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  L'ONU évoque des « crimes contre l'humanité»

AFP (LE SOIR)

12-13/07/1997


Les massacres de réfugiés hutus rwandais dans l'ex-Zaire semblent mériter la qualification de « crime contre l'humanité», et peut-être même de - génocide », souligne la mission d'enquête de l'ONU après la diffusion de son rapport intérimaire vendredi à New York et à Genève.

La mission de l'ONU demande au Conseil de sécurité d'envisager l'envoi immédiat en République démocratique du Congo (RDC) d'observateurs militaires et/ou de policiers dans les « zones d'insécurité ».

Face aux obstructions mue pliées par les autorités de la RDC, la mission demande à être renforcée en enquêteurs professionnels permanents, à moins que le Conseil de sécurité ne crée sa propre commission d'enquête se substituant à celle de la Commission des droits de l'homme. Selon les informations reçues, plusieurs milliers de personnes auraient été tuées

parmi lesquelles figurent un grand nombre de femmes et d'enfants. Ces crimes semblent revêtir un caractère suffisamment massif et systématique pour que la qualification de crime contre l'Humanité puisse leur être attribuée, dit la mission dans sa déclaration.

L' avis préliminaire de la mission est que certaines des allégations de massacres de caractère ethnique - dont les virâmes sont en grande partie des Hutus rwandais, burundais et zaïrois - pourraient constituer des actes de génocide, ajoute la mission d'enquête de l'ONU.

C'est au nom de cette mission constituée par la Commission des droits de l'homme de l'ONU que le rapport intérimaire a été publié. Mais devant l'opposition catégorique de Kinshasa à la participation de M. Garreton, le rapporteur spécial sur les droits de l'homme dans l'ex-Zaire qui avait soumis début avril un rapport très accusateur pour les forces de M. Kabila, le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan a accepté de modifier la composition de la mission. Celle-ci, après des discussions conduites à Kinshasa par une équipe préparatoire, indique accepter de reculer jusqu'à la période du génocide au Rwanda (avril-Juillet 1994) le début de son enquête, au lieu de commencer à octobre dernier avec l'offensive de lM liance des forces démocratiques de M. Kabila.

Le génocide au Rwanda en 1994 de plus de 500.000 Tutsis et Hutus modérés avait provoqué la fuite vers le Zaire de 1,1 million de réfugiés, et le nouveau régime de Kinshasa voulait que ces circonstances soient prises en compte. La mission d'enquête de l'ONU souligne l'extrême gravité des allégations de massacres de réfugiés et même de Zairois, ainsi que l'extrême urgence de tirer au clair ces allégations et d'identifier les auteurs de massacres pour qu ils ne restent pas impunis. (AFP.)

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