé pour avoir pris une part active dans la protection des rescapés du massacre de Kiri.

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