131 exécutions de Hutus au Burundi

La CITE du 3.11.1965

Par voie d'annonces dans les Journaux, un commerçant de Francfort a recruté soixante jeunes gens. auxquels il proposait de devenir les «compagnons» du Mwami du Burundi. La justice allemande a mis un terme à cette activité.

Selon des nouvelles venues du Burundi, la répression contre les auteurs du coup d'État qui tenta, il y a quelques semaines de renverser le Mwami Mwambutsa, se poursuit à Bujumbura et dans tout le pays de manière terrible. Un tribunal militaire, qui siège sans désemparer, aurait déjà fait exécuter 131 personnes : militaires, gendarmes et civils toutes d'ethnie Hutu.

Il s'agit d'ailleurs, semble-t-il bien. non pas uniquement d'une répression contre des personnes ayant fomenté le coup d'État, mais d'une précaution tendant à éviter qu'il puisse de longtemps y- avoir d'autres velléités de. rébellion populaire contre le Mwami et contre la classe dirigeante Tutsi.

On sait que, dans le passé, le Mwami essayait de se concilier les faveurs des deux clans en appelant des Hutus à participer jusqu'à une certaine mesure à la conduite du pays. Toutefois, sous l'influence des anciens chefs féodaux, il n'accepta pas de, donner des pouvoirs réels au dernier parlement qui, pour la première fois, grâce eux élections de mai dernier était en majorité composé de Hutus. D'où le mécontentement du parlement dont les chef, ont été exécutés ,après l'échec du coup d'État.


Tous les intellectuels hutus sont visés par la répression

Le régime militaire institué par le Mwami est dirigé par M.Micombero, mais le pouvoir politique réel semble bien dans les mains de M.Muhirwa, gendre du Mwami, appartenant à la maison princière jadis rivale de celle du Mwami et qui réunit ainsi tous les chefs Tutsi pour une reprise en main totale de leurs anciens pouvoirs. Toujours selon des nouvelles transmises par des observateurs, tous les intellectuels hutus sont visés dans la répression. Nombreux sont ceux qui sont en prison. 

Le parti du peuple serait dissout et tous les dirigeants syndicalistes se trouveraient parmi les exécutés ou les prisonniers.

@AGNews 2002