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Chronique des évènements: novembre 1996

Les réfugiés burundais dans
 la tragédie des "Grands Lacs"

Source: Jean-Baptiste BIGIRIMANA,
 IJAMBO - Les quatre vérités -
 Organe d'expression de l'  ARIB

N°21/22 novembre/décembre 1996


 

ler novembre 1996

- Le général ELUKI chef d'état-major de l'armée zaïroise accuse le gouvernement KENGO de n'avoir pas donné assez de moyens aux militaires Zaïrois afin de leur permettre de se battre et de repousser l'agression extérieure dont est victime le Zaïre, au Nord et au Sud Kivu.

- Des troubles ponctuels éclatent au Shaba où le Premier ministre KENGO WA DONDO envoie immédiatement une division de la DSP (Division Spéciale Présidentielle) pour calmer la population. Celle-ci s'indigne de ce que KENGO trouve des munitions pour tirer sur elle et n'en trouve pas assez pour faire arrêter au Kivu les envahisseurs tutsi. C'est un argument de plus que les Zaïrois trouvent pour alimenter la polémique au sujet de la complicité présumée entre KENGO WA DONDO et les Tutsi, avec lesquels fi serait hé par sa mère tutsi (son père est un Juif polonais).

02 novembre 1996

- "Si aucune intervention n'a lieu, on s'attend à une catastrophe dam les 24 heures ou 48 heures", précise le consul de France resté à Goma.

04 novembre 1996

- Monsieur A. GASANA, Ministre rwandais des Affaires Etrangères, se trouve à Bruxelles, il annonce que le Rwanda s'oppose à l'intervention humanitaro-militaire prévue au Kivu.

- Sommet Franco-espagnol à Marseille. Hervé de CHARETTE, Ministre français des Relations Extérieures dit que la France est prête pour une intervention militaro-humanitaire au Kivu afin de secourir les réfugiés, d'ouvrir et de protéger des "couloirs humanitaires" pour permettre l'acheminement de l'aide aux réfugiés. La France se dit prête à patronner cette opération avec l'Espagne, en collaboration avec l'Union européenne et la Etats-Unis, ainsi que d'autres organismes tels que l'ONU, l'OUA, et les pays africains qui le peuvent. "Et il y en a" précise un journaliste belge qui commente sur la Radio Belge Francophone (RTBF) le 05.11.1996 à 7h4O

-Cessez-le-feu unilatéral décrété par les Tutsi au Kivu pour trois semaines à partir du 04.11.1996 à 15h.00 T.U.

05 novembre 1996

- Réunion à Naïrobi des chefs dÉtat et de gouvernement de Kenya, Zambie, Rwanda, Ouganda, Ethiopie, Tanzanie, Cameroun, Afrique du Sud. Y sont aussi représentés l'Union européenne, les États-Unis, l'ONU, l'OUA, ainsi que d'autres pays observateurs. Le Zaïre déclare qu'il s'absentera à toutes les rencontres tant qu'il y aura des soldats étrangers (agresseurs) sur son territoire.

- M. Aldo AJELO, représentant de l'Union européenne déclare qu'il existe une "large part des réfugiés qui peuvent rentrer sans rien craindre. On doit laisser rentrer le reste et résoudre le problème des autres coupables".

- Le sommet de Naïrobi demande au Secrétaire Général de l'ONU, Boutros BOUTROS GHALI d'organiser, en collaboration avec l'OUA, une intervention humanitaire qui viendrait protéger les couloirs humanitaires permettant aux réfugiés de rentrer chez eux.

- M. Hervé de CHARETTE, ministre français des Affaires Etrangères, annonce que l'intervention militairo-hurnanitaire pourrait avoir heu dans des délais très proches.

- Deux prêtres belges sont dits avoir été enlevés au Kivu (cf RFI, 05.11.1996, 12hO6).

- En même temps qu'il dément son intervention au Kivu, le Rwanda s'oppose avec acharnement à l'intervention militaro-humanitaire qui, selon lui, viendrait voler au secours du président MOBUTU. Le ministre rwandais 

 

des Affaires Étrangères en visite à Bruxelles, annonce que le Rwanda combattra par tous les moyens l'opération militaro-humanitaire annoncée en Europe, souhaitée au sommet de Naïrobi.

- Le Parlement zaïrois accuse le Premier ministre KENGO WA DONDO d'être en bonne intelligence avec l'ennemi rwandais envahisseur du Kivu.

- Près de 10.000 étudiants manifestent à Kinshasa contre le Rwanda et leurs alliés occidentaux, dont la Belgique et les États-Unis nommément, et pour soutenir l'armée zaïroise et réclamer le départ de KENGO WADONDO.

- Premières images de Goma montrées par la RTBF (Radio Télévision Belge Francophone).

07 novembre 1996

- Certaines preuves sont données par les médias concernant l'implication du Rwanda dans l'invasion du Kivu:

1°) "Pour un témoin occidental en première ligne, des combattants ont dévalé la frontière rwandaise, jeudi à l'aube, après qu'une énorme déflagration, à 3h, eut donné, selon lui, le signal de la fuite de 500 Tutsi, réfugiés à la paroisse du Saint-esprit" (La Libre Belgique, 07.11.1996).

2°) 'L'armée zaïroise a présenté à la presse des prisonniers, membres de l'armée rwandaise et originaires du Zaïre pour plusieurs d'entre eux" (La Libre Belgique, 07.11. 1996).

3°) Sur l'envoi d'une force internationale neutre: 'Une telle force serait combattue par tous les moyens par les pays de la sous-région" (A. GASANA, ministre rwandais des Affaires Étrangères, in La Libre Belgique, 07.11.1996).

- Dans sa résidence de Cap-Martin (NiceFrance), le Président MOBUTU reçoit l'envoyé spécial des Nations Unies, le canadien Raymond CHRÉTIEN.

- Les possibilités d'intervention au Kivu ont été examinées mardi par les directeurs des Affaires Etrangères de VUE. (La Libre Belgique 07.11.1996)

- Au Conseil de Sécurité à l'ONU, la France a présenté mardi, soutenue par l'Espagne, le projet d'envoi d'une force neutre.

- A Genève, le HCR, la Croix Rouge et Médecins Sans Frontières (Suisse) déclarent que le but premier de cette force serait de désarmer les FAR (Forces Années Rwandaises). Les observateurs se demandent alors où serait la neutralité de cette force, telle qu'évoquée par des organisations qui, ce faisant compromettent la leur.

- Des observateurs à Bujumbura font savoir que l'armée burundaise massacre massivement à Gatumba (localité située à l'Ouest de Bujumbura, près de la ville zaïroise d' UVIRA où étaient réfugiés plusieurs milliers de Hutu du Burundi) les réfugiés qui rentrent d'Uvira. il A la colline Murambi (commune de Buganda, au Burundi), des informations dignes de foi font savoir que l'armée burundaise a massacré des centaines de gens (plus de trois cents) dans une église adventiste le 22 octobre et le 1 er novembre 1996.

- De source religieuse européenne au Burundi, plusieurs blessés hospitalisés à Bujumbura parlent de milliers de personnes tuées par les militaires de BUYOYA et par les Tutsi dits Banyamulenge à Uvira.

- De source humanitaire, des préparatifs militaires seraient en cours au Burundi pour attaquer les camps de réfugiés burundais en Tanzanie.

- M. Léo TINDEMANS, Premier ministre belge (1979-1980), ministres des Affaires Etrangères (1981-1989) affirme qu'il existe un plan de formation d'un tutsiland dans la région des Grands Lacs (cf La Wallonie du 07.11.1996).

- Réunion à Bruxelles des ministres de la Coopération des 15, avec le HCR, le CICR, le PAM, Médecins Sans Frontières. Ils réaffirment la nécessité &intervenir pour garantir la sécurité des couloirs humanitaires.

- Plusieurs organisations humanitaires bloquées au Rwanda essaient de pénétrer au Kivu sans résultat.

- Les rebelles tutsi, qui sèment mort et désolation au Kivu, annoncent qu'ils ne veulent pas de militaires français dans l'intervention.

 

Le régime rwandais déclare la même chose. Les Britanniques ont la même position, mais les Américains sont réservés.

08 novembre 1996

- Des combats à l'artillerie lourde ont repris à Goma, à environ 15 km de la ville.

- Les journalistes présents dans la régions déclarent que "les réfugiés hutu meurent comme des mouches" (cf Le Soir du 08.11. 1996) et que la situation à Sake est apocalyptique.

- Trois religieux espagnols sont retrouvés morts assassinés à Bukavu.

- Commencée la veille, la réunion du Conseil de Sécurité n'est pas parvenue à une décision concrète. M. Boutros BOUTROS GHALI la reconvoque. Elle s'achèvera avec des projets d'envoi d'une intervention au Zaïre. L'ONU préfère recommander l'envoi de ses différentes agences humanitaires et autres ONG. Toutes les diplomaties soulignent que l'intervention ne pourra avoir heu que si les divergences entre la France et les États-Unis s'aplanissent.

- Certaines agences de l'ONU annoncent l'apocalypse pour plus de 200.000 personnes si rien n'est fait. Elles tentent toujours de pénétrer dans les zones sinistrées du Kivu, mais en sont empêchées par les Tutsi au Rwanda comme au Zaïre.

- L' opposition zaïroise basée à Bruxelles se dit défavorable à la présence militaire française au Zaïre: elle rejoint en cela les Tutsi et leurs alliés. Le gouvernement KENGO, quant à lui, dit ne pas désirer d'aide humanitaire distribuée au Zaïre, mais plutôt la mise en place de couloirs humanitaires protégés par les troupes de l'ONU pour ramener les réfugiés chez eux.

- La France et l'Espagne déclarent que cinq mille hommes sont prêts à intervenir.

- A Genève, l'ONU confirme qu'il y a beaucoup de disparus parmi les réfugiés qui tentent de rentrer au Burundi.

- Les rapporteurs spéciaux des Droits de l'Homrne (Burundi, Rwanda, Zaïre), MM. Paulo Sergio PINHEIRO, René DEGNISEGUI et Roberto GARRETON, publient un communiqué conjoint faisant état de massacres commis contre des réfugiés burundais, dont 11.000 sont arrivés à Gatumba. Les hommes sont tués par les Banyarnulenge et les Tutsi de l'armée burundaise coordonnent ces action.

Lundi, Ayalla ZASSO, Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme s'était déjà inquiété du sort des centaines de gens massacrés par les Tutsi à Gatumba. Personne n'est autorisé à pénétrer dans la zone. Les mêmes rapporteurs demandent explicitement au Rwanda de retirer ses soldats de l'Est du Zaïre (cf Le Soir du 08.11.1996).

- Le camp de Sake, où sont concentrés des milliers de réfugiés, est bombardé par les soldats rwandais du FPR (cf La Wallonie du 08.11,1996).

- Emma BONINO, Commissaire européen à l'Action Humanitaire est à Kinshasa où elle pique une grande colère. Elle vient de voir M. KENGO et lui demande que les réfugiés puissent rentrer au Rwanda par décision volontaire. Elle accuse l'ONU d'être partie en week-end sans se soucier le moins du monde des milliers de réfugiés hutu mourant comme des mouches.

09 novembre 1996

- Depuis Kinshasa, Emma BONINO parle de "scandale international".". les Etats qui empêchent un tel déploiement provoque un scandale international.. "

- "Le temps que l'ONU décide ce qu'il faut faire, ils seront tous morts" (déclare un haut responsable de l'ONU à Bujumbura (cf La Wallonie du 12.11.1996).

- On signale des cas de choléra à Goma.

- KENGO WA DONDO annonce à Boutros BOUTROS GHALI que son pays est prêt à accueillir les distributions d'aide aux réfugiés.

- Lundi, une dizaine de véhicules des organisations humanitaires franchissent la frontières rwando-zaïroise vers le Zaïre.

- Les rebelles tutsi du Kivu demande une reconnaissance officielle.

- Les États-Unis envoient une délégation pour rencontrer les Tutsi envahisseurs de l'Est du Zaïre.



- Les États-Unis refusent le commandement canadien de l'intervention militaire.

-Le Président MOBUTU dit que l'agression des Tutsi contre le Zaïre est Pour lui comme « un Poignard dans le dos »,- promet de rentrer prochainement et de s'occuper lui-même des affaires.

11 novembre 1996.

- La réunion de l'OUA à Addis Abeba demande "instamment le déploiement dune force neutre" avec un mandat clair. L'organe central de l'OUA pour la prévention et la résolution des conflits demande qu'il n'y ait rien que des Africains dans la région des Grands Lacs. Selon l'OUA, " La force doit faciliter l'acheminement de l'assistance humanitaire et le retour des réfugiés au Rwanda ".

" Le Premier ministre ethiopien, Mélès ZENAWI dénonce vivement les Nations Unies pour avoir suggéré que les pays africains supportent le coût de leur participation dans cette force de paix dans l'Afrique des Grands Lacs (cf La Wallonie du 12.11. 1996).

- Seuls neuf ministres sur les 17 de l'organe central de prévention de l'OUA étaient présents à Addis Abeba. Quelques pays annoncent déjà leur participation (Mali, Ethiopie) ou leur intention de participer à une force internationale (Sénégal, Cameroun, Tunisie, Burkina-Faso, Afrique du Sud, Botswana, Pays-Bas, Italie, Espagne)

- L'envoyé spécial américain, M. WOLPE est aussi présent à Addis Abeba, ainsi que des représentants de U.E. dont M. Eric DERYCKE, ministre beige des Affaires étrangères. On annonce que les Etat-Unis pourraient participer 'a la force de l'ONU. Es sont contre le plan présenté par la France et élaborent le leur qu'ils comptent présenter dans les prochains jours.

13 novembre 1996

- Kigali accepte finalement que la France puisse participer à la force neutre devant intervenir au Zaïre. Le plan canadien prévoit 6 à 10.000 hommes sous commandement canadien.

- Le Zaïre menace de refuser à "certains pays" de participer à la force internationale. Les premiers visés seraient les États-Unis.

- M. Faustin TWAGIRAMUNGU, ancien Premier ministre démissionnaire du gouvernement FPR du Rwanda, invite la France à intervenir militairement et humanitairement, même sans l'accord préalable de la communauté internationale. Il affirme que c'est le pouvoir minoritaire tutsi FPR de Kigali qui est le premier responsable du drame actuel. Si les réfugiés refusent de rentrer dans leur pays, dit M. TWAGIRAMUNGU, c'est qu'à l'intérieur du Rwanda il ya des problèmes très sérieux

- Le Pape JEAN-PAUL II, participant à l'ouverture de la Conférence mondiale contre la faim et la misère dans le monde fùstige "ceux qui décrètent des embargos aveuglement sans préjuger des conséquences". Rappelons que le Vatican est le premier Etat à avoir soutenu ouvertement la junte militaire de BUYOYA qui a pris le pouvoir au Burundi depuis le 25 juillet 1996, parachevant ainsi le coup d'Etat d'octobre 1993 contre les jeunes institutions démocratiques du Burundi. Des observateurs avisés ne manquent pas de faire remarquer qu'une telle décision est de nature à mettre en péril l'ascendant que l'église catholique de Rome a aujourd'hui encore sur la majorité de la population burundaise qui lutte justement et légitimement contre la tyrannie qu'elle subit depuis bien longtemps. Ces observations sont d'autant plus vraies, pense-t-on, que les mêmes régimes minoritaires sont manifestement contre cette église, qui risque donc d'en être la grande perdante.

- M. Jacques DIOUF, Directeur Général de la FAO. fustige l'incapacité de la communauté internationale dans le règlement des grands problèmes mondiaux, dont la crise dans les Grands Lacs.

- Tirs de mortiers sur la ville de Goma.

- Les rebelles tutsi tirent sur un avion qui survole Goma.

 

- Bill CLINTON donne le feu vert ("du bout des lèvres") à la participation américaine (environ 3.000 hommes) au Kivu.

- Plusieurs médias occidentaux dénoncent le caractère ambigu, les agenda cachés de cette intervention dite humanitaire, alors qu'en réalité elle cache des calculs géostratégiques d'intérêt économique et de lutte d'influence. C. BRAECKMAN du quotidien belge Le Soir va jusqu'à parler de "coffre fort à peine ouvert" au Kivu. D'autres craignent le démembrement pur et simple du Zaïre, qui mettraient le Shaba dans le giron américain désormais assuré de l'Afrique du Sud à l'Éthiopie en passant par la Namibie, le Mozambique, la Zambie, l'Angola, la Tanzanie, le Zimbabwe, le Malawi, le Burundi, le Rwanda, l'Ouganda, le Kenya, la Somalie, le Kenya.

- Le ministre zaïrois de l'information signale que s'il s'agit de faire de l'Humanitaire seulement, sans volonté politique qui résolve le problème des réfugiés, l'intervention n'en vaut pas la peine.

- Le Général canadien Maurice BARIL, chef d'état-major de l'armée de terre, commandera la force d'intervention, à l'exception des soldats américains qui seront sous leur propre commandement.

14 novembre 1996

- Arrivée à Kigali des premiers soldats américains. Il en est prévu un petit millier qui seront déployés à Goma où sera installé leur quartier général. Les Français et les Britanniques seront à Bukavu; les Canadiens qui se disent déjà prêts au commandement proposent une force de 10.000 hommes,

- Une intense activité diplomatique est en cours à l'ONU pour déterminer les détails de l'intervention. 13 est prévu notamment qu'elle ne s'occupe que de protéger le personnel humanitaire pour la distribution des vivres dans les camps de réfugiés et la protection des couloirs humanitaires, pour favoriser leur rapatriement volontaire. Rien n'est dit sur le désarmement des FAR ou autre séparation de ceux-ci des civils réclamée par un grand nombre d'ONG, par le FPR et les Tutsi rebelles du KIVU.

- Des combats sont signalés autour de GOMA, où on dit que des obus tombent depuis le camp de Muganga où seraient stationnées les FAR.

- On signale des mouvements de populations réfugiées hutu quittant les camps de GOMA. Les médias annoncent que des dizaines de milliers de réfugiés traversent la frontière zairo-rwandaise. TV5 annonce que ce sont des rescapés, car des milliers d'autres ont été tués par les rebelles tutsi.

- Le Rwanda déclare qu'il ne voit plus l'opportunité de l'intervention militaire. Par contre, le Zaïre, la France et la Belgique maintiennent leur position en faveur &une intervention. Le président CLINTON se dit satisfait du retour massif (forcé!) des réfugiés.

- Le Conseil de Sécurité des Nations Unies donne le feu vert à l'intervention.

16 novembre 1996

- Les réfugiés hutu du Rwanda continuent à rentrer massivement. A 11hOO, on les estime à 80 par minute franchissant la frontière (selon le HCR).

- Des combats terribles se déroulent à la frontière tanzanienne entre les militaires tutsi de BUYOYA et les FDD (Force de Défense de la Démocratie ) branche armée du CNDD (cf RTBF, à 8hOO T.U).

- Des combats à l'arme lourde se déroulent à Sake (Zaïre) et autour de GOMA. Les journalistes, notamment belges, justifient l'arrivée massive des réfugiés rwandais par une certaine victoire des rebelles tutsi sur les FAR.

17 novembre 1996

Les réfugiés hutu continuent d'affluer vers le Rwanda. Les pays qui avaient accepté de fournir les contingents décident de se rencontrer en Allemagne pour revoir leurs décisions au vu de la nouvelle donne du retour massif des réfugiés.

 

18 novembre 1996

M. Pascal Firmin NDIMIRA, Premier ministre du gouvernement putschiste de Pierre BUYOYA est en visite à Bruxelles.

19 novembre 1996

M. NDIMIRA reçoit dans les locaux des ACP à Bruxelles, certains Burundais, surtout des Upronistes, car tous n'ont pas été invités! Par la suite il se rend en France où fi est reçu par les autorités françaises de haut niveau. On signale même qu'il a été reçu par le Président MOBUTU (cf RFI, 26.11.1996).

- Réunion des ministres de la Défense et des des Affaires Etrangères de l'UEO. (Union de l'Europe Occidentale) au sujet du KIVU,

20 novembre 1996

- La réunion de Stuttgart qui devait se tenir jeudi à l'état-major des militaires américains en Europe est reportée à vendredi.

- Les rebelles tutsi annoncent qu'ils reprendront la guerre Jusqu'à Kinshasa.

- Limogeage du chef d'état-major zaïrois, le général ELUKI.

21 novembre 1996

- Le chef de l'opposition zaïroise, Etienne TSCHISEKEDI, en visite chez le président MOBUTU en France, déclare s'être réconcilié avec ce dernier, et dénonce l'attaque dont est victime le Zaïre au Kivu.

22 novembre 1996

Etienne TSCHISEKEDI annonce qu'il se considère désormais comme le Premier Ministre d'un gouvernement d'union nationale de transition. KENGO West, à ses yeux, que le premier ministre des Occidentaux (cf RFI).

23 novembre 1996

- A Stuttgart se déroule toujours la réunion militaire et technique des pays devant participer à la force internationale- au Zaïre.

- Au Burundi, on signale que le major BUYOYA vient de rencontrer le président ougandais Yoweri MUSEVENI qui déclare dans une conférence de presse que BUYOYA doit remettre le pouvoir Ce dernier annonce qu'il est invité à la rencontre qui doit avoir heu les 2 et 3 décembre 1996 au Congo.

24 novembre 1996

La France et l'Espagne réitèrent leur engagement à participer à l'intervention militaire au Zaïre.

25 novembre 1996

De retour de la réunion de Stuttgart, le ministre belge des Affaires Étrangères déclare qu'au niveau des Quinze de l'Union Européenne, ce sont les Britanniques qui bloquent le processus d'intervention au Zaïre. Il ajoute qu'« on peut aimer ou ne pas aimer les Américains, mais il faut savoir que sans les Américains on ne peut rien » (RTL-TVI, 25.11.1996, JT soir de 18hOO T.U.).

26 novembre 1996

- Reginald MOREELS, secrétaire d'Etat belge à la Coopération se rend au Zaïre pour une visite officielle de 9 jours, la première depuis le gel des relations de coopération entre le Zaïre et la Belgique.

- Le chef de l'opposition zaïroise, M. E. TSHISEKEDI reçoit un accueil triomphal d'une foule d'au moins 100.000 personnes à sa descente d'avion à Kinshasa, après avoir rencontré le Président MOBUTU en France. Il se déclare le seul Premier ministre légal. Pendant ce temps, KENGO WA DONDO déclare qu'il "a d'autres chats à fouetter que de s'occuper de la rue"!

- Réunion des ministres des Affaires Étrangères de l'Union Européenne à Bruxelles pour faire avancer les négociations sur l'intervention au Zaïre.

- On signale qu'au moins 300 personnes ont été assassinées par les rebelles tutsi dans un camps au sud de BUKAVU.

28 novembre 1996

- Le Général M. BARIL se rend au Kivu pour rencontrer les rebelles tutsi qui ont envahi le Zaïre.

- Le Rwanda accepte de laisser passer l'intervention humanitaire pour se rendre au Kivu au secours des réfugiés.

 

Quinze pays étudient les conditions d'établissement d'un état-major en Ouganda pour permettre le largage des vivre au Kivu. Mais la polémique est vive sur les coûts exorbitants et les dangers que représentent ces largages. Le Zaïre a, quant à lui, a refusé catégoriquement toute forme de largage de vivres sur son territoire.

Jean-Baptiste BIGIRIMANA

 

@AGNews 2002