AGnews

                                       

      

 Nouveau rapport ONU accablant pour Kabila 


Le Courrier 

12-13 / 07/ 97


Tous les moyens ont été employés pour tuer des milliers de réfugiés hutus rwandais dans l'ex-Zaïre, déclare un rapport de l'ONU très critique pour le régime du président-Laurent-Désiré Kabila.

Les réfugiés ont été massacrés dans les camps: attirés par la ruse en-dehors des forêts où ils se cachaient pour être tuée ensuite; volontairement privée d'aide humanitaire, ce qui Ies condamnait à mourir de faim et de maladie. C'est ce que déclare ce rapport intérimaire d'une mission d'enquête de lONU récemment rentrée de Kinshasa. Depuis début- avril dernier a le nombre d'allégations concernant des massacres ainsi que des sites de fosses communes a quadruplé ». et parmi celles-ci les allégations mettant en cause principalement l'Alliance démocratique de M. Kabila (AFDL) et ses alliées ont presque triplé, indique la mission. Les ex-armée zaïroise, les Miliciens hutus armée qui encadraient les réfugiés, des mercenaires serbes et les forces armées rwandaise et burundaise sont aussi mis en cause dans certaines massacres.

La mission d'enquête de lONU n'avance pas de bilan précis des victimes, mais cite des informations faisant état de " plusieurs milliers de personnes tuées" et de dizaines de disparus. "On n' a aucune nouvelle d'environ 140 000 réfugiés", observe le rapport qui couvre la période allant de septembre à mai derniers. 

La mission d'enquête de l'ONU, qui a été récusée par le régime de M. Kabila et n'a pas inspecté de sites de charniers présumés, à la base ses conclusions sur de nombreux témoignages incluant des photos et une vidéo. Son rapport constate que 134 allégations, soit 68% du total, mettent en cause principalement l'AFDL et ses alliés, en particulier les Tutsis zaïrois Banyamulenge, et quatre autres, leurs alliées, les forces armées rwandaises et burundaises. L' ex-armée zaïroise (FAZ) est mise en cause dans 33 cas, parfois en complicité avec des mercenaires serbes.

Des témoins ont vu des fosses communes d'au sortaient encore des morceaux de bâches distribuées aux réfugiés pour s'abriter de la pluie et " de nombreux témoignages font aussi état d'insupportables odeurs de charnier un peu partout dans le KIVU". Un "stratagème savamment utilisé" a été le blocage les forces de l'AFDL de l'arrivée des secours humanitaires aux réfugiés, qui a entraîné une croissance considérable du taux de mortalité, observe t il. Un autre consistait à annoncer « l'arrivée » des organismes humanitaires « afin que les réfugiés cachés dans la forêt et qui écoutaient la radio, se rassemblent pour recevoir de l'aide; c'est à ce moment-là qu' ils sont tués ou qu' ils disparaissent définitivement. A leur arrivée, les organismes ne trouvent aucun survivant », selon le rapport, qui note que cette méthode a été utilisée notamment à Kisuki (27 mars) au à Matebo.

@AGNews 2002