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BURUNDI : MEURTRES D'ENFANTS PAR LES TROUPES GOUVERNEMENTALES

 

MASSACRES D'ENFANTS PAR LES TROUPES GOUVERNEMENTALES


AI index: AFR 16/04/1988 Distr: SC/CO/RAN


Amnesty International


INDEX

 

I)   INTRODUCTION

II) CONTEXTE HISTORIQUE

III) RESPONSABILITE DANS LES MEURTRES DE 1988

IV) ENFANTS VICTIMES D'ATROCITES

V) CONCLUSION

 

 

 


 

I) INTRODUCTION


Vers le milieu du mois d'août 1988, des milliers de personnes ont été tuées en République du Burundi - Afrique centrale. Il semblait tout d'abord que ces énormes pertes de vies humaines s'étaient produites lors d'affrontements entre les deux principales communautés ou groupes ethniques (1), les Hutu et les Tutsi. Cependant, il est rapidement devenu manifeste que beaucoup de ces meurtres, probablement la plupart, se sont produits après l'intervention des troupes gouvernementales dans la région où avaient éclaté des troubles entre les communautés. Les permières informations relatives à ces meurtres ont été connues à l'extérieur du pays vers le milieu du mois d'août ; depuis lors, de plus en plus d'éléments de preuve ont pu être obtenus montrant que les forces armées du Burundi sont responsables d'exécutions en masse de civils non armés, et que de nombreuses victimes étaient.des enfants, parmi lesquels des enfants en bas âge, qui n'avaient jamais participé à aucune des émeutes violentes précédentes. Ils ont été désignés et exécutés simplement parce qu'ils étaient Hutu ainsi que leurs parents et qu'ils vivaient dans une région où des membres de la communauté Hutu avaient attaqué et tué des Tutsi, dans les communes de Marangara et de Ntega, situées respectivement dans les provinces de Ngozi et de Kirundo du nord du Burundi.


 NOTE : (1) Les Hutu et les Tutsi qui vivent au Burundi ne sont en réalité ni des communautés distinctes ni des groupes ethniques distincts puisqu'ils habitent dans les mêmes hameaux ou villages, parlent la même langue et ont les mêmes coutumes. Les deux groupes sont cependant distincts et chacun est vivement conscient de son identité sociale propre.

 

 

II) CONTEXTE HISTORIQUE


Des meurtres en masse se sont déjà produits au Burundi en mai 1972. Au cours dé ce massacre environ 100 000 personnes ont trouvé la mort et environ 300 000 autres se sont exilées au Rwanda, au Zaire, en Tanzanie et dans d'autres pays. En 1972, comme en 1988, le gouvernement a déclaré que cette vague de meurtres avait été déclenchée par une rébellion Hutu. Cependant, la grande majorité des victimes étaient des Hutu qui étaient systématiquement tués dans tout le pays. Les meurtres ont été perpétrés tant par des soldats que par des membres de la branche jeune du parti au pouvoir et par d'autres membres du gouvernement - tous Tutsi. Les enfants qui ont connu les massacres de 1972 sont les mères et les pères qui aujourd'hui vivent de nouvelles tueries. Les enfants Hutu qui fréquentaient l'école ou des établissements semblables semblent avoir été tout particulièrement visés pendant les meurtres de 1972 dans le but, apparemment, d'empêcher que ne se forme une classe Hutu instruite.


De 1972 à 1988, de nombreux changements ont eu lieu dans le gouvernement, mais aucun d'eux n'a réellement modifie ia répartition du pouvoir entre Hutu et Tutsi. En outre, non seulement il n'a été procédé à aucune enquête approfondie sur les circonstances dans lesquelles se sont produits les meurtres de 1972, mais il a même été fortement déconseillé de faire mention en public du massacre de cette année-là ou des différences existant entre Hutu et Tutsi. Le gouvernement a même maintenu dans des déclarations publiques que l'appartenance à l'ethnie Hutu ou Tutsi n'avait pas été consignée par écrit, prétendant que ce facteur' n'était pas significatif et que tous les habitants du pays devaient être simplement considérés comme "Barundi" (habitants du Burundi). Sous le gouvernement du colonel Jean-Baptiste Bagaza (de 1976 à 1987), Amnesty International a eu connaissance de l'emprisonnement d'un nombre considérable de Hutu, soupçonnés d'être en contact avec des groupes politiques Hutu se trouvant à l'étranger, ou d'encourager le mécontentement d'autres Hutu au sujet de l'incapacité du gouvernement à résoudre les tensions qui existent entre les communautés. Au début de 1988, quelques mois après l'accession au pouvoir du commandant Pierre Buyoya par un coup d'Etat militaire, de nouvelles arrestations de ce genre ont été signalées. Cependant, rien ne donnait à penser que les relations entre les communautés Hutu et Tutsi s'étaient détériorées à un degré tel que l'on pouvait craindre de voir se produire des meurtres en masse, que ce soit au nord du pays où sont situées les provinces de Kirundo et ide Ngozi ou bien ailleurs.

 

 

III) RESPONSABILITE DANS LES MEURTRES DE 1988

Vers le 14 aoùt, au moment où les troubles ont éclaté, les bandes Hutu ont tué sans discrimination des centaines de Tutsi - probablement davantage. Par exemple, plus de 10 villageois Tutsi qui avaient cherché refuge dans une mission catholique à Ntega ont été tués à coups de machette ou de lance. Dans ces incidents ou dans d'autres incidents violents qui se sont produits entre ces communautés, il semble qu'aucune de ces dernières n'ait pu se procurer des armes à feu, excepté quelques membres de la communauté Tutsi ; aucun Tutsi n'aurait subi de blessures par balle. Il est devenu évident par la suite que ceux qui ont été blessés par balle - ou par des-grenades ou des baionnettes - ont presque certainement été victimes des soldats et non de la violence entre communautés, puisque seules les forces armées utilisent des armes de ce genre.


Des milliers de civils non armés auraient été délibérément tués par des membres des forces armées burundaises lorsque celles-ci sont intervenues
dpns les provinces afin de réprimer les troubles. Des sources officielles
ont justifié le nombre de morts, affirmant que des civils avaient opposé aux
soldats une résistance armée. Amnesty International mène une enquête sur ces
déclarations afin de déterminer si, comme le prétendent un grand nombre de
civils qui ont fui les régions où l'armée est intervenue, les soldats ont
effectivement procédé à des exécutions extrajudiciaires de civils non armés.
Se fondant sur les éléments de preuve dont elle dispose déjà, Amnesty
International a conclu que d'innombrables enfants, dont beaucoup étaient âgés
de moins de 10 ans, figuraient parmi les victimes des exécutions délibérées
ou autres actes de violence qui ont été commis sur un grande échelle, dont
les soldats ont été responsables. Il semble en effet peu probable que des
enfants âgés de moins de 10 ans aient opposé aux soldats une résistance armée qui puisse justifier l'utilisation de moyens mortels. Néanmoins, nombre de ceux qui ont survécu aux massacres ont subi des blessures causées par les
balles et les baionnettes des soldats. Malgré leur jeune âge,, ils semblent
cependprt avoir été choisis comme c?*.61c. par 1 bururdaise.
Des moyens mortels tels que pistolets et baionnettes ont été utilisés par les
soldats pour tuer et mutiler des enfants ou d'autres membres de la communauté
Hutu. Il semble peu probable que l'on puisse un jour connaître le nombre
d'enfants qui ont été tués ou blessés par les soldats. Mais une chose est
certaine : les troubles vont laisser des cicatrices indélébiles, tant physiques que psychologiques, sur les enfants des communes de Marangara et de Ntega qui ont survécu.


Les troubles qui se sont terminés. par un massacre ont touché principalement les communes de Marangara et de Ntega, situées respectivement dans les provinces de Ngozi et de Kirungo. La population de ces communes aurait été supérieure à 100 000 habitants avant les troubles. Ceux-ci ont éclaté à la suite de tensions de longue date entre. la communauté Hutu, majoritaire, et la minorité Tutsi qui représentent respectivement plus de 80 % et jusqu'à 20 % de la population du pays - cinq ou six millions d'habitants.
Le Burundi était traditionnellement un royaume gouverné par les Tutsi, et malgré des protestations répétées de la part des Hutu depuis l'indépendance de 1962 et la chute de la monarchie en 1966, les Tutsi ont continué à contrôler tous les secteurs du gouvernement et de l'Etat.


Les causes directes des troubles qui ont eu lieu en août ne sont pas connues, mais seraient liées au fait que de nombreux Hutu soupçonnaient les soldats du gouvernement d'avoir l'intention de les tuer. 'les troubles auraient commencé dans la petite ville ou le centre commercial de Ntega (le centre administratif de la commune de Ntega). Un commerçant Tutsi très connu a été la première personne qui ait été tuée par, selon la description d'un témoin oculaire, "une bande Hutu". Pendant plusieurs jours, les habitants Hutu de la commune de Ntega, puis ceux de la commune de Marangara située plus au sud, se sont rendu coupables du meurtre de nombreux hommes, femmes et enfants de la communauté Tutsi. C'est à ce moment-là que l'armée, principalement Tutsi, a commencé à se livrer à des actes de représailles contre les Hutu. Le gouvernement a déclaré que -5 000. personnes environ étaient mortes au cours de ces troubles. Cependant, selon des sources indépendantes, ce chiffre est au moins quatre fais plus élevé. D'innombrables réfugiés Hutu et certains Tutsi ont fui vers des pays lïmitiophes, notamment au Rwanda qui a une frontière avec les provinces de Kirundo et de Ngozi. Le nombre de réfugiés qui ont fui en août 1988 est estimé à environ 60 000 personnes.


L'armée est intervenue à Marangara et à Ntega deux jours environ après que les troubles eurent éclaté. On ne connaît pas avec certitude la raison de ce délai ; mais la façon d'agir des soldats au moment de leur ihtervention semble indiquer qu'ils avaient non seulement reçu l'ordre de mettre fin aux troubles entre les communautés, mais aussi d'exécuter en masse des membres de la communauté Hutu qui se trouvaient encore dans la région. Presque trus les villages ou hameaux des communes de Marangara et de Ntega auraient reçu la visite des soldats et été le lieu de meurtres. On ne connaît pas l'importance de la résistance qui a été opposée aux soldats, mais le fait que d'innombrables femmes et enfahtsfigurent parmi les victimes laisse supposer que les troupes n'étaient pas uniquement engagées dans une action visant à réprimer la résistance armée ou à rechercher réellement ceux qui avaient participé aux meurtres de Tutsi. Les troupes se livraient plutôt à des actes de représailles contre l'ensemble de la population civile Hutu dans le but de la punir et de l'éliminer au lieu d'essayer de rétablir l'ordre public. Dans certaines régions, les soldats ont commis des meurtres, sans véritable discrimination, en lançant des grenades du haut d'hélicoptères, en occupant des fermes et en tirant ensuite sur les habitants ou en 'Les passant à la baionnette. Plus iiiquiétant encore est que les jeunes enfants ou leurs mères ont été tués soit par des balles tirées dans le dos ou à l'aide d'une baionnette, alors qu'ils fuyaient devant les soldats, soit après que ces derniers les eurent forcés à s'allonger sur le sol. Des témoins oculaires ont signalé qu'ils avaient vu des soldats tuer délibérément des enfants àgés de deux ans et plus.

 


IV) ENFANTS VICTIMES D'ATROCITES


Des informations détaillées sur les.meurtres d'enfants ou les blessures qui leur ont été infligées par les soldats proviennent de sources diverses. Les survivants des communes de Marangara et de Ntega ont déclaré aux journalistes et à d'autres personnes qu'ils avaient été les témoins de tels meurtres. Dans d'autres cas, les survivants ont reçu des soins pour des blessures dont il a été possible d'établir qu'elles avaient été causées par des coups de fusil ou par des baionnettes. Les survivants qui n'ont été que blessés ont souvent pu fournir davantage de précisions sur leur propre cas que.sur celui d'autres personnes. Cependant, selon un grand nombre de témoins oculaires, il est certain que les soldats ont tué délibérément un grand nombre très élevé de civils Hutu, parmi lesquels des femmes et des enfants.


Dans la commune de Marangara, les sept enfants d'un agronome ainsi que leur mère enceinte  auraient tous été passés à la baionnette par des soldats.
Cette attaque figure parmi les nombreuses qui ont été menées par l'armée contre des membres instruits de la communauté Hutu. Le ventre de la
femme enceinte aurait été ouvert à la baionnette. Un survivant a rapporté un
cas similaire : sa femme et ses deux enfants jumeaux âgés de deux ans ont
tous été tués par des soldats sur la colline de Runda (1), située à la limite
sud-ouest de la commune de Marangara.

NOTE :  (1) Pour des raisons administratives, chaque commune est divisée en un certain nombre de "collines" sur lesquelles la population rurale vit dans des habitations dispersées plutôt qu'en villaqes ou hameaux.

 


Les deux enfants et le mari d'Agnes Muhimpundu, de la commune de Ntega, auraient été passés à la baionnette. Agnes Muhimpundu a pu s'échapper et fuir vers le Rwanda où elle a reçu des soins médicaux pour sept blessures au dos causées par une baionnette. Les neuf enfants d'Angele Baribarambura auraient tous été passés à la baionnette lorsque la famille a été attaquée par des soldats sur la colline de Mugendo, au nord de la commune de Ntega. Blessée au cou, elle est arrivée au Rwanda après qu'elle eut été laissée pour morte à l'endroit où ses enfants ont été tués.


Un autre survivant a décrit comment sa femme et ses deux filles ont été tuées par des soldats à Ntega. Sa fille Minani a reçu une blessure de 12 k cm à l'estomac causée par une baionnette avant d'être découverte et emmenée au Rwanda par son père.


A l'hôpital de Kiremba, dans la province de Ngozi, situé près de la commune de Marangara, plus de 80 survivants des massacres, dont l'état exigeait des soins médicaux, étaient des femmes et des enfants. Le médecin de l'hôpital a déclaré que la plupart des patients étaient arrivés trop tard puur pouvoir être soignés : nombre a'entre eux sont morts ou ont dû être amputés. Une femme enceinte de sept mois serait arrivée à l'hôpital portant 18 blessures causées oar une baionnette et souffrait d'une qanqrène, comme beaucoup d'autres personnes. Elle est morte sur la table d'opération. A la fin du mois d'août, un enfant de 17 mois aurait été soigné à la suite d'une blessure par balle reçue à la machoire. Son père aurait été tué.


Le 21 août, Marie-Rose Nsabimana de la commune de Marangara, âgée de 11 ans, a eu la jambe droite et le sein gauche tranchés à la baionnette. Par la suite, son bras gauche a été amputé au niveau du coude à l'hôpital de Kiremba après que l'as eut été pulvérisé par une balle. Sa mère aurait été tuée au cours du même incident. Jeanne Hashimimana, aussi âgée de 11 ans, habitant Kigoma (commune de Marangara), juste au sud de la ville de Marangara, a subi des soins médicaux à la suite de blessures par balle reçues dans le dos. Dans le même hôpital, Pascale Bankuri, âgée de deux ans et demi, a dû être amputée du bras gauche au niveau de l'épaule. Sa mère et deux autres enfants auraient été tués par balle par des soldats.


Du Rwanda, on signale l'existence d'autres preuves faisant état de blessures par balle ou causées par des baionnettes. Un des  enfants soignés dans ce pays pour une blessure causée par une baionnette n'avait qu'un mois et demi. Sa mère aurait été tuée par des soldats au moment où l'enfant a été blessé. Le frère de l'enfant, âgé de huit ans, ainsi que sa soeur, ont aussi blessés. Un âgé d'environ six inuis aurait reçu des soins médicaux consécutifs à une blessure à l'abdomen causée par une balonnette.


Une femme Hutu âgée de 40 ans, qui a été hospitalisée après qu'elle eut été amputée du bras gauche, a pu donner des informations précises sur les circonstances dans lesquelles plus de 20 enfants dont elle avait la garde -ont été tués par des soldats. Les enfants lui avaient été confiés pendant que leurs mères travaillaient dans les champs. Elle pensait qu'un seul d'entre eux avait survécu. Le 20 août, Valerie Mukamusoni.-âgée de 12 ans, habitant dans la commune de Ntega, a été blessée à la poitrine par une balonnette. Ses quatre frères ont en même temps été tués par balle.


Certains des enfants qui ont été blessés par balle ont survécu de leurs blessures : Humvamatwi, âgé de cinq ans, par exemple, a reçu des sains dans un hôpital du Rwanda à la suite de blessures par balle.

 

V) CONCLUSION


Chacun des cas cités ci-dessus concerne des enfants dont les blessures ibdiquent fortement qu'ils ont été victimes des membres des forces armées. En outre, de nombreux autres enfants ont été tués ou blessés par des machettes, des lances ou d'autres armes au cours des troubles qui se sont produits entre communautés. Il est bien sûr impossible d'établir les circonstances exactes dans lesquelles chaque enfant a été blessé ou tué. Il semble néanmoins certain que dans de nombreux cas, sinon la plupart, la violence dont ont usé les soldats contre les enfants n'était pas nécessaire pour rétablir l'ordre. Certaines blessures par balle pourraient s'expliquer dans la mesure où des enfants auraient pu se trouver pris au milieu des combats, mais toutes les blessures causées par des baionnettes semblent cependant, dans tous les cas, avoir été infligées délibérément aux enfants par des soldats.


Les exemples mentionnés ci-dessus sur lesquels des précisions ont été données sont soit les cas d'enfants qui ont été transportés à l'hôpital pour y recevoir des soins, soit ceux qui ont été révélés par des proches ou d'autres témoins. Nombre d'enfants Hutu cependant seraient morts avant leur arrivée à l'hôpital. Il faudra probablement un certain temps pour connaître réellement le nombre de morts.


Depuis les meurtres en masse qui se sont produits pendant la deuxième moitié du mois d'août, aucune information ne fait état de mesures prises par les autorités burundaises pour qu'une enquête soit ouverte sur la conduite des forces armées ou sur des allégations précises selon lesquelles des civils Hutu, et en particulier des enfants, ont été délibérément et illégalement tués par des soldats. De nouvelles arrestations ont eu lieu, notamment celles de Hutu très instruits, et des écoliers de cette communauté ont fui le pays, déclarant qu'ils faisaient l'objet d'une discrimination à l'école. Il semble néanmoins qu'il n'y ait pas eu de nouveaux meurtres d'enfants. Le gouvernement a par ailleurs pris plusieurs mesures importantes visant à réconcilier les communautés Hutu et Tutsi. Il a par exemple nommé en septembre une commission composée de 24 membres qui est chargée d'étudier la question relative à l'unité nationale (la commission est composée de 12 Hutu et de 12 Tutsi) et, en octobre, il a promu Adrien Siboma, gouverneur Hutu de province, à la fonction de Premier ministre.

En octobre, deux mois après les massacres, peu d'habitants vivaient encore dans les communes de Marangara et de Ntega. Des soldats étaient toujours postés dans la région, inspirant un sentiment de peur aux quelques Hutu restants. Une communauté religieuse fondée par Mère Theresa de Calcutta s'occupe, près de la ville de Kirundo, d'un nombre considérable d'enfants orphelins ; de nombreux autres vivraient actuellement dans des camps de réfugiés situés au Rwanda et dans d'autres pays. En l'absence de toute enquête officielle visant à établir l'identité de toutes les personnes qui ont été tuées, ces enfants survivants ne sauront pas avant longtemps et avec certitude s'ils sont orphelins ou bien si certains membres de leur famille ont survécu.

 

 

 

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