EXTRAITS DE JOURNAUX COUVRANT
LES EVENEMENTS DE 1996 CONCERNANT LE MASSACRES DE REFUGIES BURUNDAIS A L'EST DU
CONGO...
AGNews 2002
Un Génocide a eu lieu à l' Est du Zaïre
(CONGO RDC) en 1996. Des réfugiés HUTU Burundais qui étaient sous
la protection des NATIONS-UNIS ont été massacrés et forcés de
retourner au Burundi où leurs vies étaient en danger. La plupart
des réfugiés HUTU Burundais étaient établis à UVIRA et à
Bukavu. On les estimait à peu près à 200 000 réfugiés.
Les responsables de ce crime contre l'humanité sont:
Contexte international:
Depuis le début des
années 90, la France et les pays anglosaxons ( USA et l'Angleterre) se
livrent une guerre de manière interposée en Afrique. Les enjeux
sont majeurs lorsque nous connaissons tous les riches en matière
première de ce continent...
Qui sont les responsables
de ce massacre ?
A vouloir y voir plus clair,
la France soutient "Kinshasa" au début de ce conflit et les pays
anglosaxons plutôt l' OUGANDA, le RWANDA et les Banyamulenge (et l' AFDL).
Ce sont l' AFDL et
les Banyamulenges (appuyés par les armées (TUTSI) Ugandaises,
Rwandaises et Burundaises ) qui ont attaqué les camps de réfugiés (HUTU /
Burundi & Rwanda) sous protection du UNHCR. Plus précisemment, les responsables de l' AFDL, le régime
KAGAME et le Régime Buyoya (1996), concernant UVIRA et BUKAVU qui nous
intéressent pour ce qui est des réfugiés Burundais.
Certes que les NATIONS-UNIS (HCR) devront aussi expliquer ce qui s'est réellement
passé dans ces camps de réfugiés détruits par l' AFDL, l' APR et les
FAB. Quelles responsabilités incombent aux Nations-Unis ? Ce sont
aussi des questions que l'on peut se poser.
Le rôle des médias dans
la désinformation :
Au niveau de la couverture
médiatique de cette tragédie, on observe étrange que par exemple :
La presse anglo-saxonne,
pendant que les massacres des réfugiés ont eu lieu. Elle ne parle que des
'Banyamulenges' et explique à la communauté internationale leurs
revendications. Elle explique ce que sont les 'Banyamulenge' car
l' opinion internationale ne les connaissait pas. Elle les présente
comme une minorité en danger mais aussi comme de "grands
combattants", une sorte de seigneur de la guerre. Cette presse
montre qu'elle est intéressée par l'avancé et les conquêtes de
cette rebellion qui va renverser Mobutu. Elle montre aussi une
certaine aversion à l'encontre du HUTU. Elle répetera en
boucle le génocide de TUTSI en 1994 par le Régime HUTU
du Rwanda comme pour que l'opinion internationale excuse les
comportements de la Rebellion Banyamulenge (+ AFDL) et du régime KAGAME.
Une littérature va même
se créer pour expliquer à l'opinion internationale qui sont les
Banyamulenges. Ex: Mel
Laney ;Bernard
Lugan ...
Faut il y voir une
certaine manipulation médiatique de l' Opinion ?
La presse francophone,
elle présente le drame. Mais elle se sent isolé par la pression
médiatique anglo-saxonne. Très vite, elle sera apprivoisée. C'est
le cas notamment des journalistes Belges tels Braeckman Colette ... Etc.
Ces deux presses, nul doute
qu' elles étaient dans la combine politique de cette guerre
géostratégique.
Raison de ces massacres de
réfugies HUTU du Burundi :
L'Ouganda de MUSEVENI
racontait que c'était pour protéger ses frontières avec le
Congo. Des incurssions rebelles Ougandaises se réalisaient à partir de l'Ex-Zaïre.
Le Rwanda de KAGAME
(Régime TUTSI) disait que c'est parce que les Banyamulenges (Tutsi
Congolais) étaient menacés. Il fallait leur venir en aide. Mais aussi
parce que près de deux millions de HUTU Rwandais vivaient dans ces camps
(C'est à dire 1/3 de la population du Rwanda). L'Est du Congo était
devenu une menace pour le régime de KIGALI. Les ex-FAR s'y étaient
établis. En réalité, il s'agissait d'une guerre de prévention.
Selon le président Bizimungu, il fallait même redonner au Rwanda une
parti de l' Est du Congo qui lui avait été volé lors du partage
en 1885 à Berlin. Le RWANDA exigeait aussi un Berlin II.
Le régime (TUTSI) de
Bujumbura (Buyoya), quant à lui, y voyait dans cette campagne un moyen
d'en finir avec les réfugiés (HUTU) Burundais installés à l' Est du
Congo depuis 1965. En 1996, on les estimait à près de 200 000 dans les
environs de UVIRA et de BUKAVU.
L' AFDL (Créé pour l'occassion
par MUSEVENI et KAGAME) avait pour but de renverser le régime de MOBUTU.
Les Banyamulenges (Tutsi
Congolais) leur but étaient de se défendre contre l'agression
causée par les autochtones congolais (Face à l'inaction du régime de
Mobutu). L'arrivée massive des HUTU Rwandais à l' Est du Congo ne
les a pas non plus rassuré.
Documents de référence
:
Le
Rapport Roberto Garreton :
Le secrétaire général
de l'organisation des Nations unies, préoccupé par les allégations de
massacres, décida de créer une équipe d'enquête placée sous sa seule
responsabilité, différente de celle de la CDH, avec un mandat défini par lui
seul et qui devait présenter son rapport avant la fin de l'année 1997. La décision
supposait l'accord des nouvelles autorités congolaises ; celles-ci ont
fini par accepter cette enquête après que l'équipe du secrétaire général
eut passé plus d'un mois au Congo- Zaïre sans pouvoir sortir de Kinshasa (6).
En tout cas, le groupe de travail de la Commission
des droits de l'homme ainsi que le rapporteur ont tenu leurs engagements de présenter
leurs rapports respectifs devant l'Assemblée générale. Ils y rendent compte
des antécédents qui révèlent qu'un très grand nombre de violations des
droits de la personne ont été commises, principalement par l'Alliance, les
banyamulenges et leurs alliés (68,02 %) ; les militaires zaïrois
(16,75 %) ; les ex- Forces armées rwandaises et la milice hutu
Interhamwe (9,64 %) ; le Front patriotique rwandais (2,03 %) ;
les militaires burundais (2,0 3 %), et des mercenaires aux
ordres de Kinshasa (1,52 %).
159. The whole picture changed with the war in
Southern Kivu: after the attack on Uvira by Banyamulengue rebels on 19
October, some 500,000 refugees fled the camps in the area and were located only
some time later from the air. Their departure was followed by that of the
refugees in Bukavu and, when Goma was occupied by the rebels, by the refugees
there as well. As a result of those events, some 700,000 refugees, freed
from interahamwe pressure, returned to Rwanda, and the Burundians attempted
to reach Tanzania.
160. As from 20 December, over 100,000 refugees
were located near Tingitingi and Walikale and another 150,000, including some
20,000 Burundians, in Shabunda (south-western Kivu), of whom, 100,000 were
on the roads, having covered hundreds of kilometres on foot in dire need, and
while it is assumed that many of them died during the journey, there must
be even more who have not yet been located and with whom there has as yet been
no contact.
178. The
Zairian authorities claim to have proof that the Governments of Rwanda, Burundi
and Uganda played a role in the outbreak and extension of the conflict.
There are, of course, undeniable links between the Banyamulengue and the leaders
of Rwanda and Burundi, both of whom are Batutsi and who have always accused the
Mobutu regime of assassinating the Hutu dictator of Rwanda, Juvenal Habyarimana.
Many Banyamulengue fought in Rwanda for the Rwandan Patriotic Front (Front
patriotique rwandais), together with their brothers in that country and those
who had returned from exile in Uganda. Many of them, although Zairian, remained
in the land of their ancestors, some of them in important posts, (10)
causing trouble among the "original" inhabitants of Rwanda with whom
they had lived in peace. It is also true that the Zairian Government has
always ignored Rwandan and Burundian complaints of infiltration by former FAR
members and interahamwe. Furthermore, on at least one occasion (30 October),
the Government of Rwanda admitted making an incursion into Zairian territory,
and numerous witnesses have confirmed the presence of Rwandan soldiers in Zaire.
198. Killings and,
in particular, all forms of homicide: (a) Southern Kivu, 8 September:
a Banyamulengue attack resulted in the death of FAZ members, including a
colonel; (b) Epombo, 19 September: Banyamulengue killed some 150 Zairian
civilians and 3 soldiers; (c) Aboke, 23 September: rebels killed 14 civilians;
(d) Nageko, 27 September: Banyamulengue killed 2 women; (e) Lemera, 6 October:
in a barbarous act, and in flagrant violation of article 3.2 of the Geneva
Conventions, a group of Banyamulengue attacked the hospital in Lemera and killed
34 people, including 17 patients. They later murdered 18 parishioners and a
priest in a church in Kidote; (f) Minembwe and Munyaka, 10 October: rebels
killed 150 and 19 civilians, respectively; (g) Runingo refugee camp, 13
October: a rebel attack left 4 dead and 6 wounded; (h) Mukera, 14 October:
numerous civilians were killed or wounded in a rebel attack; (i) Kiliba, 18
October: civilians, including women, children and infants, were killed in cold
blood, in some cases with knives, by the rebels; (j) Kuberezi refugee camp,
21 October: Burundian refugees were killed at dawn; (k) Bukavu, late October:
Banyamulengue soldiers killed many people, including Archbishop Munzihirwa, Jean
Baptiste Bahati and Professor Wasso, when they captured the town; (l) Goma,
early November: rebels killed 2,754 people, roughly half of them Zairian
civilians, when they took the town; (m) Bukavu, 18 November: some 500
people, including a priest who was protesting the violence, were murdered at the
Chimanga refugee camp, Bukavu; (n) Beni, December: the bodies of 120 Zairian
soldiers were found. There was nothing to suggest that they had died in battle.
202. Attacks on
the civilian population: Starting in Uvira, then in all the conquered areas,
Banyamulengue forces and, later, AFDL have attacked refugee camps, including
those in Kagunga and Kibigoye, causing large numbers of deaths and displaced
persons. What is worse, they have committed the most serious of
violations against the Convention relating to the Status of Refugees by forcibly
expelling refugees to their countries of origin - Rwanda and Burundi - where, as
members of the Hutu ethnic group, they have good reason to fear persecution.
237. Participation
of the Special Rapporteurs for the Great Lakes countries in regional
discussion and coordination bodies. It is surprising that the CHR's Special Rapporteurs
on the situation of human rights in Burundi, Rwanda and Zaire do not participate
in these bodies, although they have frequently offered to cooperate with
efforts to overcome the crisis.
Second report on the human rights situation in Burundi submitted by
the Special Rapporteur, Mr. Paulo Sérgio Pinheiro, in accordance
with Commission resolution 1996/1
88. The Special Rapporteur
placed great hopes in the establishment of a multinational force, as announced
in Security Council resolution 1078 (1996) and mandated by the Council on 9
November 1996, under Chapter VII of the Charter of the United Nations, to
facilitate humanitarian operations in eastern Zaire. With the logistical
means available to it, this force, which had been advocated by the OAU and
initially designed to be set up in Kivu, would have been able to locate more
rapidly the hordes of refugees spread throughout the hostile areas bordering
Kivu on the west, and then to exert a restraining, perhaps even dissuasive,
influence on certain participants in the Burundi conflict. The Special Rapporteur
thus deeply regrets the fact that the States which had formed the nucleus of
this multinational force were forced to break off their concerted efforts, after
spending weeks setting up a base at Entebbe (Uganda), owing to the lack of
sufficient political support from the international community and to Rwanda's
repeated opposition to the undertaking. Burundi also made it clear that it would
not authorize this force to use its territory to open humanitarian corridors
until the economic sanctions against its country were lifted
QUESTION
DE LA VIOLATION DES DROITS DE L'HOMME ET DES LIBERTES FONDAMENTALES, OU QU'ELLE
SE PRODUISE DANS LE MONDE, EN PARTICULIER DANS LES PAYS ET TERRITOIRES COLONIAUX
ET DEPENDANTS
Rapport sur la situation des droits de l'homme dans la République démocratique
du Congo (ex-Zaïre), présenté par M. Roberto Garretón, conformément à la résolution
1997/58 de la Commission
97. On a aussi
observé, néanmoins, des cas de refoulement au sens classique du mot. L'Alliance,
qui a annoncé son intention d'expulser les réfugiés a, dans la nuit du 3
au 4 septembre, sans avis préalable, fait cerner par ses troupes
le centre de transit de réfugiés de Kisangani, en a extrait environ 440 réfugiés
rwandais et 325 réfugiés burundais - dont 252 femmes et 242 enfants -
et les a renvoyés par avion, en trois fois, à Kigali. La Haut-Commissaire
pour les réfugiés a énergiquement protesté contre cette violation du
principe de non-refoulement. Il y a eu aussi des cas de violation à
Kisangani (23 novembre) et dans d'autres localités.
98. Le Gouvernement a aussi renvoyé au Burundi
de nombreux Burundais réfugiés en République démocratique du Congo depuis
plus de 25 ans et dont plus de 100 avaient incontestablement
la nationalité congolaise.
Second report on the human rights situation in Burundi submitted by the
Special Rapporteur, Mr. Paulo Sérgio Pinheiro, in accordance with Commission
resolution 1996/1 (E/CN.4/1997/12/Add.1 - 7 March 1997
29. On 21 October 1996, between 200 and 400
Burundi returnees were reportedly killed and some 200 others wounded by soldiers
on Murambi colline, Buganda commune, Cibitoke province. The returnees, who had
come from Zaire, were reportedly first of all herded into a Pentecostal church
and then the men were taken out and executed in the evening.
30. On 27 October 1996, some 40 Burundi
returnees from Zaire were allegedly killed by soldiers in Gatumba district,
Mutimbuzi commune in Bujumbura province. Some of the victims were allegedly
buried on the spot, while others were thrown into mass graves near the Gatumba
border post.
"Rapport des Nations Unies de la
mission conjointe chargée d'enquêter sur les allégations de massacres et
autres atteintes aux droits de l'homme ayant lieu dans l'Est du Zaïre
(actuellement République Démocratique du Congo) depuis septembre 1996".
GUERRE
DU KIVU, CHRONOLOGIE, RWANDA 94, Michel Ognier(Français);
En mars 1996, des massacres de Tutsi du Zaïre,
les "Banyamulenge", sont constatés dans le nord-Kivu, et attribués
sans doûte possible, à l'armée zaïroise et aux miliciens hutu "interahamwe"
de l'ancien régime rwandais basés dans les camps de réfugiés. Durant l'été,
les mêmes se livrent à une chasse aux Tutsi dans le sud-Kivu, épaulés par
les guerilleros hutu burundais de Léonard Nyangoma, les "intagohekas"
(ceux qui ne dorment jamais) des FDD, Forces pour la Défense de la Démocratie.
La résistance des Banyamulenge s'organise, aidée par le Rwanda qui ne perd pas
des yeux cette région explosive où le pire se fomente chaque jour depuis deux
ans.
En septembre 1996, l'armée zaïroise et les
milices hutu sont mises sur le reculoir par les Banyamulenge, et doivent céder
la ville de Fizi au sud d'Uvira, région riche en camps de réfugiés ou les
"interahamwe" et les "intagohekas" s'entraînent ensemble
avec les anciennes forces armées rwandaises. A la fin du mois, l'AFDLC est fondée,
Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo-Zaïre, menée
par Laurent-Désiré Kabila.
13 octobre 1996 : après la prise de Fizi, les
rebelles Banyamulenge marchent sur Uvira, provoquant la fuite de plusieurs
dizaines de milliers de réfugiés hutu rwandais.
20 octobre 1996 : on estime déjà à 250.000,
le nombre de réfugiés jetés sur les routes à cause des combats du sud-Kivu.
28 octobre 1996 : ils sont désormais 500.000 réfugiés
à marcher sans autre but encore une fois, que de fuir "la mort qui est
derrière".
30-31 octobre, 1er novembre 1996 : Bukavu tombe
aussi, et les "intagohekas" burundais du FDD sont piégés par les
Banyamulenge. Leurs bases arrières sont détruites. Bien plus au nord, près de
Goma, 300.000 réfugiés prennent la fuite vers le nord-ouest. L'armée tutsi
rwandaise prend le contrôle de Goma. L'armée zaïroise s'est volatilisée et
fuit en pillant les villages qu'elle traverse. Les FAR, anciennes forces armées
rwandaises, et les miliciens "interahamwe" se replient sur le camp de
Mugunga, le plus grand au nord de Goma, se servant des réfugiés terrorisés
comme boucliers humains et continuant de tuer les "traîtres" qui
tentent de fuir.
12-15 novembre 1996 : par une tactique de tirs
"ponctuels" de mortier sur le camp de Mugunga, l'APR, la nouvelle armée
rwandaise, provoque la séparation entre, d'un côté, les ex-FAR et les "interahamwe",
et de l'autre les réfugiés-otages (ce que le HCR et l'ONU prônaient fin 1994
et qu'ils n'ont jamais pris la peine de mettre en oeuvre, montrant par là, que
certains pays pourvu d'un veto ne souhaitaient peut-être pas le retour réel
des réfugiés au Rwanda). Les uns fuient vers la forêt et pourraient bien
passer leur colère sur les gorilles, et les autres se ruent vers la frontière
rwandaise. Pendant ce temps, les Etats Unis donnent enfin leur accord pour
participer à une opération humanitaire internationale de 4000 ou 5000 hommes
dont le Canada prendrait le commandement, force constituée en majeure partie,
"de Britanniques, de Français et de dix-sept autres pays européens et
africains" (Bernard Lugan). Peine perdue: cette fois, l'APR ne sera pas
d'une nouvelle humeur "Turquoise". Le 15, ils investissent le camp de
Mugunga et prennent en chasse les "interahamwe" et les ex-FAR en débandade
dans la brousse, libérant du même coup, la majeure partie des réfugiés
rwandais sans l'aide d'aucune "bonne volonté" internationale.
16-19 novembre 1996 : comme à la mi-juillet
1994, mais cette fois dans l'autre sens, c'est au rythme de 12000 à 15000 par
heure, que les réfugiés des deux camps de Mugunga repassent la frontière du
Rwanda à Gisenyi, grossissant l'un après l'autre, une vague lente et régulière
de plus de 600.000 hommes, femmes et enfants. Quant aux 500.000 de Bukavu, au
sud du lac Kivu, la contre-offensive des Banyamulenge les aura fait fuir pour la
plupart vers le nord et Goma, et il faudra plusieurs mois d'errance à 230.000
d'entre eux pour regagner le Rwanda par petites troupes désemparées et à bout
de forces. Certains de ces "candidats" au retour, trop terrorisés par
les représailles imaginées, auraient même été littéralement poussés vers
le Rwanda par les forces rebelles de l'AFDL, selon "Human Rights Watch/Africa"
(rapport d'octobre 1997 titré "What Kabila is hiding").
Décembre 1996 : dans cette folie de mouvements
contraires, les ex-FAR et les "interahamwe" ont récupéré des otages
dans les quelques 270.OOO réfugiés qui n'ont pas trouvé ou choisi le chemin
de la frontière. Ceux-là vont vivre un calvaire sans nom, par longues colonnes
"relativement organisées" ou par petits groupes tapis dans la forêt,
marchant plus de 1500 kilomètres vers l'ouest ou le sud-ouest par peur des
massacres. La chose est déjà prévisible en décembre 1996. Pour preuve d'un
certain "cynisme", c'est d'ailleurs le moment que choisit la
"communauté internationale" pour annuler l'envoi de sa force de sécurité
de 4000 ou 5000 hommes, ne l'estimant "plus d'actualité".
Juillet 1997 : à cette époque, le HCR, Haut
Commissariat aux Réfugiés, fait état dans son bulletin périodique de :
- 52.600 réfugiés rwandais localisés pour
la moitié au Congo ex-Zaïre, et dispersés pour l'autre moitié, en
Centrafrique, au Congo-Brazzaville et en Angola.
- 213.000 réfugiés "manquant à
l'appel" des chiffres officiels de recensement des réfugiés, qui
pourraient avoir péri durant la guerre du Kivu ou dans les mois suivants,
de la conquète du Zaïre par l'AFDL et ses alliés, ou encore être cachés
dans la forêt ou parmi les populations congolaises. Cette estimation est
donnée au conditionnel, le nombre exact de personnes ayant péri durant ce
conflit, de maladie, de malnutrition ou du fait de massacres étant
impossible à déterminer. Le nouveau gouvernement de Kabila refuse l'accès
aux "sites" des massacres présumés (rapportés par des témoins
qui préfèrent garder l'anonymat) à une commission d'enquête mandatée
par les Nations Unies et à toute organisation des droits de l'homme. Jusqu'à
début 1998, cette intransigeance du nouveau régime de Kinshasa fera
obstacle à toute enquête internationale sur de possibles crimes contre
l'humanité et actes de génocide commis entre novembre 1996 et mai 1997.
LES
ATTAQUES SUCCESSIVES DES CAMPS DE RÉFUGIÉS DANS LE NORD ET LE SUD KIVU. (
AU SUD KIVU)
(Source:
RDR,KINSHASA , le 26 Avril 1997.)
Extraits du texte
concernant les réfugiers Hutu du Burundi:
Par ailleurs, selon Radio
France Internationale (RFI) capté ce matin du 25 Avril 1997, les réfugiés de
KISANGANI n'étaient plus 100.000 mais 85.000 personnes. Pire encore ces
infortunés ont disparu après plus de 4 jours de séquestration par les
"rebelles". Plusieurs ONG sur place qui n'ont pas été autorisées à
voir les réfugiés, parlent déjà de la solution finale en accusant les
"rebelles" de vouloir exterminer ces réfugiés par la faim. Même
le Secrétaire Général des Nations Unies, Monsieur KOFI HANAN accuse Monsieur
KABILA et ses "rebelles" de vouloir en finir avec les réfugiés, en
les tuant à petit feu par la faim. En son temps, son prédécesseur Monsieur
Boutros Boutros GHALI avait tenu les mêmes propos pour dénoncer le complot
ourdi autour des réfugiés, en empêchant l'arrivée de la Force Internationale
d'Intervention Humanitaire à l'Est du Zaïre. Il avait dit qu'il s'agissait du
génocide par la faim mais malheureusement, il n'a pas été écouté pour arrêter
ce génocide. Ce qu'il disait était vrai et ça se confirme aujourd'hui.
Mais c'est trop tard !
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- Les réfugiés de la région
de BUKAVU: 316.000 personnes réparties dans les camps NYANGEZI - PANZI - MUKU -
MUSHWESHWE - NYAMIRANGWE -CHIMANGA - BULONGE - CHABARABE - NYAKAVOGO - MUDAKA -
INERA-KASHUSHA - KATANA - KALEHE - KABILA et IDJWI.
- Les réfugiés de la région
d'UVIRA: 180.144 personnes dont 117.316 réfugiés burundais, réparties
dans les camps KAMANYOLA - KANGANIRO - RUVUNGE -RUBALIKA - RUBELEZI - RUNINGU et
KAJEMBO.
Ce sont des chiffres du HCR, en
Octobre 1996
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Au Sud Kivu, les infiltrations
massives des jeunes Tutsi entraînés au Rwanda s'intensifient au mois de
Septembre 1996. Ces mouvements suspects exacerbent le sentiment de xénophobie
de la part des autochtones zaïrois de la région contre les Tutsi Banyamulenge
qu'ils accusent de conspirer une agression contre leur pays.
A la suite de ces réactions,
certains sujets tutsi Banyamulenge généralement des femmes et des enfants se réfugient
au Rwanda. Ce mouvement de réfugiés Tutsi renforcera le climat de méfiance réciproque
entre les deux pays au point que les échanges de coups de feu aux armes lourdes
auront lieu à Bukavu et Cyangugu villes voisines dans les nuits du 21 au 22 et
du 22 au 23 Septembre 1996. C'est dans ce climat de tension que le Président
Pasteur Bizimungu, lors de sa visite dans le camp de réfugiés Banyamulenge à
Cyangugu au cours de ce même mois, fera dans son discours de circonstance, la déclaration
de guerre contre le Zaïre.
Le Président Pasteur Bizimungu
réitérera sa déclaration de guerre le 27 Septembre 1996 devant les diplomates
en poste à Kigali. En effet, en faisant le point de la situation sur la frontière
entre les deux pays, ce dernier réclame Berlin II pour revoir les frontières héritées
de la colonisation, arguant qu'une grande partie du Rwanda lui avait été amputée
au profit du Zaïre par les colonisateurs.
Le 13 Octobre 1996, l'APR, sous
la couverture du mouvement Banyamulenge déclenche les hostilités par l'attaque
des camps de la région d'Uvira peuplés par environ 200.000 personnes dont 120.000
réfugiés Burundais. L'hôpital de Remera desservant ces camps ne sera pas
épargné. Les camps sont bombardés, mis à feu et à sang. Plusieurs personnes
y trouvent la mort. A l'hôpital, les malades sont sauvagement massacrés et l'hôpital
complètement pillé. Plusieurs militaires zaïrois dont un Lieutenant Colonel y
trouveront également la mort.
Les réfugiés rescapés tout démunis
prennent alors le chemin des hauts plateaux de NGWESHE et WALUNGU pour déboucher
deux mois plus tard sur SHABUNDA. Sur ce chiffre de 200.000 personnes, 40.000 réfugiés
seulement seront enregistrés à SHABUNDA alors qu'aucun mouvement vers le
Rwanda n'avait été signalé. Cependant un petit nombre de ces réfugiés d'UVIRA
pourra rejoindre les camps de BUKAVU notamment le camp de NYANGEZI et de PANZI
et quelques réfugiés en majorité Burundais prendront la direction du Sud vers
FIZI et certains d'entre eux arriveront à KIGOMA en TANZANIE.
Il faut rappeler que depuis déjà
le mois de Septembre 1996, la route de ravitaillement de ces camps à partir de
BUKAVU est coupée au niveau des escarpements de NGOMO par des tirs aux armes
lourdes installées de l'autre côté de la frontière en commune GISHOMA. Le
FPR montre ici encore une fois son intention de faire mourir les réfugiés de
faim et de maladies. Pendant que les poursuites des réfugiés chassés des
camps d'UVIRA s'opèrent vers le Sud et vers l'Ouest, les camps de NYANGEZI,
PANZI, MUKU et MUSHWESHWE au Sud de la ville de BUKAVU sont simultanément
attaqués par des éléments frais directement venus du Rwanda par le poste
frontalier de Rusizi II, en face de MUMOSHO, dans la semaine du 19 au 25 Octobre
1996.
Une partie de ces réfugiés se
dirigera en débandade d'abord vers NYAMIRAGWE - CHIMANGA et BULONGE. Poursuivis
et dispersés, ils traversent le parc de KAHUZI avec l'espoir d'atteindre
WALIKALE. Interceptés encore une fois en cours de route par l'APR à ITEBERO,
ils emprunteront l'axe ITEBERO - KASESE - PUNIA - LUBUTU. Quelques éléments
environ 6.000 personnes seulement pourront atteindre LUBUTU au début du mois de
Février 1997 dans un état d'extrême épuisement. Ils auront marché dans
cette forêt équatoriale pendant environ 4 mois. Beaucoup périront des balles
des prétendus rebelles, de la faim, de la fatigue, des maladies et noyade.
D'autres plus résistants continueront d'errer désespérément dans cette forêt
inhospitalière. Certains rescapés seraient actuellement regroupés à PUNIA où
ils sont à la merci de leurs ennemis sans espoir de revivre.
D'autres éléments de ce
groupe des camps du Sud de BUKAVU, prendront la direction du Nord et déboucheront
dans les camps KASHUSHA et INERA en passant par les crêtes à l'Ouest de la
ville de BUKAVU sous la poursuite des "rebelles".
L'attaque de la ville de BUKAVU
le 29 Octobre 1996 par les éléments de l'APR venus de la ville de CYANGUGU, n'épargnera
pas naturellement les camps de CHABARABE, NYAKAVOGO et MUDAKA. Après la chute
de BUKAVU, les réfugiés de ces derniers camps rejoindront également les camps
KASHUSHA et INERA.
L'attaque de BUKAVU à partir
de CYANGUGU fut une grande surprise à tel point que la population de cette
ville n'aura pas le temps de fuir. De nombreux anciens dignitaires et hommes
d'affaires rwandais et leurs familles installés dans cette ville seront
sauvagement massacrés par l'APR. Nous citerons à titre d'exemple Mr KAYOGORA
Frédéric ancien Ministre, Mr TEMAHAGARI Justin, ancien Ambassadeur, Mr
FASHINGABO ancien député, Mr KIMPUTU Salum, homme d'affaire, Mr NSABIMANA Déo,
ancien diplomate reconverti dans le commerce. De nombreuses personnalités zaïroises
ayant ouvertement pris position en faveur des réfugiés ne seront pas non plus
épargnées. C'est ainsi que Mgr MUNZIHIRWA Archevêque de BUKAVU sera
sauvagement massacré avec plusieurs de ses prêtres notamment dans le grand séminaire
de MURESA.
Les camps KASHUSHA, INERA et
ADI-KIVU sont attaqués simultanément le 01 Novembre 1996 après un pilonnage
intense à l'aube causant beaucoup de morts et de blessés. Les rescapés évacuent
en débandade le camp et prennent la direction de NYABIBWE. Les réfugiés délogés
des camps KATANA, KALEHE et KABILA et plus tard vers le 06 Octobre 1996 ceux délogés
de l'île Idjwi, prendront eux aussi la direction de NYABIBWE. Tous ces réfugiés
en débandade se regrouperont finalement dans un immense camp à SHANJE dans la
zone de KALEHE pour échapper à la menace en provenance de l'île Idjwi et en
attendant l'arrivée imminente de la force internationale d'intervention
humanitaire décidée par le Conseil de Sécurité. La population de ce grand
camp était estimée à 250.000 personnes.
Une partie des réfugiés de
KASHUSHA et INERA ayant pris la direction de BUNYAKILI en passant par le parc
KAHUZI formera le camp de HOMBO. Ce camp se videra plus tard suite à l'attaque
et les réfugiés prendront la direction de WALIKALE. Ils seront rejoints plus
tard par les colonnes venues de SHANJE.
Le camp de SHANJE sera à son
tour encerclé le 21 Novembre 1996 et pilonné dans la matinée du 22 Novembre
1996. L'opération vise le massacre à grande échelle et le rapatriement forcé
des rescapés comme se fut le cas à MUGUNGA. C'est grâce au terrain plus
ouvert par rapport à MUGUNGA, et à la proximité de la forêt, qu'une partie
de la population pourra échapper au carnage mais ça ne sera qu'une partie
remise, puisque la poursuite sera systématique. Ainsi, beaucoup
d'intellectuels, hommes d'affaires et jeunes gens seront sauvagement massacrés
tout le long de l'itinéraire suivi par les fugitifs: SHANJE - RUMPISHI - BILIKO
- NYAMIRIMBO - KIFURUKA - BUSURUNGI - CHAMBUNGI- KIULI - RUKARABA - CHAMBUCHA -
ITEBERO - MUSENGE - WALIKALE - AMISI - TINGI TINGI. Il est important de signaler
tous ces endroits pour permettre aux enquêteurs de retrouver les preuves de ce
génocide. En effet, beaucoup de réfugiés ont été massacrés à RUMPISHI, à
BILIKO, BUSURUNGI, CHAMBUCHA, ITEBERO, MUSENGE et WALIKALE. Des grands charniers
existent à NUMBI et KALUNGU où plus d'une centaine de véhicules des réfugiés
ont été brûlés avec les occupants, à SHANJE , BILIKO, HOMBO, CHAMBUCHA,
ITEBERO, MUSENGE et à WALIKALE. A ces charniers, il faut ajouter évidemment
ceux se trouvant autour des camps et dans les villes de BUKAVU et d'UVIRA.
Des attaques répétées des
colonnes sur l'itinéraire obligeront les réfugiés à se disperser dans la forêt,
à se noyer dans les grandes rivières très nombreuses dans la région, ou à
se perdre carrément dans cette forêt équatoriale et à mourir sans aucun
moyen de secours.Des colonnes entières perdues dans la forêt marcheront
longtemps le long de ces grandes rivières comme LOWA et OSO et disparaîtront
totalement. Les plus chanceux pourront déboucher après plusieurs jours
d'errance sur la route WALIKALE - LUBUTU ou sur l'axe KASESE - PUNIA pour enfin
rejoindre les autres réfugiés dans les nouveaux camps installés dans la région
de MANIEMA. Les réfugiés égarés dans la forêt suite aux embuscades mettront
plusieurs mois pour déboucher dans ces camps, à telle enseigne qu'à la veille
de la destruction du camp TINGI TINGI le 01 Mars 1997, les réfugiés
continuaient d'arriver dans ce camp.
C'est dire donc que plusieurs
de ces personnes égarées n'y sont pas parvenues, et errent toujours dans la
forêt. Mais d'autres comptent probablement parmi les réfugiés qui se seraient
regroupés actuellement à PUNIA où un camp serait installé. Mais là encore,
ces derniers sont menacés de disparition.
LES RÉFUGIÉS N'ÉTAIENT
PAS INTROUVABLES
L'on dira qu'aucune action
de sauvetage en faveur de ces réfugiés ne pouvait être tentée parce
qu'introuvables. Cependant, les réfugiés ont observé tout le long de ces itinéraires
précités des avions de reconnaissance des Nations-Unies survolant les colonnes
de réfugiés et des camps hâtivement installés. Par exemple, pendant que
le camp SHANJE était en train d'être attaqué dans la matinée du 22 Novembre
1996, deux avions de l'ONU volant du Sud vers le Nord, à basse altitude, sous
un ciel totalement dégagé, ont survolé ce grand camp étalé sur plusieurs
kilomètres et sur un terrain ouvert.
C'est dire donc que la
Communauté Internationale s'est rendue coupable de non assistance aux personnes
en danger. En prétextant que ces avions de reconnaissance ne trouvaient
pas les traces des réfugiés pour les secourir, il s'agissait en fait d'une
manoeuvre de désinformation de l'opinion internationale pour justifier la non
exécution de la résolution du Conseil de Sécurité.
Cela justifie par ailleurs la
guerre des chiffres autour des réfugiés restés au Zaïre menée acharnement
par le gouvernement de Kigali et ses sponsors, qui prétendaient qu'il ne
restait à l'Est du Zaïre, qu'un petit nombre composé des Ex-FAR, miliciens et
génocidaires à abattre. Un responsable du HCR est allé jusqu'à applaudir
et à féliciter les "rebelles" pour avoir selon lui réalisé un
exploit que l'ONU n'avait pas pu faire.
Depuis le début des
hostilités, les médias internationaux et le HCR n'ont pas évoqué le sort des
réfugiés se trouvant dans le Sud Kivu surtout après la prise de BUKAVU. Ils
étaient tous considérés comme disparus pendant qu'ils enduraient leur
terrible martyr dans le silence complet sans pouvoir même enterrer leurs morts.
Les réfugiés sont morts
par milliers. Nous donnerons à la fin de ce récit macabre les chiffres
approximatifs de ceux qui ont péri jusqu'à présent dans ce drame humanitaire
planifié. Des massacres systématiques et à grande échelle ont été perpétrés
par l'APR pendant plus de six mois maintenant et les victimes sont surtout de
sexe masculin et des intellectuels comme cela se fait à l'intérieur du Rwanda.
Cependant, beaucoup de femmes, enfants et vieillards périront eux aussi surtout
de la faim, de noyade, de la fatigue et des maladies. Le FPR a montré sont
intention délibérée d'exterminer les réfugiés. Il s'agit d'un véritable génocide
perpétré avec la complicité de certaines puissances occidentales.
NB: ... Mr Paul Stromberg
s'est illustré dans le rapatriement forcé des réfugiés rwandais et
burundais de l'Est du Zaïre et de la TANZANIE, qui peut éprouver un
quelconque sentiment en faveur de ces malheureuses personnes!
La guerre au Kivu fait des vagues au Burundi
(Marie-France CROS, Libre Belgique, 6/11/1996)
La guerre au Kivu frappe également le Burundi. Non seulement parce qu'elle déplace des réfugiés
hutus mais aussi parce que la zone d'Uvira, occupée par les rebelles zaïrois, ne peut plus servir de sanctuaire aux guérillas
burundaises.
De source hutue burundaise, on signale que les réfugiés au Zaïre qui rentrent au pays sont installés par l'armée dans un camp à
Gatumba; ils sont, selon cette source, isolés de la population locale qui n'est pas autorisée à entrer en contact avec eux. Les réfugiés originaires de province sont ramenés chez eux par camions du Haut commissariat aux réfugiés.
Cependant, affirme la même source, dans le no man's land situé entre le Gatumba burundais et le Gatumba zaïrois, l'armée burundaise « tue des réfugiés, des jeunes hommes». La rumeur court, dans les milieux
hutus, que des réfugiés rentrés au Burundi ont été tués par l'armée burundaise à
Buganda, colline de Murambi, le 22 octobre, dans une église adventiste, ainsi que le
1er novembre, dans la même commune, colline de Nyamitanga.
De source religieuse européenne au Burundi, on nous indique que plusieurs blessés hospitalisés à Bujumbura parlent de nombreuses personnes tuées par des militaires burundais au Burundi et par les rebelles banyamulenge côté zaïrois.
ENTRE DEUX FEUX
Une commission conjointe HCR / gouvernement burundais a été chargée d'enquêter sur l'origine de nombreux cadavres trouvés dans le lac Tanganika et la rivière
Ruzizi, qui marque la frontière entre le Zaïre (Sud-Kivu) et le Burundi. La même source signale que les réfugiés rentrés du Zaïre comptent beaucoup de malades, de dénutris, d'enfants non accompagnés et peu d'hommes et jeunes gens.
La même source religieuse européenne indique que les guérillas hutues, acculées par la perte de leurs appuis au Zaïre, ne savent plus quoi faire. Elles empêchent la population hutue de se réunir, ~ que ce soit pour une rencontre avec le gou verneur ou à l'église ou ailleurs » et interdisent l'enseignement. Afin d'identifier les contrevenants, les guérillas hutues placent de nombreux espions dans les zones
hutues, qui dénoncent tous ceux qui permettent au « système » de fonctionner. Les contrevenantssont punis par «
amendes,prison, mort ou déportation », Toujours selon cette source, les amendes sont de « 12.000 F Bu. pour qui va à la messe; 50.000 pour les enseignants qui enseignent; 10.000 pour qui envoie son enfant à l'école ». « Si on ne paie pas, on est tué ou on vous fait disparaitre dans la forêt de Kibira ». En outre la guérilla « déporte les "cerveaux" dans les zones qu'elle contrôle ».
Cette source conclut que la population hutue est pénalisée à la fois par l'armée (essentiellement
tutsie), par les guérillas hutues et par l'embargo économique décidé par les voisins du Burundi. « Les gens n'en peuvent plus, ils sont exaspérés ».
Enfin, signalons qu'une source humanitaire fait état de rumeurs circulant à Bujumbura, selon lesquelles des préparatifs militaires seraient en cours, côté burundais, pour attaquer les camps de réfugiés burundais en Tanzanie -d'où des attaques ont été lancées contre le Burundi il y a plusieurs mois. Par ailleurs, de source
pro-gouvernementale burundaise, on dit craindre un regroupement des forces de guérilla burundaises en Tanzanie, maintenant que le Zaïre leur est fermé.
Le conflit qui touche l'est du Zaïre menace de s'étendre
- Washington et l'ONU s'inquiètent - (Le Monde 25/10/1996)
Vrees voor lot van veel Burundese mannen
(Gazet Van Antwerpen 06/11/1996, Paul Verbraeken)
BRUSSEL, BUJUMBURA Ondanks druk politiek overleg in Europa en Afrika heeft nog geen enkele hulpverlener conma kunnen leggen met de anderhalf miljoen Zaïrezen en Rwandese Hutu's die rond het Kivumeer op 'de vlucht
zijn.
Diplomatieke bronnen makm zich in toenemende mate zorgen over het lot van vele Burundese mannen die de voorbije dagen naar hun land poogden terug te
keren. In de Rusisi-vlakte vlak bij de Burundese hoofdstad Bujumbura zijn de jongste dagen
al zo'n 12.000 Burundese Hutu's in vluchtelingenkampen opgevangen na hun terugkeer uit Zaïre.
Volgens goedingelichte kringen in de hoofdstad valt het op dat het vooral om vrouwen en kinderen
gaat. "Er is aan de grens blijkbaar streng geselecteerd. Weerbare mannen zouden er door de controlerende rebellen uitgepikt
zijn. Over hun lot hoeft men zich geen illusies te maken." Ook een tweede bron stelt dat er zo goed ais zeker een strenge selectie is
gebeurd.
Intussen lijkt een aantal landen zich klaar te maken voor een internationale militaire
interventie. België wil in geen geval aan zo'n operatie deelnemen.
Quand tout
interfère : l'exemple d'Uvira en octobre 1996 (Groupe URD
Urgence Rehabilitation Developpement)
« Trois millions de personnes sont en danger »
(Catherine DEHAY, Le courrier de l'Escaut, 6 / 11 / 1996)
Hamuli Kabarhuza, secrétaire général du Conseil national des ONG de développement du Zaïre (CNONGD) est arrivé mardi matin à Bruxelles venant de Kinshasa. Celui qui fut
vice-ministre de l'Agriculture et du développement rural dans le gouvernement Tshisekedi se trouvait au nord-Kivu juste avant le début de la guerre.
- Est-il encore possible d'éviter une catastrophe humanitaire ?
- Je pense que da catastrophe est déjà là. La situation humanitaire est apocalyptique. Malheureusement, les médias internationaux parlent davantage des problèmes du million de réfugiés et oublient la population zaïroise en fuite à l'heure actuelle et qui erre, elle aussi, sur les montagnes.
Au million de réfugiés, Il faut ajouter à peu. près deux millions de Zaïrois dont la vie est ail" en danger. Globalement, ce sont donc à peu près trois millions de personnes qui sont en péril dans cette partie du Zaïre. Nous sommes au mois de novembre,
c'est-à-dire, la période la plus pluvieuse de l'année. À des altitudes de 1600 à 2000 mètres, sans abris et sans nourriture, les fuyards sont terriblement affectés par le froid.
-Comment arrêter le désastre
- La communauté internationale doit d'abord condamner les agressions militaires venant du Rwanda. Il faut que le Rwanda comprenne que ce type de comportement n'est pas propice à créer une paix durable dans la sous-région. Cette condamnation doit bien entendu être suivie d'un cessez-le-feu.
Il faut que la guerre s'arrête, que les mouvements de population s'arrêtent et que le calme revienne dans les esprits.
Ensuite, les responsables politiques doivent se rencontrer pour mettre en place des mécanismes de paix durable.
- Une intervention internationale sur le terrain vous paraît -elle indispensable dans l' immédiat ?
- Il faut d'abord une condamnation des agressions contre les camps de réfugiés, qui sont sous responsabilité internationale, et contre la population zaïroise. Tant que la communauté internationale se tait, rien n'aboutira.
Des couloirs humanitaires ne peuvent fonctionner que si les agressions cessent. Tant que les armes parlent, les
paysans ne rentreront pas au Rwanda. Ils sont traumatisés. En outre, on va créer des couloirs humanitaires, mais on ne crée pas au Rwanda même les conditions de sécurité pour rassurer les réfugiés candidats au retour.
- Quel effet peut avoir le retour de Mobutu ?
- Le président Mobutu est affaibli et va rentrer dans un pays qu'il a affaibli pendant de nombreuses années, qui n'a plus de ressources financières, et dont l'armée n'a pas de moyens. Il va faire le constat lui même que son armée n'est pas capable de repousser l'ennemi et qu'il faut donc dégager des moyens immédiatement. Sur ce plan-là, le moral des militaires va peut-être un peu remonter.
Mais, la population, elle, sait très bien que sa politique économique et sociale a toujours été catastrophique et donc, elle
n'espère pas grand-chose de son retour.
-Les tensions ethniques au Kivu ne datent pas de l'arrivée massive des réfugiés, Il y avait déjà en des troubles graves en mars 93.
- Ces tensions résultent globalement de la dégradation générale du système administratif, de la déliquescence de l'
Etat. De sorte que les conflits entre les citoyens ne trouvent plus aujourd'hui de cadre pour les résoudre. Les gens ont tendance à faire justice eux-mêmes.
-La guerre au Kivu pourrait-elle menacer le pays tout entier ?
-Pour le moment, on observe plutôt un mouvement de nationalisme renaissant, dans la classe politique comme dans la population.
-L' après-Mobutu a déja commencé ?
- Oui, tout à fait. La population se rend compte que le plus grand mal n'est plus Mobutu mais plutôt les tendances séparatistes qui pourraient surgir et contre lesquelles la société civile dans son ensemble et les forces politiques essayent de lutter.
La grande prudence de la
diplomacie sud-africaine (Frédéric Chambon,correspondance JOHANNESBURG,
Le Monde 6-11-1996)
L'Afrique du Sud est «prête à jouer un rôle » dans la crise de la région des Grands Lacs, mais dans la limite de sa « capacité ». Cette déclaration du président Mandela exprime bien la réticence de Pretoria à se placer en première ligne dans la résolution du conflit. L'Afrique du Sud est pourtant de plus en plus sollicitée par ses partenaires africains , mais aussi par les Européens.
Le poids de son économie, comparée à celle des autres pays de la région, et la stature de son président prédisposent l'Afrique du Sud à jouer le rôle de leader régional. Officiellement, le pays se déclare prêt à endosser ce rôle, défini comme un des piliers de sa politique étrangère. Mais jusqu'à présent bien peu d'engagements concrets ont traduit dans les faits cette déclaration d'intention.
Un des premiers actes diplomatiques du nouveau gouvernement, à l'issue des élections multiraciales d'avril 1994, a certes été l'adhésion à l'Organisation de l'unité africaine (OUA). Mais elle n'a jamais cherché à jouer un rôle prépondérant au sein de l'Organisation. De manière générale, l'Afrique du Sud s'accommode des structures de coopération existantes et évite de se mettre en avant dans la résolution des problèmes régionaux. Pretoria ne veut pas alimenter les craintes d'hégémonie que pourraient avoir ses partenaires africains, déjà inquiets de son poids économique et de sa politique commerciale expansionniste. Cette logique s'applique aussi dans sa sphère d'influence directe, la zone australe. LAfrique du
Sud se garde bien, par exemple, de toute intervention directe dans le processus de paix en Angola. Cette prudence diplomatique se traduit aussi par sa réticence à participer aux opérations militaires de maintien de la Paix sur le continent. Le gouvernement de Nelson Mandela a contribué à l'effort humanitaire et logistique au Liberia ou au Rwanda, mais n'a jamais engagé de troupes sur le terrain.
RECONSTRUCTION
Il maintient pour l'instant cette ligne de conduite à l'égard de la nouvelle crise dans la région des Grands Lacs. Face aux pressions l'incitant à s'impliquer directement, l'Afrique du Sud en appelle à la communauté internationale.
Celle-ci « doit prendre des mesures urgentes, à travers les Nations unies et les organisations régionales pour restaurer la paix dans la région », déclarait Alfred
Nzo, le ministre
sud africain des affaires étrangères. Son adjoint, Aziz Pahad, a rappelé, dans le même esprit, que l'Afrique du Sud n'était pas prête à participer à une opération militaire de maintien de la paix. Il a précisé, pour apaiser l'impatience de ses partenaires, qu'elle devait néanmoins « commencer à se préparer à cette éventualité ».
L'armée sud-africaine, fait-on valoir à Pretoria, est en plein processus de restructuration et n'a pas la capacité, à l'heure actuelle, d'effectuer ce genre d'opérations. Confrontée à d'immenses besoins de reconstruction, le pays ne veut pas mener une politique africaine dangereuse et coûteuse. Même s'il s'en défend, il donne la priorité à ses problèmes intérieurs.
Ajoutée à une profonde inexpérience de la réalité du continent, cette logique aboutit à des comportements qui placent l'Afrique du Sud dans des situations diplomatiques particulièrement inconfortables.
C'est ainsi que le gouvernement de M. Mandela se trouve actuellement accusé de prendre parti et d'alimenter le conflit pour avoir vendu des armes au Rwanda. Les organisations humanitaires, comme plusieurs gouvernements africains, lui reprochent d'avoir cédé à la logique commerciale, en dehors de toute considération diplomatique.
M. Mandela s'est efforcé dé justifier la décision comme devant permettre au gouvernement rwandais à majorité tutsie de se défendre contre les rebelles hutus basés au
Zaire. Or c'est le gouvernement rwandais qui est accusé d'être du côté des agresseurs, en soutenant les TUTSIS de l'est du Zaïre contre les troupes de Kinshasa. Les propres représentants du gouvernement sud-africain au Burundi et au Zaire ont demandé à leur pays de revoir sa décision. Le président kenyan, Daniel Arap Moi, a, lui aussi, suggéré à Nelson Mandela de suspendre le contrat, de même
qu'Amnesty International. Devant toutes ces pressions, la commission sud-africaine chargée du contrôle des armes a annoncé qu'elle était prête à annuler le contrat si les Etats de la région, réunis mardi 5 novembre à Nairobi, le lui demandaient. Mais quelle que soit sa décision, la politique étrangère sud-africaine sort d'ores et déjà un peu ternie de cette affaire.
More than 100,000 Refugees Flee Camps in
Eastern Zaire(AP,21-10-2002)
BUJUMBURA, Burundi (AP) -- Clashes between
Zairian troops and ethnic Tutsi rebels have kept aid workers from reaching part
of southeastern Zaire where more than 100,000 refugees have fled their camps to
escape the violence.
"It could very quickly turn into an
emergency," Paul Stromberg, spokesman for the U.N. refugee agency, said
Sunday. "We don't even have access to them at this point, so right now
there is no question of resettling them."
Ibrahima Fall, special envoy of U.N.
Secretary-General Boutros Boutros-Ghali, was in the region Sunday to assess the
situation.
Stromberg said the Zairian military has
reported that the fighting has caused Burundian and Rwandan Hutus to abandon
four refugee camps near Uvira, close to the border with Burundi.
There have been no reports of casualties, and
independent confirmation of the Zairian army reports was impossible since aid
workers and journalists are not allowed into the area.
Stromberg said the refugees reportedly are
moving north and that his office had alerted staff in Bukavu, about 65 miles
north of Uvira.
Bob van Thoor, UN chief in Uriva, said in a
telephone interview that if 100,000 refugees are headed to Bukavu "we've
got to be prepared to provide for them."
"We can't ship goods by road because it's
too dangerous, so we'll have to go by air," he said.
Dans la région d'Uvira,
plus de 200.000 réfugiés rwandais et burundais fuient les affrontements.
Ceux-ci ont été précédés, depuis la fin 1994, par une 'épuration ethnique'
organisée par des éléments de l'armée zaïroise et les miliciens de
l'ancienne dictature rwandaise.
SITUEE à l'est du Zaïre, non loin de la
frontière avec le Rwanda, toute la région d'Uvira est en train de basculer
dans la démence. Les douze camps y abritant des réfugiés hutu burundais et
rwandais 'sont vides', a annoncé hier un porte-parole du Haut-Commissariat de
l'ONU pour les réfugiés (HCR) à Genève. Selon Francis Kpatindé, quelque
250.000 réfugiés 'sont en mouvement', soit vers Bukavu (capitale du Sud-Kivu,
province limitrophe avec le Rwanda et le Burundi), soit dans les collines et
bananeraies de la région.
Cette panique a été précédée par les
exactions et assassinats perpétrés par des soldats zaïrois alliés aux
miliciens de l'ex-dictature rwandaise, suivis, dès septembre dernier,
d'affrontements armés avec la population 'banyamurenge' (la composante tutsi de
la population de cette partie du Zaïre qui, avant la conférence de Berlin de
la fin du XIXe siècle, faisait partie de l'ancien royaume rwandais). De sa
lointaine et luxueuse résidence de Gbadolite (nord du Zaïre), le
maréchal-dictateur Mobutu continue de tirer les ficelles de cette 'épuration
ethnique' menaçant de déstabiliser un nouveau pan de l'Afrique dite 'des
Grands Lacs'.
Les camps ont cédé à l'affolement, les
uns après les autres. Le porte-parole du HCR dans la région des Grands Lacs,
Paul Stromberg, a avancé, quant à lui, le chiffre de 220.000 fuyards.
'Tout le monde est en dehors des camps, beaucoup se dirigent vers le nord, vers
Bukavu', a-t-il confirmé à l'AFP. Hier matin, des combats se poursuivaient au
nord d'Uvira, pour la quatrième journée consécutive. Ils auraient lieu
essentiellement près de Bwegera, à une quarantaine de kilomètres au nord d'Uvira.
L'armée zaïroise a qualifié cette zone comme
en 'état de guerre' et y envoie régulièrement de nombreux renforts. Parlant
d'une 'rébellion banyamurenge' qu'elle s'efforce de 'mater'. Pour faire bonne
mesure, elle a, à maintes reprises, accusé l'armée rwandaise d'avoir enrôlé
et équipé quelque 3.000 Banyamurenge qui passeraient ensuite par le Burundi
pour s'infiltrer au Zaïre. Ce que non seulement Kigali, mais aussi Bujumbura
ont toujours catégoriquement démenti. Il faut d'ailleurs préciser que dans
toute la région Est du Zaïre, la persécution 'ethnique' orchestrée par les
militaires de Mobutu s'étend à d'autres composantes de la population,
notamment les Hunde refoulés, eux, vers le Centre-Zaïre. Pendant ce temps, les
pillages ne cessent de s'étendre, profitant tantôt aux officiers zaïrois,
tantôt aux cadres des anciens 'génocidaires' rwandais n'hésitant pas à
enfermer les réfugiés hutu dans un rôle d'otage et de bouclier humain.
La situation dans l'Est zaïrois est devenue
explosive. Les provinces orientales du Nord et Sud-Kivu accueillent plus d'un
million de réfugiés hutu, rwandais et burundais, ayant fui le génocide de
1994 au Rwanda ou la guerre civile au Burundi. Selon une formule du HCR, dans le
seul Nord-Kivu vivent plus de 700.000 réfugiés rwandais; parmi eux, de
nombreux extrémistes cherchant à créer un véritable 'Hutuland'. Dans le
Masisi, ils se sont livrés ces derniers mois à une 'chasse aux Tutsi' de
nationalité zaïroise, qui furent nombreux à devoir se réfugier au Rwanda.
Simultanément, ces extrémistes hutu ne cessent de s'infiltrer au Rwanda pour
déstabiliser le pays, dirigé depuis juillet 1994 par un gouvernement d'union
nationale.
KIGALI, Rwanda - Advancing Tutsi rebel forces
captured new territory yesterday in eastern Zaire as heavy fighting sent Zairian
troops and panicked civilians in chaotic retreat and increased tensions in an
area suffering the worst fighting in months in strife-torn Central Africa.
Mortars and fierce gunfire roared on the
outskirts of Bukavu, capital of South Kivu province, and witnesses said fleeing
Zairian troops and civilian mobs hijacked scores of vehicles, broke into homes
and looted abandoned offices and warehouses of international aid agencies.
Many of the ill-disciplined Zairian soldiers
used the stolen vehicles to drive themselves, their families and plunder away
from the fighting.
Food, fuel, water and other basic goods were
reported in short supply in Bukavu, located on the southern end of Lake Kivu. The
government radio station fed panic in the besieged city by repeatedly
broadcasting warnings from the regional governor, who said the Tutsis were
"murderers who want to kill us and exterminate the (Hutu) refugees."
The rebels began battled Zairian troops after
local Zairian officials earlier this month ordered the estimated 300,000
Banyamulenge Tutsis to leave the country. The conflict has become an extension
of the brutal ethnic warfare that has plagued the Great Lakes region of Central
Africa in recent years.
U.N. officials said the Banyamulenge-dominated
rebel forces now control a 50-mile stretch of rugged territory from south of the
Zairian city of Uvira to Bukavu. The territory, which follows Zaire's border
with Rwanda and Burundi, includes Uvira itself and the lakeside port of
Kamanyola. The rebels also apparently control parts of the Haut Plateau further
west.
The guerrillas' surprising gains stem in part
from the apparent collapse of Zairian army units. Relief workers said several
refugee camps emptied in panic after residents heard shooting or saw Zairian
soldiers run away.
The Tutsi insurgents' ultimate objective is
unclear. They initially organized to defend the Banyamulenge people, who
have lived in Zaire for two centuries, from ethnic persecution by the local
Zairian officials who had ordered the Tutsi group to leave the country or be
"hunted" by the army.
The fighting has spread more than 100 miles to
the north since it began. Hutus, an ethnic group at odds with the Tutsis, claim
that the Tutsi rebels are doing their own ethnic cleansing in an attempt to
create a so-called "Tutsiland" along the borders of Rwanda and
Burundi.
Both countries are led by Tutsi military
regimes and maintain that Zaire openly harbors and supports armed Hutu militias
that have killed hundreds of people in cross-border raids.
The broader question is whether the Zairian
Tutsi guerrillas, who also claim support from ethnic-based secessionist groups
in Shaba and Kasai provinces, are capable of toppling the 31-year dictatorial
regime of Zairian President Mobutu Sese Seko.
Mobutu has been under treatment for cancer in
Switzerland since August, and his absence has added to the power vacuum. Despite,
or because of, Mobutu's brutal reign, Zaire has no real functioning government,
infrastructure or foreign reserves, and the vast country increasingly appears in
danger of disintegration.
But it was impossible to obtain reliable
information about the scale or progress of the current fighting. No outsiders
are known to have seen the rebels in action, and the size, composition and
tactics of their forces have been difficult to discern.
Zaire has closed its land borders and barred
most journalists from entering the affected area. Several reporters and
television crews who have managed to enter Bukavu and the city of Goma, about 60
miles north, have been detained, deported, assaulted or robbed at gunpoint.
Three journalists standing beside the border in Cyangugu, Rwanda, were fired
yesterday by Zairian troops, but escaped injury.
Kitale, the northernmost camp in Zaire holding
refugees who originally fled a genocidal war in Rwanda in 1994, also came under
fire early yesterday, but the attackers apparently were repulsed by camp guards.
Paul Stromberg, spokesperson for the U.N. Office of the High Commissioner for
Refugees, described the situation at the 150,000-person camp as
"stable" after the shooting, which left one Zairian guard dead and
three wounded.
About 3,000 displaced Zairians and 1,000
Rwandan Hutus from Kibumba, a huge camp near Goma that was abandoned early
Saturday after it was repeatedly shelled by mortars, fled the growing turmoil
yesterday by crossing the nearby border into Rwanda. The forlorn group and their
ragged bundles were then ferried by 20 U.N. trucks to a transit center near
Gisenyi, Rwanda.
The refugees' arrival, and indications that
thousands of others may be en route, raised hopes among international aid groups
that the widening ethnic conflict may help finally convince a significant number
of the 1.1 million refugees in Zaire since the 1994 Rwandan conflict to return
home.
"We're preparing for a big
influx," said John Keys, director of the International Rescue Committee
here.
The refugees are both a symptom and a cause
of the instability in Africa's Great Lakes communication and conflicting reports
from the area. "We really don't know how many camps were emptied," he
said.
AP PHOTO
A column of
Hutu refugees
arrive at the Mugunga
refugee camp.
Refugees
flee fighting inside camps in Zaire
By
Chris Tomlinson, Associated Press writer (20-10-1996)
BUJUMBURA, Burundi -- More than 46,000 refugees have fled their camps in
eastern Zaire because of a flare-up in fighting between Zairian troops and an
ethnic Tutsi group.
The Zairian army and the Tutsi group, known as Banyamulenge, clashed
Saturday near the Lavungi refugee camp, 30 miles north of Uvira, Zaire, said
Paul Stromberg, spokesman for the U.N. High Commissioner for Refugees.
No details or independent confirmation of the fighting were available.
Zairian troops have told foreign aid workers to stay away from the refugee
camps because of continuing violence, Mr. Stromberg said.
"These incidents are proliferating and making the whole area
inaccessible, so we cannot get up there to gather information," Mr.
Stromberg said. "Our staff are not leaving their homes because there are
(anti-Banyamulenge) demonstrations going on in town. They have heard some
gunfire."
Ethnic tensions between minority Tutsis and majority Hutus have risen in
eastern Zaire as more than 1.5 million Rwandan and Burundian refugees, mostly
Hutus, fled to the region to escape ethnic fighting in their countries.
The Banyamulenge immigrated to eastern Zaire from Rwanda beginning in the
18th century. The Zairian government has attempted to revoke their citizenship
and recently ordered 250,000 to leave, prompting some of the Banyamulenge to
take up arms.
The latest clashes have centered on three refugee camps north of Uvira.
The 46,000 refugees from two of those camps have fled into the countryside, Mr.
Stromberg said.
Burundian residents near the border with Zaire say the Tutsi-dominated
armies of Rwanda and Burundi have sent troops and arms into Zaire to help the
Banyamulenge. They said the recent flare-up began when Zairian troops
intercepted 2,000 armed infiltrators from Burundi.
BUJUMBURA, Burundi -- More than 46,000
refugees have fled their camps in eastern Zaire because of a flare-up in
fighting between Zairian troops and an ethnic Tutsi group.
The Zairian army and the Tutsi group, known as Banyamulenge, clashed
Saturday near the Lavungi refugee camp, 30 miles north of Uvira, Zaire, said
Paul Stromberg, spokesman for the U.N. High Commissioner for Refugees.
No details or independent confirmation of the fighting were available.
The Banyamulenge, who came to Zaire from Rwanda
at the end of the 18th century, accused indigenous Zairians of trying to force
them off land that was rightfully theirs.
Angered by the government ultimatum, about
2,000 Banyamulenge fighters took up arms in eastern Zaire border regions, the
site of major Hutu refugee camps. Some of the camps near Goma were attacked.
The rebels made their first significant gain on
October 24, when they captured the town of Nyangezi. They proclaimed their goal
was to overthrow Mobutu, a claim that was largely dismissed by Western officials
who said the rebels would never take the military strategic town of Bukavu.
Within four days, however, Bukavu had fallen
and the situation was chaotic. Refugees from the north arrived in Goma, where
400,000 Hutu refugees were located, and more were expected to arrive. The
fighting fueled fears that the Tutsi and Hutu rivalry that triggered the 1994
genocide of a million Tutsis in Rwanda and the equally bitter civil war in
Burundi would engulf the whole Central African Great Lakes region.
With the situation escalating, the United
Nations Security Council called for an end to the fighting on November 1.
Refugees abandoned Goma, aimlessly wandering the Zairian countryside. The rebels
took Goma on November 2.
It's at this time when rebel forces from the
north and south appear to have merged, united in the Alliance of Democratic
Forces for the Liberation of Congo-Zaire.
Kabila's rebellion
@AGNews
2002
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