Portrait d'une jeune femme Tutsi de l'Urundi / galerie-philippe-schrauben.com
Le gouvernement du Burundi s’apprête à réformer sa Constitution dite d'"Arusha".  Beaucoup de Barundi espèrent que, notamment,  les gênantes dispositions fixant quotas ethniques (hutu/tutsi) dans les institutions, datant des Accords d’Arusha,  soient abandonées.  La population burundaise ne fait pas mystère de son rejet de ces fameux quotas.  C’est ainsi qu’il tient à les gommer à tout prix au niveau de la loi fondamentale.
Selon  un  politologue de Bujumbura ( qui souhaite rester anonyme) :  "A Arusha, les Bahima burundais (Buyoya et Bagaza notamment) ont proposé des quota ethniques afin de  se maintenir au pouvoir (eux et leurs familles) et garder la main sur l'économie burundaise.  Or au Burundi, les Bahima ,qui se disent – Tutsi -,  sociologiquement ne le sont pas !
 Les Bahima burundais ont toujours été de simples citoyens (même de seconde zone).  En d'autres mots, on ne trouvait pas  de "Balusi" (mot mushi) chez les Bahima burundais  et ils  n'avaient  aucune parenté avec la monarchie des Barundi (Ils en étaient au contraire écartés). Or phénomène devenu courant au Burundi,  les 40%  de quota  réservés aux Batutsi par les Accords D'Arusha ( les Batutsi Barundi  sont majoritairement de l'ethnie Bahutu au Burundi), les Bahima se les emparent … Et  de plus en plus, par regroupement famillial, on voit même des Bahima venus d'Ouganda ou du Rwanda voisin  venir occuper des jobs au Burundi.  C'est dans ce contexte que les Barundi ne s'y retrouvent plus avec ces quotas …".
 

Portrait d'un Tutsi de l'Urundi / galerie-philippe-schrauben.com

En cette période très difficile au niveau économique  au Burundi et dans le monde,  les quotas ethniques constitutionnels et institutionnels sont  devenus anachroniques. Par exemple, un autre politologue reprend: " les pourcentages de 60% octroyés aux Hutu et 40% laissés aux Tutsi sont injustes et discriminatoires.  Injustes parce qu’ils ne correspondent pas à la composition ethnico démographique du pays de Mwezi Gisabo. Si ces pourcentages sont maintenus comme tel, cela veut dire qu’un enfant hutu qui vient de naître aujourd’hui a 3 fois moins de chances d’accéder aux postes de responsabilité que son compatriote Tutsi né au même moment. De même, trois Hutu seront au chômage pendant qu’au moins trois postes attendent un Tutsi à qui la Constitution a octroyé généreusement 40% du gâteau au lieu de 14%.  Discriminatoires parce que la constitution reste muette sur le quota réservé à l’ethnie TWA. Elle aurait pu prévoir 1% pour cette ethnie ou provisoirement 0,5% en attendant le jour où les quotas actuels seront revus pour correspondre à la composition ethnico démographique actuelle de notre pays. Si nous mettons de côté la fibre ethnique et les spéculations oiseuses des uns et des autres, nous estimons que la formule la plus juste et équitable serait d’octroyer 85% aux Hutu, 14% aux Tutsi et 1% à l’ethnie Twa. La formule est mathématiquement non discriminatoire". Le politologue termine :" le mieux serait  la suppression pure et simple de ces quotas. Ainsi tous les enfants burundais et les Barundi seront égaux devant la Constitution".
 
A l'aube du 50 ème anniversaire de l'indépendance,  le Burundi se rappelle … En 1966, la dictature des Bahima burundais (Micombero, Bagaza, Buyoya)  renverse la monarchie millénaire des Bahutu Barundi.  Cette dictature des Bahima burundais  a fait, en près de 40 ans, des millions de victimes parmi les Bahutu Barundi (Batutsi et Baganwa compris). On compte parmi ces derniers près 1 millions morts pendant ce génocide(1), 2 millions de réfugiés(2), et 1.5 millions d'internés dans des camps de concentration (3) (sous l'ère du dictateur Buyoya).   Au Burundi, une Commission Nationale Vérité Réconciliation -CNVR-  va être mise en place  dans quelques jours. Elle est censée aider les victimes de la dictature des Bahima burundais, soit 4,5 millions de Bahutu Barundi (Batutsi et Baganwa compris), à pouvoir commencer à faire leur deuil.
 
DAM, NY, AGnews, le 31 janvier 2012.

Notes:
1) Le génocide des Bahutu Barundi (Ce groupe comprend aussi les Batutsi et les Baganwa).
Lien: https://www.burundi-agnews.org/genocide.htm
(2) Quarante année de vie comme réfugiés : Les réfugiés bahutu barundi.
Lien: https://www.burundi-agnews.org/agnews_refugees.htm
(3) Les camps de concentration du Burundi (1996 – 2001) ou – camps de regroupement – du Major Buyoya.
Lien: 
https://www.burundi-agnews.org/ccburundi.htm

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