Burundi: du napalm contre des
paysans ?
C'est ce qu'affirme l'opposition hutu, qui parle de vingt mille morts
La Libre Belgique 20-21.8.1988,
MFC
Le Mouvement pour la paix et la dérnocratie au Burundi, un mouvement proche de l'opposition hutu en Belgique, a diffusé sa version des récents massacres au Burundi.
ARRESTATIONS. Selon son communiqué, des arrestations en milieu hutu ont commencé dans la deuxième quinzaine de juillet dans tout le pas La radio nationale a alors affirmé qu'il s'agissait de personnes soupçonnées de détournements de fonds, afin de «tranquilliser la populations, affirme le communiqué.
Le 5 août, des rnilitaires arrêtent tous les fonctionnaires hutus de la commune de Marangara (province de Ngozi). La population, alarmee, sinterpose. Les militaires tirent. tuant un étudiant. et arrêtent quarante personnes. Des centaines d'autres fuient vers le Rwanda, proche.
REFOULES. Le 7 août, poursuit le communiqué, les réfugiés au Rwanda sont refoulés vers le Burundi par les autorités rwandaises.
Soulignons que cet incident avait été évoqué jeudi, par une source interrogée par téléphone à Butare, au Rwanda, par *La Libre Belgique» - mais cette personne n'avait pu donner de détails.
ASSASSINATS. Toujours selon le communiqué du Mouvement pour la paix et la démocratie au Burundi le 14 août,
certains Tutsis, appuyés par des militaires tutsis, commencent à assassiner des Hutus refoulés «sous prétexte qu'il s'agit de rebelles venus du Rwanda». Le 16, les paracommandes de Gitega viennent prêter main forte aux militaires de Ngozi.
Le 17, dans la commune de Marangara et à Ntega ( province de Kirundo), des militaires tutsis tirent sur des Hutus. "A l'aide de trois hélicoptères. ils incendient au napalm les populations de plusieurs endroits des deux communes. ce qui explique la présence de Tutsis tout autant parmi les morts que parmi les réfugiés arrivés au Rwanda. Cette opération, selon certains témoins, se solderait approximativement par 28.000 morts et 10.000 réfugiés", affirme le communiqué.
Précisons que des sources de «La libre Belgique», interrogées au Rwanda, affirment que certains des réfugiés sont brûlés.
DES TUTSIS. Rappelons que le gouvernement burundais affirme que la -population s'est soulevée dans deux communes à la suite de l'action d'agitateurs réfugiés à l'étranger, qui ont fait croire ià l'imminence d'une guerre civiles. Bujumbura ajoute que les victimes sont exclusivement tutsis et qu'il y aurait plusieurs centaines, voire plusieurs milliers de morts.
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2002
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