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BURUNDI: les affrontements ethniques 

Le gouvernement refuse toute enquête internationale mais sollicite une aide financière

 

Le Monde, Mardi 30 août 1988, I.V.  

 


GENEVE de notre correspondante

 

M. Cyprien Mbonimpa, ministre des affaires étrangères du Burundi, a rencontré dimanche 28 août, à Genève, M Perez de Cuellar, secrétaire général des Nations unies, et M. Jean-Pierre Hocké, haut commissaire de l'ONU pour les réfugiés. Après avoir "informé" le premier sur la situation dam son pays, il a sollicité une aide de 15 millions de dollars auprès de la communauté internationale. Cet argent est destiné selon lui à loger, à vêtir et à nourrir pendant trois mois, soit jusqu'aux prochaines récoltes, les quelque cent mille sans-abri dont les villages ont été incendiés.

En revanche, il a refusé catégoriquement toute enquête internationale sur les récents événements, car, affirme-t-il, le calme en rétabli et la situation maîtrisée su l'ensemble du territoire. L' entretien du ministre avec M. Hocké a porté sur le sort des quarante-quatre mille réfugiés du Burundi qui on fuit les massacres et trouvé asile au Rwanda.

Au cours d'une conférence de presse. le ministre a accusé les médias d'avoir exagéré le chiffre des morts, confirmant toutefois celui qu'il avait déjà avancé avant son départ de Bujumbura, à savoir cinq milles victimes sur l'origine de ces massacres , il en a fait porter la responsabilité sur les exilés, qui ,selon lui, auraient depuis du mois de l'autre de la frontière avec le Rwanda , fomenté un complot en excitant la population hutue, qu'ils auraient inondée de tracts et de cassettes de propagande.


Il a minimisé le rôle de l'armée dans le rétablissement de l'ordre. Celle-ci, selon le ministre, se serait vue obligée, face à des affrontements sanglants d'user de la force. En somme, elle n'aurait tué que pour empêcher des rebelles d ' assassiner des paysans innocents.

 

 

 

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