M. Pacifique Nininahazwe
M. Pacifique Nininahazwe

Il est vrai que la société civile burundaise pluraliste et diverse est une des plus dynamiques en Afrique et qu’elle a pu, à chaque fois, apporter son lot de contribution qui a permis le Burundi d’être en partie ce qu’il est aujourd’hui. Depuis lors, des individus essayent de capitaliser cette force et de s’en servir comme un tremplin pour atteindre d’autres ambitions plus personnelles que collectives. Comme ce proverbe chinois qui dit que plus un primate grimpe haut sur un arbre et mieux on voit son postérieur, c’est aussi de cette manière que nous pouvons percer les mystères cachés de certains tenants quand ils mettent sur la place publique des propos et des déclarations tellement contradictoires, affirmant ceci la veille et niant le tout la main sur le cœur le jour d’après. Evidemment, des exemples de ce genre de personnalités sont légions à travers le monde, ce n’est pas une spécialité burundaise. Toutefois, cette contradiction n’est pas anodine, gratuite ou fortuite non non non, c’est un subterfuge très sophistiqué qu’utilisent les plus malins qui se présentent comme ceux qui lavent plus blanc que blanc, mais quand l’occasion se présente, n’hésitent pas à ourdir dans l’ombre des coups les plus fourrés et les simples n’y voient que dalle. C’est un moyen efficace pour se mettre en évidence, en étalant son savoir faire ou savoir dire, analyses pseudo-scientifiques à la clé.

Méfions-nous des apparences car elles sont souvent trompeuses. D’une allure sympathique qu’il tient de son lien direct de parenté avec cet ancien homme fort de l’Uprona (avec une ressemblance troublante) qui fut même premier ministre partageant la même ethnie avec le Président actuel de l’Uprona. Mr Nininahazwe Pacifique homme fort de la société civile et Politologue, très engagé dans la chose publique et politique au Burundi, tente de renforcer sa notoriété d’homme propre et généreux dans son élan à œuvrer pour une société burundaise au sein de laquelle l’équité et l’égalité des citoyens devant la Loi soient les maîtres mots.

Dans la stratégie de l’ombre de l’ADC Ikibiri c’est Mr Pacifique Nininahazwe qui est en vue pour être candidat à la Présidence ou pour occuper un poste ministériel important si cette coalition venait à gagner les élections de 2015. Mais oui, l’espoir fait vivre. C’est ainsi que subrepticement Mr Nininahazwe montre de plus en plus de zèle à critiquer avec véhémence le pouvoir en place mais à pactiser dans l’aga doux de l’ADC ikibiri. En guise d’exemple, dès que Mr Bamvuginyumvira s’est retrouvé derrière les barreaux, il s’est précipité pour aller lui prêter main forte en élaborant une version fausse des faits qui auraient conduit à son arrestation. Cette fausse version sur les circonstances de l’arrestation de Mr Bamvuginyumvira concoctée par Mr Nininahazwe  qu’il avait baptisée comme étant « sa vérité » et qu’il invitait tout le monde à la boire sans modération ; les vidéos visionnées sur youtube ont démenti ce spéculateur en herbe et il n’a même pas eu la force de dire mea culpa, comme c’est de coutume ces jours-ci. Ce montage à lui grossier participe au même calcul savant dont l’épure est le gain en 2015 puisque l’ADC Ikibiri doit encore compléter et renforcer ses ressources humaines ce qui aiguise bien entendu tous les appétits de ceux qui vivent des flatteries qu’ils assènent à ceux qui les écoutent.

Au moment où on parle d’amendement de la constitution Mr Nininahazwe a donné le La en s’élevant au dessus du Parlement et du Sénat, en indiquant la note qu’il faudra chanter sous peine d’être disqualifiés par lui puisqu’il est de la société civile et Politologue.  Attention le grand politologue sera sans pitié si on ne respecte pas ses instructions. Mais, Mr le Politologue dans quel pays sur cette planète où l’adoption des amendements de la Loi Fondamentale est une affaire de la société civile et/ou des politologues ? dans quel pays au monde où la constitution n’a jamais fait l’objet d’amendements  en fonction de l’évolution sociale du pays et de son environnement? Le Burundi serait devenu un pays- planète échappant à toute référence communément admise sur la planète terre ? Voulez-vous faire des parlementaires et des Sénateurs des Bénis- oui-oui ?

 Amilcar Ryumeko via le médium IWACU pose la question de savoir si on veut un Burundi où règne la liberté ou si on veut un Burundi où règne la tyrannie?, entre les lignes il affirme que la démocratie pleine c’est le remède à la tyrannie. Mais bon sang, pourquoi alors on veut vider toute prérogative au Parlement et au Sénat en matières d’adoption, de révision et d’amendement des lois ? Soyons logiques, si les élus sont entravés dans l’exercice du mandat que le peuple leur a confié et si nous ne les considérons pas comme des êtres doués de raison et donc raisonnables, ou allons-nous et de quelle démocratie parlons-nous ?

Respectons la séparation des pouvoirs et faisons fonctionner avec respects nos institutions. Par contre, je ne comprends pas constitutionnellement parlant les invectives de la société civile qui se veut être le pouvoir moral ayant autorité à juger de façon péremptoire les institutions de la République. En réalité, aucune constitution au monde n’est parfaite. C’est pourquoi la loi fondamentale est sujette partout dans le monde aux révisions et aux amendements. Le malheur au Burundi est que ceux qui crient le plus fort croient qu’ils ont raison. Messieurs avouons-le la constitution actuelle ne garantit pas ce que les autres constitutions ailleurs garantissent à savoir l’égalité des citoyens devant la loi, les quotas nulle part au monde ont été un modèle de gouvernance démocratique car ils créent de facto l’inégalité des citoyens. Osons le dire. Messieurs je suis certain que c’est parce qu’une catégorie en tire profit au détriment d’autres citoyens que bon nombre mordicus s’y accroche. Si réellement on veut appliquer les principes démocratiques appliquons tout simplement le principe d’un homme une voix et respectons la liberté de choix du citoyen, tous étant égaux sans quotas. Aaaah, là vous n’êtes plus d’accord, vous préférez alors faire une entorse à la démocratie car une entente de partage du gâteau est mieux que l’égalité des citoyens devant la loi. L’intérêt immédiat est plus fort que la conviction et rase quand le besoin se fait sentir tous les principes de base en démocratie. Avouons-le.

En conclusion, je suis d’avis que la gestion de la cité n’est pas une chose aisée, surtout quand on a plusieurs défis à relever en même temps, il est facile d’observer ou de critiquer lorsqu’on est en dehors du ring, il faudrait faire ceci, il faudrait agir comme ça, attention au loup si vous touchez à mon garde-manger, etc,… Compte tenu des dispositions instaurant l’inégalité des citoyens devant la loi, personnellement cette constitution ne me satisfait pas et j’ose espérer qu’à terme elle garantira l’égalité des citoyens et que quand ce moment viendra aucun citoyen ne pèsera plus qu’un autre. Les spéculations actuelles ainsi que les stratégies qui en découlent aujourd’hui laisseront la place à un vrai débat d’idées et de démocratie réelle.

Bonne fête de Noël.

Nicodème Kabura

News Reporter

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