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HISTOIRE DU MWAMI NTARE V CHARLES NDIZEYE

ET

LES MASSACRES DE 1972

 

 

 

Burundi Périodique publie des extraits du témoignage de Jacques Guillaume, Journaliste et ancien Coopérant à Radio Burundi, témoignage déjà paru dans un journal français (1) en 1972.



 

 

 INDEX :

 

DOSSIER 1972

1972 - DOCUMENT

TEMOIGNAGE

Le plan diabolique, Simbananiye

ENQUETE :  CAPTURE DU MWAMI NT ARE V

1. DECLARATION DU MINISTRE UGANDAIS DES AFFAIRES ETRANGERES

2. LE GOUVERNEMENT BURUNDAIS A NEGOCIE LE RETOUR DE NTARE V

2.1 Extrait de la lettre du président Michel Micombero du 28 mars 1972 au Président Idi Amin, président de l'Ouganda.

2.2. Extrait de la lettre du président Michel Micombero du 31 mars 1972 au président ougandais Idi Amin.

 

 

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DOSSIER 1972     

Les titres qui introduisent ce dossier sont  choisis   par Burundi Périodique

 

Le 8 juillet 1966, le prince Charles Ndizeye, poussé par le capitaine Michel  Micombero (Tutsi Hima) et Artémon Simbananiye (Tutsi du clan Abasapfu)déposa  son père et prit le pouvoir.

Il passa à la radio le bilan de quatre années d'indépendance et désigna Michel Micombero comme premier ministre. L'une de ses premières erreurs fit de rétablir la J.N.R.* que son père, le mwami Mwambutsa avait interdit et qui s'était constituée en une milice patriotique. Charles Ndizeye fut porté à la tête d'un pays où la politique et l'économie dégringolaient suite à une administration inefficace et un féodalisme dépassé.

Le 1er septembre 1966, Charles Ndizeye fut intronisé roi sous le nom de     Ntare V. Les cérémonies se déroulèrent à la colline traditionnelle de la monarchie à Muramvya, au sommet de laquelle le doyen des chefs coutumiers lisa l'acte d'intronisation, selon la coutume.


Burundi Périodique N°3 - Mai 1992 - Témoignage (1)
*Jeunesse Nationaliste Rwagasore

 

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Le 17 septembre 1966, le remaniement ministériel provoqua un désaccord entre le roi et le premier ministre. Les membres de l'équipe gouvernementale furent imposés au souverain par la J.N.R. et l'armée; pour diminuer les pouvoirs du gouvernement, Ntare V avait voulu créer des secrétariats d'Etat dépendant du roi directement mais Michel Micombero s'y opposa. Le souverain  utilisa la radio pour révoquer le ministre des Affaires Etrangères, Dr Pie Masumbuko. Une guerre des communiqués éclata entre le roi et le premier  ministre, ce qui troubla l'opinion. Le gouvernement durcit sa position, on mit du fil barbelé aux alentours du bâtiment de la radio. Des parachutistes prirent leurs quartiers à l'intérieur de la station. Des membres de la J.N.R. se répartirent en groupes de combat et furent armés. Pendant que l'armée se renforçait, les chefs de la gendarmerie avaient été arrêtés depuis longtemps.

 

 

Le 7 novembre 1966, le roi entra dans le studio du journal parlé et voulut faire une déclaration dont le but était de démettre le gouvernement de Michel Micombero mais les parachutistes surgirent et lui en empêchèrent. Deux semaines plus tard, Ntare V partit en visite officielle au Zaire, sans aucune illusion de retour. Quatre jours après son départ, le premier ministre, Capitaine Michel Micombero, accompagné de quelques officiers, se présenta à la Radio. L'enregistrement défectueux retarda la diffusion de son message à la nation qui ne passa sur les antennes que le lendemain.

 

 

Le 28 novembre 1966, le règne du mwami Ntare V se termina. Le capitaine Michel Micombero proclama la république du Burundi et devint président. La J.N.R. se transforma en J.R.R*, Radio Burundi fut appellée "la Voix de la Révolution"; l'Uprona resta au pouvoir. Ntare V alla en exil (il se réfugia en Allemagne), on le voyait à Munich, en Belgique et au Maroc, il se rendait souvent en Suisse en visite au mwami Mwambutsa IV, dans la pure tradition rundi.

 


Burundi Périodique N°3 - Mai 1992 - Témoignage (1) *Jeunesse Révolutionnaire Rwagasore

 

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1972 - DOCUMENT     

Au mois de mars 1972, Artémon Simbananiye, ministre des Affaires Etrangères  était à Bruxelles. Par hasard, il logea pendant quinze jours dans le même hôtel que Ntare V. Ils se rencontrèrent à plusieurs reprises. On en conclua qu'il y avait une négociation secrète du retour de Ntare V au Burundi. 

Le 21 mars 1972, Ntare V quitta l'Allemagne et partit pour l'Uganda où il fut l'hôte du président Idi Amin. 

Le 30 mars 1972, Ntare V gagna Bujumbura, accompagné du fils de Léopold Biha ainsi que des officiers ugandais. Dès que l'avion du général Idi Amin repartit, Ntare V fut placé dans un hélicoptère et conduit à Gitega. A l'arrivée au camp militaire, Ntare V avait des menottes aux poignets.

Le 28 avril 1972, il y eut conseil des ministres, le président Michel Micombero avait mis à l'ordre du jour, quel est le sort à réserver à NtareV. Les ministres n'ont pas parvenu à se mettre d'accord, il s'en suivit que le gouvernement fut révoqué; la nouvelle fut officielle le jour suivant, à 12 heures.

Le 29 avril 1972, au Sud du Burundi, deux ministres Tutsi organisèrent un meeting à Nyanza-Lac, non loin du bord du lac Tanganyika. Au cours de ce meeting, des tracts furent distribués; ils avaient comme objet d'appeler la population à l'extermination inter-ethnique (Hutu-Tutsi). Dès la fin de ce meeting, il y eut une révolte dans cette région.                                                     

Jacques Guillaume s'interrogea :

"Toutefois on reste songeur. Les rebelles avaient-ils intérêt à attendre la visite de deux ministres puissamment escortés pour distribuer leurs tracts Quoiqu'il en soit la riposte est immédiate. Elle est déclenchée non seulement dans les régions tenues par les rebelles, mais sur l'ensemble du territoire. Comment l'armée neavait pas attendu qu'un simple signal pour aller à l'assaut. La tragédie s'étend partout dan les écoles, les hôpitaux, tous les Hutu occupant un quelconque petit poste officiel sont éliminés et cela a duré des semaines" (1).

 


Burundi Périodique n°3 - Mai 1992 - Témoignage (1)

 

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TEMOIGNAGE     

 

A ces événements dramatiques, le 29 avril 1972, vers 20 heures, s'ajouta une attaque des mulélistes :"Ils ont aussi des inattendus : des mulélistes tranfuges du Congo voisin, sont les fameux rebelles qui se jetaient sur les chars congolais. Les Tutsi d'abord surpris, se ressaisirent rapidement et préparent la contre-attaque. Elle sera terrible"(1). Les villages de Minago, Mabanda, Kabezi, Kanyosha furent envahis, il y eut de la terreur, des morts et des scènes de pillage. Les mulélistes attaquèrent jusqu'aux environs de Radio Bujumbura. "Par ailleurs, des.témoins oculaires vinrent passer devant le stade de Rohero et la CADEBU, des gens déguisés en longue tenue et tout en blanc. "0n entendit ensuite, dans un petit laps de temps, des bruits de grenades, il y eut des voitures incendiées au niveau de la cathédrale et la rivière Muha sur la route qui conduit au camp militaire Muha. Un officier tutsi, Kinyomvyi, garde-corps du président Michel Micombero trouva la mort dans les émeutes. A partir de ce jour, pendant des longs mois, le couvre-feu fut instauré." *

Le 30 avril 1972, on fit des communiqués interminables à la radio :"le Burundi est envahi par des rebelles, ils ont fait des combats acharnés à Rumonge et Nyanza-Lac. A Gitega, au centre, des monarchistes ont tenté de délivrer Ntare V mais celui-ci a été tué pendant les combats ".

Jacques Guillaume témoigna sur ces événements que personne ne parvint à comprendre :

"Que s'est-il passé?On ne le saura sans doute jamis. Deux hypothèses peuvent être formulées. Ou bien le général Amin avait obtenu du président MIcombero des assurances formelles concernant la liberté et la sécurité de Ntare Y si celui-ci acceptait de renoncer à toute activité politique. Ou bien Amin qui avait reçu la visite du ministre des Affaires Etrangères, Artémon Simbananiye, s'était laissé convaincre que le roi déchu préparait avec l'aide des mercenaires, une invasion du Burundi afin de récupérer son trône. En conséquence, le général Amin aurait accepté de livrer le jeune roi. La confusion fut totale et la répression aveugle, sans doute, ce fut le déclenchement du plan Simbananiye, déjà connu dans le pays. "Tout Hutu cultivé devait y passer. A la grande poste de Bujumbura, de nombreux guichets sont vides, leurs titulaires étaient des Hutu, à l'aéroport, le personnel chargé de la manutention est réduit à l'extrême : il n'y a pratiquement aucun Tutsi qui accepte à se livrer à ce genre de travail. 

 


Burundi Périodique N°3 - Mai 1992 - Témoignage (1) *Mémoires

 

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Dans tout le pays, profitant du chaos, la répression Stabat avec une sauvagerie inouïe.Des villages sont rayés de la carte du Burundi. Même les malheureux pêcheurs hutu du lac Tanganyika sont exécutés sur place. Dans les collines, des hélicoptères mitraillent les populations, pendant que l'armée du colonel Micombero quadrille systématiquement le pays. Des étrangers figureront parmi les victimes. Il est vrai que les Hutu sont des Bantous et ces derniers ont des traits physiques communs, quel que soit leur pays d'origine. C'est ainsi que cinq étudiants du Zaîre, un député tanzanien, un journaliste, Jean-Marie Manga trouveront la mort. A Bujumbura, un coopérant a compté les camions qui transportaient les cadavres vers le Nord de la capitale*. Là les corps étaient poussés au bulldozer dans une carrière désaffectée. Il estime que dès les premiers jours, plus de 3 000 cadavres hutu ont été véhiculés. La Belgique ne reste pas tout à fait indifférente à la tragédie. Elle envoie au Burundi... trois avions de médicaments. Ceux-ci sont immédiatement remis aux autorités qui entendent en faire bénéficier les populations de leur choix. Et la Croix Rouge Internationale aura beau protester, seuls les Tutsi profiteront de cet envoi. Les Hutu n'ont d'ailleurs pas besoin de médicaments : la répression ne fait pas de blessés, seulement des morts"

 

A propos du plan d'élimination des Hutu, Jacques Guillaume s'exprima en ces termes :

Ce plan diabolique, Simbananiye l'a rendu public au cours d'un banquet organisé dans sa résidence à Bujumbura. Il est simple : il s'agit en s'appuyant sur l'armée et les groupes de combat de la J.R.R. d'amener l'égalité numérique entre les ethnies. La différence énorme entre les 5 ou 600 000 Tutsi et les 3 millions des Hutu peut être facilement "rabotée" par quelques massacres bien organisés. Tous les prétextes seront bons. Il suffira de imultiplier les injustices pour exaspérer les Hutu et les pousser à la révolte. Révolte qui justifiera aux yeux du monde, une répression exemplaire : on pourra par exemple, multiplier les tentatives de Coup d'Etat et en accuser les Hutu. On pourra même éliminer physiquement Micombero et en imputer le meurtre aux Hutu.

 


Burundi Périodique N°3 - Mai 1992 - Témoignage (1)   *BUTERERE

 

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Dans ce cas, l'armée en deuil de son chef, se montrera impitoyable. Et elle remettra le pouvoir à Simbananiye"(I). Tout cela est parfaitement combiné. Pour l'instant le pouvoir reste le monopole des Tutsi. Mais le gouvernement se révèle particulièrement inefficace. On change les ministres, on les met en prison; on les sort de prisons pour en faire des nouvelles excellences... En septembre 1969, 10 officiers hutu, six ministres et hauts-fonctionnaires sont condamnés à mort et exécutés. Une centaine de complices ont été accusés d'atteinte à la sécurité de leEtat, et sont purement exécutés dans leur cellule" (1) 

Citons* quelques hauts officiers qui avaient été formés à l'Ecole Royale Militaire de laquelle le président Michel Micombero est sorti; elle est située à Bruxelles : Charles Karolero, Mathias Bazayuwundi, Nicodème Katariho. Ce témoignage émouvant mérite d'être publié(1) même vingt ans après cette période où le Burundi connut une année chaotique, 1972, année qui marqua profondément l'histoire de notre pays. Les massacres de 1972, entraînèrent la mort de plus de 300 000 Bahutu, issus de tous les milieux : les hommes politiques, les hauts-fonctionnaires, les fonctionnaires, les cadres, les employés, les officiers, les simples soldats, les religieux, les universitaires, les professeurs, les infirmiers, les infirmières, les monitrices, les vieillards, et surtout, les paysans, par centaines des milliers. Les ministres hutus ont été amenés et massacrés entre le 29 avril et le ler mai 1972 : Joseph Baragengana, ministre de l'Information; Jean-Chrysostome Bandyambona, ministre des Affaires Sociales; Marc Ndayiziga, ministre des Travaux Publics et des Transports; Pascal Bubiriza, ministre des Télécommunications.
Samedi 6 mai 1972, le Conseil de guerre composé des hauts-officiers tutsis et dirigé par Gabriel Nzisabira a prononcé clairement la peine capitale pour ceux qui avaient été arrêtés,sans enquête ni procès contrairement à ce qui avait été fait en 1971 lors du  putch manqué des Batutsi Banyaruguru; la plupart des Bahutu arrêtés avaient déjà succombés aux coups et tortures. Certains Batutsi ont été amenés à la mort; ils furent' HUTUISES par ces massacres de 1972 : des élites de la nation comme Amédée Kabugubugu et Mathias Bukuru étaient caractérisés par le charisme et la modération qui affichaient des qualités humaines et des compétences politiques; incomparable, leur oeuvre aurait pu donner au Burundi une bonne orientation. Nous gardons avec respect dans la mémoire les milliers des personnes qui ont péri dans la décapitation de l'élite hutue  par exemples : Abraham Boyayo, Cdt Martin Ndayahoze, Léonard Ncahoruri, Damien Kanyogoto, Maurice Mbanye, Jean Nkanuriye, Siméon Rwabaye, Setukuru Raymond, Joachin Baribwegure, François Ntukamazina, Emmanuel Nyankiye, Grégoire Ndikumana, Valentin Sebusa etc... 


Burundi Périodique N°3 - Mai 1992 - Témoignage (1) * Mémoires

 

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ENQUETE :  CAPTURE DU MWAMI NT ARE V    

 

Le retour de Ntare V Charles Ndizeye fut considéré de capture dans les milieux nationaux et internationaux. Cependant, l'Uganda nia d'être impliqué dans cette affaire bien qu'il y ait eu un échange de correspondance entre le Burundi et l'Uganda qui marqua sans hésitation toutes les tractations au sujet de la capture de l'ex-roi.

 

 

 

1. DECLARATION DU MINISTRE UGANDAIS DES AFFAIRES ETRANGERES

 

Lorsque le gouvernement ugandais apprit que Ntare V avait été arrêté dès son arrivée au pays, le ministre des Affaires Etrangères ugandais fit une déclaration et affirma que le président Michel Micombero avait assuré au gouvernement ugandais que si Ntare V rentrait en simple citoyen, toute sa sécurité sera assurée. Arrivée à Entebbe le 21 mars 1972, venant de l'Allemagne Fédérale où il s'exila pendant plusieurs années, il fut reçu le lendemain par le Génêral Idi Amin, à la Présidence et en présence du Chargé d'Affaires du Burundi, Mr Nkundwa."Amin had received assurances from Nicombero'that the ex-ling will be safe if he returned to Burundi as a private citizen'. This statement added the following points (2) :

That Uganda would not in any way permit the ex-King to engage the ex-Xing on subversive activities against Burundi while he was in Uganda.

That if the ex-King associated with impeliasts and mercenaries the whole of Africa would be against him.

That Uganda attached importance to her relations with Burundi and would do everything to strengthen them.

That ex-ling Ndizeye should make every effort to come to terms vith President Micombero of Burundi no that the ex-King could return to his country peacerfully as a private citizen.

 


Burundi Périodique n° 3 - Mai 1992 - Document (2)

 

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That Uganda attached. importance to her relations with Burundi and would do everything to strengthen them.

That ex-King Ndizeye should make every effort to come to terms with President Micombero of Burundi so that the ex-king could return to his country peacefully as a private citizen.

That the president would use his good offices to secure an amnesty for the ex-King from the Burundi authorithies (2)".

 

"Amin avait reçu de Micombero toutes les assurances que l'ex-roi serait en sécurité s'il retournait au Burundi en simple citoyen. A cette déclaration, s'ajoutaient les points suivants :

Que l'Uganda ne pouvait permettre en aucun cas l'ex-roi à mener une action subversive contre le Burundi pendant qu'il se trouvait sur le territoire ugandais.

Que si Ntare s'associait avec les impérialistes et les mercenaires, l'Afrique entière serait contre lui.

Que l'Uganda attachait de l'importance aux relations diplomatiques avec le Burundi et ferait tout pour les renforcer.

Que l'ex-roi Ndizeye devrait s'efforcer à être en bons termes avec le président Micombero du Burundi, de cette façon l'ex-roi pourrait retourner dans son pays paisiblement comme un simple citoyen.

Que le président devrait user de ses compétences pour décréter une amnistie de la part des autorités burundaises en faveur de l'ex-roi.(2)"

 


Burundi Périodique n°3 - Mai 1992 - Document (2).

 

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2. LE GOUVERNEMENT BURUNDAIS A NEGOCIE LE RETOUR DE NTARE V 

 

 

2.1 Extrait de la lettre du président Michel Micombero du 28 mars 1972 au Président Idi Amin, président de l'Ouganda.

 

Cette lettre a été portée par le ministre des Affaires Etrangères, Monsieur Artémon Simbananiye et se référait à un message antérieur du Général Idi Amin ramené de Kampala par le Chef de la Diplomatie burundaise,en question. 

"I thank you for having received my minister and accepted my message concerning the return to my country of ex-King Ndizeye. I am very grateful to you for having treated Mr Charles Ndizeye as an ordinary citizen. In fact he does represent any force in my country. That is why no one is worried about his presence in Burundi. But his alliance with the mercenaries goes against the decision taken by OUA. It is for the reason that we must get him far away from this criminal enterprise directed against my country and against independant Africa. Your Excellency can be assured that as soon as Mr Charles Ndizeye returns back to my country he will be considered as an ordinary citizen and that such his life and his security will be assured. I will do all that 1 can so that he may participate in the building of the Burundi society as an honest citizen. I inform your Excellency that I have already taken all the precautions so that Charles Ndizeye returns to my country under the conditions contained in your message in accordance with your advice"(2). 

"je vous remercie d'avoir reçu notre ministre et accepté mon message concernant le retour dans mon pays de l'ex-roi Ndizeye. Je vous suis très reconnaissant d'avoir traité Mr Charles Ndizeye comme un simple citoyen. En réalité, il ne représente aucune force dans mon pays. C'est pourquoi personne ne sera tourmentée par sa présence au Burundi. Seulement son alliance avec les mercenaires va à l'encontre des décisions prises par l'OUA. Nous devons l'éloigner de cette criminelle entreprise dirigée contre mon pays et lAfrique indépendante. 

Votre Excellence peut être assurée qu'aussitôt que Ntare retourne dans mon pays, il sera considéré comme un simple citoyen, de cette façon, sa vie et sa sécurité seront assurées.

 


Burundi Périodique n°3 - Mai 1992 - Document (2)

 

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Je ferai tout pour qu'il puisse participer à l'édification de la société burundaise en honnête citoyen. J'informe votre Excellence que je viens justement de prendre toutes les précautions pour que Charles Ndizeye retourne dans mon pays conformément aux conditions contenues dans votre message et se rapportant à vos recommendations" (2).

 

 

 

2.2. Extrait de la lettre du président Michel Micombero du 31 mars 1972 au président ougandais Idi Amin.

 

Nous rappelons que Ntare V quitta Entebbe (Uganda), le 30 mars 1972 vers Bujumbura, la capitale du Burundi. "My people will never forget this act of solidarity which you have just posed in order to put an end to the criminal enterprise which Charles Ndizeye was engaged. I should like to inform your Excellency that out of humanitarian reasons and in the conformity with your advice, the ex-King is now under conditions of perfect security" (2). "Mon peuple n'a jamais oublié cet acte de solidarité que vous avez posé dans le but d'en finir avec l'entreprise criminelle des mercenaires avec laquelle Charles Ndizeye était engagé. Je voudrais informer votre Excellence que mise à part les raisons humanitaires et conformément avec vos recommendations, l'ex-roi est maintenant dans les conditions de parfaite sécurité.

 


Burundi Périodique N°3 - Mai 1992 -Document(2)

 

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